[JV] Home Sweet Home (2017, PS4)

Tim se réveille seul et part à la recherche de sa femme Jane, qui semble avoir disparue et était instable psychologiquement. Mais divers esprits issus des mythes Thaïlandais errent sur la route de Tim.


Avis de Rick :
Depuis de bien trop longues années, le genre horrifique voit fleurir bon nombre de jeux se jouant en vue subjective et abusant des jumpscares, le plus souvent inoffensifs puisque les jeux font plus office de walking simulator que de vrais jeux. Oui, c’est Outlast le coupable, celui qui aura lancé la mode, même si lui, il n’était pas du tout un walking simulator. Mais par la suite, on aura eu un catalogue pas toujours glorieux. Parmi les plus populaires, il y a Layers of Fear, qui m’aurait plutôt laissé de marbre, The Park qui m’aura tout simplement ennuyé, ou Kholat, qui fut lui une bonne surprise, puisque l’histoire vraie derrière le jeu est passionnante, et que le jeu sait plutôt bien retranscrire l’ambiance voulue. Du coup, à chaque jeu annoncé, c’est la crainte. Home Sweet Home, au départ uniquement disponible sur Steam en 2017, m’avait fait plutôt bonne impression lorsque j’avais pu voir une amie y jouer. Mais le jeu ayant été annoncé pour l’année suivante sur consoles, j’avais préféré ne pas en voir trop et me laisser tenter le moment venu. Et ce moment, il est venu, avec difficulté, puisqu’après avoir été disponible sur le PS Store français en précommande, le jeu disparut totalement lorsque sa date de sortie début Octobre débarqua. Depuis, plus de traces. Par contre, Home Sweet Home est bien disponible en Amérique, autant en digital que dans une édition boite limitée. Merci donc à mon compte US pour m’avoir permis de me le procurer. Home Sweet Home d’ailleurs, pour les amateurs de sensations fortes, est compatible, autant sur PC que sur consoles, avec la VR.

Dans les faits donc, Home Sweet Home ne se différencie guère du gros catalogue horrifique de ces dernières années. Un jeu d’exploration, en vue subjective, armé d’une lampe torche, et où le joueur n’a pour seule défense que la fuite, et donc, se cacher. Mais on évite ainsi le walking simulator pur et dur, puisque dans Home Sweet Home, il y a des énigmes (et des vraies, elles n’en ont pas que le nom), des ennemis (malgré tout peu nombreux il faut l’avouer), et le joueur pourra mourir. On y incarne Tim, qui se réveille dés le début du jeu dans un lieu peu accueillant, et qui recherche Jane, sa femme (ou Jeanne sur PC avec la version sous titrée, pareil sur console). Durant environ six heures, on va lui courir après d’ailleurs à cette fameuse Jane, mais passons. Alors, ce Home Sweet home, que vaut-il vraiment ? Et bien c’est pas mal du tout, même si le jeu ne révolutionne absolument pas le genre ni ses mécaniques, et qu’il a quelques défauts. Mais on ne lui demandait pas autant. Durant trois chapitres, le joueur va contrôler Tim, et avancer dans divers lieux (des bâtiments, un commissariat, une école) en suivant un chemin qui ne laisse que peu de place à l’erreur vu le nombre de portes fermées et le chemin unique qui est devant nous (du moins, la plupart du temps), pour comprendre un peu le fin mot de l’histoire, et aussi en tentant de rester en vie.

Le gameplay est simple, les mécaniques du jeu le sont tout autant, et les connaisseurs ne vont pas franchement aller de surprises en surprises. On avance, on s’éclaire à la lampe, et quand le danger est là, on court comme un dératé pour aller se cacher dans un casier, sous une table, dans un grand vase, ou tout ce qui nous tombe sous la main sous le coup de la panique. Oui, ça rappelle fortement Outlast ou même Alien Isolation. Mais Home Sweet Home a été clairement fait avec le plus grand des sérieux par le jeune studio Thaïlandais Yggdrazil, et cela s’en ressent. Si on apprécie le genre horrifique dans les jeux, que l’on a bouffés (comme moi) un tant soit peu de films horrifiques asiatiques ces dernières années (enfin, depuis 20 ans), Home Sweet Home se montre être un jeu particulièrement prenant, et par moment bien stressant. Si les lieux sont au final peu nombreux, et pas bien grand (au moins, ça évite de s’y perdre), et que le même constat s’applique sur les ennemis du jeu (basiquement, un ennemi par niveau), ça fonctionne plutôt bien. Et surtout le jeu se fait bien pensé. Il ne va pas nous abreuver de détails ou d’importants choix de gameplay pour nous gaver dés le départ, ou nous forcer à mourir pour nous faire comprendre comment son univers fonctionne. On fait 3 pas et voilà qu’une table nous bloque, nous forçant tout naturellement à nous baisser. Quelques minutes plus tard, le joueur dépasse un casier, avant même de croiser une menace, mais le jeu a déjà gravé dans notre cerveau la mécanique principale du gameplay. Chaque ajout se fera naturellement, notamment quand il faudra éviter les ennemis, ou lorsque le joueur se retrouvera dans des casiers transpercés. Mais le gameplay n’est pas le principal intérêt du titre, même s’il est présent.

