Jill Valentine est l’une des dernières personnes restantes à Raccoon City à assister aux atrocités commises par Umbrella. Pour l’arrêter, Umbrella libère leur ultime arme secrète; Némésis.
Avis de Rick :
En Janvier 2019, la sortie du remake de Resident Evil 2 a fait plaisir à presque tout le monde. Refaire l’aventure du jeu de 1998 sous un nouveau jour, plus beau, plus maniable, tout en étant hyper fidèle, c’était cool. Mieux, en misant tout sur l’aspect survie et obscurité du titre, il renouvelait un peu l’expérience. Moi qui n’était pas fan de l’opus original, je dois avouer que ce remake m’avait conquis, allant jusqu’à le préférer à l’opus de base, malgré quelques défauts (le segment d’Ada peu passionnant, les différents scénarios se ressemblant beaucoup et quelques errances scénaristiques). Mais pour moi, son plus grand défaut, c’était finalement sa trop grande fidélité, ce qui fait que pour le connaisseur, l’aventure se pliait très rapidement. Du coup, on se doutait qu’un remake du troisième opus, nommé Nemesis à l’époque (ou The Last Esxcape) allait pointer le bout de son nez, et tant mieux, car j’adorais énormément cet épisode, contrairement à beaucoup. Un peu plus orienté action, un peu plus court aussi avec un seul scénario et un seul personnage jouable véritablement, Capcom allait-il réussir un second coup de maitre ? Malheureusement, non. Car si Resident Evil 2 cuvée 2019 était très voir trop fidèle à l’opus de 1998, Resident Evil 3 version 2020 fait bien plus office de reboot que de remake à l’opus de 1999. De quoi, du coup, faire crier les fans qui ne jurent que par la nostalgie et qui ne veulent que refaire l’aventure de base, en plus beau. Car Resident Evil 3 est beau, il utilise le même moteur graphique, et avec ses lieux plus variés, il nous montre clairement un univers plus varié, plus coloré, et presque plus vivant. Ironique pour une ville où la plupart des habitants sont morts. Enfin, morts, on se comprend.
Mais oui, Resident Evil 3 fait le choix osé d’être quasi un reboot, ne reprenant finalement pas grand-chose du jeu de base. Oui, nous incarnons toujours Jill Valentine tentant de fuir Raccoon City, et poursuivie sans arrêt par une créature increvable, le Nemesis. Oui, elle rencontrera toujours Carlos, un membre d’Umbrella qui se révélera être finalement un allié, tandis que le reste de sa bande n’est pas forcément toujours recommandable. L’aventure commence toujours alors que Jill est chez elle, et on retrouvera certains lieux (le métro par exemple, un bar). Mais Resident Evil 3, plutôt que de coller à l’original, veut s’en éloigner. Et ce choix, je trouve cela admirable. Osé surtout, et oh combien risqué. L’introduction d’ailleurs nous montre clairement ce que le jeu, mais également le moteur graphique a dans le ventre, tout en étant un bel hommage général à la saga, avec sa cinématique d’introduction en images réelles qui rappelle le tout premier Resident Evil (avec un meilleur jeu d’acteur), puis des premiers pas en vue subjective rappelant Resident Evil 7, avant de repasser en vue TPS façon Resident Evil 2 remake, pour quelques passages scriptés assez intenses qui pourraient presque rappeler Resident Evil 6 (berk) s’ils n’étaient pas aussi brefs. Resident Evil 3 montre dés l’ouverture ce qu’il veut faire niveau rythme, même si du coup, cela manque clairement un peu de mise en place, ne mentons pas. On aurait aimé une plus grande montée en puissance avant l’apparition du Nemesis, plutôt que de lire trois notes, d’avoir une hallucinations, et hop, nous y voilà.
