[Test] Until Dawn (2015 / PS4)

Huit jeunes partent pour un week-end dans un chalet perdu dans la montagne, pour le premier anniversaire de la mort d’Hannah et Beth, deux sœurs jumelles disparues l’année précédente. Malheureusement, un tueur en série rode dans les environs… Qui va mourir ? Qui va survivre ? Seuls nos choix pourront changer les événements !


Avis de Rick :
Until Dawn est un jeu qui remonte loin. Annoncé en 2012 pour une sortie l’année suivante uniquement sur Playstation 3, et surtout uniquement jouable avec le Playstation Move, le jeu était annoncé comme se jouant en vue subjective, une durée de vie de six heures et un ton assez léger puisque s’inspirant de pas mal de slashers post Scream. Après deux ans de silence total, Until Dawn refit alors surface en 2014, mais avec un concept totalement retravaillé. Ainsi, on passe à une vue à la troisième personne, la durée de vie est augmentée, les inspirations plus diverses. Mais surtout, le jeu bénéficie d’une refonte graphique plutôt impressionnante, d’un casting de vrais acteurs prêtant à la fois leur physique et leurs voix, un scénario d’environ de 1000 pages, et surtout, un système de choix, transformant ainsi Until Dawn en jeu interactif.

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Oui, à la manière d’un jeu développé par Quantic Dreams, Until Dawn nous permet de nous déplacer dans des lieux pour inspecter, interagir, mais lorsque l’action débarque, il s’agira principalement de QTE (la plaie du jeu vidéo souvent, hein Resident Evil 6 !), et de choix. Aller à gauche ou à droite, se cacher ou courir, tirer ou ne rien faire ! Et suivant nos choix, l’histoire peut changer. Si Heavy Rain (dont je ne suis pas fan) bénéficiait de choix qui changeaient la fin de manière radicale, le jeu souffrait d’une maniabilité étrange (maintenir une touche pour avancer puis diriger le stick dans la direction voulue… je ne suis toujours pas convaincu aujourd’hui), le jeu suivant des développeurs s’était engagé dans une voie peu appréciable.

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C’est-à-dire le vrai film interactif. Beyond : Two Souls permettait en effet au joueur de faire des choix, mais qui n’amenaient finalement que très peu de différences. Pire, le jeu, en se voulant accessible, privait le joueur d’un élément crucial du jeu vidéo : l’échec. Impossible de mourir ou de rater quelque chose dans le jeu. Mais Until Dawn, malgré mes craintes, m’attirait ! Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’un jeu d’horreur débarque, en rendant hommage à tout un pan de ma propre culture cinématographique : le cinéma d’horreur ! Le Blu-Ray inséré dans le Playstation 4, et quelques secondes plus tard, le prologue commence. Et rapidement, le doute s’efface. Oui, Until Dawn me brosse dans le sens du poil. Non pas par sa maniabilité, enfantine, mais par ses hommages, ses clins d’œil, son ambiance flippante comme il faut, son scénario respectant les clichés du genre et parfois s’en amusant, ses acteurs hautement convaincants. Et en nous rendant complice du destin des huit personnages du jeu, Until Dawn réussit un pari fou : se faire plus attachant qu’un slasher au cinéma. Oui, actuellement, ce n’est pas dur vu comment le genre semble mort et incapable de se renouveler, mais en tant qu’expérience vidéoludique nous obligeant à choisir le destin de ses personnages, Until Dawn nous permet de nous attacher à eux, du moins certains d’entre eux.

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Bref, le jeu lancé, la prise en main n’est pas compliquée, permettant au jeu d’être jouable même par des joueurs occasionnels, ou des personnes qui ne jouent pas habituellement. Le gameplay se divise donc en deux genres bien distincts. L’exploration, où le joueur dirigera le personnage avec le stick gauche, et bougera son regard avec le stick droit (ou mieux, son briquet, sa lampe, sa torche), et appuiera sur X pour observer un objet ou effectuer n’importe quelle action (pour attraper un objet, la touche R2 rentrera en jeu). Rien de bien compliqué. Les phases d’action elles, où il faudra par exemple échapper à un tueur fou et bien d’autres choses, seront belles et bien à base de QTE. Appuyer sur la bonne touche au bon moment. À côté, il y a les choix, mais nous y reviendront plus tard. Après un rapide prologue nous permettant de jouer les deux sœurs qui disparaitront et permettront ainsi de véritablement lancer l’intrigue, mais qui nous aideront à bien assimiler les commandes et le système du jeu, on se retrouve propulsé un an plus tard pour les retrouvailles entre les 8 amis. Tous les stéréotypes du film d’horreur et du slasher en particulier sont là : la fille un peu cochonne, celle qui se plaint tout le temps, le beau gosse, le jeune homme coincé (et traumatisé par la disparition de ces sœurs, on le comprend), la fille neutre, et deux personnes qui s’aiment mais ne se l’avouent pas. Oui, le cahier de charge est remplit.

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Si bien que dés les premiers instants, le joueur trouvera les personnages qu’il aime, et ceux qu’il déteste. C’est là que le système de choix du jeu prendra tout d’abord tout son sens, puisqu’on se le doute, le jeu ne va pas nous balancer un tueur en série dés le début. Car le moindre petit choix ici ne viendra peut-être pas radicalement changer l’histoire, mais changer les affinités entre les personnages, et même leurs qualités et défauts. Fuir face au danger et mentir fera descendre certaines de nos statistiques, répondre mal à un autre personnage et il ne vous portera pas dans son cœur, et sera peut-être même prêt à vous abandonner lâchement à un moment crucial où vous avez fortement besoin d’aide.

