En 23 après Jesus Christ, Taishi Zhao et sa soeur Xiang sont livrés à eux-même depuis 13 ans, et le meurtre de leur famille par les Liumang, à la recherche d’un parchemin céleste que Zhao a avec lui depuis sa fuite. Vivant en pleine montagne, leur passé les rattrape lors qu’une étrange corruption vient frapper le pays, alors en pleine guerre de pouvoir, et que Xiang est sur le point de perdre la vie. Utilisant le parchemin, Zhao parvient à séparer l’âme du corps de sa soeur et se lance alors dans une longue quête pour la sauver.
Avis de Rick :
Si comme moi, vous ne vivez pas en Asie, il est fort probable que vous n’avez jamais touché à un seul jeu de la saga Xuan Yuan Sword. Car tout comme Sword & Fairy, voilà bien une saga qui n’avait jamais tenté de s’exporter, jusqu’à aujourd’hui. Et si le sixième opus de Sword & Fairy est arrivé chez nous avec ses défauts (nombreux), ses qualités (le dépaysement) et des sous titres anglais, c’est une autre paire de manches avec ce Xuan Yuan Sword 7. Le jeu, développé par un modeste studio Taiwanais, est en effet un AA. Donc, un jeu pas vraiment indépendant, mais avec des ressources limitées, un personnel limité ayant bossé dessus, mais bel et bien des ambitions. Et ceci nous arrive, chez nous, sur PC depuis 2020, et consoles chez Sony et Microsoft récemment, le tout avec sous titres français, pour une expérience qui s’est avérée finalement hautement sympathique. Xuan Yuan Sword 7, même si le Sword du titre est tellement bien caché sur la pochette et sur le menu qu’il n’y figure pas (oui, j’ai longtemps cru que le jeu s’appelait juste Xuan Yuan 7), c’est un action RPG se situant dans la Chine d’il y a près de 2000 ans. On nous propose donc, après un rapide prologue, d’incarner Taishi Zhao, qui vit en montagne non loin d’un petit village avec sa jeune sœur malade, Taishi Xiang. Alors qu’il amène un groupe en montagne pour mener une enquête sur l’apparition d’une corruption alors que le pays est en guerre, les choses dégénèrent, et en revenant chez lui, sa sœur est attaquée et sur le point de périr. Séparant son âme de son corps, il entame un périple afin de sauver sa sœur, et allez savoir, sauver la région, le pays, le monde, l’univers.
Nous sommes donc dans un action RPG tout ce qu’il y a de plus classique dans le fond. Une map, des monstres, des combats, de l’expérience, des niveaux, des accessoires et équipement, du craft, des pouvoirs magiques, une équipe qui grandit (Xiang joindra les combats passé à un stade, et nous serons rejoint dans notre quête par la jeune Chu Hong par la suite). Rien de vraiment surprenant dans la formule en soit, surtout que l’ensemble, malgré la présence de quêtes secondaires, d’un mini jeu de plateau (vite addictif, surtout que l’IA est loin de se laisser faire, allant jusqu’à me faire insulter la télé) et de points de voyages rapides, est très directif. Ce n’est pas au niveau de son level design que le jeu va briller, mais au niveau de son univers en fait, de ses personnages, de son histoire, classique mais bien menée. Car basiquement, si l’on va voir du pays, des décors variés, et bien les différents niveaux, tous reliés entre eux pour donner l’impression d’une bien grande map, ne sont en réalité que des niveaux couloirs qui ne nécessitent pas beaucoup d’exploration afin de dénicher tout ce qu’il y traine. Le chemin à prendre est unique, et la possibilité de s’éloigner un tout petit peu du chemin de base amène souvent à un petit trésor, un cul de sac, et même parfois un ennemi caché dans les buissons, avant que l’on ne fasse demi-tour pour reprendre notre route 25 secondes après. Ce qui ne veut pas dire pour autant que l’on s’ennuie à parcourir Xuan Yuan Sword 7, loin de là en fait.
