Vous commencez à en avoir l’habitude, voici la traditionnelle news de présentation des sorties Spectrum du mois en cours. Avec tout ce qui sort, difficile de s’y retrouver pour certains, surtout qu’il faut parfois faire des choix à cause de porte-monnaies non extensibles. Alors du coup, on vous parle de chacun des films qui va sortir en cette fin de mois d’avril. Alors bonne lecture à vous et faites chauffer la carte bleue !
Titres : The Bride With White Hair
Année : 1993
Durée : 1h32
Origine : Hong Kong
Genre : Wu Xia Pian Féérique
Réalisateur : Ronny Yu
Zhuo Yi-Hang est un élève de l’école d’arts martiaux Wu Tang. Il est aussi doué que dissipé. Son maître souhaiterait le voir assumer des responsabilités au sein du clan car les troupes mandchoues menacent les frontières de l’Empire. Lien, une jeune femme orpheline ayant grandi parmi les loups, est au service de Ji Wushuang, terribles jumeaux siamois. À la tête des adorateurs du maléfique Culte Suprême, ils ont juré la perte du Wu Tang. Alors que tout les oppose, Lien et Zhuo Yi-Hang vont tomber amoureux…
En voilà un film culte ! Alors oui, tout le monde le connait, il est déjà sorti en VHS, DVD et même en blu-ray, déjà chez Spectrum Films), mais il arrive pour la première fois chez nous en 4K pour le plus grand plaisir de ceux qui sont équipés en ultra haute définition.
Extraordinaire réussite sur la forme, THE BRIDE WITH WHITE HAIR est rentré dans la légende cinématographique hongkongaise aussi parce que son histoire, très classique, parvient encore et toujours à toucher et émouvoir. Il faut dire aussi que pour incarner ces deux amants séparés par la rage et la guerre qui gangrènent leurs camps respectifs, Ronny Yu a fait appel à deux poids lourds, deux stars au charme et à la classe intemporels : Leslie Cheung et Brigitte Lin. Sensuel et vénéneux, le couple passera par tous les états avant d’atteindre le point de non-retour. Car pour notre plus grand plaisir, ils vont devoir se battre pour leur amour.
En plus de blu-ray 4K du film, on trouvera les bonus suivants : Commentaire audio de Ronny Yu, Interview de Ronny Yu, Interview de David Wu et dossier de presse original.
The Bride With White Hair sort en avril 2024 au prix de 23€.
Titres : The Golden Cane Warrior
Année : 2014
Durée : 1h52
Origine : Indonésie
Genre : Action
Réalisateur : Isa Isfansyah
Guru Cempaka, le chef respecté des Golden Cane Warriors, a l’intention de transmettre son arme éponyme à la plus âgée de ses quatre élèves, Dara, ainsi que l’enseignement sa technique la plus meurtrière. Malheureusement, cela ne convient pas à ses élèves Biru et Gerhana, partisans des adversaires que Cempaka avait vaincus au combat et devenus ses propres disciples. Les deux étudiants mécontents empoisonnent leur gourou et poursuivent avec acharnement Dara et le plus jeune élève, Angin, avec l’aide de nombreuses autres écoles d’arts martiaux qui croient à tort qu’ils sont ses véritables assassins.
The Golden Cane Warrior a relancé le genre historique du silat, qui avait été absent durant des années du cinéma indonésien. S’il met en scène les arts martiaux se fait assez violent, le film explore également des thèmes tels que la loyauté, l’intégrité, l’ambition et la trahison. Le film a été réalisé par Ifa Isfansyah, qui avait déjà été acclamé par la critique pour Sang Penari. Le budget du film, estimé à 25 milliards de roupies, soit environ 2 millions de dollars américains, a été considéré comme un chiffre énorme pour une production indonésienne.
Bien que parfois trop long et suivant un chemin un peu trop bien tracé tracé, The Golden Cane Warrior offre un divertissement dépaysant et des plus sympathiques. L’histoire est fluide, les paysages sont superbes, les scènes d’action sont bonnes, même lorsqu’elles impliquent des artistes non martiaux, avec un joli travail sur les mouvements de caméra. On est certes loin de ce que Hong Kong a pu nous servir en film de sabre mais The Golden Cane Warrior demeure une honnête bobine.
En plus de blu-ray du film, on trouvera les bonus suivants : Présentations, Interviews, making of et bande-annonces.
