Vous jouez un jeune étudiant japonais ordinaire qui débarque dans un nouveau lycée, le Kurenai Academy à Shinjuku. Alors que vous rencontrez une mystérieuse jeune femme dés votre premier jour, vous êtes témoin d’un phénomène paranormal au lycée, et parvenez à vous débarrasser d’un fantôme. Vous et votre amie êtes alors embauché dans une société gérant ce genre de phénomènes et se débarrassant des fantômes.
Avis de Rick :
Vous le savez peut-être, mais je raffole des jeux de niche. Mais si, vous savez, ces jeux dont personne ne parle, qui intéressent 4 pelés dans toute la France, et qui ne sont même pas traduis en Français, ne laissant aux rares joueurs que l’opportunité de jouer en Japonais sous titré Anglais. Il faut dire que dans cette catégorie, une saga parvient néanmoins à avoir une grande fanbase, je parle bien entendu de Ryu Ga Gotoku, alias Yakuza. Une saga dont pourtant les derniers opus ont l’avenir incertain en Europe, le 5 ayant débarqué en Novembre 2015, trois ans après sa sortie au Japon, et le 0 ayant eu droit à un trailer mais aucune date, alors que le remake du premier vient de sortir au Japon et que le 6 se prépare doucement à pointer le bout de son nez. Mais voilà, Yakuza, c’est la partie connue de l’iceberg, car si je vous parle de Omega Quintet, de la saga Hyperdimension Neptunia ou encore de Senran Kagura, vous me regardez de travers non ? Et pourquoi cette longue introduction ? Et bien car le jeu du jour, Tokyo Twilight Ghost Hunters, sorti en 2014 au Japon sur Ps Vita et Playstation 3, puis en 2015 chez nous, est un de ces jeux de niche, un jeu peu connu, qui sort clairement de l’ordinaire. Car oui, en général, ce genre de jeux, ce sont surtout des RPG ou des jeux de combats quand ils parviennent à débarquer chez nous. Tokyo Twilight Ghost Hunters, c’est une expérience un peu différente, un mix entre visual novel (de longs dialogues donc), un peu de puzzle, pas mal de gestion, des choix multiples. Une aventure sortant de l’ordinaire donc !
Le jeu se découpe en 13 chapitres plus ou moins longs, et à la particularité de nous balancer son système de jeu sans vraiment plus d’explications, de quoi rebuter le joueur moyen. Car oui, le jeu commence, et on découvre le style graphique, plutôt attachant, avec de beaux décors en arrière plan, et des personnages typés mangas bien foutus au premier plan pour les dialogues. Les dialogues s’enclenchent, et rapidement, on se retrouve face à une des premières mécaniques du jeu, à savoir, les choix. Les possibilités sont immenses, via deux roues, où l’on devra choisir en premier lieu une émotion (amour, colère, amitié, tristesse, réflexion) puis une partie du corps (main, oreille, langue, œil, nez). Oui dis comme ça, c’est super étrange, et les combinaisons le sont tout autant aux premiers abords. On se doute pourtant rapidement que amour avec la langue amène un bisou, amitié et la main tout simplement un serrage de main, la colère et l’œil amènera un regard assassin. Ces choix, en temps limité en plus, ne sont pas franchement expliqués, et on nous balance dans le jeu comme ça, alors que tous ces choix auront des conséquences en fonction des personnages à qui l’on répond bien entendu, et amèneront une fin différente. De quoi déstabiliser le joueur dés les premiers instants. Mais si on s’y fait, le jeu a alors bien plus à proposer, heureusement.
Nous évoluons donc dans une aventure relativement simple, à base de chasse au fantôme, où il faudra souvent retourner au QG pour faire des contrats et parler aux personnages pour augmenter de niveau, acheter de nouvelles armes, augmenter l’amitié (ou la relation amoureuse) avec les différents membres de notre groupe et j’en passe. Les personnages sont attachants et ont tous un passé et des caractéristiques propres. La partie visual novel s’en sort plutôt bien, entre son intrigue sympathique et son style graphique attachant. Même la bande son, plutôt rock, fonctionne bien. Par moment, le jeu se simplifiera un peu et nous proposera de répondre via des choix multiples. Mais comme je l’ai dit, la partie visual novel ne concerne que la moitié du jeu, il faudra également chasser des fantômes, en faisant des missions secondaires, ou tout simplement en faisant l’histoire, puisque chaque chapitre nous offrira un monstre a éliminer. Et là, alors que le QG nous offrait déjà quelques éléments RPG (gestion de l’équipe, niveaux, accessoires), le joueur découvre un système de combat assez épuré et étrange, à la frontière entre le RPG et le jeu de plateau.
