[JV] Dead Rising: Deluxe Remaster (2024 – Playstation 5)

Un beau jour, la paisible ville de Willamette au Colorado s’est retrouvée mise en quarantaine par l’armée. Un journaliste freelance du nom de Frank West sentant là l’opportunité d’un scoop est parvenu à atteindre l’unique centre commercial de la ville. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’un véritable enfer l’y attend : le centre commercial est infesté de hordes de zombies. Frank a 72 heures devant lui avant qu’on ne vienne le chercher, et il va utiliser ce temps au mieux pour essayer de découvrir la vérité qui se cache derrière cet incident.


Test de John Roch :
A sa sortie en 2006, Dead Rising a marqué les esprits avec son mélange de beat’em up et de survival horror rempli de zombie et est devenu une valeur sûre du catalogue XBox 360. Depuis, la saga s’est ponctuellement rappelée à notre souvenir avec trois opus ayant du mal à faire de Dead Rising un nom solide dans le catalogue de Capcom, mais aussi avec quelques portages du premier opus. Il y a d’abord eu en 2009 Dead Rising: Chop Till You Drop, adaptation sur Wii qui a tenté un truc ni à faire ni à refaire, puis un remaster en bonne et due forme en 2016, de l’ordre de ceux qui proposent le jeu en 1080p pour un confort visuel optimal et éventuellement un mode photo pour justifier une ressortie et surtout un prix. Capcom a créé la surprise en dévoilant Dead Rising: Deluxe Remaster qui pour le coup ressemblait d’avantage à un remake qu’à un remaster. En réalité, il s’agit bel et bien d’un remaster qui va ouvrir une porte à Capcom et sûrement au reste de l’industrie, mais avant de voir cela, c’est quoi Dead Rising ?

Dans Dead Rising le joueur incarne Frank West, journaliste freelance qui a fleuré le bon coup en se fiant à des rumeurs de disparitions venant de la ville de Willamette. Grand bien lui en a pris puisque armé de son appareil photo et de 72h avant que qu’un hélicoptère ne vienne l’exfiltrer, c’est ni plus ni moins que le début de l’apocalypse zombie que Frank West va couvrir depuis le centre commercial de Willamette infesté de morts-vivants et d’éléments de tous bons films de zombies qui se respectent. Des survivants barricadés, un complot impliquant le gouvernement et une population délaissée, l’armée qui fait parler la poudre au profit du sauvetage, des personnages qui en savent plus que ce qu’ils ne laissent penser sur l’épidémie, d’autres qui ont perdu la raison et constituent une plus grande menace que celle d’outre tombe… le scénario de Dead Rising a une approche très cinématographique et si il n’invente rien, le récit se suit comme celui d’un film de zombies simple mais efficace, si toutefois vous décidez de le suivre.

L’une des particularités de Dead Rising, c’est qu’il utilise le temps comme une mécanique de gameplay propre au titre, comme ce fut le cas de The Legend Of Zelda: Majora’s Mask ou Shenmue avant lui. Le scénario est divisé en CAS, en fait plusieurs chapitres répartis sur la durée de 72h pendant laquelle l’intrigue se déroule. S’ajoute à cette quête principale d’autres secondaires, appelées « scoops » qui consistent à aller récupérer des survivants dont certains nécessitent une empoigne avec des boss. Des que le jeu démarre, les 72h sont lancées et libre à vous de le faire comme vous le sentez : vous concentrer sur le CAS au détriment du sauvetage de quelques survivants sur le chemin, vous débarrassez du scénario principal pour sauver toutes les âmes qui peuplent le soft, de tester les diverses tenues ou juste partir en expédition punitive et trancher du zombie par paquet d’un nombre indéterminable jusqu’à ce que lassitude suive. Plusieurs approches sont possibles mais la meilleure (et finalement seule, le jeu n’étant pas si permissif que ça) est de vivre le jeu comme il a été conçu, à savoir comme un beat’em up jouissif dont la principale composante qui le rattache au genre du survival horror est le stress délivré par l’urgence du temps. Et Dead Rising excelle dans ce domaine, c’est un beat’em up qui tient du parfait défouloir qui n’hésite pas à bousculer le joueur qui se retrouve avec plusieurs choses à gérer dans un sentiment constant d’urgence qui doit être pris en compte sous couvert d’être submergé par le temps, et donc de rater un événement qui fermera définitivement la porte au dénouement de l’histoire.