The Golden Cane Warrior sort en combo avec Une Femme Indonésienne (voir ci-dessous) fin avril 2024 au prix de 30€.
Titres : Une Femme Indonésienne
Année : 2022
Durée : 1h52
Origine : Indonésie
Genre : Drame
Réalisateur : Kamila Andini
Quinze ans après avoir été séparée de son mari, Nana a refait sa vie auprès d’un homme riche qui la gâte autant qu’il la trompe. C’est pourtant sa rivale qui deviendra pour Nana l’alliée à laquelle elle confie ses secrets, passés et présents, au point d‘envisager un nouvel avenir…
Adapté d’un fragment du roman autobiographique Jais Darga Namaku d’Ahda Imran, Une Femme Indonésienne est un drame indonésien qui a été en compétition officielle en février 2022 au 72ème Festival International du film de Berlin. « Un projet de film très ambitieux sur l’histoire indonésienne sans perdre son approche personnelle et originale du point de vue des femmes. L’histoire est tissée de musique et de sentiments auxquels nous ne pouvons pas échapper », a déclaré Carlo Chatrian, directeur artistique de la Berlinale.
Tout aussi féministe que les précédents films de la réalisatrice, Une Femme Indonésienne est presque aussi beau qu’un Wong Kar-Wai et presque aussi énigmatique qu’un Weerasethakul. […] Le film évoque en filigrane la violence d’un pays, à travers les réminiscences de l’époque coloniale, de l’occupation japonaise, du chaos de l’indépendance, du communisme sous Sukarno et de la dictature militaire. Une douceur trompeuse imprègne pourtant le film de même qu’un onirisme qui freine parfois le récit. Mais il est agréable de se laisser emporter par son rythme lancinant, sa superbe interprétation et sa mise en scène langoureuse, particulièrement inspirée lorsqu’elle s’attarde sur l’amitié et la compréhension profondes entre deux femmes, tacitement unies malgré leur éventuelle rivalité, contre la domination du patriarcat. (Senscritique.com)
En plus de blu-ray du film, on trouvera les bonus suivants : Présentations, Interviews, making of et bande-annonces.
Une Femme Indonésienne sort en combo avec The Golden Cane Warrior (voir ci-dessus) fin avril 2024 au prix de 30€.
Titres : Bad City
Année : 2022
Durée : 1h58
Origine : Japon
Genre : Action / Thriller
Réalisateur : Kensuke Sonomura
Kaiko City. Une ville rongée par la corruption et la violence où Gojo, un homme d’affaires véreux, s’allie à des criminels sud-coréens pour devenir maire et construire un casino, contre l’avis de la population. Pour contrecarrer ce plan machiavélique, un avocat va former une équipe secrète dirigée par l’ancien inspecteur Torada, injustement jeté en prison pour s’être attaqué au crime organisé, et composée de trois flics. Ils ont pour mission de trouver des preuves incriminant Gojo : ses liens avec la mafia sud-coréenne et ses activités crapuleuses pour corrompre les politiques et les forces de l’ordre.
Troisième coffret consacré au cinéma japonais indépendant contemporain, ce coup-ci c’est sur le jeune réalisateur Kensuke Sonomura qu’on s’attarde avec un coffret réunissant ses deux seuls films à l’heure où j’écris ces lignes. Cascadeur de formation, également chorégraphe, on a pu voir son nom aux génériques de films tels que I Am A Hero, Destruction Babies, Gantz:0 ou encore Manhunt.
Si vous aimez les histoires de yakuzas (ou par exemple la saga de jeux éponyme) et les thriller d’action type hard boiled, Bad City est à ne pas rater. Certes le rythme est parfois un peu lent, et il y a beaucoup de protagonistes à suivre, mais ceux-ci sont tous assez vite attachant, et on est récompensé par d’excellentes scènes d’action, notamment la toute dernière. Une partie du mérite revient également je pense à Hitoshi Ozawa et sa gueule si charismatique. […] A voir ! (Senscritique.com)
En plus de blu-ray du film, on trouvera les bonus suivants : Commentaires audio, V-Cinéma par James Balmont et bande-annonces
Bad City sort en combo avec Hydra (voir ci-dessous) fin avril 2024 au prix de 30€.
