[Test] Friday the 13th The Game (2017, PS4)

7 moniteurs vont devoir survivre à Jason Voorhees, soit en parvenant à le tuer, soit en s’enfuyant du camp, soit en survivant 20 minutes.


Avis de Rick :
Friday the 13th, the Game, voilà bien un jeu qui était fait par des fans pour faire plaisir aux fans de cette bien trop longue saga cinématographique. Et il y a comme un fossé entre les intentions, la création du jeu, le jeu en lui-même et son lancement. Car oui, les intentions, permettre aux joueurs de survivre à Jason ou bien de jouer Jason dans des matchs à mort dans le camp Crystal Lake voilà qui fait bien plaisir. Même si je n’aime pas les jeux online, le concept était tentant (et c’est pourquoi je peux écrire sur le jeu, je me suis laissé tenter par un jeu online). La création du jeu est intéressante, entre le kickstarter qui a récolté environ 1 million de dollars tout de même, et la participation au jeu de grands noms de la saga, comme Sean S. Cunningham, réalisateur du premier opus, et producteur des opus 9, 10, mais aussi du versus et du remake, ou encore Tom Savini, créateur des effets spéciaux des opus 1 et 4, Kane Hooder, interprète de Jason dans les opus 7, 8, 9 et 10, ou encore Thom Matthews, acteur dans le 6ème opus et Harry Manfredini, compositeur de quasiment tous les films. Oui, un jeu fait par des fans et connaisseurs de la saga, pour des fans, je l’ai dit. Mais entre sa création passionnante et ses intentions, et le jeu final et surtout son lancement, quel fossé. Parlons en de son lancement le 26 Mai. Pas cher pour un jeu neuf (30 euros environ), c’est la raison première pour laquelle je me suis lancé. Et puis après, il y a eu le reste, c’est à dire l’impossibilité de se connecter, des bugs, des mises à jour qui ne voulaient pas se lancer (et l’impossibilité de jouer en ligne sans la mise à jour), des crashs de serveur.

Oui, je sais bien que Friday the 13th est un jeu à petit budget, fait par une petite équipe, mais face à l’engouement du jeu online depuis des années, ce n’était surement pas sur les serveurs qu’il fallait économiser. Et quand la connexion était possible, nous voici avec un temps d’attente entre 3 et 8 minutes pour trouver une partie. Incompréhensible, vu apparemment le très bon démarrage du jeu, et donc le nombre de joueurs présents. Mais bon, rapidement, aux alentours du 30 Mai, les serveurs avaient étaient un peu plus stables, enfin, et des mises à jour débarquent assez souvent maintenant, corrigeant certains bugs énervants. Mais qu’en est-il du jeu dans son ensemble sinon ? Car la création et la parution, c’est bien beau, mais il faut que le jeu, il soit bien derrière non ? Alors soyons clair, Friday the 13th souffre de très nombreux défauts. Il serait même long et fastidieux de tous les lister. On pourra citer des commandes parfois hasardeuses, comme lorsque l’on ouvre une porte, rentre dans une maison, appuie sur le même bouton pour refermer la porte derrière nous, mais que notre personnage décide de faire un pas en arrière et referme la porte devant nous. Du coup, on est de retour au point de départ, avec encore cette satanée porte à ouvrir… Dans le même ordre d’idée, les développeurs ont eu la bonne idée de donner pleins d’armes aux moniteurs pour qu’ils puissent se défendre. Batte de baseball, clé à molette, machette, l’inventaire est large. Mais vu la force de Jason, dur de placer un seul coup (il faut frapper avant que Jason soit devant nous pour espérer le toucher), surtout que Jason lui peut à la fois nous attraper, nous frapper avec son arme et j’en passe.