Une histoire qui peut être recommencée à volonté en gardant les statistiques acquises lors de la précédente partie, Franck West gagne divers points et compétences de manière imposée en franchissant des niveaux. Pour se faire il faudra d’une part progresser dans les CAS et terminer les « scoops » qui méritent l’attention puisque c’est pendant ces quêtes secondaires que le joueur sera confronté aux psychopathes, des boss hauts en couleurs qui feraient tous d’excellents méchants de films de séries B. Deux autres manières de gagner de l’XP sont présentes. La première c’est l’appareil photo qui donne des points en tirant des clichés divisés en plusieurs catégories : drame, horreur, comédie, scènes spéciales et inclassable. Il y a également des clichés secrets à débusquer un peu partout dans le centre commercial mais si la photographie ce n’est pas votre truc, il reste la dernière chose à faire pour monter de niveau : massacrer du zombie, et le jeu est généreux en la matière. L’autre petit tour de force de Dead Rising, c’est de proposer au joueur un arsenal infini d’armes à prendre partout dans les boutiques du centre commercial. De la guitare au fusil de chasse en passant par le couteau, la boule de bowling, le banc, la tronçonneuse, le caddie, le parasol, la pile de CD, le cintre… bref tout ce qui est trouvable est une arme plus ou moins redoutable qui se brise avec le temps, bien que tout cela ne soit qu’en surface. En l’état, après plusieurs parties, une routine s’installe, on sait quelles armes sont les plus efficaces et quels items rendent le plus de vie et, sur la longueur, chaque sortie dans le centre commercial commence de manière machinale, tout comme les objectifs dans leur intégralité qui sont au final toujours les mêmes quêtes fedex à la redondance masquée par le massacre de morts-vivants car il est vrai que de sauver des PNJ dans un centre commercial infesté de zombies dans ce qui ressemble le plus a une adaptation du Zombie de Romero (le jeu avait par ailleurs un petit sticker rejetant toute affiliation avec Dawn Of The Dead à sa sortie), ça le fait grave.

Dead Rising reste aujourd’hui un titre aux mécaniques et gameplay bien à lui qui a ses qualités mais aussi des défauts qui ne font que de ressortir avec le temps. Avec cette nouvelle version, Capcom a annoncé les choses en grand, si grand qu’avec sa refonte graphique et la promesse de quelques corrections de gameplay, le jeu s’apparentait plus à un remake qu’a un remaster. Et bien on ne pourra pas reprocher à Capcom d’avoir menti sur la marchandise, Dead Rising: Deluxe Remaster porte bien son titre et ouvre la porte à un nouveau genre de remasterisation, trop retouché pour être taxé de remaster, pas assez pour être un remake. La principale refonte est d’ordre graphique et sur ce point le jeu ne déçoit pas, Dead Rising a entièrement été retravaillé au RE Engine, le lifting est plus qu’appréciable et ouvre la porte à de beaux espoir pour la suite de la saga, si suite il y a. Le jeu a également gagné en ergonomie et en souplesse. La maniabilité est ainsi repensée pour le meilleur, la navigation dans les menus est plus claire, l’ajout d’une boussole facilite la navigation, la sauvegarde automatique fait plaisir, la maniabilité a été retravaillée et les survivants sont un peu moins cons, rendant moins frustrants les déplacements en leur compagnie dès lors qu’ils sont plus de deux. Mais tout cela n’est en fait que du vernis, Dead Rising: Deluxe Remaster reste Dead Rising et bien que les améliorations soient plus que bienvenues, elle trouvent rapidement leurs limites.

