Après un accident dans une station spatiale, Alex, survivante, va devoir réactiver divers éléments de la station afin de rendre possible son retour sur Terre à bord de la navette de secours.
Avis de Rick :
Adr1ft, voilà un jeu qui faisait envie, et qui n’a pas fait l’unanimité auprès des testeurs professionnels. On lui reproche souvent d’être beaucoup trop lent, ultra répétitif, et donc de se limiter à son concept pour ne jamais évoluer. Dans les faits, c’est le cas. Adr1ft est un jeu lent, qui mise avant tout sur son atmosphère et son lieu unique, à savoir une station spatiale délabrée. Notre personnage s’y retrouve, après une catastrophe ayant fait explosé l’endroit, et va devoir user des deux principales mécaniques de gameplay pour se rendre à ses différents objectifs. En vue subjective donc dans un scaphandre (le jeu a été pensé pour le VR), le joueur se retrouve dans la peau d’Alex, équipée d’une tenue défectueuse, et qui va devoir traverser ce qu’il reste de la station afin de réactiver divers éléments de la station spatiale et ainsi rendre son retour sur Terre via la navette de secours possible. Simple dans les faits, et très simple à prendre en main, Adr1ft va alors nous faire évoluer dans ses somptueux décors (une station en partie détruite avec en arrière plan, la Terre) afin de suivre un chemin tout tracé et surtout pour récupérer une précieuse ressource qui servira un peu à tout : l’oxygène. Comme je l’ai dis, notre tenue est défectueuse, l’oxygène fuit, et il va donc falloir en récupérer, tout le temps, à la fois pour pouvoir respirer, ce qui est tout à fait logique, mais également pour activer les propulseurs de notre tenue, ce qui va par moment s’avérer utile pour atteindre un lieu un peu plus éloigné que la normale rapidement.
Oui dans les faits c’est simple, surtout que l’on s’habitue très vite aux déplacements en apesanteur, et que si l’on décide de tout simplement faire le jeu en ligne droite, le jeu place des bouteilles d’oxygène assez souvent pour que le joueur ne panique pas trop. Généralement, ce sera simple, il suffira de travers des salles de la station (couloirs, chambres des officiers, salles de recherche), ou parfois de s’aventurer à l’extérieur pour trouver une ouverture dans les murs de la station détruite, le tout pour aller actionner un ordinateur, puis faire de même avec le suivant, jusqu’à ce que la station permette enfin au joueur d’accéder à la navette de secours et d’avoir assez de puissance pour rentrer sur Terre. Dans les faits encore une fois, c’est simple et les actions demandées aux joueurs sont toujours les mêmes. Se rendre du point A au point B pour actionner un ordinateur, et ainsi de suite, le tout pendant environ 5h, puis se rendre à la navette et espérer rentrer sur Terre. Pas particulièrement dur une fois le gameplay parfaitement assimilé (oui, au tout début, on se cogne parfois contre les murs, les portes). Mais Adr1ft n’est pas qu’une simple ligne droite, même s’il est totalement possible de torcher le jeu en n’allant qu’à l’objectif demandé.
Adr1ft permet aussi d’explorer un peu. Certes, l’exploration est limitée, puisqu’une fois que le joueur sort du parcours principal, les bouteilles d’oxygène se font beaucoup plus rares, ou tout simplement car les distances parcourues en traversant le vide de l’espace seront plus grandes, mais en tant que seule survivante de la station, Alex aura la possibilité de lire des fichiers audio (se trouvant dans des ordinateurs, ou tout simplement flottant dans l’espace), mais également de trouver certains objets clés appartenant aux défunts autres membres de l’équipage, ou même de retrouver leurs corps, flottant en silence. Rien de bien excitant sur le papier, même si pour retrouver certains éléments, le joueur devra ruser (un moment m’aura fait échouer plusieurs fois avant de trouver la bonne technique pour me rendre où je le voulais, avec assez d’oxygène pour mon trajet de retour). Mais à mes yeux, ce n’est pas dans cela que Adr1ft excelle. Oui, les objectifs sont répétitifs, on passe 5 heures à faire la même chose, et s’il y a bien du contenu annexe à trouver dans la défunte station spatiale, il n’y a pas non plus de quoi allonger la durée de vie des heures et des heures. Mais Adr1ft se veut être avant tout une expérience immersive. Et à ce niveau là, ça fonctionne du tonnerre. Certes, l’aventure a un rythme plutôt posé qui la rapproche beaucoup plus de 2001 L’Odysée de l’Espace, ou plus récemment de Approaching the Unknown plutôt que d’un Gravity ou d’autres films jouant sur le rythme et l’accumulation de catastrophes, mais c’était son but.