Graphiquement, qu’est ce que ça vaut ? Alors là, ce n’est pas la folie non plus, la faute à quelques bugs. Alors certes dans le fond, j’aurais vu pire, notamment dans certains JRPG. Les éclairages ainsi que l’eau sont bien faites, les textures ne sont pas baveuses, l’univers des films est hautement fidèle et cela nous fait oublier le vieux jeu Friday the 13th des années 80 ! Mais oui, à côté, on aura des bugs d’affichage, des bugs d’éclairages (la lampe torche des moniteurs qui parfois éclaire derrière un mur), des bugs de cheveux. Et aussi des bugs amusants, comme lorsqu’après une « fatality », le cadavre est éjecté à 40 mètres de là sans raisons. Et puis surtout, il y a les animations faciales des moniteurs, une pure catastrophe. Normal qu’à côté, Jason soit si parfait, on ne voit pas son visage. Le plus gros du travail a du être effectué sur Jason, puisque celui-ci bénéficie du meilleur traitement, ainsi que des meilleures animations. Du coup oui, c’est buggé, c’est imparfait, mais il faut avouer que l’ambiance fait le boulot. Et le gameplay alors ? Comme je l’ai dis plus haut, certaines commandes sont imprécises, mais le jeu nous propose beaucoup de choix plutôt sympathiques, rendant les parties toujours différentes. Commençons par parler des moniteurs. Dans le fond, sans doute la partie la moins intéressante du jeu, il nous faudra survivre. Du moins, la moins intéressante au début, puisque maintenant, je m’éclate beaucoup plus à jouer les moniteurs. Survivre donc, nous avons plusieurs options. Survivre en se battant et en se cachant pendant 20 minutes. Car oui, en plus des armes, les développeurs nous donnent la possibilité de se cacher dans des armoires, dans des tentes, sous des lits. Si l’on ne fait pas de bruit (en avançant accroupit par exemple) et que notre personnage n’a pas peur (voir un cadavre, être poursuivis, tout cela fait monter notre dose de stress), Jason aura du mal à nous localiser. Solution donc la plus longue pour survivre, la plus classique également.

Les autres possibilités sont déjà plus passionnantes, comme par exemple réparer une voiture pour s’échapper. Là, il faudra trouver une batterie, de l’essence, et bien entendu, les clés. Une fois tout cela, le joueur pourra conduire et quitter le camp, en amenant avec lui trois autres joueurs. L’on pourra faire la même chose et se sauver en bateau, et là, deux joueurs pourront se sauver. L’opération reste risquée, puisque les éléments que l’on doit chercher apparaissent de manière aléatoire sur la map à chaque partie, et que placer la batterie nous offre alors un petit jeu en mode QTE, qui fait du bruit lorsque l’on se rate, et peut donc attirer Jason. Mais je serais parvenu lors d’une partie à réparer une voiture, à conduire sur la route, puis en prenant un pont, la musique m’indiquant Jason non loin de là retentit, et je vis trois autres joueurs courant vers moi. Dans un élan de générosité, je me serais arrêté, les deux premiers sont montés, le troisième était plus loin. Pour ne pas perdre de temps avec Jason dans les parages, j’ai avancé la voiture de quelques mètres, et là, le drame, la voiture étant bien sensible, j’ai tué un de mes amis. Pas le temps de le pleurer, je me suis vite sauvé du niveau. Amusant donc, malgré encore les imprécisions du gameplay. Dans le même ordre d’idée, le joueur pourra appeler la police, qui arrive sur les lieux 5 minutes après, et il nous suffit alors de les rejoindre pour être en sécurité. Sauf que pour ça, il faut réparer le téléphone (encore QTE), appeler la police (l’appel prend du temps), survivre 5 minutes de plus et parvenir à la sortie. Dur d’être moniteur, et on meurt, souvent. Nous avons aussi la possibilité d’appeler Tommy Jarvis de l’épisode 6 pour ressusciter un joueur mort et revenir.

