Nous voici deja à la moitié de 2022 et Spectrum Films continuent encore et toujours de nous sortir tous les mois plusieurs bobines qui valent réellement le détour. Le choix du boss est simple, il ne sort que des films qu’il aime. Et souvent, on les aime beaucoup nous aussi, alors on vous les présente tous les mois. Voici donc les deux films de Juin, deux films HK, deux Cat III, deux films excellents.
Titre : Viva Erotica
Année : 1996
Durée : 1h39
Origine : Hong Kong
Genre : Drame
Réalisateur : Derek Yee, Lo Chi-Leung
Scénario : Derek Yee, Lo Chi-Leung
Acteurs : Lau Ching Wan, Alex Fong, Carman Lee, Damian Lau, Ruby Wong, …
Un réalisateur dont les deux derniers films ont été des flops se voit proposer un film érotique pour relancer sa carrière. Il devra choisir entre son intégrité artistique et l’argent.
Viva Erotica de Derek Yee, frère de l’acteur David Chiang, est une de ces œuvres qui brillent par son contenu fort en revendication à la fois désespérée et brute. Ici, un jeune réalisateur hongkongais est contraint s’il veut continuer dans le cinéma, de mettre en scène un soft-porn, genre en totale opposition à ses aspirations d’auteur. Beaucoup d’acteurs et actrices sont passé par le soft-porn comme Chow Yun-Fat ainsi que trois acteurs de ce film, Leslie Cheung, Elvis Tsui et Shu Qi (ces deux derniers jouent d’ailleurs le rôle de deux acteurs de soft-porn).
On parle aussi brièvement du piratage, au début du récit, lors du premier entretien entre Sing et son futur producteur exécutif durant lequel celui-ci apprend qu’un magasin vend déjà des VCD de son dernier film produit et cela, la veille de sa sortie en salles et demande à ses hommes de main de brûler ce magasin (rappelant un fait divers de Hong-Kong : un « store » ayant vendu en pirate, le VCD d’un film, dont les investisseurs étaient membres d’une triade, a fermé « bizarrement » quelques jours après pour cause de « réparations »). Et d’autres points (le suicide du réalisateur du même nom que Derek Yee, la pression sur les tournages, la présence mafieuse dans la production de films) font de ce Viva Erotica, une sombre peinture d’un cinéaste tiraillé entre sa passion du cinéma et son désintérêt des films érotiques, entre ses convictions artistiques et son inévitable soumission à un système lucratif.
Le casting est remarquable (Karen Mok, Leslie Cheung, Shu Qi, Law Kar-Ying) jusqu’aux caméos (Anthony Wong, Vincent Kok, Lau Ching-Wan). Leslie Cheung est très bon comme bien souvent mais la meilleure performance revient à un second rôle, Elvis Tsui, étonnant de sobriété. Avis aux amateurs, Viva Erotica est le cri de désespoir de Derek Yee.
Viva Erotica sort en combo DVD/Blu-ray et on retrouvera pour les bonus : Présentation du film par Arnaud Lanuque, Interview de Lo Chi-leung et bande-annonce.
Le film arrive le 30 juin et sera proposé au prix de 25€.
On peut d’ores et déjà le précommander ici : Spectrumfilms.fr
Titre : Ebola Syndrom
Année : 1996
Durée : 1h38
Origine : Hong Kong
Genre : Culte
Réalisateur : Herman Yau
Scénario : Chau Ting
Acteurs : Anthony Wong, Lo Meng, Marianne Chan, Peter Ngor, …
En cavale en Afrique du Sud après le meurtre de sa maîtresse et de son patron, Kai viole une femme agonisante et contracte le virus Ebola. Il en réchappe miraculeusement, devient porteur sain et contamine les clients de son restaurant avec enthousiasme et délectation.
Tantôt grotesque, tantôt vulgaire, parfois crade limite raciste, mais toujours rempli de second degré, Ebola Syndrome met en scène un Anthony Wong en roue libre, 1h38 de total « freestyle » durant laquelle il va violer des jeunes filles, frapper jusqu’à la mort d’honnêtes gens, cracher sur des passants pour leur insuffler le virus Ebola, se masturber dans un morceau de viande avant de le remettre dans son plat… et j’en passe et des meilleures… Du pur Anthony Wong déjanté comme on l’aime, grimaçant comme jamais, qui mine de rien effectue un travail d’acteur relativement exceptionnel ; il arriverait presque par moments à nous foutre les jetons, et, dès la scène suivante, nous faire mourir de rire. La réalisation d’Herman Yau est de plutôt bonne facture, ce dernier n’étant pas un manchot à la caméra comme il a déjà su le prouver avec le reste de sa filmographie, ne citons que les meilleurs : From the Queen to the Chief Executive, Taxi Hunter, On The Edge ou encore The Sleep Curse.
Réalisé en pleine période où le cinéma de Hong Kong n’avait plus aucune limite, Ebola Syndrome reste et restera à jamais LE fleuron de la catégorie III de par son esprit « no-respect, no-limit » aux côtés du non moins réussi The Untold Story du même réalisateur. Nous sommes donc bel et bien en face de la pièce maitresse du cinéma déviant HK que tout amateur du genre se doit d’avoir vu ! A réserver néanmoins à un public très averti…
Ebola Syndrom sort en Blu-ray dans sa version cinéma ET sa version intégrale, et on retrouvera pour les bonus : Présentation de Arnaud Lanuque, Interview de Herman Yau, Commentaire audio de Herman Yau et Anthony Wong, Podcast Catégorie III, Interview de la scénariste Chau Ting, Interview du responsable des cascades James Ha et Bande-annonce.
Le film arrive le 30 juin et sera proposé au prix de 25€.
On peut d’ores et déjà le précommander ici : Spectrumfilms.fr