[JV] Resident Evil 2 (2019, PS4)

Leon S. Kennedy arrive à Raccoon City pour sa première journée en tant que policier. Malheureusement, l’apocalypse zombie a lieu dans la ville, et il se réfugie avec Claire Redfield au commissariat.


Avis de Rick :
Beaucoup parmi les fans de la licence de Capcom considèrent Resident Evil 2 comme un des meilleurs opus, et un des plus cultes. Pas moi, je lui préfère le 1 (sans doute car l’effet de surprise à l’époque, et son remake sublime) et le 4 (sans doute pour son renouvèlement total de la franchise). Là où on est souvent plus d’accord, c’est que tout le monde considère Resident Evil 6 comme le pire. Voilà, c’était juste histoire de le tacler gratuitement une fois de plus, ça c’est fait. L’annonce d’un remake de Resident Evil 2, et les quelques news au fur et à mesure du développement a attiré la curiosité des fans et des nouveaux joueurs. Oui, je peux comprendre que ceux qui n’ont jamais touchés au jeu original (voir aux originaux) ont du mal avec la maniabilité, et les personnages un peu cubiques. Après tout, on pardonne les contrôles tank sur la première trilogie Resident Evil, mais même les fans commençaient à s’en plaindre quelques années après, sur l’épisode 0 par exemple. Il faut savoir évoluer me dira-t-on. Mais Resident Evil 6 (encore lui) aura aussi prouvé une chose. Entre évolution et gros nawak en mode je saute partout et fais du kung-fu, il y a un fossé, voir une fosse sceptique, et Resident Evil 6 était tombé dans la fosse. Voilà, maintenant que je crois que le running gag est épuisé, passons plus sérieusement au jeu. Donc oui, l’annonce d’un remake du 2, le tout en passant à une vue TPS comme Resident Evil 4, j’étais pour. Surtout que les premières vidéos de gameplay disponibles aux alentours de l’E3 2018 envoyaient du lourd, même si je les avais survolé pour éviter de me gâcher les surprises. Puis il y avait eu le 11 Janvier la démo de 30 minutes, à laquelle j’avais touché, et qui m’aura convaincu que oui, ce remake valait le coup. Et après avoir bouclé l’aventure en long, en large, en travers, en diagonale et en boyaux, je peux le dire, et bien il est très bon ce remake. À l’image du remake Rebirth du premier Resident Evil presque, mais pas tout à fait.

Et pour couper court à tout suspense pour ceux qui se demandent et face aux annonces un peu obscures, oui, Resident Evil 2 propose toujours de jouer Claire ou Leon, et en fonction du personnage choisit, on débloque le scénario B de l’autre personnage. Quatre scénarios donc, même si au final, les différences ne sont pas si énormes, mais tout de même bien présentes selon que l’on joue Leon ou Claire. Oui on pestera par contre sur ses portes qu’il faudra de nouveau ouvrir alors qu’on l’avait déjà fait dans le scénario A du premier personnage, mais avouons le également que faire le scénario B avec toutes les portes déjà ouvertes et donc sans rien à faire dans les lieux, ça aurait été con. Et c’était d’ailleurs déjà le cas dans l’original. Voilà. Resident Evil 2 en met en tout cas plein la vue, et ce dés la cinématique d’ouverture. La pluie battante, le souci du détail, les animations, les personnages et leur visage. C’est beau. Voir, pardonnez ma vulgarité, putain de beau. Et une fois que l’on a notre personnage en main, même constat. J’aurais pour ma part commencé l’aventure avec Claire, car je me doutais que tous les fans de l’original (deux amis à moi avec qui j’ai également fais l’aventure) voudraient jouer le fameux Leon. On découvre la maniabilité remaniée et un peu moins lourde mais malgré tout qui ne renie pas du tout ses origines. On bouge et on court avec plus de fluidité, mais on n’aura pas d’esquives rapides par exemple. Même constat quand il faudra tirer. On peut tirer en marchant, mais les déplacements sont plus lents, et nos tirs plus précis et faisant plus de dégâts si l’on reste immobile. Une manière de rendre le gameplay plus libre, mais néanmoins de mettre des limitations et de rappeler que finalement, jouer à l’ancienne nous récompensera.

