Dans un futur post-apocalyptique, un programme de guerre biologique a fini par disséminer l’humanité. Seul quatre survivants se défendent contre les « infectées », des tueurs insensés. Alors qu’ils luttent pour survivre et pour donner un sens à leur vie, ils découvrent un autre survivant qui pourrait bien leur révéler la réalité…
Avis de Cherycok :
Comme je le disais dans la news que j’avais écrite sur ce film il y a une paire d’année (voir ICI), j’ai tapé dans un peu tous les pays en matière de films de zombies. Mais je n’avais jamais fait dans le film israélien. Et il fallait bien ça pour cette semaine exotique non ? Dans cette fameuse news, j’exprimais mon enthousiasme après le visionnage de la bande annonce de Another World, un film d’infectés qui semblait bien couillu et qui promettait du joli défouraillage de morts-vivants. Je vous annonçais une chronique prochaine mais au final, j’aurais mis du temps à le voir. Sans doute qu’inconsciemment, je me doutais que le film allait être une bonne grosse bousasse. Car oui, Another World est une bonne grosse purge, ce genre de films où le temps semble long, très loooong, où rien n’est là pour sauver le reste. Et puis bon, il nous fallait bien un bon gros étron dans cette semaine exotique après tous ces films sympathiques non ?
Another World n’a pas grand-chose pour lui. L’action bien burnée que nous promettait la bande annonce est au final un gros pétard mouillé. Les scènes d’action sont filmées caméra à l’épaule et le caméraman semble être atteint de la maladie de Parkinson. Ça tremble, ça bouge dans tous les sens, … Apparemment, ils n’ont toujours pas compris que ça ne donnait pas plus d’intensité à l’action de secouer sa caméra comme un con. A part faire mal aux yeux et rendre le tout illisible, ça n’a strictement aucun intérêt. Certains arrivent malgré tout à donner l’impression qu’on est au milieu de l’action, mais ici ce n’est pas le cas, on a juste les yeux qui pleurent. C’est dommage car parfois c’est plutôt joli, avec des plans grues, des travellings corrects, mais c’est immédiatement gâché par l’arrivée d’un infecté hyper énergique et une caméra qui se met à gesticuler…
C’est essentiellement lors des scènes d’action que le tout petit budget de 1M$US se ressent. Les giclées de sang numérique ne sont pas très bien incrustées, les explosions en CGI sont ratées, et les décors très pauvres donnent parfois au film un côté un peu kitchos. Mais au final, alors que le trailer nous vendait un film semblant aller à 100 à l’heure avec du zombie charcuté à tout va, les scènes d’action ne sont pas si nombreuses. Et entre deux scènes d’action, on a des personnages qui discutent en jouant mal, très mal.
Tout le casting est catastrophique. Pas un pour rattraper l’autre. Ça surjoue, ça cabotine, ce n’est jamais crédible pour un sou (le doublage français n’a pas aidé mais je n’avais qu’une VF sous la main…). Ça récite (mal) des dialogues très lourdingues sur des débats philosophiques d’une nullité abyssale, comme par exemple un parallèle entre l’extinction des humains et la disparition des dinosaures. En résultent des scènes qui n’ont aucun intérêt, aucun sens, qui accentuent encore plus l’absence totale de scénario et qui frisent le ridicule. Ridicule, c’est également le terme qu’on pourrait employer pour qualifier le héros du film. Un héros au charisme de moule, sorte de Kojak adepte des armes à feu, qui en a dans le slibard, dont la devise est -et là je cite- : « L’essence de la vie, c’est le meurtre et la souffrance ». Oui, un grand poète. Son plus grand moment arrive lorsqu’il annonce clairement qu’il s’en fout de savoir pourquoi il y a des zombies, il a juste envie de leur péter la gueule. Comme ça au moins c’est clair, ça nous évite de réfléchir à un scénario à la con pour essayer de justifier la contamination.
Aucune intensité, un suspense, ou plutôt une tentative de mettre du suspense, complètement à côté de la plaque, des trucs qui se contredisent dans une même scène,… Le paroxysme de la nullité est atteint lors du final. Ce dernier joue la carte du « Tiens, si j’essayais de faire apparaitre une petite larmichette chez le spectateur ». Bien tenté mais étant donné qu’on se fout éperdument du sort des personnages tellement ils sont creux, le soufflé retombe immédiatement. Le tout dernier plan tombe lui dans le nanar et crée un fou rire malgré lui. Ou quand la tentative de créer une émotion vire à la mièvrerie et au ridicule le plus total… Je n’ai pas encore parlé de la voix off qui intervient à divers moments du film pour raconter des théories, mais je crois que ça n’en vaut même pas la peine.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Quelques plans à sauver | ⊗ Les acteurs ⊗ Le scénario ⊗ Les dialogues ⊗ L’action ⊗ Le montage |
Pour ma première incursion dans le cinéma israélien, c’est la mauvaise pioche. Another World est ce qu’on pourrait plus communément appeler une bonne grosse purge. Acteurs mauvais, absence de scénario, dialogues risibles, scènes d’action parkinsoniennes, un film ridicule du début à la fin. |
Titre : Another World
Année : 2015
Durée : 1h38
Origine : Israël
Genre : ZzzzZzZZzzzZzombies
Réalisateur : Eitan Reuven
Scénario : Shlomi Aviner, Michael Birinbaum, Eitan Reuven
Acteurs : Carl McCrystal, Zach Cohen, Susanne Gschwendtner, Davina Kevelson, David Lavenski, Larry Butchins