[JV] Final Fantasy VII Remake (2020 – Playstation 4)

Ancien Soldat, Cloud Strife est devenu mercenaire, et travaille pour le groupe terroriste Avalanche, dont le but est de mettre un terme aux agissements de la compagnie Shinra, qui épuise la Mako, l’énergie de la planète, afin de produire l’énergie nécessaire à Midgar, une ville située 300 mètres au-dessus du sol.


Avis de Rick :
Pour énormément de joueurs, Final Fantasy VII est un jeu culte, et tout simplement un des meilleurs JRPG, et le meilleur de la saga. Cela peut facilement s’expliquer par le carton du jeu à sa sortie, qui était le premier de la licence à débarquer d’ailleurs en Europe, à une époque où les RPG étaient très rares. Autant dire que l’impact est donc énorme. Squaresoft, puis Square Enix après la fusion, en a bien conscience, et y revient sans cesse à ce mythique septième opus. Il y a eu des jeux mobiles (Before Crisis), un film faisant suite au jeu (Advent Children), un animé (Last Order), puis des jeux développant certains personnages (Dirge of Cerberus, Crisis Core sur PSP). Après tant d’années, et malgré le fait que la saga continue tant bien que mal en arrivant jusqu’au 15ème opus, rien à faire, aucun jeu de la saga ne parvient à atteindre la même aura que ce septième jeu. Du coup, l’annonce de Square Enix d’un remake lors de l’E3 2015, après moult rumeurs, fait sens. Même si on ne va pas se mentir, annoncer un jeu aussi ambitieux en 2015 alors que le développement n’avait sans doute pas réellement commencé, c’était une bien mauvaise idée. Car oui, attendre cinq ans pour un remake d’un jeu qui sera en plus découpé en épisodes, ce n’est pas top. Mais voilà, depuis le 10 Avril 2020, il est là, ce premier épisode, voulant nous raconter en actualisant le tout les événements se déroulant à Midgar, soit un peu moins que le premier CD à l’époque (le jeu tenait sur 3 CD). Un jeu voué à diviser, forcément, comme tout remake, car s’il y a bien une chose qui est vraie, c’est que la nostalgie parfois vient embellir les choses. J’ai pu lire ci-et-là que le jeu original était mélancolique (c’est le cas hein) et que ce remake avait des moments niais, ou des blagues déplacées. Ce qui, de mémoire, était déjà le cas dans l’original. Ce qui est différent, ce sont les moyens et les technologies employées, qui forcément, donnent un rendu plus réaliste à l’ensemble, et peut donc accentuer, aisément, un côté grave, un côté mélancolique, ou bien un côté niais.

Et bien entendu, on peut surtout se poser la question de l’utilité d’un tel remake, comme à chaque fois. Mais je n’ai pas pour habitude de cracher de base dans la soupe, malgré mon manque de confiance totale en Square Enix depuis des années. Après tout, le réalisateur de Advent Children réalise le jeu, on nous promet des changements, et quelques interviews glanées ci et là montrent des producteurs effectuant des changements, mais les défendant et les expliquant de manière finalement plutôt logiques. Oui, Sephiroth apparaît plus tôt que dans le jeu original, mais peut)on jouer avec le suspense, dans le sens où même les joueurs n’ayant pas fait le jeu de base connaissent forcément le personnage ? Peut-on envisager Final Fantasy VII aujourd’hui sans Sephiroth ? Pour le coup, difficile de leur donner tort. Mais voilà, ce remake au départ, il ne me tentait pas, pour la simple raison de son découpage en épisodes. Heureusement finalement, la démo m’aura mis en confiance et fait franchir le pas. Surtout que si le jeu ne reprend (avec changements à la clé) que les événements de Midgar, soit environ 6h du jeu original, il développe le tout pour en faire un jeu complet, avec un début (identique), un milieu, une fin possible, le tout après 40h de jeu. Pas si mal donc en terme de contenu, même si certaines promesses des développeurs (un End Game conséquent ? La blague) sont plutôt mensongères. J’ai aimé ce remake. Sur certains points, je l’ai même trouvé supérieur à l’original. Sur d’autres, non. De toute façon, je ne suis pas un fan de Final Fantasy VII. Je l’ai terminé oui à l’époque, mais le choc ne fut pas le même que pour beaucoup, j’avais déjà touché Final Fantasy VI avant (sans doute mon opus préféré), et sur la première console de Sony, Final Fantasy IX reste mon épisode préféré. Plus axé fantaisie, moins réaliste et urbain que ce VII.

