De retour sur Terre après ses aventures spatiales dans Duke Nukem II, Duke Nukem survole Los Angeles lorsque son vaisseau est abattu par des extraterrestres. Une centrale militaire l’informe qu’ils ont besoin d’aide et que des êtres qui ne viennent pas de la Terre sèment la panique dans la ville. Ces derniers ont envahi le monde pour asservir l’humanité, piller ses ressources minières et s’emparer des humaines. Le gouvernement décide donc d’envoyer Duke en dernier recours pour stopper l’invasion Alien.
Avis de Rick :
À l’image de Doom, Duke Nukem 3D aura changé la face des FPS et des jeux vidéo en général. Enfin, FPS… à l’époque, cela était toujours du Doom-Like. Un tel phénomène qu’encore aujourd’hui, le jeu bénéficie encore de sorties sur de nouvelles consoles, avec du contenu additionnel, nouveaux niveaux, nouvelles musiques, liftage HD. Oui, un phénomène encore actuel, ce qui étonne d’ailleurs, à l’heure où Doom, ayant le même statut de jeu culte, n’aura pas eu autant de ressortie, mais aura tout simplement à la place eu un reboot (et bientôt une suite). Duke Nukem 3D est indémodable, mais accessoirement, ne semble pas vouloir vraiment se refaire une vraie santé. Il faut dire que comparé à Doom, les suites de ce Duke Nukem 3D ne furent pas glorieuses, et ce jusqu’au récent Duke Nukem Forever avec ses quelques 12 années de production, sans doute la pire arlésienne du monde du jeu vidéo. Mais revenons en à Duke Nukem 3D donc, un jeu multi support, même à l’époque, sortant sur tous les supports informatiques possibles et imaginables, sur Saturn, Mega Drive, puis la première Playstation, avant même de débarquer dans une version légèrement différente sur Nintendo 64. Oui, la console de Nintendo, qui une fois de temps en temps, voulait attirer un nouveau public, un public plus mature, avec du Duke, mais également Resident Evil 2 ou Turok (Nintendo refera le même coup sur la Game Cube avec Resident Evil 0 et Rebirth, puis sur Wii avec Silent Hill Shattered Memories, puis finalement sur Wii-U et la Switch avec les jeux Project Zero). Une version d’ailleurs plutôt sympathique, car si quelques changements peuvent faire grincer des dents, de manière plus globale, il s’agît là d’un excellent portage, avec quelques ajouts, de nouvelles armes, et un mode multi-joueurs plutôt fun en local, comme tous les jeux de l’époque.
Mais peu importe le support, Duke Nukem 3D fut un choc, un choc quelque peu oublié aujourd’hui dans le reste de l’industrie qui ne semble pouvoir compter que sur ce jeu vieux de maintenant plus de 20 ans pour oser faire du FPS fun et débile. Non, il y a aussi Shadow Warrior qui lui a eu son reboot ainsi qu’une suite cette année, il est vrai. Car si Doom nous lançait dans des batailles ensanglantées avec une intrigue au final pas vraiment utile, le jeu restait malgré tout sérieux, il fallait tuer des démons pour sauver la Terre… enfin Mars, avec un personnage mutique. Pareil dans Quake et quelques autres jeux du genre. Mais dans Duke Nukem 3D, c’est différent, notre personnage parle, notre personnage a même une grande gueule, beaucoup d’humour, et compte bien buter des aliens par paquets. Sa récompense, en plus de sauver le monde et surtout l’Amérique ? Des gonzesses bien entendu ! Duke Nukem 3D ne fait pas dans la subtilité, fait même parfois dans l’humour de vieux con, ou de pervers, et c’est ce qui fait du bien au final. Pour une fois, et sans doute une des vraies premières fois dans le monde du jeu vidéo, le joueur ne joue pas un avatar silencieux, bad-ass qui ferme sa gueule et obéit aux ordres. Non, Duke parle, fais des vannes en éclatant des ennemis. Forcément, dans un sens, c’est une révolution, surtout que le doublage est excellent et nous ramène à tous ces actionneurs bourrins des années 80. Mais ce simple détail n’est pas suffisant pour faire du Duke Nukem 3D un grand jeu et surtout pour expliquer le fait que tant d’années après, il se joue toujours avec un tel plaisir, nostalgie ou non (oui, je l’aurais refais sur PS4 récemment).
Les développeurs de chez 3D Realms ont en effet tout fait pour que l’expérience soit plaisante et surtout inoubliable. Entre divers niveaux variés et pas forcément reliés entre eux (d’où le bouton d’autodestruction à la fin des niveaux, amenant l’écran des scores), des graphismes sublimes pour l’époque, l’équipe fait fort a bien d’autres niveaux. Notamment en terme de level design. Si jusque là, les Doom-Like ne nous faisant qu’avancer dans des niveaux de gauche à droite, ou vers l’avant, voir retourner parfois en arrière, Duke Nukem 3D s’affranchit de tout ça grâce à deux ajouts de gameplay, deux ajouts qui paraissent simples sur le papier, mais qui changent totalement la conception même des niveaux. Ces deux ajouts, ce seront le jet pack, permettant à Duke de s’envoler, et donc d’atteindre des bâtiments cachés, des passerelles, voir des lieux auquel il doit absolument aller pour compléter le niveau, et de l’autre côté le tuba, permettant à Duke de respirer sous l’eau et donc de se taper quelques phases sous marines étonnement maniables (la 3D et le gameplay marin, c’est rarement ça), pour trouver de nouveaux chemins, de nouveaux bonus. Avec ces ajouts, le joueur ne fait pas qu’aller de l’avant, il doit aussi prendre des hauteurs, ou inversement, descendre. Une verticalité plaisante.
