Chez Outbuster, la plateforme de SVOD française pas comme les autres, on fait justement rien comme les autres. Et une fois de plus, ils nous proposent des films pas comme les autres, pour le plus grand plaisir des curieux et des aventuriers du cinéma. Alors vous trouverez ci-dessous ce qui arrive en novembre dans leur catalogue.
On vous rappelle que l’abonnement à Outbuster coute 6€ par mois (après une première semaine gratuite) et que si vous voulez y adhérer, ça se passe ICI.
THE RIVERS (2019, Vietnam/France)
De Mai Hua
1h35 – Drame, Documentaire
Mai Hua, femme française d’origine Vietnamienne, est une mère célibataire de 2 enfants. En 2013, avec sa mère, elle ramène sa grand-mère mourante en France. Alors que cette dernière renaît de manière miraculeuse, un passé non résolu refait surface : Mai devient l’héritière d’une mémoire familiale complexe et douloureuse qu’elle ne veut pas transmettre à sa fille.
Les rivières s’écoulent toutes vers l’océan. Les branches familiales sont autant de cours d’eau qui abreuvent l’entourage, modifient l’environnement et agissent sur les uns et sur les autres. Mai Hua commence son documentaire en filmant sa quête de sens et d’explications : pourquoi toutes les femmes de sa famille ont souffert en amour et se sont retrouvées seules ? Les confrontations sont violentes entre ces trois générations de femmes à qui tout a été pris, et qui répètent inlassablement les mêmes erreurs et la même violence entre elles. Les mères sont les bourreaux de leurs enfants, et les enfants sont le reflet de leurs parents. Pas de présence masculine, non. Juste trois portraits de femmes intimement liées dans la souffrance et dans la recherche d’une vie meilleure. Le documentaire de Mai nous apprend la résilience, la patience, l’intériorisation et le « soi » profond, celui qu’on serait trop tenté d’ignorer. Pour toutes les rivières à venir dans une famille, et pour toutes celles qui se sont écoulées avant nous, le passé est important, mais l’avenir est devant. Droit dans l’océan. (SensCritique.com)
Fiche IMDB : ICI
Disponible le : 06 novembre 2024
LOOK STRANGER (2010, Slovénie)
De Arielle Javitch
1h26 – Drame, Guerre
Un portrait psychologique d’une femme rentrant chez elle dans un monde déchiré par la guerre.
Ce film n’est pas pour tout le monde. La première demi-heure nous tient en haleine et nous propulse dans l’urgence d’une situation : traverser un pays en guerre sans mourir. Pourquoi ? Par où ? Par qui ? Quand ? Comment ? Aucune indication n’est donnée, ce qui est la véritable force du film. Mais passé cette demi-heure où l’on écarquille les yeux et où l’on éprouve de l’empathie pour un personnage dont on ne connaitra jamais le nom, le film teste notre patience. Car oui, fuir un pays en guerre sans savoir par où passer ni si on sera encore en vie à la fin de la journée, c’est éprouvant. L’incroyable Anamaria Marinca porte le film et le personnage. On s’essouffle avec elle alors qu’elle traîne son corps trop lourd, trop sale, trop épuisé à travers les ruines et la boue. Le spectateur cherche un contexte, une explication, une amélioration. Arielle Javitch nous autorise quelques éclaircies dans un univers froid et implacable. Jamais film n’a été aussi distant et personnage aussi taiseux sur Outbuster. Comme son nom l’indique, l’univers entier semble se tourner vers le spectateur et lui dire : « regarde, étranger. C’est tout ce que tu feras ». Et c’est tout ce que nous ferons. Ce film n’est pas pour tout le monde. Hélas, ce fut le seul et unique film de la réalisatrice, qui a écrit, co-produit et réalisé le film à la seule force de ses bras, à l’image de son personnage. Faire des films, ce n’est pas faire la guerre. C’est plutôt traverser un champ de bataille. (senscritique.com)
Fiche IMDB : ICI
Disponible le : 13 novembre 2024
1985 (2018, Etats-Unis)
De Yen Tan
1h25 – Drame
En pleine crise du SIDA, un jeune homme introverti rentre chez lui pour Noël et doit révéler sa terrible situation à sa famille conservatrice.
Ce film se déroule en 1985 la reconstitution est discrète mais judicieuse, on retrouve cette époque ou le SIDA faisait fantasmer et peur aux gens, ou l’homosexualité était encore énormément synonyme d’ostracisme dans cette société américaine sous Reagan. Or 1985 n’est pas un long-métrage à thèse ou militant, cela le rend plus honnête et efficient pour aborder de tels sujets. Les acteurs et actrices sont tous très bien, en particulier le second rôle Jamie Chung dans le rôle de Carly. La réalisation est intéressante, faite dans un noir et blanc granuleux avec des plans ou l’action se situe rarement au centre de l’image, un léger décalage puis les travellings courts et lents en intérieurs apportent une intimité. (Senscritique.com)
Fiche IMDB : ICI
Disponible le : 20 novembre 2024
MARKETA LAZAROVA (1967, Tchéquie)
De František Vláčil
2h42 – Drame / Guerre
A l’époque du Moyen-Âge, Mikolás et son frère Adam volent des voyageurs sous les ordres de leur tyrannique père, Kozlik. Après un de ces actes de banditisme, ils se retrouvent avec un jeune otage allemand sur les bras, dont le père s’échappe et part immédiatement rapporter le vol et le kidnapping au Roi. Kozlik se prépare contre la colère du Roi, et envoie Mikolás faire pression sur leur voisin Lazar afin qu’il les rejoigne dans la guerre à venir. La tentative de persuasion échoue, et pour se venger Mikolás kidnappe Marketa, la fille de Lazar, juste au moment où elle s’apprêtait à rejoindre un couvent. Le Roi, durant ce temps, forme une armée, et appelle Lazar, dévot, à le rejoindre dans sa quête contre Kozlik…
Marketa Lazarova répond moins du film que de la légende. Ses figures épiques, son souffle lyrique ne trouvent grâce que dans une transcendance qui survolent de bien haut les rivalités chevalières qui nous sont contées. Je prends pour preuve l’incroyable (mais vraiment) séquence de la vieille dame contant la malédiction de Straba, répudié du royaume des hommes et confiné à celui des loups, silhouettes d’ombre taillées dans la neige, récit mystique qui constitue d’après moi le paroxysme d’un film qui assoit une catharsis de l’anti-spectaculaire. Les mirages, les visions des personnages et de leur clan se substituent à leurs combats qui, réduits à leur plus simple expression, n’ont d’autre vertu que celle, narrative et secondaire, de la progression d’une intrigue qui ne les guide jamais autant que leur propres névroses et passions. Il ne faut pas aller à la rencontre de Marketa Lazarova avec l’espoir d’y trouver le grand film d’aventure où le sang rutilant se déverse sous une musique emphatique, c’est une oeuvre intimiste qui, sans jamais franchir la lisière avec le fantastique, en fait le fil sur lequel Vlacil, en funambule, déroule cette pellicule pleine de songe, d’amour et de mort. (Senscritique.com)
Fiche IMDB : ICI
Disponible le : 27 novembre 2024