Bryan Mills, ex-agent spécial est accusé à tort par la police d’avoir tué sa femme. Il va alors utiliser toutes ses compétences pour retrouver le meurtrier de sa femme et protéger sa dernière raison de vivre: sa fille.
Avis de No Flair :
AVERTISSEMENT : cette chronique bête et méchante a été écrite sans filet, sans auto-censure avec une bonne dose de mauvaise foi par le double maléfique de Florian. Le concept ? Avec ton film, tu t’es foutu de ma gueule alors je gueule !
La réussite du premier volet réalisé par Pierre Morel venait de son concept simple mais efficace : celui d’un type qui n’a pas de temps à perdre (car il n’a qu’une dizaine d’heures pour retrouver sa fille kidnappée) et qui par conséquence ne va pas y aller avec des pincettes. Un mélange improbable entre Jason Bourne et les Steven Seagal de la grande époque à base de cassages d’os.
Un concept qui permettait de pas perdre de temps en palabre pour faire place à un enchaînement ou plutôt un déchaînement d’actions mais qui dans ces raccourcis avait aussi ces limites notamment dans les stéréotypes raciaux de ces bad guys.
Mais là où le premier volet prenait littéralement le spectateur en otage (chaque film prend le spectateur en otage disait Haneke) avec ces chorégraphies efficaces et lisibles filmées tout en plein pieds, ici c’est du gros pâté : tout est filmé en gros plan à la manière d’un direct to vidéo du Steven Seagal d’aujourd’hui qui dorénavant a la flemme de faire ses propres cascades, qui ne fait même plus l’effort de lever la jambe.
D’ailleurs, Liam Neeson, aurait bien fait lui de lever le pieds et de prendre le temps d’étudier la question de l’intérêt de mettre en boîte un troisième opus, tant le tout est catastrophique. Mais depuis sa sortie, on comprend les producteurs et l’acteur, les chiffres sont là (plus gros démarrage de la trilogie).
Alors que le premier volet montrait le parcours d’un homme pressé, le troisième volet montre celui d’Olivier Megaton, un réalisateur pressé, voir d’une production de film faite la hâte.
Le réalisateur visiblement peu inspiré nous sert, non nous dessert, car c’est une véritable punition de voir le film en entier, qu’une succession de gros plans en mouvement : objets comme personnages, sans compter le fait, que sous cachet de pseudo-réalisme pour ne pas dire de paresse, les acteurs ne sont absolument pas mis en valeur : mal ou pas maquillés avec des éclairages qu’on va dire « hasardeux », ça en deviendrait presque pornographique.
A croire que Megaton (à lire à la française) qui a du beaucoup souffrir avec son patronyme (qu’il a lui-même choisi en bon maso car il s’agit d’un pseudo), se venge à l’écran sur ses acteurs.
Le pire c’est que le réalisateur et scénaristes ont voulu donner une dimension émotionnelle et humaine au personnage principal mais a vouloir tout filmer à toute vitesse, notre regard n’a jamais le temps de se focaliser sur une quelconque émotion.
Même les passages comiques typiques de l’écriture Besson, comme par exemple l’obsession des policiers pour les donuts, tombent à plat car absolument pas en symbiose avec la réalisation en constant mouvement qui veut donner dans le réalisme à la Greengraas.
On dirait que tout a été fait à la va vite, si bien que le bad guy du film n’a même pas eu le temps de s’habiller et se retrouve à combattre en slip ! Et ne parlons même pas des sfx réalisés par le stagiaire de 3ème du collège Europa qui sont absolument immondes.
A titre d’exemple, pendant une séquence de course poursuite en voitures qui finit en véritable séquence d’auto-tamponneuses, tellement c’est illisible, un container se détache d’un camion et se met à virevolter dans les airs façon Michael Bay sauf qu’ici on ne ressent absolument pas la lourdeur de l’objet, on dirait une brick de lait !
Le gros problème justement, étant que le film repompe sans honte des scènes d’actions déjà vues ailleurs mais en faisant évidemment moins bien, à l’instar de cette scène où une voiture fonce dans une cage d’ascenseur avant d’exploser, rappelant fortement le film Die Hard 4 – Retour en Enfer (déjà pas forcément fameux diront certains).
Alors que le premier épisode vacillait dangereusement entre série B et nanar, là avec cet épisode, la série Taken rentre de plein fouet dans la dimension nanardesque.
En somme, Olivier Megaton ferait mieux d’aller « take » des cours de réalisation.
Si vous aimez la castagne, les films de vengeance et la série B, allez plutôt voir du côté de John Wick.
Note:
Titre : Taken 3
Année : 2014
Durée : 1h49
Origine : France / U.S.A.
Genre : Action / Thriller
Réalisateur : Olivier Megaton
Acteurs : Liam Neeson, Forest Whitaker, Maggie Grace, Famke Janssen, Don Harvey, Leland Orser…