Grosse modo en tout cas, l’intrigue reste inchangée. Un peu à la manière de Rebirth, les grandes lignes sont exactement les mêmes, le final identique, beaucoup de pièces sont les mêmes également, mais le jeu se permet de rajouter quelques segments supplémentaires, change des énigmes et objets de place, et se permet de remanier certains lieux et de changer pas mal de petits éléments. Le fan se retrouve donc en terrain connu au niveau de l’évolution du scénario, qui se termine à l’identique, a ses grandes lignes similaires, avec la rencontre avec Ada Wong pour Leon et Sherry Birkin pour Claire, l’exploration du commissariat, puis des égouts et enfin du fameux laboratoire d’Umbrella, lieu final de quasiment tous les jeux Resident Evil. Les boss rencontrés seront également les mêmes. Mais par contre, le jeu rajoute un petit pan d’histoire où le joueur contrôlera Ada ou Sherry. Des passages d’ailleurs fort sympathiques, bien qu’un peu courts. Enfin, surtout celui de Sherry, celui d’Ada étant un peu décevant puisqu’il faudra majoritairement se servir d’un gadget pour actionner à distance des interrupteurs. Quand aux personnages secondaires, le joueur rencontrera une nouvelle fois Marvin, ce flic qui nous aidera, mais avec un cheminement bien différent de l’original, ou encore Annette Birkin, la mère de Sherry, avec un nouveau traitement également. C’est d’ailleurs, de son point de vu remake, une des réussites du titre. Donner au joueur quelque chose qu’il connait déjà, mais réussir à le surprendre avec quelques nouveaux éléments, ou en changeant quelques petites choses.

Dans ces quelques changements, on pourra noter par exemple une rencontre bien différente avec les lickers, de nouvelles petites zones dans le commissariat, des égouts totalement refaits, et même une petite exploration supplémentaire de la ville mi-parcours avec en prime un orphelinat pour la partie de Claire. Les développeurs auront même rajoutés un nouvel ennemi dans une partie du jeu, un peu à la manière de Lisa dans Rebirth, mais sans le même impact. Néanmoins, c’est sans doute ma connaissance du 2 original (même si c’est l’épisode que je connais le moins de la trilogie originale) qui m’aura permis de boucler mon premier run avec Claire en un peu moins de 8h, et le scénario Bis de Leon en environ six heures. Et ce malgré toutes ces satanées clés trèfle, pique, cœur et j’en passe, et tous ces cadenas et coffres qui nous barrent la route. D’ailleurs, cela fait également plaisir de revoir un jeu Resident Evil proposant de vraies énigmes. Cela faisait bien longtemps, des années même, qu’un Resident Evil ne proposait pas quelques énigmes, souvent logiques, mais qui font réfléchir un minimum, voir qui nous font prendre des notes sur une feuille pour retenir un indice, ou un lieu à visiter absolument. Ce retour à l’ancienne fait grandement plaisir. Mais là où ce Resident Evil 2 Remake fait encore plus plaisir, c’est dans son ambiance. Et par ambiance, je ne parle pas que du visuel, mais également de l’ambiance sonore, et de certains choix de design. Ça se retrouve jusqu’aux ennemis d’ailleurs.

Oui, tirer en marchant, voilà qui pourrait rendre le jeu plus facile dans le fond par exemple. Détrompez-vous pauvres fous ! Cela faisait une bonne dizaine d’années qu’un simple zombie n’avait pas été une aussi grande menace. Ils sont solides, ils sont imprévisibles dans leurs mouvements, ils savent ouvrir les portes, casser les fenêtres (que l’on pourra barricader si l’on trouve des planches). Un headshot ne suffira pas, parfois, deux ou trois balles dans la tête les feront chuter, on avancera, et voilà que dans notre dos, un cri d’horreur nous refroidit direct, et que le zombie se relève, pour se prendre encore 2 ou 3 headshots. Ils sont solides, ils sont mortels, et entrer trop confiant dans une nouvelle pièce peu éclairée peut amener à une mort certaine si l’on se retrouve subitement face à deux ou trois zombies. Un choix donc payant puisque le jeu parvient à rendre de nouveau les zombies effrayants, comme dans les premiers jeux. Et comme le jeu est assez radin sur les munitions, même en mode Normal, il va falloir ruser parfois pour passer un fin couloir. Tenter deux tirs dans la tête pour faire basculer le zombie et passer en courant, ou bien lui tirer dans la jambe en espérant le démembrer et le rendre ultra lent ? Ou se servir de notre couteau en arme secondaire pour le démembrer ? Possible aussi, sauf que le couteau s’use à chaque utilisation, et permet si l’on se fait attraper de se sortir d’un faux pas. Mais dans ce cas, il faudra tuer le zombie ou du moins le rendre inactif au sol pour récupérer notre couteau.

