Le portrait d’un réalisateur japonais couplé à une news à propos de la sortie d’un DVD…de qui puis-je donc bien parler ? Mais de Shiraishi Kôji, of curse ! Son excellent film intitulé NOROI THE CURSE vient en effet de sortir en DVD en France (au prix de 14,99 euros sur Amazon par exemple -merci à Fab pour l’info). Une bonne occasion pour reparler de ce long métrage, et pour présenter son réalisateur, encore peu connu mais qui commence à se faire un nom auprès d’un certain public (entendez par là celles et ceux qui ne lisent pas que Première ou Dvdrama).
Shiraishi Kôji est, vous le savez sans doute déjà, un jeune réalisateur qui saigne le plus souvent des films d’horreur et/ou fantastiques. Bon gré mal gré ? Ce parcours horrifique est-il davantage un carcan cinématographique doré plutôt qu’un choix délibéré ? Il y a sans doute un peu des deux, mais Shiraishi Kôji a déjà affirmé à plusieurs reprises être un grand fan du genre fantastique, et cite régulièrement JAWS, THE THING, EVIL DEAD, PHANTOM OF THE PARADISE et TERMINATOR parmi ses films préférés. Il a d’ailleurs affirmé souhaiter réaliser, un jour, un titre mêlant action, fantastique et science-fiction à la manière du mythique ALIENS, de James « je dépucèle le box-office régulièrement » Cameron. Bonne chance à lui ! Mais Shiraishi Kôji a déjà prouvé qu’il avait un réel potentiel, et sans doute qu’avec des moyens confortables et une histoire qui tient la route, l’intéressé serait capable de nous surprendre agréablement (lui faudra-t-il pour cela quitter le Japon et faire un film à Hollywood … ?).
Pour Shiraishi Kôji, les choses sérieuses ont plus ou moins commencé avec NOROI, vrai-faux documentaire qui est très loin d’être un simple clone du BLAIR WITCH PROJECT. NOROI s’inscrit en effet davantage dans la lignée des documentaires fantastiques (sérieux et sans artifices) qui fleurissent depuis longtemps au Japon. Shiraishi Kôji se réapproprie donc ce sous-genre mais le sert avec une grosse louche de fiction. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la sauce prend terriblement bien, NOROI se révélant tour à tour passionnant et inquiétant.
L’autre film qui a fait du bien à la réputation de Shiraishi Kôji (auprès des amateurs d’un certain cinéma de genre, j’entends) est sans nul doute KUCHISAKE ONNA. Shiraishi Kôji adaptait ainsi, en 2007, une célèbre légende urbaine japonaise, et dépoussiérait par la même occasion le monstre en question en signant sans doute le meilleur métrage jamais réalisé sur la kuchisake onna. Glauque et violent (on explose même des enfants ça fait plaisir), KUCHISAKE ONNA n’est pas pour autant un film qui fait mâle…car ce sont bien les femmes qui y tiennent les premiers rôles !
Hélas par la suite, Shiraishi Kôji ne tiendra pas toutes ses promesses. Sa vraie-fausse parodie de HOSTEL, intitulée GROTESQUE, est bien plus connue pour le scandale qui l’entoure que pour ses qualités (car il y en a), OCCULT est un faux documentaire fantastique qui fait pâle figure comparé à NOROI et TEKE TEKE, qui devait lancer un nouveau monstre sur le devant de la scène cinématographique peine à véritablement convaincre (le but avoué des producteurs était d’accoucher d’une nouvelle icône horrifique, à la manière de Toshio ou encore de Sadako…c’est en partie raté…).
Une interrogation subsiste donc : Shiraishi Kôji demeurera-t-il un honnête faiseur de séries B fantastiques, ou s’imposera-t-il enfin comme un réalisateur de premier plan ? Quand on voit la trajectoire prise par des poids lourds du genre, comme Shimizu Takashi ou Nakata Hideo, on a presque peur de répondre à la question…
Mon avis sur la quasi-totalité de la filmographie du monsieur, sur le blog échec et (ciné)mat :
DARK TALES OF JAPAN – THE SACRIFICE (2004)
YÛREI ZOMBIE (2007)
KUCHISAKE ONNA (2007)
GROTESQUE (2009)
TEKE TEKE -partie 1 (2009)
TEKE TEKE -partie 2 (2009)
OCCULT (2009)