Bref, petit retour en arrière pour les quelques uns qui me liraient et qui ne connaissent pas. Final Fantasy VII n’est pas la suite du VI. On y incarne majoritairement Cloud, un mercenaire engagé par un groupe terroriste nommé Avalanche, qui dés le départ, est en mission pour faire exploser un réacteur Mako (l’énergie de cet univers) dans la ville de Midgar (la seule grande ville d’un monde dévasté). Avec quelques membres du groupe, notamment le leader Barret, et quelques PNJ qui ne m’avaient à l’époque laissé quasiment aucun souvenir (Jessie, Wedge), nous voilà donc cash dans le bain, avec un premier chapitre qui était déjà disponible en démo. Infiltration du réacteur, combats contre des soldats, contre quelques robots, on pose la bombe, méga gros combat de boss, puis la fuite avant l’explosion que l’on fixe sur 20 ou 30 minutes, et voilà. Un premier chapitre extrêmement fidèle à l’original, et qui nous en met pleins les yeux, avec quelques petits ajouts innocents venant développer les personnages. D’emblée, on peut le dire, Final Fantasy VII cuvée 2020 en met le plus souvent plein les yeux, rien d’étonnant à ce que le jeu pèse tout de même 90Go. Sur l’intégralité du jeu, toutes les cinématiques sont à tomber par terre, magnifiques. Les personnages principaux sont parfaitement modélisés, la synchonisation labiale presque parfaite (j’ai fais le jeu en anglais, car bon, il y a une version Française, catastrophique). Les animations ont la classe. Et ce système de combat assez polémique, tenant plus de Final Fantasy XV que du jeu de base, il fonctionne finalement du tonnerre. Square Enix a pu peaufiner son système de combat, et ça fonctionne bien, très bien même. Plus tactique que dans le XVème opus, tout en étant en temps réel donc. Pas de tour par tour. Mais toujours une barre d’ATB qui se remplit, et permet de lancer des sorts, utiliser des compétences, ou utiliser des objets, tout simplement. Sauf en mode hard, mais on y reviendra tout à la fin ça.

La plupart des personnages, jouables en combat d’une simple pression sur la croix directionnelle pour switcher, sont très funs à jouer. À l’exception peut-être d’Aerith. Forcément, une mage restant souvent à distance pour lancer des sorts, il y a plus passionnant. Cloud et ses épées, ses parades, c’est la classe. La puissance des coups de poings et de pieds de Tifa sont souvent ravageurs. La mitrailleuse de Barret est parfaite pour les attaques à distance, tout en ayant quelques compétences faisant affreusement mal à bout portant. C’est bien fichu. Les ajouts dans les développements des personnages sont également une bonne chose, permettant de s’attacher à de simples personnages secondaires. Le bon doublage anglais doit aider également pour ça. Par contre, plus le jeu avance, plus certains défauts, plus ou moins gênants, sont de la partie. Et surtout, l’on remarque que depuis Final Fantasy XV, Square Enix a franchement un très gros soucis avec les sous titres. Alors oui, la plupart des joueurs n’y feront pas attention, soit car ils jouent en Français, soit en Japonais, soit parce qu’ils ne parlent pas Anglais. Mais étant bilingue, je peux vous assurer que 60% du temps, les sous titres ne disent pas ce que les personnages nous disent. Pire, parfois, ça n’a strictement rien à voir. Dans le même ordre d’idée, si je vous disais que le jeu en mettait plein la vue visuellement, et bien, c’est le cas. Mais on n’échappe clairement pas à quelques fausses notes, voir certaines assez graves. Les cinématiques sont à tomber, les personnages principaux également, la plupart des lieux visités de nuit flattent la rétine. Mais de jour, la visite des bidonvilles est immédiatement moins tape à l’œil. Pire, lors du chapitre 5, nous devrons infiltrer un autre réacteur, et nous aurons, durant tout le chapitre, une vue des bidonvilles sous nos pieds, vu du ciel. Et là, ça fait mal, ça pique, tant on a l’impression de voir un jpeg tout pourri étirés à une taille disproportionnée, faite par un stagiaire car l’équipe du jeu avait oublié ce détail. Alors certes c’est un arrière plan, mais quand il est visible sous nos pieds pendant un peu plus d’une heure de jeu, ça fait mal quand même.

