[Livre] C’est Presque Pareil !, de Claude Gaillard (2020)

Je vous parlais il y a quelques jours de Claude Gaillard lorsque je vous présentais l’ouvrage Zombies qu’il a coécrit avec Guillaume Le Disez et je vais vous en reparler régulièrement puisqu’il a écrit moult ouvrages sur le cinéma. Bon, il est vrai qu’il semble avoir une passion pour le cinéma déviant, pour le cinéma bis, pour le cinéma qui sort un peu des sentiers battus, et que par conséquent, ses ouvrages ne parleront pas à tout le monde. Mais si vous êtes un fidèle lecteur de DarkSideReviews, vous savez qu’ici on aime la série B, le cinéma bis, le nanar, et qu’on n’a pas peur de se coltiner de bons gros navets pour essayer de dénicher le petit film fun que personne ne connait. Alors forcément, les ouvrages de Claude Gaillard, ça nous parle. Bon, en tout cas, ça me parle. Mais je sais que ça parle aussi à John Roch, et même aussi parfois à Rick. Enfin bref, ce sont des ouvrages qui nous correspondent.

Alors aujourd’hui, on va parler de C’est Presque Pareil ! Anthologie de la Contrefaçon au Cinéma.

La couverture du livre parodiant celle de E.T. L’Extraterrestre (1982) annonce la couleur, avec son doigt d’honneur sur la droite. C’est Presque Pareil va parler de ce cinéma qui a fait les belles heures de gloire de certains pays, de ce cinéma opportuniste qui va surfer sur le moindre petit succès américain du moment, parfois de très nombreuses années durant. L’Italie, Les Philippines, la Turquie, l’Inde, et bien d’autres. Mais aussi les États-Unis eux-mêmes qui voyaient naitre des clones de succès existants en version bas de gamme. Oui, C’est Presque Pareil est une ode au cinéma bis, au cinéma qu’on regarde parfois pour se marrer, avec le combo bières / pizzas / potes, parfois juste par curiosité, parfois parce qu’on a été trompé par la marchandises. Un cinéma qui a fait les belles heures des vidéoclubs, prônant fièrement parfois juste à côté du film qu’ils imitaient, mais aussi un cinéma difficilement accessible. Pas accessible par rapport à ce que représentaient ces films, mais pas accessible car certains des films présentés n’ont tout simplement jamais dépassés les frontières de leurs pays et que le monde a pu découvrir avec l’apparition d’internet et la libre circulation des données. A partir de ce moment là, on a vu apparaitre un Star Wars turc, et même un Star Wars brésilien. On a vu fleurir un Freddy indien, ou encore un mini James Bond indonésien, pour le plus grand plaisir des amateurs de mauvais films sympathiques.

Durant presque 200 pages richement illustrées, C’est Presque Pareil va nous parler de ces films. Après une préface signée James Cameroun, la contrefaçon de vous devinez qui, qui à elle seule vaut le détour, mais aussi quelques explications sur la façon de plagier un film (une idée, une version parodique, un plagiat total, des fausses suites, voire carrément des arnaques aux titres ou aux affiches), chaque chapitre qui va suivre va correspondre à une thématique. Seront évoqués les rejetons de Police Academy, du E.T de la couverture, de Alien, des classiques de l’horreur (Massacre à la Tronçonneuse, Freddy, …), de Paranormal Activity, de Gremlins, de Star Wars, d’Indiana Jones, des Dents de la Mer, de James Bond, de Rambo, de Rocky, Karate Kid, Terminator, Cobra, Predator, Robocop, de films de super-héros, de Harry Potter, de dessins animés, du duo Bud Spencer et Terence Hill, de La Fièvre du Samedi Soir, de Bruce Lee, d’Emmanuelle, et d’autres petites choses encore.

Des titres les plus connus tels que Robowar, plagiat de Predator par le transalpin spécialiste du genre Bruno Mattei, ou Turkish Star Wars qu’on ne présente plus, côtoie des raretés bien plus exotiques telles que Satan’s Bed, version indonésienne de Freddy, ou encore Aatank, le Dents de la Mer indien, dans cette sorte de recueil indispensable pour qui aime un tant soit peu le bis, pour qui aime s’aventurer dans des contrées cinématographiques dangereuses pour les neurones, pour qui est curieux de tout, et surtout du pire. La prose parfois délirante de Claude Gaillard ainsi que ses jeux de mots aussi pourris que géniaux mettent autant le sourire que les affiches parfois improbables des films qu’il nous présente. A la lecture du livre l’amateur de mauvais films sympathiques se mettra immédiatement à dresser une liste de tous les films qu’il y a découvert et qu’il se devra de trouver et de voir. La chasse est parfois ardue mais la récompense si douce… ou douloureuse, c’est selon. Parce que rien que de se rendre compte qu’on vient de se dire « Il faut que je trouve cette version mexicaine de 1968 de Batwoman » ou « Punaise, ça a l’air génial de sous Allan Quatermain » (lui même sous Indiana Jones), c’est un coup à se faire une entorse du cerveau. Réflexe d’auto-défense de ce dernier qui voit le drame arriver.

C’est Presque Pareil est un petit indispensable pour qui aime ce genre de cinéma que certains qualifient de déviant, d’autant plus que le livre est de bonne qualité, aussi bien la qualité d’impression que le papier glacé, que son petit format (15 x 21cm) et que sa couverture souple en font un objet parfait à amener partout (vacances, transport en commun) et que lire un livre avec le sourire aux lèvres et des étoiles plein les yeux, quelque part, ça n’a pas de prix. Enfin, si, 19.90€. C’est un peu cher qu’une séance 4DX Dolby machin pour souffrir devant le dernier blockbuster raté d’Hollywood, mais on passe un bien meilleur moment.

Et rien que pour ça, on dit merci Claude Gaillard ! Mais aussi Omaké Books pour avoir sorti le livre !

Cliquer pour agrandir :

0 0 votes
Article Rating

Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires