[JV] Turok: Dinosaur Hunter (1997, Nintendo 64)

Tal’set, alias Turok, est un natif américain, un guerrier qui voyage dans le temps. Il est chargé de protéger la frontière entre la Terre et les Terres perdues, un monde primitif où le temps n’a pas de sens, habité par des créatures allant de dinosaures aux aliens. Le Campaigner cherche sur place un ancien artéfact, le Chronoscepter, une arme si puissante qu’elle fut séparée en plusieurs pièces pour éviter qu’elle ne tombe dans les mains de quiconque.


Avis de Rick :
Turok, voilà bien un gros souvenir pour ma part, puisque ce fut un jeu que j’avais eu à Noël, en même temps que la Nintendo 64, et un jeu tout mignon plus pour mon âge à l’époque, à savoir Super Mario 64. La Nintendo 64, ce fut la console que j’avais choisis, lorsqu’il me fallait un cadeau de Noël, et que j’avais le choix entre elle et la Playstation. Et à l’époque, forcément, j’étais jeune, j’avais fais le choix le plus rationnel, sachant que j’avais forcément avant touché aux supports Nintendo, et non pas Sony, ni Sega d’ailleurs. Du coup, je me retrouvais, le soir de Noël, à avancer dans les Terres Perdues, armées de ma bite et de mon couteau… Ah non, juste mon couteau, face à mon premier raptor, à me battre avec la manette de Nintendo 64 qui demandait un certain temps d’adaptation. Oui, tirer, c’était la gâchette Z, sous la manette, facile. Mais changer d’arme, je galérais un peu (j’étais jeune et con), et du coup, j’étais un vrai guerrier Turok, à vouloir buter du raptor avec un couteau. Mais donc, un peu de background s’impose, car même si depuis 2018, Turok ressort, en version remasterisée, afin de rendre le tout plus fluide, plus lisse en HD et surtout augmenter la distance d’affichage, très pauvre à l’époque sur Nintendo 64, et bien ce n’est pas non plus le jeu le plus connu du monde, malgré la présence de plusieurs suites sur Nintendo 64 puis d’un reboot plus tardif sur Playstation 3. Turok donc, et bien c’est un jeu important, puisqu’il s’agît en réalité du tout premier jeu Nintendo 64 développé par un studio tiers, Iguana Entertainment ici. Et donc, du tout premier FPS sur la console aussi, avant le grand Goldeneye. Alors, pourquoi Nintendo a fait du premier jeu exclusif à sa console non développé par le studio lui-même un jeu où l’on bute du dinosaure, mais aussi de l’alien, de l’humain, avec giclée de sang d’ailleurs, le mystère est et restera sans doute entier.

Mais Turok, c’est bien plus vieux, vu qu’au départ, Turok, c’est un comic publié en Décembre 1954. Et vous savez quoi ? Ben j’en ai un, dans ma collection de comics ultra rares qui ont inspirés des jeux vidéo, à côté de deux comics Fear Effect (oui ça existe). Bref, longtemps plus tard, la série revient à la vie en 1993, et Acclaim, toujours à la recherche de bons coups à l’époque, rachète carrément la boite qui édite (pour 65 millions), ainsi que le studio Iguana Entertainment (pour 5 millions), et voilà que le développement de Turok, le jeu vidéo, commence en 1994 pour la console de Nintendo, encore appelée Ultra 64 à l’époque. Le développement fut complexe, Iguana voulant au départ un jeu à la troisième personne à la manière d’un certain Super Mario 64, avant de se décider, Turok sera un FPS. Une occasion de démontrer la puissance de la Nintendo 64, sans pour autant faire chier le joueur avec une caméra qui se colle dans les murs avec une vue à la troisième personne donc. Bref, je ne vais pas vous détailler tout le développement en long, en large, et en travers, mais voilà, après plusieurs reports, Turok Dinosaur Hunter sort en Mars 1997, et alors qu’Acclaim allait mal financièrement, le jeu est un succès. Si bien qu’une suite est immédiatement lancée. Et même si les choix d’Acclaim à l’avenir furent parfois catastrophiques, c’est toujours avec un regard tendre que je regarde leur passé, notamment sur la Nintendo 64. Car oui, en 1997, il y avait Turok, mais il y avait aussi Extreme G, puis en 1998 il y avait Forsaken, Extreme G 2, Turok 2, puis Shadow Man et Re-Volt en 1999. La belle époque…

