Ancien boxeur professionnel qui a dû abandonner après un accident et à qui la vie n’a ensuite pas fait de cadeaux, Kirisawa Shogo vit au jour le jour, vivant encore de petits boulots la quarantaine bien passée. Jusqu’au jour où son meilleur ami lui demande de reprendre le club de boxe de son ancien lycée et de devenir le coach du club.
Avis de Rick :
J’ignore pourquoi, mais bien que n’étant absolument pas sportif dans la vraie vie, je suis toujours attiré par les œuvres mettant en avant le sport. Enfin si, en réalité, la raison est simple, c’est qu’au-delà de l’aspect sportif, ces récits sont plus souvent des métrages mettant en avant la volonté de ses personnages, l’envie de se surpasser, de travailler en groupe, parfois même de trouver un sens à leur vie. Et ça tombe bien car depuis des années, le Japon aussi semble adorer ce genre d’intrigues. On avait donc eu au cinéma 100 Yen Love en 2014, et c’était très bien. En 2020 on avait ce coup-ci eu le film Blue, et c’était encore une fois très bien. Et cette fois-ci, en 2022, c’est vers le petit écran et TV Asahi qu’il faut se tourner, pour la série Mirai e no 10 Kaunto, traduit donc par 10 Counts for the Foture (ou suivant les traductions, 10 Counts to the Future, ou 10 Counts Towards the Future). Une série de 9 épisodes traitant encore une fois de la boxe, au niveau lycée donc, et de quoi rappeler à beaucoup tout un tas de mangas et d’animés du même style. 9 épisodes de 50 minutes, un sujet souvent intéressant, si on rajoute à ça un casting avec à la fois des têtes bien connues du public et d’autres à la réputation qui n’est plus à prouver, la série avait tout ce qu’il faut pour plaire. Et ce fut mon cas, ayant dévoré finalement l’intégralité de la série en deux jours. Pas pour son histoire, finalement simple et déjà vue, voir prévisible, mais pour ses personnages attachants, pour le drame humain qui lui se cache derrière le sport, et évidemment, le casting a mon capital sympathie pour beaucoup d’entre eux. Regarder 10 Counts for the Future, c’est d’ailleurs amusant avec le recul, surtout si l’on a joué au jeu Lost Judgment de Sega, qui mettait en avant l’acteur Kimura Takuya, détective infiltrant un lycée et rejoignant un panel assez large de clubs, dont celui de boxe. Retrouver Kimura à qui l’on force un peu la main pour rejoindre le club de boxe et devenir le coach amène donc une ressemblance assez amusante, surtout lorsque l’on reconnait certaines situations.
Mais donc, passé cette ressemblance, que vaut vraiment 10 Counts for the Future ? Et bien franchement, c’était très sympathique sur toute la ligne. Prévisible oui, pas forcément parfait sur pas mal de points, puisque l’on n’échappe pas aux clichés made in 2022, à savoir qu’il faut toujours inclure quelques romances dans l’intrigue, mais l’ensemble se fait fluide, prenant, les personnages, autant les adultes (professeurs, coachs) que les adolescents (les élèves donc) sont attachants pour la plupart, et en plus plutôt bien écrits c’est à souligner, et la série bénéficie en plus d’une véritable alchimie entre les acteurs. Notre personnage principal, le coach donc, Kirisawa Shogo, à l’écran interprété par Kimura Takuya comme je le disais, est l’exemple du personnage qui n’a pas eu de chances dans la vie. Un passé qui nous sera révélé dans son intégralité lors de l’épisode 3, le genre de personnage qui pour chaque bonne action se prend des années de malheur derrière. Au bord du gouffre au début de la série, il sera un peu contraint d’accepter de devenir le coach d’un petit groupe d’étudiants variés, tout en devant en même temps régler parfois leurs soucis personnels, les motiver, régler ses soucis personnels à lui, le tout avec la pression de la principale, Oba Makoto, ancienne amie de jeunesse de notre héros et qui passera la majeure partie de la série à lui mettre des bâtons dans les roues. Le reste, c’est en effet prévisible. Des tournois à venir, des matchs contre une autre école, des conflits personnels, des choix à faire, des promesses à tenir, de possibles romances, des accidents. La routine dans le genre du drame sportif.