L’exemple le plus frappant est que malgré la refonte graphique, rien d’autre n’a été touché, pas plus que le lieu qui tient du semi open world aux temps de chargements fort heureusement bien réduit aux animations qui restent les mêmes, la sauvegarde automatique qui est à saluer mais qui facilite bien trop la vie et met un coup à la partie survie du jeu, et le déplacement lors de la visée. En l’état oui, Franck West peut désormais se déplacer (lentement) en visant, mais juste se déplacer, faites le tirer et vous vous rendrez vite compte que cette soit disant amélioration n’est en réalité que poudre aux yeux. La censure est également présente en supprimant la catégorie érotique de l’appareil photo mais conserve une mission qui tourne autour de ça, ce qui n’a pas vraiment de sens. La question c’est aussi de savoir pourquoi s’être arrêté en si bon chemin car au final, en dehors de la partie graphique et de certains réajustements, Dead Rising: Deluxe Remaster reste Dead Rising avec ses qualités mais surtout des défauts qui ne font que d’avantage ressortir avec ce remaster salade tomate oignon qui rend service au jeu de base tout en faisant ressortir ses tares qui en font un jeu indispensable pour les fans de la première heure et une curiosité pour les nouveaux venus qui auront le courage de se lancer dans un titre qui approche des 20 ans d’age avec ce que ça apporte comme poids. Quant à cette histoire de deluxe remaster, elle questionne. D’un coté oui pourquoi pas, un remaster de cette trempe à un double effet Kiss Kool : d’une part remettre sur le devant de la scène des jeux au gameplay intact (imaginez un Okami, Power Stone 2, Onimusha, Dino Crisis ou un God Hand avec des graphismes actuels), de l’autre ça a de quoi donner une forme de température quant à la popularité de licences qui n’ont pas forcement de renommée pour justifier une nouvelle entrée soumise aux réalités économiques du marché. Le revers de la médaille, c’est que Capcom, ou un autre, vu que l’idée va faire à coup sur son bonhomme de chemin, pourrait y voir un nouveau genre de poule aux œufs d’or qui ne demande qu’à éclore et ainsi y trouver une nouvelle forme de rentrée financière dans les caisses. Rejouer aux classiques d’antan avec des graphismes actuels pourquoi pas après tout, mais les remasters et les remakes commencent à devenir un marché qui vire au n’importe quoi, si c’est pour ne plus avoir que ça…

GRAPHISMES
Le principal argument de vente de ce deluxe remaster. La refonte au RE Engine aligne le jeu sur la production actuelle et donne de bons espoirs pour une éventuelle suite à la saga
JOUABILITÉ
La prise en main est plus souple qu’auparavant mais hérite des défauts de l’époque.
DURÉE DE VIE
Pour mettre un point final à l’histoire en ayant vu un maximum de quêtes secondaires vous prendra moins de 9h. Par la suite, relancer une partie pour sauver l’intégralité des survivants et remplir quelques défis sera nécessaire. Le mode infini quant à lui est un défouloir qui lasse vite.
BANDE SON
Rien de bien notable. C’est propre et retravaillé, aussi bien au niveau des bruitages que de la musique, mais rien qui vous restera en tête plusieurs jours durant.
CONCLUSION
Trop retouché pour être taxé de remaster, pas assez pour être un remake, Dead rising: Deluxe Remaster reste Dead Rising avec ses qualités mais surtout des défauts qui ne font que d’avantage ressortir avec ce remaster salade tomate oignon qui rend service au jeu de base tout en faisant ressortir ses tares qui en font un jeu indispensable pour les fans de la première heure, et une curiosité pour les nouveaux venus.



Titre : Dead Rising: Deluxe Remaster
Année : 2024
Studio : Capcom
Editeur : Capcom
Genre : Remaster deluxe

Joué et testé sur : Playsation 5
Existe sur : PC, PS5, Xbox series
Support : Dématérialisé

 


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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