Et si au lancement du jeu, jouer un moniteur était parfois énervant, vu qu’en moyenne, sur 10 parties, nous sommes moniteur sur 9 des parties, cela est devenu depuis beaucoup plus fun depuis que le jeu d’une part fonctionne mieux, mais également depuis que beaucoup plus de joueurs sont présents. Car oui, au début, personne ne connaissait le jeu, c’était un peu à l’aveuglette. Depuis, l’entre-aide est là (la plupart du temps), certains joueurs n’hésitent pas à nous aider, à nous soigner lorsque nous sommes blessés, où à rester à côté de nous pour nous protéger lorsque l’on met de l’essence dans une voiture ou répare un fusible de téléphone. Du coup, jouer est devenu fun, vraiment, et ce malgré tous les défauts cités plus haut. Lors d’une partie par exemple, alors que je jouais un personnage très discret mais fragile, je remarquais sur la carte une voiture qui se déplaçait non loin de là. J’ai donc rejoins la route principale pour les croiser et monter à bord. Arrivé à destination, Jason venait de stopper la voiture. Armé d’une batte de baseball, d’un spray et de pétards, je cours sur les lieux pour aider, lance les pétards, perturbants Jason, laissant le temps au conducteur de redémarrer la voiture. Alors que je me pensais sauvé, je remarque que déjà quatre joueurs sont dans la voiture. Au départ déçu, j’accepte de mon plein gré de faire l’appât, attirant Jason dans la forêt permettant aux joueurs de se sauver, et me retrouve seul face au monstre, avec encore 7 minutes à tenir et aucun moyen de fuir. Et j’aurais tenu 7 minutes, avec ma batte, mon spray, des pièges à loups, en passant de maison en maison.

Ce qui m’aura valu un message d’un des joueurs m’appelant le héros. Petite satisfaction personnelle qui a du énerver celui jouant Jason. Jouer Jason justement, au lancement, c’était beaucoup plus fun, mais beaucoup plus rare (faite le calcul, 7 moniteurs contre Jason, donc 8 joueurs). Jason aura 4 pouvoirs. Le pouvoir de se téléporter sur la carte, de se servir de ses sens pour localiser les sons et les joueurs qui ont peur, d’avancer très vite vers un endroit particulier (en vue subjective, façon Evil Dead), ou de cacher sa présence aux joueurs (absence de musique stressante, de sons). Et en plus de son arme, Jason pourra lancer des couteaux (à ramasser) et poser des pièges à loup à des endroits stratégiques. Le joueur pourra choisir entre plusieurs Jason différents, suivant son niveau. Chaque Jason rappellera de grands moments nostalgiques aux fans de la saga, puisque l’on trouvera celui du second opus avec son sac de patates sur la tête et une fourche, du troisième opus avec son fameux masque et une hache, du sixième opus en mode mort-vivant et avec une lance, du septième opus en mode décomposé et avec une machette, du 8ème opus avec la hache, et du 9ème opus en mode warrior. Pas de Jason X à l’horizon, ouf ! Jason est puissant, quasi indestructible, peut casser les portes, les fenêtres, les boitiers électriques des cabanes, poser des pièges, lancer des couteaux, et a le choix entre 15 morts différentes à infliger. Immédiatement, on s’amuse beaucoup plus tout d’un coup.

Jouer Jason, c’est se laisser aller aux instincts les plus basiques, ceux de la destruction, de la tuerie. Et si c’est fun, c’est souvent beaucoup moins subtil. Quand on se retrouve face à des joueurs bien organisés, cela peut même devenir plutôt corcé au final, et donc satisfaisant. Oui, traquer un groupe de 4 joueurs, tous armés, pouvant parfois nous ralentir avec un lance fusée ou une batte, ayant chacun des canifs (permettant de se libérer lorsque l’on choppe un moniteur), cela force à réfléchir un poil. Essayer de les isoler, de les rassembler dans une petite maison. Couper le courant pour leur faire peur, briser les fenêtres pour qu’ils se blessent en voulant s’échapper, mettre des pièges sous les fenêtres, lancer un couteau pour blesser, puis détruire la porte pour forcer le passage, les faire fuir et les coincer dans un piège à loup sous une fenêtre reste une solution pour en attraper un, et le tuer, mais laissant aussi aux autres joueurs le temps de s’enfuir ou de se cacher. Tueur, c’est une profession pas si simple que ça. Malheureusement, que l’on joue un moniteur ou Jason, on tombera parfois sur des joueurs énervants. Lors d’une partie où je serais mort tôt, je suivais les autres joueurs, et ai vu 3 petits malins se servant d’un bug pour rejoindre un lieu inaccessible normalement, et donc à l’abris de Jason. Énervant pour le joueur jouant Jason, et pour les autres jouant sérieusement. Une mise à jour à corriger tous les bugs des joueurs planqués d’ailleurs, ouf ! Dans une autre, un moniteur décida d’aider Jason, sans doute joué par un ami à lui. Et je me suis retrouvé à être leur proie. Fuir Jason tandis qu’un moniteur nous bloque les portes de sortie, récupère les armes à notre place, c’est énervant.

