King’s Bounty : The Legend (2008/PC)

Devenez un héros dans un monde féerique de chevaliers sans peurs, de mages maléfiques, de rois sages et de belles princesses. Dirigeant leur personnage à travers ce monde, en l’explorant, en commandant des armées sur les champs de bataille et en accomplissant diverses quêtes, les joueurs peuvent y trouver de grandes récompenses ou bien subir de terribles défaites.

Test de Cherycok :
King’s Bounty n’est pas une saga très connue des joueurs et pourtant c’est l’une des plus anciennes puisque le premier opus, développé par New World Computing, est sorti en 1990 sur de nombreuses plateformes (PC, Amiga, Commodore 64, Apple II GS, Megadrive,…). Dix huit ans après sort chez nous King’s Bounty : The Legend du studio russe Katauri Interactive, un jeu empruntant de nombreux éléments du jeu original mais dont le principe se rapprocherait plus de la plus célèbre saga des Heroes of Might & Magic, elle-même imaginée par le créateur du King’s Bounty original. Pour vous situer rapidement le principe, il s’agit ici d’un jeu d’aventure alliant combats tactiques au tour par tour avec des éléments de jeu de rôle. Et après avoir passé plus d’une centaine d’heures à retourner le jeu dans tous les sens, je peux l’affirmer sans crainte : King’s Bounty : The Legend est tout bonnement excellent !

Le système de jeu mêle temps réel lors de la phase d’exploration et tour par tour lors de celles de combat, et chacune des deux est tout aussi importante que l’autre. Pour la partie Aventure / Exploration, vous contrôlez donc votre personnage, que vous aurez choisi au début parmi ces trois classes : guerrier, paladin, mage (on parlera de leur évolution et de leurs différences plus tard). Et vous voilà lâché à travers le monde à la recherche de trésors en vous déplaçant dans des zones plus ou moins vastes, chacune avec une ambiance forte bien définie : le monde des humains, celui des nains, des elfes, des morts vivants, des démons,… accomplissant des quêtes qui vous seront données aussi bien par votre Roi que par des pnj locaux, qui vous enverrons la plus part du temps trouver des objets, combattre des monstres ou parcourir des donjons plus ou moins dangereux. Et en grand chef de guerre que vous êtes, il vous faudra recruter des troupes afin de renvoyer ad patres moult créatures toutes plus agressives les unes que les autres. Et donc, à la grosse différence d’un Heroes of Might and Magic où même la phase « Aventure » se déroule au tour par tour et vous bougez autant que vos points d’action vous le permettent puis c’est aux différentes créatures d’en faire de même, dans King’s bounty : The Legend vous êtes libre de vos mouvements, les monstres quant à eux ayant un mouvement déjà prédéfini qu’ils s’efforcent de faire sous forme d’allers / retours. Accomplir des quêtes et faire des combats vous rapportera bien entendu de l’expérience, que vous pourrez utiliser pour personnaliser votre avatar de diverses manières, ainsi que de l’or afin d’acheter divers items ou pièces d’armures et surtout recruter des créatures qui se battront à vos cotés.

En ce qui concerne les combats, ils se déclenchent lorsque votre personnage rencontre une troupe de monstres ou lorsque qu’une discussion avec un pnj tourne au vinaigre et que ce dernier décide de vous agresser parce que vous avez traité sa maman. Le combat s’engage donc, vous quittez la phase principale pour arriver en phase de combat dans un décor qui reprend en général le lieu où la rencontre s’est faite. Un bel effort a été réalisé afin de varier l’environnement de ces combats que les non amateurs de tour par tout trouveront un peu austères dans le sens où on se trouve dans une sorte d’échiquier découpé en cases hexagonales et sur lesquelles vos troupes pourront se déplacer en fonction de leur vitesse de mouvement (un griffon se déplacera de bien plus de cases qu’un golem de pierre, ça semble logique). Vos troupes du coté gauche, les ennemis du coté droit, et ça sera à vous de décider des actions de vos troupes en fonction de leur initiative (là aussi variable), le combat ne se terminant que lorsque vous aurez exterminé l’armée adverse. Votre personnage n’intervient pas directement dans le combat, mais il pourra lancer des sorts qu’il aura dans son grimoire ou à l’aide de parchemins. Bien entendu, si comme moi vous avez choisi le guerrier, vous aurez bien moins de mana que si vous aviez pris un mage, mais vos créatures feront sans doute bien plus de dégâts. Il est à noter que même si vous êtes un humain, il est possible d’avoir dans son armée des créatures bien plus originales que de simples soldats, archers ou magiciens, et il n’est pas rare que vos soldats côtoient des ours, des licornes, des fées, des vampires ou même des dragons. Mais attention, des morts vivants dans votre armée auront tendance à faire baisser le moral de vos humains, et il en sera de même lorsque se trouveront côte à côte nains et elfes.

