En l’an 537 SD sur la planète Faykreed, Fidel et Miki se rendent à la capitale pour demander de l’aide au Roi alors que leur village est menacé par une bande de voleurs. Cependant, une guerre se prépare au royaume entre deux peuples, et ils vont devoir prendre part au conflit, tout en protégeant la jeune Relia, une jeune fille aux pouvoirs mystérieux.
Avis de Rick :
Annoncé en 2015, soit six ans après la sortie du précédent volet mal aimé, the Last Hope, Star Ocean Integrity and Faithlessness se sera lui aussi fait démonter par la critique lors de sa sortie. Mais là où The Last Hope a su avec le temps se trouver un public, une fanbase, et surtout une nouvelle jeunesse avec un remaster 4K (de toute beauté il faut avouer), ce nouvel opus est encore bien trop jeune pour en être là. Star Ocean 5, pour faire plus court, n’est pas très aimé par la presse, et le public, bien que plus clément, a souvent été déçu. Il faut dire que le développeur, Tri-Ace, était dans une passe financière plutôt difficile ces derniers temps, et d’un autre côté, l’on sent à chaque instant l’envie de bien faire mais le budget limité derrière. Un peu comme si, en dehors de ces licences phares, Square Enix n’était pas très chaud pour mettre le budget nécessaire tant qu’il ne s’agissait pas de Final Fantasy, Tomb Raider ou bien Life is Strange. Triste constat, sans doute réel au vu du résultat final, car Star Ocean 5 baigne dans les bonnes intentions, mais parfois, ça ne fonctionne pas. Après la proposition de space opéra de The Last Hope donc, avec son exploration de plusieurs planètes, son intrigue longue, son run qui m’aura demandé 75 heures au total sans même faire la moitié du contenu annexe, ses donjons interminables, Star Ocean 5 semble revenir à des bases plus simples. Soit pour écouter les fans parfois, soit par manque de budget. Car beaucoup avaient critiqués les très longs donjons du précédent volet, les très longues cinématiques, la création d’objet qui ne se faisait que dans notre vaisseau, les boss à la difficulté parfois bien hard.
De ce côté là, Tri-Ace a fait les choses bien pour tenter d’écouter son public. Les donjons sont beaucoup plus courts, les points de sauvegarde toujours fixes sont plus fréquents, voir parfois trop fréquents même, évitant en cas de mort de refaire de longs passages, les cinématiques sont tout simplement absentes ou presque mais ça on y reviendra, on peut créer des objets quand on veut via le menu, les boss sont par moment beaucoup plus simples. En tout cas pour les trois premiers, sur cinq (ou plus en comptant le donjon optionnel). Mais malheureusement, par manque de budget, d’ambitions, voir les deux, Star Ocean 5 joue aussi la carte du minimalisme à plusieurs sujets. Notamment dans son intrigue, qui ne prendra ce coup-ci place que sur une seule planète, et son intrigue sera également bien plus simpliste et donc, bien plus courte. En effet, ce coup-ci, il m’aura fallut juste 45 heures pour venir à bout de l’aventure, en faisant plus de la moitié du contenu annexe. Mais commençons par le commencement. D’emblée, Star Ocean 5 nous balance dans son univers. Pas de cinématique d’ouverture pour nous poser son univers, ses bases, ou bien même ses personnages. Non, juste un panorama in game sur le village de notre héros, la caméra qui descend, la découverte de Fidel, notre héros, qui s’entraîne à l’épée avec Ted son ami, puis nous voilà lancé dans l’aventure, cash.
Beaucoup avaient critiqué les très nombreuses et très longues cinématiques de The Last Hope, et Integrity and Faithlessness fait donc l’opposé. Les dialogues sont toujours in game, et le joueur, pendant les dialogues, peut déplacer son personnage et regarder où il veut, ce qui ne coupe donc jamais le gameplay. Quelques cinématiques s’invitent malgré tout dans l’aventure lors des moments clés, mais elles se comptent sur les doigts d’une main, c’est dire. Ce qui pourrait d’un côté dynamiser l’aventure se transforme rapidement en défaut, puisque du coup, l’intrigue manque souvent un peu de punch, et surtout, de mise en scène. Si un dialogue de plusieurs minutes doit survenir, le joueur va juste rester là, à attendre, ou à tourner en rond dans la zone autorisée, en attendant la fin du dialogue pour reprendre l’aventure. Et ça, c’est clairement dommage. Surtout que les cinématiques de The Last Hope ne m’avaient pas dérangé personnellement. Mais le bon point, c’est que dans Integrity and Faithlessness, ce côté sans coupure a lieu presque tout le temps. À savoir donc qu’en explorant la map, si le joueur croise un ennemi, le combat se lance automatiquement, sans coupure. On avance, on ramasse des choses, on fonce sur un ennemi en dégainant notre épée, et on se bat. La victoire à nous, on range notre épée et on continue notre exploration. C’est au niveau des combats et de l’exploration que ce système sans coupure trouve sa plus grande qualité, et nouveauté. Pour rendre ça possible, les développeurs ont un peu ajusté le jeu. Le jeu tourne en 60fps presque constant (quelques baisses lors des combats bourrés d’explosions en tout genre), et nos compagnons nous suivent partout, que ce soit dans les villes, dans les plaines, en combats. Pas de syndrome où l’on dirige le héros, le combat s’enclenche et tout à coup, notre équipe est avec nous.
