[Semaine Girls with Guns] Jour 7 : Fatal Termination

Titre : Fatal Termination
Année : 1990
Durée : 1h30
Origine : Hong-Kong
Genre : Girls with Guns
Réalisateur : Andrew Kham

Acteurs : Moon Lee, Robin Shou, Simon Yam, Ray Lui, Miu Kiu Wai, Ricky Cheung, Philip Ko, Chan Cheuk-Yan, Collin Cheung, Dan Mintz, Mike Abbott, Ha Kwok-Wing, Lau Dan, Ridley Tsui

Synopsis : Des terroristes islamistes font un deal avec un gangster local (Philip Ko) qui avec l’aide d’un officier en chef des douanes marines corrompu (Robin Shou) va faire passer une cargaison d’armes illégalement. Mais tout ne va pas se passer comme prévu, l’officier Miu (Miu Kiu Wai) va se faire piéger et prendre le rôle de bouc émissaire soupçonné par un policier tenace (Simon Yam), il va trouver de l’aide auprès de sa sœur (Moon Lee) et son mari (Ray Lui), tous deux officiers des forces spéciales. Se sentant menacés, Robin Shou et Philip Ko vont décider de faire taire l’officier Miu.

Avis de Ryo Saeba :
Fatal Termination était un film qui a longtemps fait fantasmer beaucoup d’amateur de film d’action car il est connu pour une scène d’action extrême sur laquelle je reviendrais plus tard. La question est de savoir si le métrage répond aux attentes et si la réputation de cette fameuse scène d’action n’était pas usurpée.

Avant de répondre à ses questions resituions d’abord le film dans son contexte. Après la sortie du film Angel qui s’imposa comme le véritable pionnier du genre plaçant les bases de tous les girls with guns à venir, Moon Lee est propulsée au rang de superstar de l’action, rôle où elle sera cataloguée pour toute la suite de sa carrière. Deux ans plus tard, après avoir enchaîné les tournages, Moon Lee tourne Devil Hunters en mai 1989 dans lequel elle se blessa très gravement après l’erreur d’un pyrotechnicien. Le réalisateur ne s’est d’ailleurs pas gêné pour intégrer cette scène au film en guise de final, la repassant même plusieurs fois au ralenti. Alors que les 3 acteurs principaux sautent d’une fenêtre, le déclenchement de l’explosion qui devait avoir lieu juste après le saut, a eu lieu pendant le saut. On assiste donc terrifié à cette scène où la déferlante de feu recouvre entièrement Moon Lee qui pousse un cri de détresse avant d’en ressortir et de retomber en bas sur le sol. La pauvre Moon aurait pu décider de mettre un cran d’arrêt à sa carrière d’action pour se tourner par exemple vers le drame ou la comédie où elle excelle tout autant, mais non, à peine six mois après ce terrible accident et des mois entiers passés à l’hôpital, elle revient toujours plus forte avec Fatal Termination. Lee Choi Fung de son vrai nom (Fung voulant dire Phoenix) renaît de ses cendres tel un phoenix se donnant toujours à 200 % que ce soit au niveau du jeu comme de l’action.

Le scénario de Fatal Termination suit le schéma assez classique de n’importe quel girls with guns, des terroristes islamistes font un deal avec un gangster local (Philip Ko) qui avec l’aide d’un officier en chef des douanes marines corrompu (Robin Shou) va faire passer une cargaison d’armes illégalement. Mais bien sur tout ne va pas se passer comme prévu, l’officier Miu (Miu Kiu Wai) va se faire piéger et prendre le rôle de bouc émissaire soupçonné par un policier tenace (Simon Yam), il va trouver de l’aide auprès de sa sœur (Moon Lee) et son mari (Ray Lui) tous deux officiers des forces spéciales. Mine de rien, le scénario est bien mieux écrit et mis en scènes que le girls with guns de base. Tous les protagonistes étant bien liés et reliés les uns aux autres pour tous se retrouver dans un final « explosif ». Mais en contrepartie il y a un peu moins de combats, Moon Lee revenant juste de blessure, je pense que les scènes de combats ont été limitées, le temps de présence de Moon Lee à l’écran n’étant pas énorme du moins dans la première partie du métrage où elle reste en arrière plan.