Bref, il serait temps que je vous parle de Turok, ce jeu qui m’a marqué à l’époque, et que j’ai refais avec plaisir il y a quelques années sur Xbox One, avant de refaire toujours avec le même plaisir sur Playstation 4 tout récemment. Turok donc, un FPS, même si à l’époque, on appelait encore tous ça bêtement des Doom-like. Turok donc, ce sont 8 niveaux, et 4 boss à affronter. Des niveaux allant de la grotte bien lugubre (encore plus avec la distance d’affichage de la Nintendo 64), d’anciennes ruines, la jungle, sans oublier bien entendu un village dans les arbres (mon niveau préféré), un vaisseau alien. Des niveaux qui en soit ne sont pas nombreux, mais qui ont une particularité, celle d’être longs, et surtout, d’être de véritables labyrinthes. Un des ajouts d’ailleurs de la version remasterisée du jeu permet d’afficher en surimpression sur l’écran la carte des niveaux. Et dieu sait comment c’est utile. Car dans Turok, soit vous allez vous perdre, souvent, à force de visiter des lieux qui se ressemblent, soit vous allez gueuler car vous chercher les fameuses pièces de Chronocepter, l’arme ultime, et elles sont parfois sacrément bien cachées. Après un premier niveau, qui nous amène finalement rapidement au hub du jeu, nous avons accès aux autres niveaux. À condition d’avoir récupéré les clés, dispersées dans les niveaux (entre 2 et 3 par niveaux), qui permettent l’accès aux portails menant aux niveaux 2 à 8. Il faut donc parcourir tout ça, en tuant tout ce qui bouge, et parfois on se grouillant un peu, car certains ennemis, dans des zones bien définies, apparaissent à l’infini, en pensant à récupérer les clés parfois bien voyantes mais parfois un peu mieux cachées permettant d’accéder aux niveaux suivants, tout en fouinant un minimum pour chercher les pièces de l’arme ultime, et en récupérant les multiples collectibles présents dans les niveaux. Collectibles fort utiles puisqu’une fois que le joueur en a 100, il gagne une vie.

Fort utile, puisque Turok n’est pas toujours un jeu qui pardonne. Alors oui, les ennemis sont partout, et la vie baisse, mais surtout Turok contient des phases de plateforme, souvent très punitives. Car on est souvent dans la jungle, dans des lieux hauts perchés, en bord de falaise, et du coup, parfois, il faudra sauter, sur des minuscules plateformes, au dessus du vide, et la moindre chute nous coûte une vie. Le joueur pourra avoir jusque 9 vies, et parfois, on les perd, bêtement. Une chute et une vie en moins. Alors que par contre, chuter sur une plateforme qui est 50 mètres plus bas, aucun problème, même pas une jambe de cassée, pas un seul point de vie en moins. Turok réagit bien en tout cas, il y a juste les sauts à bien gérer par moment. D’ailleurs, les premiers niveaux sont plutôt simples, en nous mettant surtout dans les pattes quelques raptors, des militaires mourant en une ou deux balles, et ayant la fâcheuse manie de nous courir dessus, même lorsqu’ils sont équipés de fusils. Mais par la suite, ça se corse, avec des vrais sacs à PV, des gros dinosaures tout moches, et même, dans les deux derniers niveaux, des moments totalement fous où le jeu nous balance dans des lieux exigus avec en prime, des dinosaures équipés de mitrailleuses, des tricératops avec lance missiles, des ennemis plus solides et qui peuvent lancer des boules de feus, des robots très solides et avec un armement conséquent. Parfois oui, on prend cher. Et que ce soit sur Nintendo 64, ou sur consoles plus récentes, le tout répond parfaitement. On court, on saute, on change d’armes rapidement, on tire sur tout ce qui bouge, on affiche la carte en même temps et on trace, tout répond parfaitement.

Par contre, c’est indéniable, Turok a prit un bon coup de vieux. Oui, en 1997, c’était une claque, malgré la distance d’affichage catastrophique (rendant certains sauts très complexes, et même la présence de certains plateformes cachées), et aujourd’hui, Turok peut faire sourire. Heureusement, malgré tout ça, les niveaux sont vastes, le jeu a toujours été très fluide peu importe la console choisie, la distance d’affichage aujourd’hui est bien meilleure, sans pour autant renier le fameux brouillard du jeu. Alors oui, l’eau est toujours bien plate, le brouillard est toujours là, toutes les falaises sont droites, mais qu’importe, puisque le level design est très bien fichu. Je vous parlais d’ailleurs avant des 8 niveaux, variés, et du côté parfois un peu labyrinthe des niveaux, mais ça va plus loin, puisque le jeu sait même surprendre. Une zone sans ennemis, et tout à coup, embuscade. Des niveaux qui nous habituent à toujours aller de l’avant, à avoir des clés sur notre chemin au début, avant des niveaux où il faudra carrément aller derrière nous dés le début pour débloquer des zones et trouver une clé, et des niveaux de plus en plus retors. Encore une fois, le niveau 6, le village dans les arbres, est excellent, puisque déjà, l’accès au village même est très bien cachée (mais plus ou moins logique), et parfois, le jeu nous permet de prendre plusieurs chemins. Même chose dans les deux niveaux suivants, encore plus labyrinthiques, et là, la carte vient nous sauver. Bon, et niveau boss et armement ? Les boss, seulement 4, sont plutôt originaux. Entre un soldat hyper résistant qui vient carrément nous attaquer dans son 4X4 (qu’il faudra exploser avant d’attaquer le boss même), une mante géante et coriace, un T-Rex, et le boss de fin. On saluera l’originalité donc, la variété également.