Avec des zombies qui sont une réelle menace, je vous laisse deviner ce qu’il se passe lorsque le joueur se retrouve face à des chiens, des lickers, ou même les boss du jeu. Les chiens sont rapides et n’hésitent pas à nous contourner pour nous sauter dessus, en plus de se déplacer en bande, et les lickers marchent aussi bien au sol qu’au plafond et sur les murs, et leurs griffes n’attendent que de vous lacérer. Et ils font très mal ! Heureusement, ils ne voient rien et utilisent l’ouïe pour se repérer, et le joueur patient pourra passer doucement certaines zones, mais il faudra faire attention, car une autre rencontre inattendue dans la même zone pourra nous faire perdre nos moyens et donc nous faire repérer par tout les ennemis. Ajoutons à tout cela la présence de Monsieur X, qui va nous pourchasser sans cesse pendant une partie de l’aventure et qui est indestructible, et on comprend que le design des ennemis a été pensé pour nous faire stresser. Même lorsque l’on se croit à l’abri, l’on pourra entendre dans des pièces adjacentes ou à l’étage du dessus les pas lourds de Monsieur X, et le stress commence à monter. Bien joué Capcom sur ce point, même si le monsieur sera parfois un peu frustrant, notamment dans le scénario Bis où il apparaît bien plus tôt, et donc va nous faire jouer longtemps à cache-cache. Les ennemis posent une ambiance où l’on ne se sent pas souvent en sécurité. Et comme le reste continue de poser une ambiance oppressante, bingo. Une partie du commissariat est par exemple plongé dans l’obscurité totale, et l’on va avancer avec une simple lampe torche, plongé dans une ambiance sombre, avec quelques effets de lumières sublimes et des sons environnants qui mettent tout sauf en confiance. L’obscurité pose l’ambiance, et surtout nous fait parfois perdre nos repères, si bien que même une pièce identique comparé au jeu original pourra nous perturber tant elle semble à l’opposé via son ambiance.

L’ambiance et la survie sont donc totalement en valeur dans ce remake, et par moment, l’on pourra même dire qu’il s’agît du Resident Evil qui est le plus axé sur la survie, et ça, c’était dés le départ fait pour me faire plaisir et me brosser dans le sens du poil. Visuel à tomber, ambiance sombre, aspect survie poussé avec des ennemis solides, flippants et des munitions rares parfois, le retour des vraies énigmes, 2 scénarios principaux et 2 scénarios bis, des boss retords (sauf le boss final, comme toujours), ce Resident Evil 2 remake fait assurément très bien les choses. On aurait certes sans doute aimé un peu plus de nouveaux pans de scénarios (les passages d’Ada et de Sherry, bien que sympathiques, sont plutôt courts et simples), ou une aventure un peu plus longue, mais ça reste tout à fait convenable, surtout que pour avoir la vraie fin, il faudra faire le premier scénario avec un personnage puis le scénario bis avec l’autre. Et comme dans les anciens, boucler l’aventure avec un rang S et sous une certaine durée nous donnera quelques bonus pour nos prochains runs, et terminer l’aventure des deux personnages nous offre la possibilité de jouer avec Hunk, comme à la bonne époque. Les développeurs de chez Capcom ont fait du bon boulot pour réimaginer l’œuvre originale, et trouver un équilibre entre nostalgie et modernité. C’est plus dur, plus sombre, plus axé survie, avec un scénario que l’on connait déjà, et ça fonctionne du tonnerre. Seule ombre au tableau pour moi, le fait que Capcom joue avec notre nostalgie pour nous vendre en DLC la possibilité de jouer avec les musiques du jeu original. Ce qui me fait crier car c’est un DLC payant (bon, 3 euros il me semble), qui joue avec la nostalgie des vieux joueurs, mais surtout qui finalement trouve peu de sens à mes yeux, tant l’ambiance entre le titre original et son remake sont radicalement différentes, et c’est tant mieux.

