En 2514, trois ans après les événements de Dead Space 2, Isaac Clark vis caché du gouvernement qui souhaite décrypter les secrets du monolithe et des unitologues qui le considèrent comme un hérétique. Le capitaine Norton finit par trouver sa trace, et le convint de partir en mission de sauvetage sur Tau Volantis, où Ellie est partie pour déchiffrer les secrets du monolithe.
Avis de Rick :
Dead Space 2 avait été encensé par la presse et le public. Il faut dire que sans être un chef d’œuvre, le jeu était bon, même très bon. Visceral Games et Electronic Arts ne perdent donc pas de temps pour nous livrer un troisième opus en 2013, soit deux ans après le précédent opus. Malheureusement, si le jeu n’est pas mauvais en soit, il ne fait que suivre la voie que de nombreux survival horror empruntent depuis des années, à savoir délaisser l’horreur pour un surplus d’action. Et vu l’accueil du jeu par les fans, les ventes décevantes et l’annulation du développement de Dead Space 4, il est triste d’achever la saga sur cette note. Car oui, si Dead Space 3 n’est en soit pas un mauvais jeu, il est un plutôt mauvais Dead Space. Et il est un Dead Space qui déçoit énormément, pas seulement pour sa volonté de nous offrir toujours plus d’action afin de s’ouvrir à un public plus large. Car Dead Space 3, c’est un jeu qui nous propose de nouveaux et magnifiques environnements, et qui nous promet d’enrichir la mythologie. On en apprend plus sur les monolithes et les nécromorphes, l’aventure se déroule sur une planète de glace (ce qui change radicalement), avec son trio de personnages composés de notre fidèle Isaac (qui était bien plus intéressant quand il ne parlait pas dans le premier opus je l’admet), de son ex Ellie et du capitaine Norton (le nouveau copain d’Ellie) on a de quoi avoir des personnages développés et des intrigues palpitantes. Hélas…
Dead Space 3 souffre dans un premier temps d’une narration pas fameuse, le tout mixé avec des personnages et situations plus clichées tu meurs. Non pas que les précédents opus étaient des modèles à ce niveau, mais quand une histoire simple est au service d’une ambiance réussie et d’un jeu passionnant, on pardonne et l’ensemble fonctionne. Hors Dead Space 3 délaisse la plupart du temps son ambiance et accumule les scènes d’action arrivant comme pour combler des trous d’intrigues, à coup de vagues d’ennemis interminables. Moralité, les gros défauts d’écritures ressortent immédiatement. Ainsi, Isaac accepte de repartir à l’action car son ex Ellie est en danger. Lui qui cauchemardait pendant tout le second opus sur Nicole, il l’aura bien vite oubliée. Et pour la sauver, il devra faire équipe avec Norton, le nouveau copain d’Ellie, un brin jaloux, qui nous déteste, et ne va pas comprendre que si la mission échoue, on meurt tous. Hors lui, il veut juste vivre avec Ellie et foutre le camp de la planète. Du coup, attention, il va nous trahir auprès du grand méchant. Wow ! Quelle intrigue, quel développement de personnages. Ce qui aurait pu être une quête de rédemption se transforme en trio amoureux un brin stupide.
Et ne parlons pas du grand méchant, plutôt inutile au final, et parlant le plus souvent pour ne rien dire. Bref, oui, Dead Space 3 s’est bien foiré sur son écriture. Et ça fait mal, car à côté de ça, il nous propose également de bonnes choses, et surtout donc, des environnements oh combien sublimes. On passera sur la première partie du jeu dans des vaisseaux, de longs couloirs, ce qui rappelle bien évidemment les deux premiers opus, puisque cela n’apporte rien de réellement nouveau, à part, allez soyons fou, la capacité pour Isaac de s’accroupir… Super hein ? Non, ne soyons pas mauvaise langue. Avant cette première partie, le jeu nous offre un prologue d’environ 40 minutes, se déroulant sur la fameuse planète de glace (et où l’on ne joue pas Isaac), qui nous montre déjà la nouvelle direction du titre. Et c’est encore une fois dommage car on discerne ce qui aurait pu être d’excellentes idées. Avancer dans une tempête de neige, échapper à des éboulements, ouais, la classe. Puis après trois minutes dans la neige à suivre finalement l’unique chemin disponible, on arrive en intérieur, et là, on avance, on tire, on avance et on tire. Puis on retrouve Isaac pour continuer ce prologue, posant les bases. Norton nous envoie en mission, le grand méchant nous menace et active un Monolithe, et on doit sauver notre peau en partant sur Tau Volantis (oui, la fameuse planète de glace).