Car oui, il y a énormément de choses à gérer dans King’s Bounty : The Legend, certaines plus importantes que d’autres mais tout de même, il y a beaucoup à faire. Il y a déjà la gestion de votre armée qui se fera essentiellement grâce à l’or amassée (ça coute cher la guerre !) mais également avec la statistique de Commandement qu’il faudra sans cesse essayer d’augmenter. En gros, si vous avez 5000 de commandement et qu’un ours polaire demande 200 de commandement, vous ne pourrez avoir que 25 ours polaires dans votre armée (5000 / 200 = 25). Vous avez 5 emplacements de créatures dans votre armée, et chacune est soumise à ces 5000 de commandement. Booster son commandement se fait via des drapeaux à ramasser et qui sont éparpillés dans les différentes zones, via les différents équipements et pièces d’armure qu’on peut associer à notre héros comme dans tout bon jeu de rôle qui se respecte, mais également lors de certains passages de niveau où il faudra choisir entre deux bonus, dont certains de commandement. Vu que je viens d’en parler, il faudra aussi gérer son expérience afin de progresser en niveau, et je conseille à tout le monde d’essayer de vider les cartes de tous les monstres histoire de ne pas accumuler trop de retard si comme moi vous ne jouez pas en mode Facile. Mais un passage de niveau vous fait également gagner des sortes de pierres qui correspondent chacune à un des trois arbres de talents disponibles quelles que soient la classe choisie au départ. Un arbre de talent pour tout ce qui concerne les troupes et la force d’attaque brute, un plus tourné vers tout ce qui est magie, et un dernier un peu plus utilitaire mais néanmoins extrêmement utile. Bien entendu, lors d’un passage de niveau, un guerrier gagnera plus de pierres qui correspondent à la force brute qu’un mage qui lui gagnera plus de pierres liées à la magie. Ces pierres seront également trouvables dispersées un peu partout dans le monde de King’s Bounty.
Mais il y a bien d’autres choses à gérer comme les cristaux qui vous permettront de stocker définitivement des parchemins dans votre grimoire ou de faire monter vos sorts en niveau, votre niveau de rage qui vous sera utile lors des combats pour invoquer des alliés de choix, votre inventaire donc, avec des objets plus ou moins utiles / puissants, et même votre vie de famille. En effet, il est possible de se marier avec différents pnjs du jeu, pnjs qui vous apporteront des emplacements supplémentaires pour équiper des objets, et qui vous permettront également d’avoir de la descendance qui elle-même vous apportera des bonus ! Ils ont pensé à tous ces russes ^_^

Et le jeu en lui-même dans tout ça ? Et bien comme dit en tout début, il est excellent. Visuellement, il a beau avoir 8 ans d’âge à l’heure ou j’écris ces lignes, il reste toujours extrêmement agréable avec un look cartoon coloré, très frais, et un modelage des créatures plutôt réussi. Il en est de même avec les animations et effets visuels des différents sorts que vous serez susceptibles de lancer. Bien qu’on reste dans quelque chose de sobre, un bel effort a été fait et jamais un effet ne dénote d’un autre. L’interface assez épurée est également un des points forts du jeu. Tout y est intuitif, la prise en main immédiate et le gameplay des plus simples. Les plus fainéants pourront même se permettre un jeu quasi intégralement à la souris. Au niveau de la bande son, on est là aussi dans du très correct. Les bruitages rendent bien, que ce soit lors des phases de combat ou d’exploration, et à part le bruit constant des sabots de votre cheval qui aura tendance à un peu vous prendre la tête (il suffit dans les options de baisser le volume des bruitages), jamais une musique ne devient agaçante. Mais le gros point fort de King’s Bounty : The Legend, c’est sa durée de vie. Avec son coté très addictif grâce à un scénario réussi, à base de rebondissements divers et variés, et surtout d’une progression pas si rapide mais qui ne faiblit jamais, il y a moyen de passer plus d’une centaine d’heures de jeu pour ceux qui comme moi auront envie de faire toutes les quêtes, principales ou secondaires. Oui, 100h, ça peut paraître énorme, surtout à une époque où 20h/30h c’est déjà très long pour un jeu, mais 100h qu’on ne voit pas passer tant ce titre sait se montrer accrocheur pour qui aime le genre. Et comme si ça ne suffisait pas, quatre grosses extensions ont vu le jour depuis, Armored Princess en 2009, Crossworlds en 2010, Warriors of the North en 2012, et Dark Side en 2014, chacune quasiment aussi longue. Malheureusement, les deux dernières n’ont jamais été traduites en français.
Seul GROS point noir au tableau, l’absence totale de multijoueur, que ce soit dans le jeu de base ou dans les extensions qui suivirent, alors qu’il est bien présent dans l’autre saga du même genre Heroes of Might & Magic. Vraiment très dommage.

Titre : King’s Bounty : the Legend
Année : 2008
Studio : Katauri Interactive
Editeur : 1C Company
Genre : Addictif !

Joué et testé sur : PC
Existe sur : PC
Support : 1 DVD / Steam