Si votre équipe de sept est au complet, vous verrez toujours six personnages traverser les environnements avec vous. Et ça, c’est cool aussi. Mais ça a un prix, sans doute encore du au bas budget, puisque du coup, nos compagnons n’ont tout simplement pas de hitbox… Oui, vous ne pourrez pas les percuter, vous les traversez tout simplement. Et ça, ça fait mal, c’est moche. Mais au moins, dans les petits lieux, ça évite de se retrouver bloqué dans un coin d’une pièce, certes. Mais revenons à la base, à l’intrigue. Nous jouons Fidel, qui dans un premier temps, doit se rendre à la capitale avec son amie d’enfance Miki pour demander de l’aide au roi. Mais très rapidement, après une heure de jeu et la découverte de deux ou trois lieux, un événement vient briser ce monde fantaisiste, avec le crash d’un vaisseau, et sur les lieux, la découverte de Rélia, une enfant que Fidel et Miki vont devoir protéger. Le choc entre la fantaisie et la science fiction promet énormément, mais malheureusement, le jeu n’en fera pas grand-chose pendant la moitié de son intrigue, laissant alors la science fiction de côté pour se focaliser sur la fantaisie. Ce qui est dommage, faisant par moment ressembler Star Ocean 5 a tous les autres JRPG du marché. Bien entendu, la science fiction, les vaisseaux, l’espace, tout revient par la suite, mais pendant un bon 15 heures, c’est limite absent et nous n’avons pas toujours l’impression de jouer à un Star Ocean en terme d’univers et d’intrigue. Mais heureusement, l’intrigue, malgré son absence de mise en scène et son côté classique, n’est pas désagréable pour autant. Même constat au niveau des personnages. Car ces deux aspects se seront souvent fait démonter par la presse spécialisée.
Fidel, jeune épéiste de 23 ans qui se retrouve en plein milieu d’une guerre est un personnage plutôt sympathique. Emerson, arbalétrier qui vient nous prêter main forte après environ 5 heures de jeu avec son amie Anne et qui, on s’en doute, ne viennent pas de cette planète, sont également plutôt sympathiques. L’ensemble de la galerie de personnages n’est en soit pas exceptionnelle et reste classique, mais ils sont pour la plupart attachants, et comme toujours dans la série, nous aurons des actions privées, ici à chaque village et même parfois sur les routes, qui viendront enrichir la personnalité des personnages. Seul Victor, chevalier blond, ne m’aura vraiment pas convaincu, bien qu’ironiquement, ces actions privées m’auront énormément fait rire. Car oui, Victor, sous ses airs de chevalier, et bien il a peur des chats, il veut prouver qu’il est fort, veut parfois s’en prendre à des vieillards dans des villages, et semble un peu trop porté sur les dictons et les éléments de mauvais augure (se lever du pied droit lui donne envie de se recoucher pour passer une meilleure journée en se relevant du pied gauche). Ça ne donne pas plus d’épaisseur au personnage le plus faible de l’équipe, mais ça m’aura beaucoup fait rire. Ce qui est dommage aussi par contre, c’est que bien que sympathiques, ces personnages ne sont jamais introduits comme il se doit. Car oui, pas de cinématiques, de longs monologues. C’est souvent « voilà, c’est Fiore, elle nous accompagne, allez en route » et c’est tout. Décevant en terme d’immersion.