Mais l’armement, là par contre, c’est tout de suite le must, même si Turok 2 ira encore plus loin. Si on n’échappe pas aux armes classiques, avec le pistolet, le fusil à pompe puis le fusil automatique, un arc avec parfois des flèches explosives, et bien parfois, ça va plus loin. Des fusils à particule, une gatling (les balles partent tellement vite snif), un lance grenades, une mitrailleuse, puis même un canon à fusion, un accélérateur de particules et un lance roquettes. Conseil, gardez les armes les plus avancées pour les deux boss de fin ! Oui, des armes souvent classiques malgré quelques excentricités, mais rien à côté du futur arsenal de la suite. Mais un armement varié qui fait clairement le job, certaines armes possédant plusieurs types de munitions (les cartouches explosives pour le fusil), et parmi lesquels il faudra jongler, pour préserver certaines armes pour des ennemis plus coriaces, et ne pas hésiter à revenir au pistolet de base pour quelques ennemis peu puissants, voir le couteau pour quelques insectes et autres. Petit mot final pour la musique ? Excellente, j’ai d’ailleurs le CD qui était offert à l’époque avec le magazine X64 (ça ne nous rajeunit pas). Des percutions souvent à sonorités tribales des plus réussies. Alors, même s’il faut l’avouer, Turok n’est plus le must qu’il était, et bien j’ai toujours pris beaucoup de plaisir à parcourir le jeu en 2021, avec ses armes, ses niveaux labyrinthiques, ses dinosaures, ses ennemis humains qui crient en étant éjectés par une grenade, le tout avec une gerbe de sang (encore une fois, un jeu Nintendo 64 à la base, surprenant en 1997). Surtout que finalement, avec un minimum de skill et de jugeote, on termine Turok en 6 ou 7 heures, du début à la fin, avec l’arme ultime. Voilà, personnellement, j’adore, et je sais que je le ressortirais bien, un jour, dans quelques temps, pour me refaire un petit run. Car comme il le dit si bien en récupérant une vie : « I am Turok » ! Pour les joueurs les plus jeunes, Turok est clairement dépassé, mais un fast FPS façon Doom, Quake ou Duke Nukem, je suis toujours preneur, bien plus qu’un FPS où il faut se planquer façon Call of Duty pour attendre que sa vie remonte toute seule.


GRAPHISMES
En 1997, Turok était hyper beau. Aujourd’hui, c’est vrai, cela peut faire sourire, mais on saluera l’effort du remaster de lisser le tout et d’augmenter la distance d’affichage sans pour autant renier ce qui faisait de Turok, et bien, Turok.
JOUABILITÉ
Un FPS simple dans les faits, qui réponds très bien, et auquel on ajoute des phases de plateforme plus faciles aujourd’hui qu’à l’époque.
DURÉE DE VIE
En soit, le jeu n’est pas très long, il n’a que huit niveaux, mais ceux-ci sont longs, labyrinthiques, et certaines clés indispensables plutôt bien cachées dans les derniers niveaux.
BANDE SON
Des musiques tribales assez géniales qui donnent tout de suite une dimension différente au jeu. Le design sonore lui est réussi, que ce soit le son des armes ou le cri des ennemis lorsqu’ils meurent.
CONCLUSION
Turok Dinosaur Hunter, c’était un grand jeu, un événement presque à sa sortie. Si aujourd’hui, la claque n’est plus là, on parcourt les 8 niveaux avec plaisir, en explosant tout sur notre chemin, mais aussi en se perdant parfois, le level design étant assez malin pour nous bousculer dans nos habitudes.

note65



Titre : Turok : Dinosaur Hunter
Année : Mars 1997 (Nintendo 64), Mars 2018 (Xbox One, Nintendo Swith), Février 2021 (Playstation 4)
Studio : Iguana Entertainment, Nightdive Studios (remaster)
Editeur : Acclaim Entertainment, Nightdive Studios (remaster)
Genre : FPS Console

Joué et testé sur : Nintendo 64, Xbox One, Playstation 4
Existe sur : Nintendo 64, PC, Mac, Xbox One, Nintendo Switch, Playstation 4
Support : une cartouche (N64), digital


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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