[JV] Battle Chasers: Nightwar (2017, PC)

Après avoir été attaqués par des bandits, votre dirigeable se crashe et vous voilà égarés sur l’Île du Croissant, lieu regorgeant de Mana mais pas que. Une menace semble peser sur cet endroit. Il va vous falloir chercher à régler le problème avant de repartir, en faisant quelques rencontres intéressantes et en allant dans des endroits où vous n’oseriez même pas mettre un doigt de pied en temps normal. La population de l’île compte sur vous mais, serez-vous à la hauteur ?


Test de Cherycok :
Certains connaissent peut-être le comics Battle Chasers créé en 1998 par Joe Madureira et qui, jusqu’à aujourd’hui, comporte 9 tomes qui se sont étalés de 1998 à 2001. Les afficionados attendent depuis 18 ans la suite de leur comics culte, en vain. Pourtant, il a décidé de faire plaisir à ses fans et s’est mis au service du jeune studio Airship Syndicate, composé d’anciens développeurs ayant travaillé sur Darksiders, pour adapter la licence en JRPG sous la houlette de THQ Nordic. Aucune intention ici de faire une suite au comics mais plutôt un aparté, reprenant les différents protagonistes. Un JRPG à l’ancienne, qui ravira les amateurs du genre aussi bien dans ses mécaniques de jeu que dans son visuel très travaillé, malgré un côté parfois répétitif à cause d’un système vous obligeant parfois à grinder vos personnages.

Battle Chasers : Nightwar vous met dans la peau de la jeune Gully, fière guerrière aux poings de fer mais parfois un peu trop insouciante. Accompagnée dans un premier temps par le gros golem Calibretto et le très efficace bretteur Garrison, puis dans un second temps de Knolan le magicien, de la voleuse Red Monika et du mystérieux Alumon, vous évoluerez dans un univers fantasy aux relents Steampunk dans un pur style JRPG. On retrouve d’ailleurs les phases classiques du genre. Il y a tout d’abord le déplacement sur la carte, ici uniquement sur différentes routes à suivre, sur laquelle vous trouverez différentes choses : des lieux à visiter, des choses à ramasser, des téléporteurs, des endroits secrets, des donjons, ou encore des pastilles représentant les monstres. Il y a ensuite la phase d’exploration, dès qu’on rentre dans un lieu de la carte tel que les zones à explorer et surtout les donjons. Là, ça passe en vue isométrique, et pour ces derniers, générés aléatoirement, vous passez de salle en salle, vous aurez l’occasion de fouiller, résoudre des puzzles, survivre à des pièges, trouver différents écrits qui viendront agrémenter le background et, bien entendu, affronter les monstres qui s’y baladent et qui ne vous laisseront aucun répit. Dès que vous foncez dans l’un d’eux, ou que l’un d’eux vous fonce dessus, on entre dans la troisième phase du jeu, les combats dont nous allons parler plus longuement.

Ceux qui ont joué par exemple aux vieux Final Fantasy, ou de manière générale aux JRPG « classiques » seront ici en terrain connu. Votre équipe d’un côté, les ennemis de l’autre, et tout se passe au tour par tour. Vous avez vos compétences de base (frapper, se protéger, …), tout un tas de compétences propres à chacun de vos personnages, des « furies » activables seulement via une barre d’énergie qui se remplit petit à petit, tout un tas de potions aux effets divers et variés, et bien entendu la possibilité de fuir, si le jeu vous le permet. La petite subtilité, mais qui pourtant va faire toute la différence, c’est la barre d’ordre du tour. Il va falloir juger s’il est mieux que son personnage agisse de suite, avec une attaque de base, ou alors lui faire lancer une compétence / sort mais qui le retardera (plus ou moins en fonction de ce qui est lancé) au niveau de son action. Les combats sont d’ailleurs plus tactiques qu’il n’y parait, surtout lorsqu’on sort des monstres « basiques ». Il faudra étudier la stratégie des ennemis, voir ce qui est plus efficace contre eux, et puis voir si la configuration de notre équipe est la bonne.
Trois personnages maximum sur les 6 disponibles au bout d’un moment, et chacun aura des spécificités. Par exemple, Gully est un tank hors pair et Calibretto un très bon heal, mais il est possible de les monter différemment car deux arbres de talents sont possibles pour chacun des personnages. A vous de voir quelle est la meilleure configuration en fonction du monstre que vous allez affronter.