Armé de notre fidèle épée, d’un étrange parchemin nous conférant quelques pouvoirs et de beaucoup de courage, nous voilà donc lancés dans une grande et (pas si) longue aventure, où l’on va aider un peu tout le monde sur notre route comme le veut la coutume du genre, tout en se rapprochant toujours plus de notre objectif principal, à savoir sauver notre sœur. Et ce qui frappe dés les premiers instants, c’est que oui, le jeu, malgré un budget limité, et bien il a de la gueule. Pas au niveau d’un jeu AAA pété de tunes certes, mais il fait ce qu’il doit faire, et le fait bien. Graphiquement, ça a plutôt de la gueule, la direction artistique fait du bon boulot, c’est dépaysant. Les personnages sont bien modélisés, les décors variés et de bonne facture 90% du temps, avec des forêts, montagnes enneigées, petits villages, grottes, déserts. Du classique mais à la sauce Chinoise, ce qui a le don de clairement changer de tous ces RPG Japonais. Alors oui, par contre, on pourra toujours dire qu’en s’approchant d’un peu trop près de certaines textures, souvent cachées en arrière plan, derrière des rochers, et bien c’est bien moins glorieux. Quelques textures baveuses, ou à la résolution moins hautes. C’est le cas, mais à moins de fouiner partout et de chercher la petite bête, et bien graphiquement, le jeu fait clairement le boulot. Les animations en exploration ou en combats sont d’ailleurs d’un beau niveau, et il n’y a guère que durant les cinématiques, faites avec le moteur du jeu, que les animations trouvent leurs limites pour un résultat peu naturel (l’attaque du village par les loups vers le début, c’est flagrant).
Mais clairement, pour un jeu AA, ça a de la gueule, ça fait le boulot, surtout qu’on a droit également à une synchronisation labiale plutôt réussie lors des très nombreux dialogues du jeu. Car on s’en doute, le jeu étant extrêmement linéaire, la narration est très importante. Si l’histoire est en soit très classique, voir clichée, elle se suit avec plaisir. Rien de renversant, toujours les mêmes histoires, en temps de guerre, avec ces coups bas, manipulations, des méchants très méchants, des monstres, et un héros qui se dresse contre tout le monde pour sauver sa sœur. Mais ça fonctionne, et sur les environ 20h du jeu en ligne droite (25h pour tout boucler et trouver quelques lieux secrets), on prend plaisir à avancer, à en apprendre plus, surtout que si c’est classique, les personnages peuplant l’aventure restent attachants, plutôt bien développés. À noter que le jeu est entièrement doublé, ce qui lui donne un aspect vivant et même charmant, les jeux parlant en Chinois, ça ne court finalement pas les rues. Et je profite des doublages pour rebondir, mais les musiques du jeu sont souvent très jolies, et même lorsque certaines reviennent un peu trop souvent, elles correspondent parfaitement à l’univers du jeu et sont dans un sens assez féériques. Fort réussies en tout cas. Et il ne reste plus que le gameplay à aborder, soit le point le plus complexe du jeu. Non pas car le gameplay est complexe, oh loin de là, mais car il peut autant plaire que paraître simple, être répétitif qu’accessible. Hors combats, tout se contrôle facilement et comme on s’y attend, sauf un point. Il n’y a pas de boutons pour sauter. Les phases de plateformes se font un peu automatiquement. On appuie sur O, le personnage saute, s’accroche à une palteforme, et on va à la plateforme suivante avec le stick, c’est tout. Que ce soit un saut en hauteur, longueur, vers le bas. C’est dommage, car de vraies phrases de plateformes auraient pu justement varier le gameplay.