On est déçu en affrontant souvent des humains (oui, Dead Space 3 prend des allures de banal TPS), et pourtant, certaines scènes ont clairement de la gueule. Avancer dans des bureaux vides en voyant par les baies vitrées un Monolithe activé qui plonge la ville dans un monde apocalyptique (et éclairé en rouge), ça a de la gueule. Puis l’action revient, et on arrive à la première partie, qui ne fait que reprendre la formule des deux premiers opus. À savoir des petits couloirs, quelques jumpscares, des QTE de plus en plus envahissants (l’effet Resident Evil 6 ?) et des scènes sans gravités. Rien de véritablement innovant, mais la formule est juste reproduite et amplifiée, la peur en moins. Et pourtant, à certains moments, le jeu capte clairement notre attention. Les scènes sans gravitées par exemple, où on évolue parmi des débris dans l’espace, ont plutôt de la gueule et sont prenantes, et nous gratifie en plus d’une bande son oh combien influencée par Alien. Trop influencée peut-être, mais je pardonne, j’aime beaucoup les musiques souvent glauques de Jason Graves (Until Dawn, Tomb Raider le reboot, FEAR 3). Puis changement de décors, nous sommes enfin sur la planète.
Et c’est là que le jeu va alterner les moments plutôt magiques (enfin presque) et les moments absolument chiants. Les bonnes idées et les beaucoup moins bonnes idées. Et les QTE qui ne servent pas à grand-chose, et surtout qui reviennent un peu trop souvent. Arrivé sur la planète, c’est la joie. Notre combinaison ne fonctionne pas dans un froid pareil, et donc il faut avancer vite pour trouver un feu ou un endroit isolé pour ne pas mourir de froid. Bonne idée EA ! Puis après 10 minutes de jeu, ils en ont marre et nous offrent une nouvelle tenue qui résiste au froid. Meeeh ! À partir de là, Dead Space 3 alterne les moments venant agrandir la mythologie et nous faire dit « waou » devant notre écran et les moments lassants où l’on va tuer tout ce qui bouge et mitrailler le bouton X. Car oui, nous allons explorer un complexe scientifique, des ruines aliens, comprendre ce qui est arrivé sur la planète, devoir remettre une machine alien en route, tout ça tout ça. Et ça a de la gueule, évoluer dans ses ruines énormes et étranges, voir ses aliens géants fossilisés, je dis oui ! Même doublement oui ! Lors de ces instants, Dead Space 3 m’a convaincu. Mais dans sa façon de nous faire évoluer, beaucoup moins.
Car le jeu semble avoir confondu rythme et évolution avec vagues d’ennemis. C’est simple, on arrive dans un nouvel endroit, une vague d’ennemis approche, on les élimine jusqu’au dernier, ce qui déverrouille la porte pour se rendre dans le lieu suivant, et l’on va recommencer une nouvelle fois. Les moments calmes se font rares, on n’évoluera plus dans des couloirs vides à craindre la suite, le jeu ne nous laissera pas dans le suspense bien longtemps, non. Le jeu semble vouloir combler ses trous avec de l’action par vague d’ennemis. Et honnêtement, quel dommage. Et pourtant, ce que je viens de citer, ce que je souhaitais pour Dead Space 3, le jeu est parvenu à le faire, une fois, lors de notre arrivée sur la planète. Oui, après avoir évolué dehors, on trouve refuge dans un endroit délabré, on doit se rendre au sous-sol pour prendre une nouvelle tenue (la fameuse pour ne plus avoir froid), on évolue dans le noir, on ne sait pas encore sur quoi l’on va tomber, et nous voilà sans prévenir face à des ennemis vivants cachés dans le noir. Un moment bien trouvé et parfaitement réussi. Ce moment là, le jeu ne va jamais parvenir à le réussir de nouveau.