C’est là qu’intervient le premier problème de Battle Chasers : Nightwar. A l’instar de certains jeux où les personnages que vous avez mis de côté montent quand même en niveau au même titre que ceux que vous jouez, ce n’est ici pas le cas. Et si vous voulez que tous vos personnages évoluent, il va falloir tous les grinder, faire et refaire les mêmes donjons (même si leur génération aléatoire permet de varier un peu), enchainer encore et toujours des combats, déjà très nombreux si vous vous contentez uniquement des trois personnages du début à la fin (ce qui, j’avoue, a été mon cas), provoquant pour le coup un aspect très répétitif au jeu de Airship Syndicate. Les gros fanas du genre s’en ficheront complètement, les moins habitués pourront du coup se décourager assez vite. C’est d’ailleurs très dommage car Battle Chasers : Nightwar a une profondeur assez conséquente et il y a énormément de choses à faire.

Outre l’histoire principale composée de huit gros donjons, plus le boss de fin (coriace, très coriace depuis la dernière mise à jour du jeu), le jeu propose également moult quêtes annexes. Même si leur développement n’est pas toujours optimum, certaines vous donneront du fil à retordre, vous obligeant à parcourir de nouveau certains donjons à la recherche de passages secrets à débloquer avec les compétences de donjon de vos personnages, ou d’objets bien particuliers à dénicher dans des coins que vous n’auriez pas fouillé en temps normal. Le craft a également une place très importante dans le jeu. Il vous sera possible de fabriquer tout un tas de choses avec tous les matériaux que vous récupèrerez tout au long du jeu, allant de la simple potion, aux enchantements pour votre équipement en passant par des armes légendaires qu’il faudra mériter. Citons également une arène proposant des défis, une chasse aux monstres cachés, des mini-jeux de pêche assez funs, ou encore un bestiaire à compléter au fur et à mesure de votre progression. Si vous accrochez au jeu, il y a vraiment de quoi faire !


GRAPHISMES
Visuellement très joli, dans le plus pur style du comics, aussi bien dans les dessins que dans la conception des donjons en vue isométrique. Certes, on n’est pas dans un jeu triple A, mais la patte graphique est excellente.
JOUABILITÉ
Nous sommes dans un JRPG, donc c’est réduit au plus simple. Et c’est ce qu’il faut pour ce genre de jeu. On regrettera seulement une ergonomie pas toujours très intuitive chez les marchands ou le craft, mais rien d’insurmontable.
DURÉE DE VIE
Une quarantaine d’heure pour l’histoire principale. Beaucoup plus si vous voulez amener tous vos personnages au level max et que vous voulez découvrir tous les secrets du jeu (et ils sont nombreux).
BANDE SON
D’excellentes musiques typées heroic fantasy vous accompagneront tout le long de l’aventure. Et, pour ne pas lasser, différents thèmes sont utilisés pour les nombreux combats, chose assez rare pour être signalée.
CONCLUSION
Malgré une narration parfois en demi-teinte et de très nombreux combats qui pourront fatiguer les moins courageux, Battle Chasers : Nightwar est un très solide JRPG au visuel enchanteur, à la difficulté très bien dosée et au système de combat bien plus évolué qu’il n’y parait. Un très bon jeu pour les amateurs du genre.



Titre : Battle Chasers: Nightwar
Année : 2017
Studio : Airship Syndicate
Editeur : THQ Nordic
Genre : JRPG à l’ancienne

Joué et testé sur : PC
Existe sur : PC, Mac, Linux, Switch, PS4, Xbox One
Support : Dématérialisé / BR / Cartouche

 


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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