Titres : Hydra
Année : 2019
Durée : 1h16
Origine : Japon
Genre : Action
Réalisateur : Kensuke Sonomura
Après la mystérieuse disparition de son père, Rina se retrouve à diriger Hydra, un petit bar très amical qui attire les noctambules en tous genres. La propriétaire des lieux est épaulée par Kenta, un serveur que les clientes semblent particulièrement apprécier, et Takashi, un mystérieux chef qui décroche rarement le moindre mot. Son lien avec le passé de Rina et avec une organisation d’assassins feront basculer tout ce petit monde…
Hydra est un film à petit budget assez court et plutôt surprenant. Si les personnages paraissent peu développés, c’est avant tout par choix : héros taciturne, des zones de flou, de vague à l’âme… laissant parfois place à l’imagination du spectateur – procédé poussé jusque dans la mise en scène de certains dénouements martiaux, hors-champ. Une décision radicale de la part de Sonomura Kensuke, qui confine à l’élégance filmée ou au contraire au cliché cinéphile. […]
[…] Avec son héros stoïque et au passé trouble, Sonomura décide de faire monter la sauce lentement, très lentement à la manière d’un ninkyo eiga – avant de brutalement relâcher la pression dans un duel final monté au cordeau, rapide, puissant et extrêmement réaliste n’hésitant pas à mettre en avant les prises et les immobilisations. Dantesque ! […] (echecetcinemat)
En plus de blu-ray du film, on trouvera les bonus suivants : Présentations, Interviews, making of et bande-annonces.
Hydra sort en combo avec Bad City (voir ci-dessus) fin avril 2024 au prix de 30€.
Titres : Hester Street
Année : 1975
Durée : 1h29
Origine : U.S.A
Genre : Drame
Réalisateur : Joan Micklin Silver
Dans la ville de New York, dans les années 1890, l’immigrant juif Steven Keats s’est parfaitement intégré à la communauté américaine jusqu’à ce que sa femme, qui était restée dans son pays d’origine, n’arrive à sa porte. Tourné dans un noir et blanc impeccable, les débuts amusants et drôles de Joan Silver sont devenus un succès inattendu, éclatant après une projection lors de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 1975 et devenant l’un des rares films indépendants à remporter une nomination aux Oscars (grâce au jeu déchirant de Kane).
Nouveau venu dans la Collection Parallèle de Spectrum Films, Hester Street est inscrit depuis 2011 au National Film Registry qui depuis 1989 sélectionne chaque année environ 25 films pour leur « importance culturelle, historique ou esthétique » afin de les préserver et les conserver en y mettant les moyens nécessaires. Fin 2023, 875 films y étaient répertoriés. En 2021, une restauration 4K du film a été publiée par la Cohen Film Collection. C’est de cette restauration qu’est tiré le blu-ray de Spectrum Films.
La réédition de Hester Street met en lumière l’œuvre de Joan Micklin Silver, figure oubliée du cinéma américain, et dont le premier film (sélectionné en 1975 à la Semaine de la Critique) apparait aujourd’hui comme une éclatante révélation. Comme Ida Lupino en son temps, elle affrontera la misogynie des studios — mais aussi l’antisémitisme — et choisira très tôt la voie du cinéma indépendant dont elle deviendra une pionnière. En noir et blanc, et avec une économie de moyens qui n’altère en rien sa force évocatrice, Micklin Silver dépeint dans Hester Street les conditions de vie des immigrés juifs de Manhattan, la promiscuité, et tire de son récit un propos universel sur le déracinement, le renoncement aux traditions, l’intégration… au fond, tout ce qui fonde l’Histoire multiculturelle des États-Unis. Mêlant la grâce et l’humour à l’apprêté de sa réalité sociale, Hester Street est enfin et surtout le portrait d’une femme qui suit Gitl dans sa douloureuse transformation de jeune femme du Vieux Pays vers l’acceptation de sa nouvelle vie. (Art-et-essai.org]
En plus de blu-ray et du DVD du film, on trouvera les bonus suivants : résentation de Samuel Blumenfield, Interviews de la réalisatrice Joan Micklin Silver par Shonni Enelow, Commentaire audio d’époque de Joan Micklin Silver et de Raphael Silver, Interviews d’époque des acteurs et de l’équipe du film, Interviews de Lise Amiel-Gutmann et de Annette Wieviorka, Séquence d’ouverture originale et rush commentés et bande-annonce.
HEster Street sort en avril 2024 au prix de 25€.
Vous pouvez d’ores et déjà précommander tous ces films sur le site de l’éditeur. Moi je vous dis au mois prochain, pour de nouvelles sorties Spectrum Films.