Chaque combat se déroulera sur un plateau représentant les divers lieux (salle de concert, salle de classe, appartement, temple, cimetière), et on devra faire évoluer nos personnages (qui ont des déplacements limités) et les faire attaquer le ou les fantômes présents, dans un nombre de coups limités. Pour nous aider, on pourra placer quelques accessoires sur le tableau, comme du sel pour blesser le fantôme ou divers grigris. Mais le jeu se complique, puisque chaque personnage (pion) à des déplacements limités et différents, mais le fantôme également, et il faudra parfois tenter de prévoir les futurs déplacements pour pouvoir frapper au même endroit. Car nous devons prévoir les déplacements de tous nos personnages en même temps avant de valider les actions, qui se réalisent en même temps, mais le fantôme lui aussi se déplace au même instant. Vous suivez ? Il faut donc tenter de faire frapper nos personnages à des endroits divers sur les déplacements possibles du fantômes pour espérer le toucher, le tout dans un nombre de tour limité. Parfois assez ardu, et surtout prise de tête lorsque l’on commence le jeu, avant que l’on commence à maîtriser la bête.
Oui, il faut de la patience, et au final, ne pas se précipiter, puisque se précipiter, c’est soit la mort assurée d’un de nos personnages, soit une perte de temps et donc l’échec de la mission puisque le nombre de tour est limité ! Patience, gestion et pièges seront vos amis ! À la fin de chaque contrat, les personnages gagneront de l’XP bien entendu, et de l’argent en fonction de la réussite du contrat. Car bien entendu, une autre subtilité, c’est que plus on ira vite, plus on gagnera d’argent. Mais si le joueur va vite mais détruit en même temps les différents éléments présents sur le plateau (dans une salle de classe, il y a des chaises et autres), et bien, il faut rembourser tout ça, et notre paye se fait de plus en plus faible. Plus le jeu avance, et plus les ennemis seront robustes et nous en feront baver, en plus bien entendu d’avoir des capacités parfois énervantes. Oui, certains fantômes pourront se téléporter en utilisant l’électricité ou l’eau. Au joueur de bien étudier chaque mission avant de la lancer, et de prévoir en fonction du fantôme s’il veut utiliser du sel ou d’autres accessoires pour ralentir ou blesser le fantôme autour d’éviers, de prises ou autres. Un petit casse tête auquel on prend beaucoup de plaisir.
Par contre, dans le même ordre d’idées, le joueur pourra une fois au QG faire des mini jeux, dont un jeu de carte, et là, j’admet n’avoir absolument rien capté à comment on y joue, entrainant soit ma défaite soit un « quitter le jeu » de ma part. On pourra aussi finalement un peu reprocher au jeu sa répétitivité. On suit l’histoire, on fait quelques choix, on prend la mission, on planifie, et on joue sur le plateau pour se débarrasser du fantôme. À l’issue de la mission, on passe à la suivante, et disons une fois sur deux, on recrute un nouveau membre, chacun ayant son utilité (la magicienne, le gars frappant loin mais que devant lui, celui qui aura une attaque circulaire mais à faible portée). Le scénario, bien que très plaisant, manque peut-être un peu de surprises et peine parfois à se renouveler. Pareil pour le système de choix via les deux roues, le concept offre énormément de possibilités, mais le jeu ne nous explique jamais toutes les subtilités. Si bien que par moment, on ne voit pas vraiment le choix qu’il faudrait faire, ou qui serait bénéfique vis-à-vis de ce que l’on veut accomplir. Oui, Tokyo Twilight Ghost Hunters est plein d’idées et plein de bonnes intentions, mais peine à convaincre à certains niveaux. Toujours est-il que si l’on aime les visual novel, les jeux différents, et se prendre la tête à tout planifier sur un plateau, le jeu se montre plutôt fun et bénéficie d’un système de combat original, assez prenant bien que parfois un peu salaud !
GRAPHISMES |
Sans être le top du top, les différents lieux et personnages, dans un style animé, fonctionnent bien, et certaines images sont même très jolies. Après, ça reste des images fixes à 90%, mais c’est plutôt joli. |
JOUABILITÉ |
Pas vraiment de jouabilité, puisque le jeu consiste juste à faire des choix puis à gérer les prochains coups sur un plateau. Simple en apparence sauf que le jeu nous laisse tout comprendre nous mêmes. |
DURÉE DE VIE |
13 chapitres avec une difficulté progressive, plus pas mal de contrats à côté (à l’infini en fait, mais on tourne vite en rond) promettent une bonne durée de vie. Si vous avez le courage, il y a apparemment plusieurs fins bien différentes. |
BANDE SON |
Une bande son très rock bien sympathique, des menus jusqu’aux combats. Les bruitages par contre sont assez minimalistes, et les bruitages de déplacements lors des combats peuvent vite énerver. |
CONCLUSION |
Original dans la forme en mélangeant différents aspects (gestion, combats de plateau, choix multiples, visual novel), Tokyo Twilight Ghost Hunters se fait très sympathique bien qu’inabouti à pas mal de niveaux. L’expérience est plaisante en tout cas ! |
Titre : Tokyo Twilight Ghost Hunters
Année : 2014
Studio : Toybox Inc.
Editeur : NIS America
Genre : Visual Novel avec puzzles
Joué et testé sur : PS3
Existe sur : PS2, PS Vita
Support : Un disque