Qu’un personnage après un accident doive se retirer du sport qui est sa raison de vivre, ça n’a rien de surprenant tant cela semble être le plus gros cliché de ce genre en particulier. Heureusement, la série ne se limite pas à ça, et les soucis seront nombreux. Aussi nombreux que les personnalités bien différentes de nos jeunes. Nous avons celui toujours sûr de lui et donc prenant tout le monde de haut, celle qui veut devenir forte pour se défendre, ayant des soucis familiaux, le jeune qui a de mauvaises fréquentations et j’en passe. Et au final, c’est à notre super coach de régler tout ces soucis. En parti, puisqu’il sera supervisé par une professeur, Orihara Aoi. Sans doute le personnage qui va le plus évoluer au fur et à mesure des épisodes. Et pour un personnage plus travaillé que d’habitude, il fallait une actrice de talent, et c’est avec grand plaisir que l’on retrouve à l’écran Mitsushima Hikari (Love Exposure, Sawako Decides, Kakera) dans ce rôle. Elle est simplement parfaite, autant dans les moments plus légers que lors des moments dramatiques et durs. Elle passe facilement d’un registre à un autre dans la même scène, voir dans le même plan, et c’est toujours à saluer, 15 ans après sa prestation dans le chef d’œuvre de Sono Sion.
Et comme je le disais, elle est le personnage qui évoluera le plus durant le récit. Kirisawa en effet va logiquement reprendre goût à la vie, et donc retrouver ses passions passées, les élèves vont eux prendre confiance en eux et évoluer, mais Orihara est un personnage qui commence en professeur peu heureuse d’être là, qui n’aime pas la boxe et n’y connait rien, à une superviseuse appliquée, qui se documente, qui supporte les élèves, essaye de les comprendre et qui fera toujours tout pour faire ce qui lui semble juste, pour elle, mais aussi pour ses élèves et son entourage. Aucune surprise à voir une romance naissante entre les deux personnages, mais la série a la bonne idée de ne jamais insister lourdement dessus, voir la laisse le plus souvent en arrière-plan, de manière prude, et c’est très bien comme ça. Cela rajoute du background ou des motivations sans venir parasiter ce qu’est la série, à savoir un drame sur la boxe. Notons aussi au casting la présence de Yasuda Ken (The Fable, Impossibility Defense, Jossy’s, HK Forbidden Superhero) dans le rôle du meilleur ami de notre coach, Emoto Akira (Noise, Godzilla contre SpaceGodzilla, Zatoichi, Zebraman) dans le rôle de l’ancien directeur du club, ou parmi les élèves la présence de Yamada Anna (Liverleaf). Un bien beau casting donc, qui se donne à fond, autant dans le drame que dans les scènes physiques, puisque les scènes d’entrainements et de matchs seront nombreuses. La réalisation, sans être exceptionnelle, fait plutôt du bon boulot, ou comme on dit parfois, est pleinement fonctionnelle. Pas d’étincelles, mais pas de ratages non plus donc. Et au final, la série, même si on pourra lui reprocher quelques facilités ou un final expéditif (le dernier épisode est bien rushé comparé au reste), et bien c’est très sympathique, ça a ce petit côté feel good de beaucoup d’œuvres du genre, ce petit côté qui te donne envie ensuite de te bouger toi-même pour accomplir ses propres rêves. Et vu qu’on ne demandait rien de plus à la série, et bien c’est très bien comme ça.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Neuf épisodes qui passent très bien ♥ Des personnages variés et pour la plupart attachants ♥ Le casting, bon, voir excellent (Mitsushima Hikari) ♥ Propre visuellement ♥ Prévisible mais très prenant |
⊗ Des éléments faciles ou prévisibles ⊗ Le dernier épisode, qui rushe la fin de l’intrigue |
10 Counts for the Future est une série sportive intéressante et prenante si l’on aime le genre, qui a le mérite de ne pas s’attarder trop sur les à côtés de son intrigue, et qui bénéficie en plus d’un bon casting et d’un sérieux dans son approche qui font plaisir. Un bon moment ! |
Titre : 10 Counts for the Future – 未来への10カウント – Mirai e no 10 Kaunto
Année : 2022
Durée : 9 épisodes de 50 minutes
Origine : Japon
Genre : Série TV
Réalisation : Kawai Hayato et Hoshino Kazunari
Scénario : Fukuda Yasushi
Avec : Kimura Takuya, Mitsushima Hikari, Yasuda Ken, Uchida Yuki,Namase Katsuhisa, Yamada Anna, Murakami Nijiro, Bando Ryota, Sakumoto Takara et Kiryu Sakura
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