Un homme mystérieux, surnommé Le Professeur (‘El Professor’), planifie le meilleur braquage jamais organisé. Pour exécuter son plan, il recrute les meilleurs malfaiteurs du pays qui n’ont rien à perdre et leur donne des noms de villes : Tokyo, Nairobi, Río, Moscou, Berlin, Denver, Helsinki et Oslo. Le but est d’infiltrer la Fabrica nacional de Moneda y Timbre afin d’imprimer 2,4 milliards d’euros, en moins de onze jours et sans une goutte de sang… Pourtant, le groupe sera en charge de 67 otages dont Alison Parker, la fille de l’ambassadeur britannique.
Avis de Iris :
Discrètement, fin décembre 2017, Netflix nous sortait une petite série made in Spain et les différents avis lus à son propos avaient de quoi nous rendre curieux. Nous décidâmes de tenter le premier épisode et ce fut le drame, l’enchainement de manque de sommeil, la dégringolade sociale, la spirale de la spéculation, bref, la Casa de Papel nous a absorbés au point de le finir en VO sous-titrée Google Trad. Une belle surprise !
Le pari était risqué d’adapter une histoire de braquage, par définition haletante, immédiate, au rythme effréné, en format série. Surtout lorsque le format initial tel que diffusé sur Antena 3 en Espagne se composait d’épisodes de 70 minutes (9 épisodes que Netflix redécoupera en 13 épisodes de 40 à 50 minutes pour la saison 1 et 6 épisodes sans doute redécoupés en 10 épisodes si Netflix conserve son schéma pour la saison 2). Et pourtant c’est un pari remporté haut la main.
Alors clairement le thème du braquage n’est pas un thème ultra novateur et bon nombre de films nous ont donné quelques pépites. Là où la casa de papel nous propose une histoire un peu différente c’est dans le choix de la narration qui pourrait faire penser à un Usual Suspect avec sa narration au présent d’un casse, le choix de flashbacks pour la préparation, et l’aisance à jouer avec la police. D’un côté, on vit l’intérieur du braquage en immersion dans ce que peut être une « cohabitation » entre otages et braqueurs avec ce que cela implique de relations humaines, de promiscuité, de pétages de plombs. En parallèle on suit l’avancée ou les déboires de la police dans son enquête, avec là aussi ce que cela suppose de rivalités entre services, de raison d’Etat et de tensions internes. En gros, il y a peu de temps morts et bien que les épisodes ne fassent pas tous avancer l’histoire de la même manière, on ne s‘ennuie jamais. De la préparation du casse façon « formation professionnelle » où les braqueurs sont réunis comme de bons petits élèves dans une salle de classe, aux différentes improvisations pour pallier aux foirages divers et variés, on s‘aperçoit que même un plan fomenté pendant 20 ans ne garantit pas la tranquillité. On ne peut définitivement rien braquer simplement dans ce monde !
La mise en scène est excellente, la photographie très réussie, la BO magistrale et le casting ! Tout simplement superbe. Les personnages sont suffisamment creusés pour qu’on s‘attache à eux ou qu’on les verrait bien s‘étouffer dans leur propre sang c’est selon. Les réactions parfois débiles de certains peuvent s‘expliquer par des jours d’enfermement, de tensions, de peur, de manque de sommeil. Les lâches et les manipulateurs se révèlent, les déséquilibrés sont borderline. Des jours entiers où otages côtoient leurs ravisseurs rendus hyper attachants, même si tous, repris de justice et certains sociopathes, ont un côté déjanté, le tout sur fond de planche à billets fonctionnant H24. Une mention toute spéciale pour Nairobi/ Alba Flores absolument géniale en perso Rock’n Roll !, une autre pour Pedro Alonso/Berlin, toujours inquiétant mais tellement classe. Mais dans l’ensemble tous sont bons, tous sont crédibles et lorsqu’on y pense un tout petit peu, quelle série française peut prétendre à ça ? Comment ça « ah mais oui mais pourquoi toujours comparer ? » bah parce que revoyez un petit Joséphine ange gardien et revenez me parler des défauts de la Casa de papel 😉.
Parce que oui, des défauts il y en a, il y en a toujours, difficile de dire qu’ils sont rédhibitoires pour autant. Juste un peu de discipline Messieurs Mesdames les braqueurs ! quand on vous dit « pas de relations personnelles » c’est pas de relations personnelles. D’abord parce que forcément pendant ce temps-là vos cerveaux sont en mode avion et puis parce que les histoires d’amour ça peut énerver. Même chose Messieurs dames les otages, on arrête les réactions débiles et on obéit ! Mais que voulez-vous c’est humain et la Casa de papel c’est l’histoire d’un braquage où sont impliquées 75 personnes à huis clos plus un chef d’orchestre à l’extérieur et toute une équipe de forces de l’ordre, vous en voulez de l’humain ?
LES PLUS | LES MOINS |
♥ La mise en scène ♥ La bande son ♥ Le casting ♥ Nairobi |
⊗ Les histoires d’amour |
Pour finir, je dirais que La Casa de Papel est la meilleure série vue en 2017. Elle est captivante, énervante, émouvante, intelligente. A voir en VO car le doublage français est tout simplement désastreux. |
Titre : La Casa de Papel
Saison : 2 (2017)
Format : 23x45min (VF) / 15x70min (VO)
Origine : Espagne (Diffusé par Netflix)
Genre : O partigiano portami via O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao
Créé par : Alex Pina
Acteurs : Úrsula Corberó, Alba Flores, Miguel Herrán, Pedro Alonso, Jaime Menéndez, Enrique Arce, Álvaro Morte, Paco Tous, Itziar Ituño, Kiti Manver, Juan Fernández (II), Fernando Soto, Mario de la Rosa, Clara Alvarado, Naia Guz Sanchez