Puisque par la suite, on saura en avançant dans un endroit large que des ennemis arriveront. On saura en arrivant dans un long couloir et en voyant les grilles d’aérations sur le côté que si l’on commence à avancer, une vague d’ennemis arrivera. Lassant, et dommage. Et pourtant, je serais arrivé au bout des 19 chapitres du jeu. Pourquoi ? Bon déjà, je termine toujours un jeu commencé, et car encore une fois, tout n’est pas mauvais. Certains passages sont vraiment bons (les voyages dans l’espace, l’arrivée au sous-sol, l’exploration de certains vestiges aliens). Certaines phases d’action restent néanmoins sympathiques. On pourra également rire de certaines situations. Puis bordel, le jeu est sacrément beau, si bien qu’évoluer dans des vestiges aliens qui ont une telle gueule, forcément, ça fait envie. Mais l’action est toujours trop présente. Preuve de plus de cette orientation, le système de craft totalement raté, allié à une simplification des munitions. Oui, les munitions que l’on ramasse, on ne va pas se prendre la tête ce coup-ci, elles servent pour absolument toutes les armes… ce qui permettra de blinder son inventaire de munitions fonctionnant pour toutes les armes et de kits de soins, nombreux.
Au final, Dead Space 3 renie presque ses racines pour ne devenir qu’un jeu d’action tout ce qu’il y a de plus classique, avec QTE, tirs cachés derrière le décor, et même des affrontements contre des humains (et ce dés l’intro, ce qui m’avait bien fait peur). Il avait le potentiel, il y a du savoir faire derrière (c’est beau, c’est solide), mais le jeu ne fait que rarement les choix qu’il faudrait. À la place, on avance sans trop réfléchir et en tirant sur tout ce qui bouge pour libérer la pièce, récolter des objets, et refaire la même chose dans l’environnement suivant. Dans un sens, ce n’est peut-être pas si mal, vu le scénario et la narration du jeu, brouillons au possible, clichés au possible. Et ne parlons même pas des boss, au nombre de trois, qui sont loin d’être inoubliables (sauf peut-être le boss final, mais pas pour les bonnes raisons). On arrivera pourtant à bout du jeu, preuve qu’il délivre à intervalle régulier de très bons moments. Et puis surtout, on aimerait bien comprendre cette histoire de Codex, de Rosetta qu’il faut assembler, de Lune, de vestiges Aliens qui voulaient arrêter les monolithes, tout ça tout ça. Du gros gâchis, divertissant malgré tout.
GRAPHISMES |
C’est sacrément beau, que ce soit en intérieur avec ces longs couloirs peu éclairés ou en extérieur, avec tempête de neige, glace partout, gigantesques décors humains ou aliens. |
JOUABILITÉ |
Basiquement, la même formule que les précédents, simple et intuitif donc, avec quelques ajouts peu utiles, comme la capacité de s’accroupir et de se cacher derrière des objets. |
DURÉE DE VIE |
Entre 10 et 12 heures pour boucler les 19 chapitres suivant la difficulté. Les munitions et kits de soin sont nombreux pour être sûr que l’on s’en sorte bien. |
BANDE SON |
Une bande son très sympathique, entre moments plus rythmés et ambiance pure lorsque l’on évolue en extérieur ou dans l’espace. |
CONCLUSION |
Dead Space 3 est une grosse déception, surtout pour clôturer la saga. En réalité, le jeu est un bien mauvais Dead Space, mais un jeu sympathique, avec des moments qui ont sacrément de la gueule. Mais comme souvent, le survival horror se transforme en jeu d’action. |
Titre : Dead Space 3
Année : 2013
Studio : Visceral Games
Editeur : Electronic Arts
Genre : Survival Action
Joué et testé sur : PS3
Existe sur : Playstation 3, Xbox 360, PC
Support : Un disque