[JV] Wasteland 2 (2014, PC)

Arizona. L’utilisation massive d’armes nucléaires par l’homme a ravagé l’ensemble de la planète. L’humanité survit dans un futur incertain autour des vestiges d’une civilisation moderne, tentant de se protéger au mieux des radiations et des créatures hostiles. Le joueur contrôle une équipe de quatre Rangers du Désert, à la Citadelle des Rangers en Arizona, se recueillant autour de la dépouille du capitaine Ace abattu lors d’une de ses enquêtes. Le Général Snake Vargas vous confie alors l’enquête sur son décès, et la reprise de ses autres enquêtes inachevées.


Test de Cherycok :
Wasteland 2 est la suite de Wasteland premier du nom sorti en 1988 sorti à l’époque sur Commodore 64, Apple II ou encore Compatible PC. Oui, il aura fallu attendre plus de 20 ans pour qu’un de ses créateurs, Brian Fargo (fondateur de Interplay Entertainment), se décide enfin à donner une suite à son RPG post-apocalyptique. Longtemps il en a eu envie, mais l’occasion ne s’est jamais présentée. Faute de moyens, problème de licence, … Mais le succès grandissant de la plateforme de financement participatif Kickstarter a été une bénédiction pour lui et le projet Wasteland 2 est lancé dès Mars 2012 avec son studio inXile Entertainment (la saga The Bard’s Tale, Torment : Tides of Numenera). Le jeu arrive donc sur Kickstarter, 900 000$ sont demandés, et c’est près de 3M$US qui sont récoltés. Une aubaine qui a même permis de promettre bien plus de contenu que ce qui avait été prévu initialement. Le studio inXile Intertainment se met donc au travail, en collaboration avec le studio Obsidian Entertainment (Fallout 2, Neverwinter Nights 2, Pillars of Eternity) et c’est ainsi que sort en septembre 2014 Wasteland 2, un excellent jeu de rôle aux combats au tour par tour qui ravira comme moi les amateurs de Divinity Original Sin et autres jeux du genre. Il est tout d’abord à signaler qu’il n’est aucunement nécessaire d’avoir joué au premier Wasteland Même si j’ai pu m’y adonner durant mon adolescence dans les années 90, mes souvenirs de ce jeu sont très vagues et cela n’a absolument aucunement perturbé le plaisir qu’on prend à jouer à ce deuxième opus.

L’année 2014 aura relancé le genre RPG / combats aux tours par tour. Il y a eu bien entendu l’excellentissime Divinity Original Sin, le premier volet de la série The Banner Saga et toute une tripotée de titres du genre sortis par la suite tels que Pillars of Eternity et sa suite, Tyranny, Torment : Tides of Numerena, Pathfinder Kingmaker, Hardwest ou encore les remix HD de Baldur’s Gate et ses dérivés. Et c’est sans parler du chef d’œuvre Divinity Original Sin II mais nous y reviendront peut-être lors d’un prochain test. Et donc il y a Wasteland 2 qui se différencie de ses petits copains de par son ambiance post-apo complètement ravagée, où se côtoient rangers, sable chaud, chaleur étouffante, radiations, bandits, clochards, drogues, tonnes de détritus, bâtiments de fortune, carcasses de véhicules abandonnés, robots tueurs, punks à chiens, cadavres qui front la joie des charognards, … Un univers, comme vous pouvez le constater, qui sent bon la crasse et la sueur. Sorte de croisement entre le post-apo désertique de Mad Max et le cyberpunk de Shadowrun en quelques sortes. Un monde dévasté où tout est pourri jusqu’à la moelle, où les différents protagonistes que vous serez susceptibles de croiser sont voués à une mort certaine quelle que soit leur destinée. Mais un monde heureusement pensé avec énormément d’humour, tout particulièrement lors des nombreux dialogues du jeu.