Citons également quelques éléments qui pop soudainement non loin de nous, ou quelques chargements tardifs de texture, et on obtient un résultat visuel bancal, parfois sublime à nous décrocher la mâchoire, et parfois un peu honteux. Un contracte immense. Pareil, si les personnages sont superbes, certains PNJ ont alors des textures un peu plus grossières. Sans aucun doute que l’aspect bien plus réaliste du jeu fait ressortir bien plus facilement ce genre de défauts, là où l’aspect plus cubique et limité de l’original nous faisait rapidement oublier pas mal de détails. Heureusement, au niveau sonore, le jeu se rattrape, avec pas mal de réorchestrations sublimes des compositions originales, et un doublage anglais plus que correct, voir très bon par moment. De quoi faire plus que plaisir aux nostalgiques donc. L’ensemble fait plaisir, et on regrettera juste dans certaines vastes zones du titre un mixage audio étrange, où l’on entend soudainement tous les PNJ autour de nous parler en même temps. Mais voilà, techniquement, malgré quelques défauts, on peut clairement dire que Square Enix a mit le paquet. Parfois, on a limite l’impression de jouer à Advent Children, c’est dire. Dans son design général par contre (level design, tout ça tout ça), Final Fantasy VII Remake fait très old school. En fait, on se retrouve clairement, comme la première partie du jeu original ceci dit, dans un jeu couloirs. On aura bien quelques zones un peu plus ouvertes durant certains chapitres, permettant alors de faire quelques quêtes annexes (pas bien passionnantes d’ailleurs), mais ce remake reste malgré tout une ligne droite. Mais une ligne droite bien rythmée, et qui a su améliorer certains éléments. Le chapitre 2 par exemple, où l’on tente de fuir un Midgar dévasté par l’attentat, est un excellent moment qui met nos actions en doute.

Le chapitre 4, inédit, met en avant le personnage de Jessie et permet de la rendre clairement attachante, ou du moins, plus intéressante. Même Barret devient ici plus humain et intéressant. Les petits ajouts de ce style sont nombreux, sans pour autant dénaturer l’histoire, puis que le long de ses 18 chapitres, ce remake reste extrêmement fidèle durant environ 17 chapitres. Le final par contre est totalement différent, et ouvre même de nouvelles fois. Cela annoncerait-il une partie 2 largement différente du jeu de base ? Ou une partie 2 à l’image du jeu de base, plus ouvert, toujours fidèle, mais où les développeurs osent implémenter beaucoup plus de nouvelles idées ? Ça, on ne le saura clairement que dans quelques années, sans doute. L’idée de le sortir en plusieurs épisodes était-elle une bonne idée ? Au vu des 90Go du titre disponible, sans doute, sans quoi l’on aurait clairement eu un jeu de 400Go, chose impensable aujourd’hui. Et surtout, il aura déjà fallut 5 années aux développeurs pour nous livrer cette partie de 40h, alors s’il avait fallut tripler ou quadrupler tout ça, je n’ose pas imaginer. Par contre, on peut clairement dire que si la plupart des ajouts sont plutôt pertinents et même intéressants, certains sont un peu trop « Japonaisant », notamment ce mini jeu de danse au Wall Market. Bon, ça m’aura bien fait rire, mais est-ce que ça avait bien sa place ici ? Pas sûr. Et donc, le end game annoncé ? Bien décevant. Finir le jeu ne va pas débloquer masse de choses. La possibilité de refaire le jeu en sélectionnant les chapitres, et donc, de refaire le jeu en mode difficile, ce qui est un bon challenge ceci dit (ayant refait les trois premiers chapitres). Utiliser des objets est tout simplement désactivé, et les PM ne remontent pas en se reposant. Autant dire que pour les chapitres les plus longs, ou les boss les plus sauvages, il va falloir s’accrocher, déjà que le premier boss fut un excellent challenge.