Alors si en plus, 3D Realms nous rajoute une interaction possible avec le décor, souvent destructible (murs, divers éléments), et des armes totalement folles, comme une faisant grossir et exploser ses ennemis, ou celle les faisant rétrécir pour que l’on puisse ensuite les écraser, aucun doute, 3D Realms avait trouvé là LA formule pour rivaliser avec les productions ID Software. Et même si certains ajouts sont de mauvais goût, ils vont avec le personnage. Duke pourra aller aux toilettes pour… oui se soulager. Oui les vitres explosent, toutes. Si bien que l’intrigue, simple et générique au possible, à savoir tuer de méchants aliens cons et pas beaux allant du simple soldat au sanglier mutant géant armé de fusil à pompe, devient totalement secondaire. On est happé par le gameplay, on s’éclate à faire les nombreux niveaux, à donner quelques billets à des stripteaseuses rencontrées ci et là (on pourra aussi les flinguer, certes, faisant apparaître un ennemi), et on s’amuse devant chaque punchline lâchée par notre très cher Duke. Des répliques bien entendu très… intellectuelles, allant du « Damn I’m Looking Good » au « Die you Son of a Bitch ». Un ensemble parfois vulgaire, parfois gratuit, parfois bien con, mais qui trouve là un parfait équilibre. Si bien que malgré sa sortie la même année que Quake, Duke Nukem 3D fit énormément de bruit. Peut-être dans le fond que la surprise fut encore plus grande, sachant que le jeu fait suite à des jeux… de plate forme en 2D…
Toujours est-il qu’en 2018, il est possible de prendre un pied pas possible en jouant à Duke Nukem 3D, qu’il s’agisse de la version d’origine, de la version légèrement remasterisée, ou de la dernière version avec ses nouveaux niveaux et de nouvelles lignes de dialogues enregistrées par le même doubleur d’époque (chapeau). Car Duke Nukem 3D, dans le spectacle jouissif et incroyablement nerveux qu’il propose, tient la route face aux FPS modernes, qui ont évolués vers quelque chose de beaucoup plus scriptés, mais surtout de beaucoup moins nerveux, et de beaucoup plus facile. Duke Nukem 3D, c’est nerveux, il faut bouger, il faut tirer, et l’on peut mourir, facilement, sans checkpoint à la pièce précédente (même si l’on peut techniquement sauvegarder quand on veut). La vie, il faut la récupérer, elle ne remontera pas toute seule. Et comme dit, Duke, c’est du jeu de tir jouissif et surtout qui ne se prend pas au sérieux, contrairement à tous les titres qui sortent tous les ans sur nos consoles (hein Call of Duty, je te vise là !). Mais pour le joueur qui n’a pas été « éduqué » à coup de Duke, il faut avouer que certains niveaux sont sans doute un peu trop labyrinthiques. Il arrive que l’on s’y perde. Oui, si le jeu a bien vieillit visuellement, on pourra toujours trouver à redire sur les sprites des ennemis, qui ne sont qu’en 2D. Est-ce grave ? Non. Et puis ce n’est pas tous les jours qu’un héros bad-ass de jeu vidéo nous sortira des répliques de Invasion Los Angeles de John « Dieu » Carpenter ! Bref, Duke 3D aura fait mon bonheur à l’époque sur Playstation, puis sur Nintendo 64, et fait encore mon bonheur aujourd’hui sur PS4.
GRAPHISMES |
En 1996, il était très beau. Détaillé, complet, décors destructibles, beaucoup d’ennemis à l’écran, pas mal d’ambitions. EN 2018, il reste méga fluide, sympathique, et impressionnant quand on se dit qu’il a 22 ans. |
JOUABILITÉ |
Un gameplay nerveux et dynamique, très simple à prendre en main, et qui permet en plus la verticalité, avec des phases sous l’eau (et maniable) et dans les airs (avec le jetpack). |
DURÉE DE VIE |
Pas mal de niveaux très complets, certains assez hard, 4 niveaux de difficultés, du multijoueur. Duke Nukem 3D reste encore aujourd’hui long et fun à parcourir. |
BANDE SON |
De très bons doublages, une musique bad-ass, des bruitages allant du dégueulasse à l’amusant. Du très bon taf. |
CONCLUSION |
Duke Nukem 3D, c’est bien ! Et surtout c’est fun, débile, jouissif, bourré d’humour, avec de grands niveaux, du multijoueur, des armes destructrices, des armes à la con. |
Titre : Duke Nukem 3D
Année : 1996
Studio : 3D Realms
Editeur : GT Interactive
Genre : Doom-Like
Joué et testé sur : PC, Nintendo 64, Playstation et Playstation 4
Existe sur : DOS, Linux, PC, Mac, Saturn, Nintendo 64, Playstation 1, 3 et 4, Mega Drive, Xbox 360 et One, Playstation Vita, iOS et Android
Support : un disque
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