Car venons en à ce qui intéresse tout le monde, à savoir le gameplay des combats. Rien de compliqué pour les connaisseurs, avec un bouton pour les attaques légères, et un bouton pour une attaque plus puissante, qui varie en fonction des postures et invocations équipées. Une attaque bien plus puissante peut également être lancée en fonction de ces éléments équipés. Du classique, on peut également esquiver avec X, bloquer avec L1, qui en cas de timing parfait, permet de riposter. Seuls trois petits éléments apportent enfin un peu de nouveauté. L’emprisonnement, qui permet de faire un cercle au sol et d’y emprisonner les âmes de nos ennemis, encore plus rapidement s’ils sont déjà blessés. Malheureusement, on se rend vite compte que ce n’est pas si utile que ça. Puis il y a les invocations, permettant d’avoir l’aide d’un boss déjà vaincu (en réalité, un seul boss, les trois autres invocables étant des boss optionnels qu’il faut vaincre dans une zone secrète). Et il y a la rupture céleste, permettant pendant quelques secondes de figer le temps histoire de bien entamer la barre de vie d’un puissant ennemi ou de réduire le nombre d’ennemis dans un large groupe par exemple, ou de passer rapidement derrière un soldat avec un bouclier. Cinq objets peuvent être assignés à la croix directionnelle pour se redonner de la vie par exemple en plein combat, comme dans n’importe quel jeu du genre.
En fait, les combats n’ont pas à rougir face à la concurrence. Ils sont vifs, pas trop longs et donc pas désagréables, mais assez répétitifs, les coups n’étant pas bien variés. Plutôt que de nous donner une posture à équiper, l’équipe aurait sans doute pu nous donner un style différent, quitte à n’avoir que 3 coups par style, mais en pouvant changer à notre guise. Par contre, autant le jeu ne se montre pas bien difficile, autant quelques ennemis, en particulier deux boss, se montrent plutôt retords, dont un qui m’aura demandé dix essais. Et, autant le souligner, oui le jeu à quelques QTE pendant des cinématiques. Ils sont rares, on s’interoge donc sur le pourquoi, et surtout, ce sont les QTE les plus simples que j’aurais vu de toute ma vie, tant le délai pour appuyer sur la bonne touche est énorme. Et c’est tout le paradoxe de ce Xuan Yuan Sword 7. On peut trouver à redire sur chaque aspect, sans pour autant parvenir à trouver l’expérience désagréable. L’histoire est prévisible et un peu clichée mais plaisante et rythmée, les panoramas et décors sont beaux, mais quelques effets de lumières sont foirés, les combats sont accessibles et funs mais trop vites répétitifs, on peut améliorer son arme, son équipement, mais la différence ne se sent pas toujours manette en main, le monde est grand et varié mais le level design ultra dirigiste, il y a au final peu de bugs, mais quelques baisses de framerates. Un projet sans doute trop ambitieux pour une si petite équipe, pour une saga ayant pourtant plus de 25 ans paraît-il. Mais suivant votre tolérance, et si vous aimez ce genre de jeux, et la culture Asiatique, vous passerez facilement outre les défauts. De mon côté, ça m’a clairement donné envie au moins d’essayer les autres titres de la saga, voir l’évolution de celle-ci. Après tout, j’aurais bouclé l’aventure, à 100%, en seulement 3 jours.
GRAPHISMES |
C’est plutôt beau et dépaysant. De beaux décors, des personnages détaillés, malgré quelques textures moins convaincantes en fouinant. |
JOUABILITÉ |
Un action RPG classique, on se balade, on se fighte, des coups puissants, coups rapides et plus faibles, des attaques spéciales. Dommage que tout ce qui est escalade et saut soit automatique. |
DURÉE DE VIE |
Le jeu n’est en soit pas long, environ 20h pour voir le bout de l’intrigue, mais il n’en faut pas plus, ça ne s’étire pas en longueur et ça intéresse. |
BANDE SON |
De belles musiques, des voix Chinoises convaincantes pour tous les personnages, des bruitages convaincants. Rien de renversant, mais ça fait le boulot. |
CONCLUSION |
Xuan Yuan Sword 7 fut une découverte totale, et je dois avouer que si l’on se prend au jeu, on fait l’aventure d’une traite à côté de ses personnages attachants, en tranchant tout ce qui est sur notre route. C’est limité, pas parfait, mais court (20/25h), plaisant, dépaysant. |
Titre : Xuan Yuan Sword 7
Année : Octobre 2020 (PC), Septembre 2021 (Consoles)
Studio : Domo Studio, Softstar
Editeur : Softstar, Yooreka Studios, EastAsiaSoft
Genre : RPG à la Chinoise
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, PC, Xbox One
Support : un disque
Galerie d’images :