Mais, avant de parler des combats, moments toujours funs dans un Star Ocean, abordons un peu le point qui se sera aussi fait démonter par la presse, à savoir la technique. Star Ocean 5 n’est pas le plus beau jeu du monde. Il a même de gros points faibles, qu’il tente souvent de rattraper grâce aux petits détails. Les personnages, notamment leur visage, sont trop peu expressifs par exemple. Et même, disons le, vides. Heureusement pour rattraper le coup, on remarquera des petits détails, comme les cheveux qui bougent lorsque l’on court, ou notre cape bougeant avec le vent. Pour ce qui est des décors, si on pourra une nouvelle fois pester sur le nombre limité de lieux, et le fait que l’on ne bougera pas de la planète sauf pour aller sur des vaisseaux à quelques points de l’aventure, et bien ce n’est pas honteux. Rappelons qu’au Japon, le jeu est sur Playstation 4 comme dans le reste du monde, mais aussi sur la 3. Certains décors extérieurs flattent la rétine, on aura quelques beaux coucher de soleil, quelques lieux inspirés. Même les villes, si elles manquent de vie et n’ont pas une taille énorme, sont plutôt jolies et toutes différentes les unes des autres. Visuellement, à part quelques bugs, murs invisibles fréquents et les expressions des personnages, c’est loin d’être honteux. En fait, graphiquement, ça a un style bien sympathique, ce qui est dommage, c’est les limites, car que ce soit en ville ou dans une plaine, et bien les portes des maisons sont fermées, et la map prend des allures de couloirs. De jolis couloirs, mais couloirs tout de même. Musicalement, on retrouve le compositeur habituel de la saga, donc c’est punchy, joli, mais on notera a plusieurs reprises des morceaux déjà connus puisque venant des anciens opus, et ça, c’est dommage, et ça fait encore ressortir le côté bas budget du jeu… Et lorsque notre esprit assimile un morceau à un moment bien précis d’un jeu, ça fait toujours bizarre de retrouver ce morceau dans un autre jeu pour une autre situation.
Mais bon, que serait Star Ocean sans ses combats ? Encore une fois, ils sont une des réussites du titre, même si j’aurais été triste au début de voir que les attaques rapides du précédent volet ne sont pas présentes. Le tout a été remplacé par un nouveau système. Attaque légère, attaque lourde et contre. Un peu à la manière du pierre feuille ciseau. Un contre fonctionne contre une attaque légère, une attaque lourde peut casser un contre et ainsi de suite. Intéressant dans les faits, et gratifiant lorsque ça marche. Au début, ça marche, puis on avance dans le jeu, les ennemis sont plus gros, plus nombreux, nos coéquipiers nombreux également, et le champ de bataille se retrouve recouvert d’explosions, d’effets de couleurs et de coups d’épées donnés dans tous les sens. Du coup cet aspect technique fou un peu le camp au profit des attaques spéciales. Car tout a été revu dans ce nouvel opus de la saga. Il faudra apprendre pour chaque personnage des compétences, et les assigner aux boutons X et rond. Et en maintenant le bouton, les personnages font cette attaque souvent dévastatrice et dont la puissance évoluera avec l’expérience. Mais il y a aussi un autre ajout ici, avec les rôles. Il y aura des rôles à apprendre, qui sont nombreux et tous différents. Chaque personnage pourra avoir quatre rôles en même temps, et ce sera cet aspect qui va changer les tactiques en combat. Privilégier les attaques lourdes par exemple, ou rester à l’écart, en mode défensif et soigner ses coéquipiers. On aura un peu de tout, et on pourra même dire à un personnage de rester sur la défensive, de ne faire que des contre, et de toujours s’occuper d’un ennemi différent du joueur. Même les compétences des autres personnes pourront être désactivées, pour s’assurer que notre soigneuse passe bien son temps à… ben nous soigner. Chaque rôle pourra évoluer, et certains se débloqueront en atteignant un certain niveau avec d’autres rôles, en accomplissant des quêtes ou lors de certaines actions privées. Et autant dire que face à certains ennemis du donjon secret post game, ces rôles vont vous sauver la vie contre plus d’un boss (le rôle « tueur de divinités » par exemple) !