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Des petites subtilités intéressantes qui, à défaut de changer le jeu dans son ensemble, donne l’impression au joueur de maîtriser son destin, et donc d’être le maître du jeu. Ce qu’il n’est pas totalement bien entendu. Les développeurs (et scénaristes, auteurs de films comme Stake Land) ont même eu l’idée de se servir de ces choix parfois anodins pour s’amuser des stéréotypes du slasher. Répondre correctement à sa petite amie et venir à son secours et elle n’hésitera pas alors à se déshabiller une fois que vous serez tranquille. Des détails amusants qui montrent bien que l’équipe derrière tout ça connaît le genre auquel ils veulent rendre hommage.

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Bien entendu, dés que l’action débarquera, les choix seront plus importants, et si certains n’affecteront pas franchement l’histoire, d’autres pourront amener d’autres éléments, quelques clés de compréhension, ou tout simplement signer la mort d’un personnage. Oui, aussi simple que ça. Le jeu ne fait pas l’erreur de Beyond : Two Souls, il est accessible, mais sait pénaliser le joueur lorsqu’il le faut. Un QTE raté au pire moment et c’est la mort. Courir au lieu de se cacher, et c’est la même chose ! En l’analysant, on pourra même dire que le jeu est parfois un peu sadique, enchaînant quelques choix et QTE dont la réussite ou non ne changera pas grand-chose, et y ajouter alors le choix fatal. Une mécanique en soit intéressante. Le gameplay et le système du jeu fonctionne alors à merveille. Le reste du jeu va-t-il suivre ? Heureusement, oui, oh oui ! Malgré quelques menus défauts (quelques rares bugs graphiques, une durée de vie de 8 à 9 heures – mais il aurait été suicidaire de faire bien plus long vu le genre), Until Dawn tire son épingle du jeu dans tout ce qu’il entreprend.

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Graphiquement, si tout n’est pas parfait, le jeu a l’excellente idée de ne se dérouler que sur une nuit, de la tombée de celle-ci jusqu’au lever du soleil. Le jeu se déroulera ainsi toujours de nuit, permettant aux développeurs de mettre en avant une ambiance sombre et surtout de magnifiques effets de lumières. Outre la lueur de notre torche/lampe/briquet, on pourra dire que les reflets sur l’eau, ou la lueur de la lune passant par les fenêtres sont magnifiques. Une pure ambiance de films d’horreur. Le jeu a également la bonne idée de varier les plaisirs des lieux, puisque toute l’aventure ne se déroulera pas dans le chalet (une grande partie tout de même), mais nous permettra de visiter des mines, une tour, quelques cabanes abandonnées, et de nous balader dans la forêt enneigée pour profiter du son de nos pas dans la neige. Des décors sombres, souvent glauques et glaçants, nous plongeant dans l’ambiance. Car l’ambiance du jeu est sa plus grande force. Une ambiance souvent stressante, baignant dans des films cultes (et parfois beaucoup moins cultes). En s’inspirant des slashers, le joueur connaisseur ne sera pas surpris de reconnaître des clins d’œil variés, autant aux classiques (Halloween et Vendredi 13 en tête), à d’autres beaucoup plus récents, comme Détour Mortel.

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Au détour de certains choix que le joueur devra effectuer, on se retrouvera clairement dans une ambiance beaucoup plus gore versant dans le Saw. Mieux, de nombreux moments où le joueur devra tout simplement explorer son environnement (trouver sa route par contre, c’est simple, le jeu ne laissant pas franchement de choix sur la route à prendre) baigneront dans une ambiance très tendue rappelant des films beaucoup plus variés, comme par exemple The Descent (l’exploration de mines doit jouer, je l’admet). Si le jeu abuse par moment de jumpscares, il les place souvent à des moments stratégiques et ils fonctionnent parfaitement, d’autant que l’ambiance générale est excellente. Aucune surprise en remarquant que le score musical est signé par Jason Graves, auteur de la musique de Dead Space ou Fear 3. On reconnaît immédiatement sa patte, et ça fonctionne. Alors, Until Dawn m’a conquit ?

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Totalement ! Son ambiance, son scénario respectant les codes du genre et parvenant à rendre des personnages pourtant stéréotypés attachants, ses moments de frousses bien trouvés, ses nombreux hommages (ouais, même Ring !!!), ses choix parfois difficiles, la qualité des acteurs (en VO bien entendu !) remportent l’adhésion. Et si le jeu se fait court, on y reviendra avec plaisir, seul (pour essayer de sauver tout le monde par exemple), ou accompagné (pour jubiler en voyant ses potes flipper et faire de mauvais choix). Surtout lorsque notre personnage préféré perd bêtement la vie ! Oui, jusqu’au bout, j’aurais voulu sauver Chris et Ashley (je les aime bien), et j’ai faillis volontairement tuer Emily (avec mes choix, elle était très proche d’une pouffe qui veut tout contrôler) ! Pas parfait certes, mais sincère, et surtout hautement réussi pour les fans d’horreur. Il faut dire qu’entre l’annulation du prochain Silent Hill et ce que la saga Resident Evil est devenue, les vrais jeux d’horreur sont si rares qu’ils se savourent.

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LES PLUS LES MOINS
♥ Des choix parfois durs et intéressants
♥ Les nombreux hommages
♥ Un beau jeu
♥ La qualité du doublage
♥ Bien stressant
⊗ Un peu court c’est vrai
⊗ Quelques rares bugs
note8
Until Dawn est l’hommage interactif aux slashers attendu par les fans.

Until DawnTitre : Until Dawn
Année : 2015
Studio : Supermassive Games
Editeur : Sony
Genre : Slasher interactif

Existe sur : PS4
Testé sur : PS4
Support : Un disque


Galerie d’images :

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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