Mais ça se fait intense, le tout avant de multiplier pour conclure cette intro les clins d’œil au jeu original, avec la présence de Brad, de Dario, d’un bar bien connu. Mais cette intro, durant entre 10 et 20 minutes (le temps de jeu indiqué ne compte pas les cinématiques, et je n’ai pas que ça à faire de lancer un chrono sur mon tel pour vérifier), permet au jeu de rapidement dévier, en mettant en avant très rapidement Carlos, et en réécrivant alors les péripéties de Jill au sein de Raccoon City. Dans son coeur, ce remake respecte l’original. L’action y est plus présente, le rythme est effréné et ne laisse alors que peu de place à l’exploration, il faut toujours aller de l’avant, et du coup, le joueur n’a que rarement le temps de souffler. On passe d’un lieu à l’autre, on court, on esquive les ennemis, on tire parfois dans le tas, puis le Nemesis débarque, et on peut l’affronter pour espérer le mettre à terre quelques instants et récupérer une amélioration, ou esquiver, fuir, continuer d’aller de l’avant. Dans cette fuite constante en avant, on découvre forcément une multitude de lieux. Des bureaux, le métro, des égouts (encore), des rues, quelques boutiques. Resident Evil oblige, un laboratoire aussi, et pour ne pas totalement renier l’original, le commissariat et l’hôpital sont toujours de la partie. Mais comme beaucoup l’ont déjà soulignés, de nombreuses parties de l’original manquent à l’appel. Le parc et son combat de boss, le beffroi et ses énigmes. Oui, tout cela est absent, dommage, puisqu’en plus du Nemesis, il s’agissait des moments les plus marquants. Cela ne dérangerait pas outre mesure, du fait de son statut de remake prenant beaucoup de libertés. Mais au final, cet aspect semble choquer la plupart des joueurs nostalgiques, qui se retrouvent donc face à une expérience qui n’est pas identique à celle de leurs souvenirs.
Capcom se retrouve donc dans une situation difficile, à la fois volontaire et involontaire. Involontaire, car ils ont sous-estimés la passion des fans, clairement. Volontaire, puisqu’en sortant le jeu tout juste un an après le remake du 2, on a l’impression d’un jeu qui a été rushé. Car si ce remake/reboot/peu importe change clairement de l’original, et que ce n’est pas un mal, il se montre finalement radin. De nouveaux lieux sont certes ajoutés, comme un immeuble en construction, qui ne sert finalement que pour un combat de boss, ainsi que d’autres phases, mais avec son concept de fuite vers l’avant, constamment, le joueur traverse les lieux à la vitesse de l’éclair, et les ajouts sont finalement assez peu nombreux comparés aux éléments manquants, rendant l’aventure extrêmement courte, même pour un premier run en Normal. Sans compter les fameuses cinématiques, mon premier run aura été effectué en 5h30, soit moins que Resident Evil 2 Remake, qui était lui fidèle, et donc que je connaissais bien, et qui m’avait demandé plus de 6h30. Et cette durée de vie, pour un jeu vendu bien cher, est ce qui blesse. Alors attention, Resident Evil 3 cuvée 2020 n’est pas un mauvais jeu, loin de là. Dans son concept de fuite musclée avec explosions, rythme sans faiblesse et j’en passe, il se pose là, et fait clairement le boulot. Mais il est court, et ce n’est pas l’ajout du jeu gratuit Resident Evil Resistance qui viendra changer la donne, étant donné que la moitié des joueurs s’en moquent (je ne l’ai pas installé), et que l’autre moitié s’avoue déçue. Certes, il y a des défis, qui nous donnent des points et permettent d’acheter armes et bonus pour de nouveaux runs (en difficile par exemple), et ça, ça marche sur moi, mais le jeu étant finalement extrêmement court, pas sûr que cela dure bien longtemps malgré tout.
Voilà, c’est dit, le plus grand défaut de ce remake, c’est la frustration qui se dégage d’une aventure si courte, alors que Capcom avait justement les cartes en main pour augmenter la durée de vie, en nous faisant visiter plus de lieux que l’original, vu qu’après tout, nous traversons la ville. Quelques mois de développement en plus auraient clairement pu corriger ça. Mais au-delà de cet écueil qui peut faire mal pour beaucoup (perso, le fait que ce remake change radicalement de l’original est une bonne chose), ce remake n’est pas un mauvais jeu. Déjà, il est, comme son prédécesseur, extrêmement beau, et son côté plus varié rend l’ensemble même plus beau. On ne passera pas notre temps dans un commissariat plongé dans le noir. Au niveau des bons points, citons également des combats de boss qui semblent mieux pensés que dans le précédent. Oui, on ne va pas se battre dans des lieux minuscules avec des ennemis qui ont une allonge d’enf*** ! Ici, les zones prévues pour les combats sont vastes, et l’ajout de l’esquive rend le tout plus équitable, surtout si on la maitrise. Quelques excellents passages sont présents également, notamment celui de la station de métro infectée par des parasites. Dommage d’ailleurs que ces ennemis ne sont utilisés que pour cet unique passage. Le sound design est toujours de très grande qualité, et les musiques mélangent nouveaux morceaux bien rythmés et remix du jeu original, reprenant ainsi plus de thèmes que le précédent remake. Dans les qualités, citons également Carlos, mieux développé et bien plus appréciable, même si prenant parfois plus d’importance, vu que nous le jouerons deux fois, et que ces moments sont un peu plus longs. De manière générale, les personnages, notamment Carlos, Jill, mais aussi Tyrell, sont plus développés et appréciables que dans l’original, il est vrai. Mais aucun jeu n’est parfait, comparaison avec l’original mise de côté.