Et pour lancer les meilleures attaques, il y a la réserve, qui remplace donc en quelque sorte les bonus de fin de combats de The Last Hope. En brisant la garde des ennemis et en faisant de grosses attaques sans prendre de coup, la barre de réserve monte, et offre des bonus d’argent et d’expérience à la fin des combats. Mais permet d’utiliser une super attaque dévastatrice également. À vous de voir ce qui vaut plus le coup dans chaque combat. Les coups, ou les bonus. Pour finir avec l’aspect tactique du jeu et son système, le jeu a aussi un système de spécialité, permettant de cueillir des objets, récupérer des matériaux, mais également d’avoir plus d’objets en affrontant certains ennemis, de pêcher plus de choses, et bien entendu, avec tout ça, il y a la création d’objets, que l’on débloque petit à petit avec le personnage de Welch. Le système est bien plus simple que dans le précédent, puisqu’il suffira d’augmenter la spécialité (forge, menuiserie, alchimie et j’en passe) pour débloquer des formules, puis d’avoir les bons objets pour lancer la création depuis le menu et donc, pour voir le résultat des courses. S’ajoute à ça le système d’amélioration et aussi la synthèse, cauchemar pour ceux qui veulent tout débloquer puisque le résultat de la synthèse est aléatoire ! Mais en soit, le constat n’est pas catastrophique sur ce cinquième opus de Star Ocean. Décevant oui, par son absence de cinématiques, de mise en scène donc, ses alliés que l’on traverse, le fait qu’il n’y a qu’une seule planète, ou que l’on fait au final beaucoup d’aller retour (la téléportation n’arrive que tardivement). Mais absolument pas désagréable à jouer. Par contre, il faut bien avouer que les quêtes annexes sont bien décevantes, se récupérant la plupart du temps à un tableau dans la villes, et nous forçant soit à éliminer des ennemis, soit à récupérer des objets, puis à les rapporter à ce même tableau, ce qui augmente les allers et retours.
Comme l’aspect science fiction a été quelque peu limité dans cet opus, forcément, pas de téléportation avant un moment avancé de l’intrigue, ce qui peut rendre certains moments assez redondants quand il faudra traverser l’intégralité de la map disponible juste pour affronter un ennemi, réussir la quête, puis revenir au tableau du point de départ, le tout à pieds, et donc en affrontant tout ce qui se trouve sur notre route. Mais encore une fois, pour peu que l’on aime l’univers, et son système de combat, parfois brouillon mais jouissif, et bien on se prend au jeu, et on en vient au bout. Pas en 20h ni en ligne droite comme certains le disent (qui fait un RPG intégralement en ligne droite après tout, ça n’a pas d’intérêt, il faut explorer, découvrir, s’imprégner de l’univers), mais au bout d’au moins 40h. Les boss eux sont peu nombreux d’ailleurs, cinq, dont un que l’on affronte plusieurs fois avant l’ultime affrontement, et qui a plutôt la classe. Dommage que ce n’était pas lui le boss de fin… Star Ocean Integrity and Faithlessness en tout cas a de bonnes idées, un univers et des personnages agréables, mais on sent que le manque de budget n’a pas rendu toutes les idées bonnes, ou optimisées à fond. Mais l’aventure, bien que décevante, et agréable à parcourir d’un bout à l’autre sans souci. Le verdict final de mon côté : 50 heures de jeu, 100% des quêtes annexes, personnages au niveau 136 (sur 250), 51 trophées de combat (sur 100, ce qui est allégé comparé aux 100 par personnages du précédent), et 5 fins obtenues sur les 6 disponibles. Notez d’ailleurs qu’un bug aléatoire survient dans le jeu lors de l’affrontement final, ce qui freeze le boss de fin à un moment où il est invulnérable… La seule solution est donc de relancer une partie. Heureusement qu’il est au final plutôt simple ce boss final.
GRAPHISMES |
Le jeu alterne le bon et moins bon. Certains décors sont sublimes, certains petits détails sont forts sympathiques (les cheveux qui bougent, la cape au vent), mais les visages eux ne sont pas top et quelques lieux sont bien moins inspirés. |
JOUABILITÉ |
Très classique et simple hors combats, les combats eux sont assez bourrins et même jouissifs parfois tant ça pète de partout. Si bien que l’on délaisse vite les bases du combats pour lancer nos attaques spéciales. L’ensemble réponds parfaitement bien. |
DURÉE DE VIE |
Bien plus court que d’habitude, mais beaucoup de contenu annexe. Une intrigue relativement courte, 100 quêtes annexes, un donjon post jeu avec des boss parfois bien hard, et la possibilité d’atteindre le niveau 255. |
BANDE SON |
Des doublages convaincants et le compositeur habituel de Tri-Ace sont là pour nous immerger dans l’ambiance. Dommage que certains morceaux proviennent des anciens opus, mais la bande son reste solide. |
CONCLUSION |
Défoncé par beaucoup, Star Ocean Integrity and Faithlessness n’est pas si mauvais. Il déçoit, et manque sans doute d’un budget confortable pour mener ses idées à terme. Mais l’aventure reste sympathique malgré ses défauts, avec des combats funs et impressionnants, des personnages sympathiques pour la plupart, et grâce à quelques moments de grâce, on s’amuse. |
Titre : Star Ocean Integrity and Faithlessness
Année : 2016
Studio : Tri-Ace
Editeur : Square Enix
Genre : JRPG
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Playstation 3 (au Japon)
Support : un disque
Galerie d’images :