Et pourtant ce bon résultat était loin d’être évident, surtout lorsque l’on jette un coup d’œil au nom du producteur : Philip Ko. Si Philip Ko est un très bon artiste martial, il est aussi la bête noire des amateurs de girls with guns. On peut presque savoir la qualité d’un GWG en regardant son casting, quand les noms de Moon Lee ou Yukari Oshima apparaissent surtout si c’est les 2 dans le même films par exemple, c’est très bon signe, mais il y a une exception, la présence de Philip Ko aux chorégraphies, à la production ou à la réalisation. Il a le don pour massacrer le potentiel des acteurs et actrices avec lesquels il tourne. Avec lui, rien n’est sur et même un film avec un très bon casting peut s’avérer catastrophique. Mais il y a des exceptions à l’exception et heureusement Fatal Termination en est une tout comme Final Run et prouve qu’un film produit par Philip Ko peut s’avérer jouissif (malheureusement un sur vingt).

Le réalisateur du film n’est autre que Andrew Kam, un des réalisateurs de The Big Heat et on retrouve des similitudes dans les deux films. Tout comme The Big Heat, Fatal Termination fait preuve d’un excès rarement vu dans l’action et la violence à la différence que ce dernier est un film beaucoup plus noir et nihiliste. On retrouve d’ailleurs des plans assez similaires comme le plan où le Gweilo porte la fille de Moon Lee dans les airs qui rappelle le plan dans the Big Heat où Michael Chow se servait d’un enfant en le soulevant à bout de bras avant de le jeter carrément comme un sac de patate sur son poursuivant afin de prendre la fuite.

Le métrage est assez long à vraiment démarrer au niveau de l’action, durant prêt d’une heure l’histoire et les personnages vont s’installer avec quelques combats plutôt bon mais trop rapide, les cascades, les poursuites en voiture et les gunfights habituels jusqu’à cette scène, LA scène tant attendue qui va propulser le film dans l’action quasi non stop jusqu’à la fin. Moon Lee déjà bien énervée par la mort de son frère, accompagne tranquillement sa fille à l’école en essayant de reprendre goût à la vie quand soudain alors que son enfant lui dit au revoir avec un grand sourire en lui faisant des signes de la main, une voiture avec trois hommes à bord surgit, le passager arrière, un gweilo bien psychopathe (Mike Abbot), sort son bras à travers la fenêtre et empoigne la fille de Moon par sa queue de cheval, la soulevant littéralement du sol pendant que la voiture démarre ! Moon Lee sans réfléchir court et saute sur le capot pendant que la voiture fait marche arrière et avec toute la rage du monde commence à frapper le pare-brise alors que la voiture roule à toute vitesse et que sa fille est toujours suspendue dans les airs par les cheveux…

Mais ce n’est pas fini puisque Moon Lee va réussir à casser le par-brise, assommer à coup de pieds un des passagers avant et faire le reste du chemin en étant accroché par le seul biais de la cravate du conducteur. Cette cascade, même si les plans larges ont été accélérés, est vraiment l’une des scènes d’action les plus folles et impressionnantes que j’ai vu, je me demande encore comment ils ont convaincu les parents de la pauvre petite fille suspendu par les cheveux durant toute la scène. A partir de ce moment là, le film à l’image du désespoir et de la rage grandissante de Moon Lee, va s’enflammer.

Tout au long du film la tension monte crescendo pour atteindre son apogée avec la scène suivante, dans laquelle une vraie émotion nous happe et nous scotche complètement à l’écran. Malheureusement passé cette scène, le film amorcera son final qui lui sera plus divertissant qu’autre chose, la tension ayant laissé place à l’action. Ceci dit, le gunfight final réunissant tous les protagonistes n’en reste pas moins bon mais la puissance des 10 précédentes minutes étant tellement forte, fait qu’on repasse du coté spectateur, on n’est plus vraiment à l’intérieur du film. Au programme de ce gunfight, de belles choses malgré tout, mélangeant un cocktail détonant bien bourrin de sniper, grenades, bazooka, mitraillette, poursuites et combats en voitures canardées de plus haut par un hélicoptère …

Donc au final, Fatal Termination aura à la fois comblé certaines attentes (la scène de la voiture, le coté noir et désespéré, un scénario bien ficelé, une réalisation bien rythmé) et également un peu déçu, les combats étant un peu court et peu présents ainsi que la présence de Moon Lee en arrière plan durant la première partie du métrage. Je pense cependant que le film se doit d’être vu par tout amateur du genre, ne serait ce que pour la fameuse scène qui vaut à elle seule la vision du film, même si il possède bien sur beaucoup d’autres qualités comme par exemple son côté noir et nihiliste.

Note : 8/10

 

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Auteur : Ryo Saeba

C’est véritablement Shaolin Soccer qui déclencha un élan de passion à partir duquel il se lança dans la vision de films sous titrés anglais. Et là ce fut le bonheur, il avait devant lui tout un pan du cinéma à découvrir, des genres propres au cinéma de Hong Kong comme le kung fu old school, les girls with guns ou encore le Wu Xia Pian...
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