Autant vous prévenir de suite, si vous n’aimez pas lire, vous pouvez immédiatement vous désintéresser de ce jeu. Car Wasteland 2 est un jeu bavard. Wasteland 2 est un jeu très bavard. Mais c’est ce qui fait une de ses forces. L’aspect roleplay y est énormément poussé, avec des dialogues et des descriptions très bien écrites (bravo pour la traduction française) et qu’on dévorera avec un plaisir non dissimulé car ils pullulent d’informations utiles pour le reste de l’aventure. Wasteland 2 fait partie de ces jeux qui ne vous donnent pas la réponse toute prête et il falloir vous creuser la tête, bien repérer les détails importants dans les échanges de personnages, car vous ne serez que peu guidés. Outre cet aspect, les dialogues sont également très importants dans le sens où ils pourront vous ouvrir ou vous bloquer l’accès à certaines quêtes, voire carrément déclencher un combat très violent aux conséquences irréversibles. Un conseil ? Ne vous amusez pas trop à jouer le bourrin dans certaines situations, vous pourriez vous retrouver avec la population d’une ville entière au cul (oui, c’est du vécu). Ou alors, sauvegardez souvent car un mauvais choix engendrera souvent de mauvaises conséquences. Même si c’est rare, certaines compétences sociales pourront vous aider à rattraper le coup. Et voilà la transition parfaite pour vous parler des dites compétences et du fonctionnement du jeu à proprement parler.

Wasteland 2 est donc un RPG, et comme tout bon RPG, vous allez devoir passer un certain temps sur la création de personnages (4 pour être précis) car ils seront les vôtres de nombreuses heures durant. Vous pouvez bien entendu utiliser des personnages pré-tirés mais ça serait gâcher ce plaisir qu’est de passer 1h à la confection de vos héros (ou antihéros). Nous avons les attributs classiques (dextérité, charisme, vitesse, intelligence, …), vous allez devoir personnaliser vos avatars en leur mettant des points dans moult compétences divisées en trois catégories. La première, celles de combat (mains nues, fusils de précision, pistolets mitrailleurs, …) qui définiront votre habileté à toucher avec tel ou tel type d’armes. La seconde catégorie de compétences va concerner votre capacité à survivre dans ce monde hostile : perception, survie, ami des animaux, force brute, commandement, lèche-cul, … Et enfin les compétences dites de « connaissances » dans lesquelles on retrouvera par exemple le crochetage, l’informatique, le secourisme, le désarmement d’alarmes ou encore le forçage de coffres. Elles vont seront constamment utiles, tout le long du jeu, étant donné que, comme dans un jeu de rôle papier où il y a un test via un jet de dé à faire pour chaque action un peu plus complexe que la moyenne à entreprendre, le principe sera le même ici (sauf que le jet de dé est généré aléatoirement et de manière automatique par le jeu). Plus vous aurez un gros chiffre dans une compétence, plus il vous sera facile de réussir le test. Mais attention aux échecs critiques vous empêchant de retenter votre chance.
Il vous faudra donc réfléchir un minimum afin de pondre une équipe relativement homogène mais comme dans tout bon jeu multi personnage qui se respecte, une équipe tank / heal / dps / couteau suisse est à privilégier. Quatre personnages au départ donc et d’autres que vous pourrez (ou pas) recruter si l’envie vous tente et qui vous aideront dans votre périple ô combien difficile.

Oui, Wasteland 2 est un jeu difficile. Pas difficile dans le genre die and retry, là n’est pas son but. Mais difficile dans les choix que vous devrez parfois faire, que je qualifierais de « moins pire », voire carrément immoraux. Difficile donc car, comme cité plus haut, le jeu ne vous guidera pas des masses (pas d’indicateur de quête sur la carte). Difficile car certains des protagonistes que vous allez recruter pourront décider de faire ce que bon leur semble durant les combats si votre score de commandement n’est pas assez élevé (bien entendu, le friendly fire est actif). Dur car ces mêmes protagonistes pourront quitter le groupe si une action que vous allez entreprendre ne leur plait pas du tout (du genre attaquer des gens sans aucune raison valable). Dur car la mort d’un de vos personnages est définitive s’il n’est pas sauvé à temps (et non, pas de sort de résurrection ni de cuve à bacta ici). Difficile car il va vous falloir réfléchir un minimum lors des combats. Difficile peut-être également car j’ai tenu à le finir en mode « difficile » (mais il existait deux mode encore plus dur).
Les combats, vous en aurez beaucoup à faire. Et même si dans l’ensemble ils finissent toujours par se régler de la même manière, à savoir l’extermination de toutes les forces adverses, ils seront à aborder de manière différentes. Il vous faudra un minimum étudier le décor et sa topographie (on est plus dur à toucher en hauteur) ; repérer les objets explosifs afin de ne pas faire une bourde en tuant par exemple un pnj que vous deviez sauver ; repérer les objets derrière lesquels vous pourrez vous mettre à couvert, … ils se rapprochent de ceux de Divinity Original Sin avec un soupçon de XCom (pour les %ages de toucher en fonction de votre couverture). On est malgré tout dans du classique, avec un système de point d’action disponible pour chaque personnage et des actions qui coutent X points d’action mais ça reste efficace et pile dans ce qu’on attend pour ce genre de jeu. Seule chose qui manque à l’appel, la furtivité. Point ici de personnage roublard capable de se cacher dans les ombres ou de devenir invisible. Wasteland 2 reste avant tout un jeu réaliste dans ce qu’il est possible d’y faire.