Et du coup, malgré son statut de remake d’un jeu culte, Resident Evil 2 cuvée 2019 fait fort. Il fait fort car pour peu que, comme moi, vous soyez avant tout amateur d’ambiance et de survie pure, il se montre beaucoup plus axé sur ses deux éléments comparé à l’opus original, et donc peut être jugé clairement comme un des meilleurs opus de la saga. La même histoire mais totalement différente donc. En y réfléchissant un peu, j’en viens même à me demander si je ne préfère pas cette nouvelle version. Non pas pour ses graphismes forcément meilleurs (même si en soit, le jeu est hyper beau hein) ou sa maniabilité malgré tout plus souple, mais pour la direction prise. Certes, tout n’est pas parfait. Notamment, si l’on compare les deux titres, on pourra dire que l’ouverture dans les rues de Raccoon City est ici expéditive et du coup moins prenante. Mais au final, rien qui ne vienne véritablement gâcher l’expérience de jeu. On plonge et même plusieurs fois avec les différents scénarios dans l’horreur avec un véritable plaisir, pour y découvrir de multiples petits secrets, des notes cachées pour en apprendre plus. Surtout que Capcom a annoncé un nouveau mode de jeu gratuit pour le 15 Février, nous permettant de jouer de nouveaux personnages dans une petite aventure où les ennemis et équipements seront aléatoirement disposés sur la map. De quoi replonger dans l’horreur une fois le jeu terminé. Quand au futur de la licence et de Capcom maintenant ? Nous verrons bien, en tout cas ce remake me laisse confiant et si Capcom souhaite se lancer dans un remake de Resident Evil 3 (que j’adore), je suis pour. Ou s’ils pouvaient aussi faire revivre la licence Dino Crisis (après tout, Jurassic Park est revenu avec Jurassic World, donc pourquoi pas), ce serait pas mal ! Notons pour ce Resident Evil 2 qu’il est parfaitement optimisé. Pas un seul ralentissement et pas un seul plantage sur mes runs, que ce soit en sessions courtes ou longues.


GRAPHISMES
Le jeu est sacrément beau. Les lieux visités, les personnages, leur visage, les animations des zombies et des autres ennemis. Sans oublier les effets de lumières et la gestion de l’obscurité, très bien foutus.
JOUABILITÉ
Plus souple qu’avant, mais sans jamais renier ses origines. Pas d’esquives, les tirs sont plus précis si l’on reste immobiles… On est en terrain connu, avec beaucoup de fuite, de la gestion d’inventaire, des énigmes. Une formule à l’ancienne qui fonctionne, et même qui fait plaisir.
DURÉE DE VIE
S’il n’est pas hyper long (mais un survival horror trop long serait lassant), le jeu propose deux aventures (Leon et Claire), chacune avec une intrigue principale et un scénario bis. Trois modes de difficultés, et en prime, pas mal d’artworks à débloquer, ainsi qu’un mode bonus. De quoi y passer pas mal de temps, avec quelques passages assez durs en prime.
BANDE SON
Si les musiques sont bien plus discrètes qu’avant, l’ambiance mise tout sur le son, que ce soit les bruitages ou autres sons autour de nous, et ça fonctionne du tonnerre.
CONCLUSION
Capcom ne devait pas se planter en remakant un des jeux cultes de la saga. Heureusement, ils ont fait fort ! En gardant la même intrigue et les mêmes personnages, ils ont métamorphosés l’ambiance du soft en poussant la survie et l’ambiance à fond, donnant un jeu plus sombre et plus tendu. Une excellente surprise, et un remake au final bien différent.

note65



Titre : Resident Evil 2
Année : 2019
Studio : Capcom
Editeur : Capcom
Genre : Remake d’un jeu culte

Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC
Support : un disque


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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