Trois mois après s’être échappée de Raccoon City avec Leon, Claire est partie jeter un œil dans le laboratoire parisien d’Umbrella toujours à la recherche de son frère Chris. Elle sera capturée par un homme mystérieux pour être envoyée sur l’île pénitentiaire d’Umbrella. Elle se réveille dans une cellule et aperçoit un homme amoché qui s’approche. Elle reconnait son agresseur. Il lui ouvre la porte, lui dit qu’elle peut partir, que la prison n’existe plus et qu’une sorte de commando a balayé ses troupes. Il lui précise aussi qu’elle n’a aucune chance de quitter l’île. Elle va vite se rendre compte que le Virus T s’est, une fois de plus, répandu. La prison et tout le reste de l’île sont infestés de Zombies et autres monstres.
Avis de Rick :
Code Veronica a une place particulière dans le cœur de la plupart des fans de Resident Evil. Étrangement, pas pour moi. Déjà car je n’avais pas de Dreamcast, console qui a accueillie le jeu en premier lieu, et ensuite car j’aurais finalement fait le jeu dans son intégralité assez tardivement. Très tardivement même. Code Veronica aura eu en tout cas, comme beaucoup de jeux de la saga, un développement complexe. Au départ prévu pour être une exclusivité Dreamcast (qui ne restera pas une exclu bien longtemps, un an), Code Veronica était prévu pour être le troisième opus. Après tout, quoi de plus normal, l’histoire se déroule après Resident Evil 2, nous met encore une fois dans la peau de Claire Redfield, et nous permet de retrouver son frère Chris, héros du tout premier jeu. Mais Resident Evil 3 : Nemesis était développé en même temps chez Capcom, qui a alors demandé à ce que le dernier opus Playstation soit le troisième opus afin d’en faire une trilogie. Choix au final compréhensible. Mais pour l’équipe de développement, Code Veronica est le vrai troisième opus, puisqu’il continue l’histoire, et que l’on retrouve personnages principaux comme antagonistes, avec le retour de Wesker, tandis que Resident Evil 3 était en réalité un jeu 1,9. Peu importe. Code Veronica, puis Code Veronica X sur Playstation 2, est avant tout le premier opus développé pour une console autre que la première Playstation, avant que la saga ne parte quelques années sur la Game Cube de Nintendo, et ne devienne par la suite qu’une saga multi supports, ce qui est au final très bien. Et qui dit nouvelle console, et notamment console plus puissante, veut dire nouveau moteur graphique, nouvelles possibilités. Autant dire que le jeu était attendu.
Pourtant, et sans doute justement car j’aurais découvert le jeu tardivement, mais Code Veronica n’aura à mes yeux pas tenu toutes ces promesses. Les changements sont en réalité mineurs, et ne servent qu’à améliorer un système déjà bien présent et qui lui ne change absolument pas. Mêmes menus, même interface (avec les mêmes sons dans le menu qui sont bien vieillots), mêmes personnages (Claire, Chris, Wesker), mêmes commandes, même structure narrative (découverte, exploration, boss, changement de zone, laboratoire secret, boss de fin, fuite avec compte à rebours). Le système entier, datant donc de 1996, commence un peu à dater, entre le menu pas très beau avec ses couleurs pétantes pour sélectionner les objets, les chargements à chaque ouverture de porte. On ne change pas un système qui fonctionne, mais tout de même. Heureusement donc, Capcom et les développeurs ont perfectionnés un peu tous ces éléments, même si en soit, cela reste la même chose. Claire pourra par exemple tirer avec deux armes en même temps, pour viser deux ennemis différents (mais toujours pas tirer en marchant), la caméra emprunte pas mal à Dino Crisis avec beaucoup d’angles mouvants, délaissant donc les angles fixes, à l’exception de quelques pièces sans doute beaucoup trop petites. Ce simple choix amenant petit à petit la saga vers la 3D intégrale (Resident Evil 4) est fort plaisant et dynamique, même si cela fait ressortir quelques petits défauts et quelques textures moins travaillées que le reste.
Attention, Code Veronica reste un très beau jeu, surtout pour la Dreamcast, et la différence avec les titres de la première Playstation est totalement voyante. Mais quelque chose m’aura toujours dérangé avec ce Code Veronica, puisque si l’aventure se déroule en Antarctique, et donc forcément dans le froid, j’aurais trouvé les décors un peu trop ternes, en terme de couleurs, et même en général. Un détail diront les fans, mais tout de même. Au delà des ajouts graphiques et des quelques améliorations, l’œuvre de Capcom reste en tout cas inchangée. On avance, on tue des monstres, on cherche des clés ou d’autres éléments pour avancer, on déverrouille une nouvelle zone que l’on explore, on récupère une nouvelle clé, on se tape un aller retour toujours sympathique, on lit quelques documents pour en apprendre plus sur le background ou pour espérer trouver un code ou un indice pour une énigme et puis c’est tout. Ce n’est pas dans ses mécaniques que Code Veronica est une révolution, loin de là.
Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, tout cela ne rend absolument pas le titre mauvais, loin de là. Le jeu est beau bien que je le trouve terne, les zombies sont variés, on retrouve certains ennemis cultes, les zones à explorer sont souvent grandes, on retrouve même quelques mécaniques du premier jeu absentes des suites (un objet à apporter pour sauver un personnage, ou pas), le jeu tient de nouveau sur 2CD, et l’aventure est belle et bien découpée en deux, avec l’arrivée de Chris dans la seconde partie et donc une alternance entre les deux personnages. Et ça en soit, c’est déjà très bien, et ça fait même grandement plaisir en 2001. Mais venons en à l’élément que les fans de la saga et de ce jeu en particulier ressortent toujours, à savoir le scénario. Bien que l’on ne pourra pas le jouer, le jeu ajoute un personnage qui va parfois nous accompagner, Steve, que j’aurais pour ma part trouvé au départ assez énervant avant de se révéler par la suite déjà plus attachant, heureusement pour lui. Mais surtout, le scénario nous offre de nouveaux antagonistes. Wesker version Matrix (avec tenue en cuir, mouvements ultra fast et autres) et bel et bien présent, mais le jeu nous place surtout face à Alfred et Alexia Ashford. Alors je ne vais pas mentir, sur le papier, Code Veronica fait les choses très bien, avec un des scénarios les plus étoffés et intéressants de toute la saga. C’est bien plus travaillé que d’habitude, avec un bon gros hommage à Psychose plutôt bien amené d’ailleurs, et quelques autres surprises tirant l’ensemble vers la série B solide plutôt que la série Z parfois comique comme ce fut le cas du tout premier opus.
Seulement malgré tous ces efforts d’écriture, qui sont d’ailleurs payants, un élément vient quelque peu ruiner l’ensemble à mes yeux, à savoir, le doublage. Oui, les doublages d’époque n’étaient pas parmi les meilleurs, et je sais que cela n’est qu’un avis personnel, amplifié par le fait que j’aurais terminé le jeu tardivement, mais cela me sort la plupart du temps du jeu et m’empêche de prendre la pourtant bonne intrigue au sérieux. Surtout que le doublage des Resident Evil s’améliorait de jeu en jeu (en même temps, en partant du premier, on revient de loin), mais Code Veronica semble un peu régresser… Sans que cela m’empêche de prendre du plaisir à jouer bien entendu. On pourra d’ailleurs également souligner que Code Veronica est sans doute, même en difficulté Normale, un des opus les plus durs de la saga. C’est simple, on peut mourir facilement, et pire, le changement entre les personnages s’effectue parfois à des moments où, si le joueur n’est pas au courant, et bien c’est simple, on pourra se retrouver devant un boss bien complexe armé d’un simple couteau qui traîne… Ce qui m’est arrivé une fois, me forçant à reprendre une sauvegarde un peu plus éloignée. Mais oui, Code Veronica est un très bon opus, pour les fans même un excellent opus. Mais pour moi, il est loin d’être le meilleur, loin d’être mon préféré. Le scénario est intéressant mais garde la même structure, le passage à la 3D totale sera mieux géré dans Resident Evil 4, quatre ans plus tard, et le doublage rend le tout bien vieillot.
GRAPHISMES |
Graphiquement forcément, en passant sur Dreamcast, Code Veronica est plus beau que les précédents, et emprunte à Dino Crisis ses angles mouvants dynamiques. Mais je trouve malgré tout l’ensemble un peu trop terne. |
JOUABILITÉ |
Au final très peu d’ajouts, la formule reste la même, un poil plus dynamique, mais malgré tout identique, et ça commence à dater un peu. |
DURÉE DE VIE |
Pour le coup, Code Veronica est plus long que les précédents, tient sur 2 CD, a deux personnages jouables. Bon il faut aussi dire que le jeu a quelques moments sacrément durs, c’est d’ailleurs à mes yeux le plus dur de la saga. |
BANDE SON |
Sur ce point, rien à redire, le compositeur a fait de l’excellent travail en toute circonstance, ça correspond parfaitement aux scènes. |
CONCLUSION |
Nouvel opus sur Dreamcast, Code Veronica a de très bons atouts tout en ne changeant rien à la formule magique. La sauce prend même s’il manque clairement quelque chose ! |
Titre : Resident Evil Code Veronica
Année : 2001
Studio : Capcom
Editeur : Capcom
Genre : Survival Horror
Joué et testé sur : Playstation 2 et 4
Existe sur : Dreamcast, Playstation 2, Xbox, Plastation 3, Xbox One, Playstation 4
Support : un disque
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