Alors que vaut Vendredi 13 au final? Voilà bien la question la plus difficile. Doit-on prendre en compte son lancement catastrophique et la fragilité des serveurs pour le noter ? Déjà, une chose est sûre, le jeu s’adresse en particulier à deux catégories de personnes : ceux qui sont fans de la saga, et ceux qui adorent jouer en ligne. Personnellement, je n’aime pas jouer en ligne, mais malgré tout, certaines parties se sont avérées bien fun, quand je me retrouvais avec des joueurs logiques et impliqués. C’est-à-dire des moniteurs malins qui cherchaient véritablement à survivre par tous les moyens. Si l’on joue Jason, il est bien plus fun de tuer des adversaires malins, posant des pièges, sachant se cacher où il faut, et essayer de réparer une voiture. Lorsque l’on joue un moniteur, il est agréable de voir ses camarades chercher à nous aider. Car oui, si on ne peut pas avoir des yeux partout, une fois mort, le jeu nous donne la possibilité de suivre les survivants, en passant de l’un à l’autre. Et c’est là que l’on en voit des malins, des coriaces, certains prêts à tout… et là que l’on en voit passer les 20 minutes de la partie cachés sous un lit ou utiliser des bugs, et on se demande bien pourquoi ils ont achetés le jeu si c’est pour se planquer et ne plus toucher à la manette… Friday the 13 the Game a énormément de défauts, mais par moment, il s’avère plutôt fun à jouer en tout cas. Du coup, pas un si bon jeu, pas si mauvais non plus. Mais un jeu fort sympathique. Comme la saga au cinéma non ? En attendant le mode solo et des ajouts, car bon, avec 3 maps, on va vite tourner en rond.


GRAPHISMES
Ce n’est pas le plus beau jeu du monde, mais l’ambiance des films est bien retranscrite. On a quelques beaux effets de lumières, l’eau est jolie, et on a en prime un bon paquet de bugs, certains énervants et moches, d’autres amusants.
JOUABILITÉ
Ça manque parfois de précisions, mais le joueur a pas mal de possibilités, qu’il joue un moniteur ou bien Jason. Peut-être que par la suite, des mises à jour rajouteront des possibilités supplémentaires.
DURÉE DE VIE
Dur de juger encore. Le jeu est fun bien que blindé de défauts, mais du coup, on y revient pour une petite partie avec plaisir. Mais il n’y a que 3 maps et on tourne malgré tout vite en rond malgré le fun. Une campagne solo doit être ajoutée cet été.
BANDE SON
Les bruitages mettent dans l’ambiance et les musiques sont des reprises des films par Harry Manfredini lui-même. Du bon boulot
CONCLUSION
Les fans de saga et les fans de jeux en ligne devraient s’amuser si les serveurs tiennent bons. Le jeu reste moyen sur pas mal de points, mais a un gros capital sympathie.

note85



Titre : Friday the 13th the Game
Année : 2017
Studio : IllFonic
Editeur : Gun Media
Genre : C’est dur d’être tueur en série

Joué et testé sur : PS4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC
Support : dématérialisé


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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