[Sortie] Absurde Séance à l’Utopia de Pontoise le 28 juin

Saluons l’initiative de l’Utopia de Pontoise qui programme pour sa prochaine Absurde Séance du 28 juin à 20h30 le film Save the Green Planet de Jeong Jun-Hwan. Pour plus de renseignements, il est toujours possible de les joindre au 01 30 37 75 52 ou sur leur site internet http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/ qui rassemble la programmations des salles Utopia à Saint-Ouen l’Aumône et Pontoise.

Pour ceux qui ne connaitraient pas ce très sympathique Save the Green Planet, voici quelques informations :

Ecrit et réalisé par : Jeong Jun-Hwan
Corée , 2003, VOST, 1h58
Avec : Shin Ha-yun, Baek Yun-Shik, Hwang Jeong-Min

Ouverture : Méfiez-vous des apiculteurs dépressifs, en particulier si vous vous êtes le patron d’une grande entreprise de l’industrie chimique ; il leur passe quelquefois de drôles d’idées dans la tête. Celles de Byeong-gu, par exemple, valent leur pesant de chlorpromazine : Tout comme David Vincent, il sait que les extra-terrestres sont là, enfin pas loin, et cherche à convaincre un monde incrédule que l’invasion si elle n’a pas déjà commencée, est imminente…

Il en connait même la date : la prochaine pleine lune. Bref la Terre est en danger, mais heureusement, Byeong-gu a deux atouts : une comparse fidèle et dévouée, Soo-ni, et surtout un plan. Il va kidnapper celui qu’il soupçonne être la tête de pont de l’invasion venue d’Andromède, le très puissant capitaine d’industrie Kang-man sik, et tenter de lui arracher l’aveu de sa véritable nature. Habilement déguisés en sac poubelle et protégés des ondes télépathiques aliens par des casques de spéléos customisés, Byeong-gu et Soo-ni sautent sur le râble de Kang-man sik et le ramènent prestement dans leur cachette aménagée sous leur maison. Le calvaire va commencer, alors qu’à l’extérieur la police enquète fébrilement…

Communiqué : Premier film d’un cinéaste de 33 ans, « Save the green planet! » jouit depuis sa sortie d’une petite réputation de film culte, terme tellement galvaudé qu’il ne veut plus rien dire, mais qui dans son cas se justifie pleinement car il réunit au moins trois critères définissant cette expression: c’est un film de genre, un échec commercial à sa sortie, mais qui continue à vivre depuis bientôt 10 ans grâce au bouche à oreille enthousiaste de cinéphiles déviants.

Si le film emporte autant l’adhésion, c’est qu’il n’a peur de rien, à l’instar des oeuvres issus du nouveau cinéma d’horreur nippon. Jeong Jun-hwan se lance dans son récit bille en tête en mariant le plus de genres cinématographiques possibles: le thriller paranoïaque, la SF, le policier, le torture porn (mais sans gratuité), le drame sentimental, la comédie noire, au prix de ruptures de ton et de retournements de situations plus gonflés les uns que les autres. Conséquence, on se sait jamais sur quel pied danser. Les rapports entre les 3 personnages, rapports violents de dominations et de soumissions, sont à géométrie variables, évoluant sans cesse entre la stratégie de survie de la victime épousant le point de vue de son bourreau pour lui complaire, celle du Byeong-ju envers sa compagne qui le pousse à détruire ce qu’il aime, et celle de Soo-ni prise entre fidélité et doute. Rendons-donc ici hommages aux comédiens qui rendent crédibles les situations les moins plausibles au premier rang desquels le formidable Shin ha-gyun, qu’on a vu depuis dans « Sympathy for Mr Vengeance », et qui donne vie, chair et sang à son personnage improbable. Fidèle en cela au meilleur de la production coréenne quand elle n’est pas occupée à singer Hollywood, cette intensité d’interprétation est mise au service d’un récit certes idiot, mais dépourvu de tout manichéisme, ce qui peut paraitre étonnant dans le contexte d’un rapt avec violence. Qui plus est il se permet de délivrer un message politique et moral à l’issu d’un twist que je me garderais bien de révéler, sur la violence de la nature humaine, les rapports de classe dans la société coréenne contemporaine et le caractère fascisant des sauveurs auto-proclamés, quels que soient leur cause.
Enfin, et c’est ce qui touche peut-être le plus le coeur des fans, c’est un film fait par un amoureux du cinéma: multipliant les citations comme autant de signes de pistes, Jeong jun-hwan, s’amuse à rendre hommage à ceux qui lui ont donné envie de passer à l’acte; à votre tour de vous amuser à reconnaitre au détour d’un cadrage, d’une ligne de dialogue ou d’un accessoire, les emprunts à 2001, Misery, Bug, et pour faire bonne mesure, X-or, San ku kaï et la Bible (oui oui, la Bible!).

Pour informations, voici l’adresse du cinéma en question : 14, rue Alexandre Prachay, 95300 Pontoise

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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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