Outre donc sa durée de vie assez basse, Resident Evil 3 a quelques défauts. Les rencontres avec Nemesis, assez aléatoires au début du jeu, ne sont pas parmi les grandes réussites du titre. Par la suite, ses apparitions sont scriptées à des moments clés, comme dans le jeu original, pour soit des séquences de fuite soit des combats de boss, et là, ça fonctionne beaucoup plus finalement. Mais la promesse d’un Mr X shooté aux stéroïdes, qui peut courir, nous chasser partout, c’est totalement raté. Nemesis ne va nous poursuivre véritablement que dans la première zone du titre, celle relativement plus ouverte que les autres (et disponible dans la démo), mais par la suite, ce ne sera que de la fuite, des scripts, des moments prévisibles. Pire, quand il nous pourchasse au début, ce n’est pas le plus passionnant, puisque l’on peut facilement l’esquiver. On comprend mieux pourquoi ce remake a jeté le sous-titre du jeu original (Nemesis un peu partout, The Last Escape au Japon). De même, les ennemis sont finalement peu variés. Les ajouts sont intéressants (le nouveau design des Hunters, les Hunters Gamma dans les égouts, les parasites Drain Deimos), mais ils sont finalement peu utilisés. Le final, très différent du jeu de base, n’est pas la plus grande réussie du titre, se contentant de faire échos à tous les autres opus, avec son laboratoire, sa fuite, la recherche d’un vaccin.
Peu original donc. Niveau maniabilité, c’est toujours un peu lourd et maladroit, et l’esquive est par contre un bon ajout, comme dans le jeu original, sauf que cette fois-ci, il fonctionne bien, et réagit comme on le veut, pour peu que l’on trouve le timing parfait. Ce que l’on pourra déplorer dans le gameplay, ce sera l’absence d’énigmes. Pour faire simple, Resident Evil 3 n’a pas le temps pour ça, il faut aller vite, survivre, et donc, pas de temps pour la réflexion. En guise d’énigmes, cela se limitera à trouver un objet et le mettre au bon endroit. Peu d’aller retour également, vu le concept du jeu. Et ce n’est finalement pas plus mal. Beaucoup de qualités, beaucoup de défauts, un remake prenant beaucoup de libertés quitte à froisser beaucoup de monde. Mauvais jeu ? Mauvais remake ? Mauvais jeu, non, même si vendu à ce prix, il y a de quoi crier. Mauvais remake ? Hmmm, sans aller jusque là, il est clair que le jeu avait les cartes en main pour améliorer l’original. Il l’a fait sur certains points, comme l’esquive bien plus simple et pratique. Mais il aurait pu, et du augmenter la durée de vie du titre, ce qu’il n’a pas fait. Objectivement, nous dirons que c’est un jeu assez mineur dans la saga. Subjectivement, si je ressors déçu, il faut avouer que j’aurais malgré tout passer un très bon moment, assez pour le terminer plusieurs fois en plusieurs difficultés, et pour avoir trouvé toutes les notes et bonus.
GRAPHISMES |
Ah ça, le RE Engine fait des merveilles, quitte à faire tousser ma petite PS4. C’est beau, plus varié que le 2, le souci de détails est là, les effets de lumières sont sublimes, les personnages parfaitement modélisés. On pourra juste regretter la perte du démembrement. |
JOUABILITÉ |
Toujours un peu lourd, mais avec l’ajout de l’esquive, bien pratique vu le nombre d’ennemis présents, on a vraiment l’impression de jouer quelqu’un de plus entraîné. |
DURÉE DE VIE |
Et là, ça fait mal, puisque même en prenant le temps, ma première partie fut achevée en 5h30 (sans les cinématiques). Les défis débloquant des bonus pour les parties suivantes vont rendre les prochains runs encore plus courts et prévisibles. |
BANDE SON |
De bons doublages, un bon mix sonore et des musiques tantôt entraînantes tantôt reprises de l’original. Non, rien à signaler, du bon boulot. |
CONCLUSION |
Resident Evil 3 cuvée 2020 est un bon jeu, mais il faut l’avouer, il est parsemé de défauts, de moments moins convaincants, en plus d’être hyper court. Si on le compare avec l’original, il y gagne en rythme, mais la coupe de certains passages, malgré l’ajout de nouveaux, est un peu décevant. En tout cas, l’aventure fut plaisante, même si frustrante. |
Titre : Resident Evil 3
Année : 2020
Studio : Capcom
Editeur : Capcom
Genre : STARRRRSSSSS
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One, PC
Support : un disque
Galerie d’images :