Deux quêtes secondaires restent à faire lors d’un second run, un chapitre ayant deux sets différents de quêtes en fonction de nos choix, mais pas de quoi se relever la nuit. Le plus intéressant finalement, c’est bien le mode difficile, qui nous offre de nouvelles améliorations d’armes, plus d’XP, et surtout, de nouveaux combats, et de nouvelles matéria. Pas de quoi se relever la nuit, et pour les joueurs qui désirent juste profiter de l’aventure, inutile, mais un défi de taille pour les autres. Final Fantasy VII Remake était-il utile ? Non, comme beaucoup de remake. Mais à l’image d’un certain Resident Evil 2 l’année précédente, il est fidèle tout en osant de nouvelles choses par moment, et se permet de moderniser l’aventure, souvent pour le meilleur, et il est vrai, parfois avec un résultat plus tiède. Mais l’aventure fut en tout cas très plaisante à suivre, malgré son côté couloir, notamment grâce à des combats souvent funs et demandant parfois un peu de tactique, des cinématiques à tomber par terre, des musiques qui font plaisir aux oreilles, et finalement, des personnages que l’on a plaisir à retrouver, ou à découvrir avec un tel développement. Reste à voir, encore une fois, ce que Square Enix va faire avec la suite, surtout avec un tel final. Malgré des avis disant tout et son opposé, le jeu fut en tout cas un succès, garantissant donc la suite de l’aventure. En espérant ne pas attendre encore cinq années (ce qui est peu probable, les modèles, animations, le système de combat et j’en passe étant déjà codés).


GRAPHISMES
Les cinématiques sont à tomber par terre. La modélisation de la plupart des décors, et des personnages principaux est juste au top. Mais dés qu’il s’agît de PNJ, ou de quelques décors de jours, c’est bien moins convaincant.
JOUABILITÉ
Étonnement, le système de combat est assez tactique, et il y a beaucoup de possibilités. L’exploration, à l’exception de certains chapitres, est assez minimale par contre.
DURÉE DE VIE
Un bon 40h en faisant les quêtes annexes pour venir à bout de l’aventure en mode normal, ce qui débloque quelques boss en plus et un mode difficile portant bien son nom.
BANDE SON
Une excellente bande son, reprenant les thèmes originaux, mais réorchestrés. Un plaisir pour les oreilles. Le doublage anglais est très convaincant. On n’en dira pas autant du doublage français assez catastrophique.
CONCLUSION
Attendu depuis tout de même cinq ans, Final Fantasy VII Remake, s’il ne contient finalement que la première partie de l’histoire, est à la fois une modernisation extrêmement fidèle, qui ose par moment développer quelques éléments ou personnages, mais qui se permet aussi par moment de dévier pour offrir de nouvelles choses. C’est sûr, le résultat n’est pas parfait, inégal a bien des niveaux, techniquement déjà, mais également dans ces ajouts et son design même. Néanmoins, l’ensemble est très plaisant à suivre durant 40 heures.

note65



Titre : Final Fantasy VII Remake
Année : 2020
Studio : Square Enix
Editeur : Square Enix
Genre : Remake d’un JRPG culte

Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4 (plus tard : Xbox One et PC)
Support : deux disques


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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