Même parfois bien présent, puisque comme dit plus haut, le jeu ne se fait pas radin en énigmes. Une clé à trouver, un générateur à redémarrer pour ouvrir une porte, quitte à faire du bruit et attirer notre nemesis, ou tout simplement un coffre à ouvrir, et un indice facile à trouver mais tellement tordu qu’il m’aura bien fait réfléchir une bonne quinzaine de minutes après l’échec de toutes mes tentatives, avant de comprendre tout simplement la solution. Nul doute d’ailleurs que l’énigme du coffre en fera réfléchir plus d’un (ou tricher plus d’un, mais c’est un autre détail). Même si ça fait plaisir, le principal intérêt de Home Sweet Home, c’est son facteur peur, et il faut avouer que là, ça fonctionne bien. Le premier niveau nous met très rapidement dans le bain. L’ambiance est tendue, c’est sombre, délabré, les éléments étranges sont présents (traces de sang, portes qui disparaissent derrière nous), et le design sonore lui est plutôt excellent. Rien de bien neuf bien entendu, mais on sent que le studio s’est appliqué. La bande son est discrète mais met dans l’ambiance, les bruitages sont excellents. Mention donc au premier ennemi, certes assez cliché pour le connaisseur (oh, un esprit vengeur féminin aux cheveux longs), mais qui fonctionne du tonnerre, lorsque l’on est caché dans un malheureux petit casier et que la dame passe devant nous, s’arrête, et s’amuse avec son arme, un cutter dont le son de la lame rentrant et sortant pourra en traumatiser certains, tout en murmurant « come back to me ». Stressant, le jeu l’est, même avec des ennemis un peu moins conventionnels (je pense au second niveau). Pas parfait, notamment lors de certaines phases de cache-cache soit approximatives (l’ennemi regarde dans notre direction mais semble vouloir nous donner une seconde d’avance), soit étonnamment punitives (le dernier chapitre, bien plus long, labyrinthique, et punitif donc, surtout une salle en particulier).

Mais jamais ces éléments ne m’auront sorti du jeu (ou presque, car à la fin). Même lors des phases plus calmes, le jeu joue plutôt agréablement avec le joueur via ses moments étranges ou son design sonore pour nous garder éveillé, sur le qui vive, tous les sens aux affuts. Très bon point donc pour le jeu, qui aura d’ailleurs su m’avoir à plusieurs reprises avec des jumpscares bien trouvés, et qui fonctionnent puisqu’ils ne sont pas constants, et que l’ambiance est déjà plus que correctement installée autour de nous. Pour faire plaisir aux plus jeunes joueurs, il est temps de parler malgré tout un peu de la technique. Sur Playstation 4, Home Sweet Home tourne bien. Je n’ai personnellement noté aucun ralentissement particulier (à part lors d’un changement de zone en chapitre 3), aucun bug ou plantage. C’est bien optimisé. Visuellement, si le jeu n’est certainement pas le plus beau du monde, ni le plus détaillé (il faut dire que l’on évolue souvent dans des lieux abandonnés), ce n’est pas pour autant honteux. Ça tient bien la route, on a quelques beaux effets de lumière. Visuellement, seul reproche que l’on pourrait bien lui faire, c’est un certain manque de diversité, qui peut donner parfois un petit aspect morne à l’ensemble. Mais vu la courte durée du jeu, pas franchement handicapant. Par contre, on pourra pester sur ce final qui n’en est pas un, et qui arrive de manière plutôt abrupte. Ce qui est dommage, surtout avec la durée du jeu, entre 5 et 6h encore une fois. Du coup, sur playstation, vendu un peu cher (30 euros). Mais si vous jouez sur PC ou le trouvez en promotion, et êtes bien entendu amateur du genre horrifique, Home Sweet Home est une bonne pioche. Pas très long mais plutôt intense, pas hyper beau mais bénéficiant d’une bonne ambiance, et le tout avec un design sonore efficace et de bons moments de stress. Ça aurait pu être bien mieux, mais ça aurait surtout pu être bien pire


GRAPHISMES
Pas franchement hyper beau, ni très détaillé, Home Sweet Home est tout de même plaisant pour les yeux, puisqu’il a été fait avec sérieux, et ça reste fidèle à sa direction artistique sombre et délbarée
JOUABILITÉ
le jeu reprends quelques mécaniques bien connues, comme s’accroupir, se cacher dans des casiers, sous des tables, mais intègre le tout plutôt bien, surtout qu’il nous offre en plus de vraies énigmes.
DURÉE DE VIE
En soit, le jeu est plutôt court, un peu plus de 5h pour en venir à bout, mais quelques passages en particulier vont mettre vos nerfs à rude épreuve.
BANDE SON
Une excellente bande son, autant en musique qu’en bruitages, qui arrive à poser une excellente ambiance.
CONCLUSION
Home Sweet Home, bien que reprenant pas mal de mécaniques bien connues de l’amateur, fonctionne bien. Il est souvent stressant, sa courte durée de vie le rend intense, il se fait avec plaisir. Rien de neuf certes, et quelques moments presque énervants, mais un petit jeu sympathique.

note65



Titre : Home Sweet Home
Année : 2017
Studio : Yggdrazil Group Co.,Ltd
Editeur : Yggdrazil Group Co.,Ltd
Genre : Cours et cache toi

Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC
Support : un disque (aux States)


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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