Graphiquement, Wasteland 2 n’est pas ce qu’il y a de plus joli, et c’était déjà le cas à sa sortie en 2014. Le moteur Unity est correctement exploité certes, le jeu a un minimum de gueule tant qu’on reste en vue de trois quart par défaut. Mais dès qu’on zoom à fond, on se rend compte que la modélisation des personnages n’est pas ce qu’il y a de plus fin et raffiné. Il faut dire que leur look n’aide pas. Post-apo oblige, vous vous habillez / équipez avec ce que vous trouvez qui tient à peu près la route et il ne vaut pas s’inquiéter si vos héros chéris se baladent en pantacourt hawaïen, veste de cowboy en cuir, chapeau melon, le tout avec un lance-roquette à la main, c’est tout à fait normal. Néanmoins, il reste agréable visuellement pour peu, bien entendu, qu’on aime les univers dévastés et pourris par la radioactivité ou les tas de ferrailles empilés avec plus ou moins de hasard pour faire des abris de fortune. Mais si vous y rentrez la tête la première comme moi, cela ne sera jamais gênant car l’ambiance y est tellement travaillée, appuyée par un excellente bande son de Mark Morgan (Fallout 1 et 2), qu’on n’y fait même plus attention. La jouabilité est souvent extrêmement simple dans ce genre de jeu. Des raccourcis claviers certes pour ouvrir les différents menus du jeu (inventaire, page de compétences, …), mais comme on est dans du tour par tour, Wasteland 2 est un jeu très mono-bouton. Pareil si vous jouez à la manette (le jeu est également sorti sur PS4, One et Switch dans sa version Director’s Cut), c’est intuitif même si un poil plus laborieux lors des nombreuses séances chez les marchands pour vider votre inventaire.
Clairement, il n’y a que très peu de faux pas dans ce Wasteland 2 qui ne nous donne qu’une seule envie : se lancer dans le troisième opus qui sortira courant 2019 après, lui aussi, une campagne Kickstarter réussie (3.1M$US obtenus pour 2.7 demandés), et qui s’annonce tout bonnement fabuleux !


GRAPHISMES
Visuellement, le jeu ne casse pas trois pattes à un canard. Ça reste plutôt joli, mais dès qu’on zoome un peu, ça devient plus grossier. Néanmoins, l’univers post-apo est bien rendue.
JOUABILITÉ
Malgré une caméra parfois un peu capricieuse dans ses mouvement, gênant obligeant parfois à scroller de nombreuses secondes, le gameplay de Wasteland 2 a été bien étudié et tout y est parfaitement accessible et ergonomique
DURÉE DE VIE
Doté d’une bonne durée de vie d’environ 70h/75h de jeu si vous vous enquillez toutes les quêtes annexes, le jeu vous donnera du fil à retordre dès le 2ème niveau de difficulté.
BANDE SON
Excellente bande son nous mettant directement dans l’ambiance, aussi bien au niveau des musique que des bruitages et autres effets sonores (les grésillements de radio par exemple)
CONCLUSION
Wasteland 2 est un excellent jeu et un met de choix pour les amateurs de RPG tactiques façon Divinity Original Sin. Son ambiance, ses dialogues très bien écrits, sa personnalisation de personnages, ses combats sont quelques-uns de ses nombreux atouts. Vivement le 3 !



Titre : Wasteland 2
Année : 2014
Studio : inXile Entertainment, Obisidian Entertainment
Editeur : Deep Silver
Genre : Y’a quelque chose de pourri dans le monde de Wasteland

Joué et testé sur : PC
Existe sur : PC, MAC, Linux, PS4, Xbox One, Switch
Support : DVD, dématérialisé

 


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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