[Semaine Vampires] Jour 4 : Stake Land (2010)

L’Amérique n’est plus qu’un chaos politique et économique depuis qu’une terrible épidémie s’y est propagée. Et pas des moindres, puisqu’il s’agit de vampirisme. C’est dans cet enfer sur Terre que Martin, un adolescent, rencontre un chasseur de ces monstres aux dents pointues. Aidé de celui-ci et des rencontres qui jalonnent son périple, il se dirige vers le Canada, encore épargné par l’épidémie. Encore faudra-t-il pouvoir échapper aux buveurs de sang et aux fanatiques religieux…


Avis de Cherycok :
Stake Land est l’exemple même du film à la bande annonce trompeuse. Vous savez, ce genre de bande annonce qui nous fait croire à une action omniprésente, à un joyeux carnage de vampires en mode maxi-hémoglobine 1h30 durant. Et pourtant, on est loin de tout ça. A mi chemin entre La Route (John Hillcoat, 2009) et le film de vampire classique, Stake Land tend plus du coté du road movie à la sauce post-apo, où les vampires ne sont finalement pas la chose la plus importante, et où on préfère s’attarder sur l’aspect survie des personnages, un peu à la manière du récent The Battery, autre production indépendante à budget réduit.

650000$, c’est ce qu’il aura fallu à Jim Mickle (Mulberry Street, Cold in July) pour mettre Stake Land en boite. Ca parait peu, et pourtant à l’écran, ce manque de moyens ne se voit à aucun moment. Photographie et paysages superbes, l’ambiance post apocalyptique / fin du monde est des mieux retranscrite. Film peu bavard, doté d’une ambiance froide, parfois pesante, agrémentée d’une musique de fond mélancolique et d’une voix off quasi monocorde, il risque d’en dérouter plus d’un de par son rythme assez lent.
Stake Land ne révolutionne en rien le genre tant la formule semble éculée, son scénario est d’ailleurs des plus classiques. C’est plus le traitement qui est ici intéressant, avec cette volonté de créer une ambiance bien particulière, avec des personnages très bien écrits sur lequel le réalisateur s’attarde, en privilégiant parfois les moments plus intimistes, avec des dialogues simples mais très bien écrits, plutôt que l’action. Il faut par ailleurs souligner le jeu impeccable des acteurs, plus particulièrement le duo Martin / Monsieur, sobre et efficace.

Là où certains auraient succombé à la facilité en enchainant les scènes d’action avec des attaques de vampires à outrance, Jim Mickle préfère s’attarder sur ses personnages, leur survie, leurs rencontres… Une sorte de voyage initiatique, avec ce baroudeur interprété par un Nick Damici génial, qui prend sous son aile ce jeune garçon dont les parents viennent de finir en lambeaux.
En fait, même s’ils sont ramenés ici à leur stade le plus animal, les vampires ne sont pas l’élément central, ils font même partie du décor sans pour autant qu’on ait une quelconque explication sur leur origine. Certes, on a droit à quelques envolées vampiriques et bonne et due forme, avec ce que cela implique de crocs acérés et de jets d’hémoglobine, mais on s’attarde plus ici à la fameuse expression « L’Homme est un loup pour l’Homme » avec ce groupe de fanatiques religieux persuadé que ces vampires sont des créatures de Dieu envoyées sur Terre pour faire le ménage à sa place. On pourrait croire pour le coup à un message anticlérical grossier, mais pourtant ce n’est pas le cas avec pour preuve le personnage de la nonne et son courage exemplaire.

Stake Land ne pète jamais plus haut que son cul. C’est un film simple, humble, efficace, et surtout très réussi. Preuve en est qu’on peut faire un bon film sans beaucoup d’argent, ces messieurs de chez Syfy et Asylum devraient en prendre de la graine.

Note :



Titre : Stake Land
Année : 2010
Durée : 1h38
Origine : U.S.A
Genre : Road movie vampirique
Réalisateur : Jim Mickle

Avec : Nick Damici, Connor Paolo, Michael Cerveris, Danielle Harris, Kelly McGillis, Donnie Dennison, Chance Kelly, Sean Nelson, Marianne Hagan, Traci Hovel, Adam Scarimbolo, Stuart Rudin

 Stake Land (2010) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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