Nous immerger dans un lieu rare dans les jeux vidéo, nous y perdre. Il ne sera pas rare en évoluant dans l’espace de finir par retourner dans une pièce et de ne plus savoir où est le sol et où est le plafond par exemple. De même, chaque petite sortie dans l’espace offrira aux joueurs des panoramas magnifiques avec la Terre en arrière plan. Des panoramas où je me serais à plusieurs reprises arrêté pour admirer les graphismes, en me disant à la fois que c’était beau, et que même si les lieux ne sont pas variés, la station est grande et mon objectif encore bien loin. Le fait d’être perdu, dans cette station, parfois dans l’espace, sans gravité, sans vrai repère, et bien ça fonctionne du tonnerre à mes yeux, que vous testiez le jeu en VR ou sans la VR. Je l’aurais testé sans, et j’aurais pourtant été bien sensible à l’ambiance du jeu. Nul doute que le jeu s’avère bien plus immersif avec, mais passons. Car même sans VR, le jeu reste beau, le jeu reste immersif, son concept de survie en récupérant de l’oxygène et où chaque petit déplacement en consomme fonctionne. C’est clairement l’environnement et son concept qui donnent de la force au jeu. Sans parler de son ambiance sonore, totalement minimaliste, même parfois totalement silencieuse, mais qui fonctionne pour rendre crédible le lieu de l’aventure.
Car Adr1ft est crédible. À tous les niveaux. Se prendre un mur trop rapidement en utilisant notre tenue et cela fera mal et nous pénalisera. Logique. L’espace est convaincant, avec son silence total, la Terre en arrière plan qui n’est pas juste un élément immobile en fond (oui, elle pivote, cela nous donne une alternance de cycle jour/nuit avec le soleil), pas mal de petits débris flottent partout dans la station mais également dans l’espace autour de la station. Tout a été fait pour rendre l’immersion totale et l’aventure intéressante pour peu que l’on adhère en effet au rythme lent et à l’immobilité générale. Le côté réaliste ne plaira sans doute pas à tous (enfin, réaliste de manière générale, car je ne pense pas qu’une tenue aussi endommagée puisse vraiment être rechargée ainsi par des bouteilles d’oxygène, ou qu’une tenue accepte que l’oxygène serve également de propulseurs), puisque du coup, Adr1ft affiche un rythme très lent, un côté ultra contemplatif et posé malgré l’urgence de la situation. Les décors sont sublimes, les déplacements lents et imprécis ce qui est logique, et si c’est l’expérience que l’on recherche, et bien ça marche, tout simplement. Alors par contre, si vous cherchez un jeu avec du rythme, une station qui explose dans tous les sens, des retournements de situations et autres toutes les quatre minutes, vous pouvez immédiatement fuir et partir jouer à un jeu scripté façon Call of Duty, ou alors au dernier Far Cry 5 et ses événements aléatoires arrivant tellement souvent que ça en devient risible. Certes, Adr1ft propose une aventure courte d’environ 5 heures seulement, et il a quelques défauts, en particulier une mini carte totalement à la ramasse qui parfois induit en erreur, mais l’aventure vaut le coup.
GRAPHISMES |
Visuellement, c’est beau, même très beau parfois. L’espace infini, la station, les débris, la Terre qui tourne en arrière plan, c’est un plaisir contemplatif pour les yeux |
JOUABILITÉ |
S’il faut un temps d’adaptation pour maîtriser la gravité zéro et éviter de se prendre tous les murs, les mécaniques sont simples. On se propulse, on ouvre des portes, on active des ordinateurs, et on récupère de l’oxygène, c’est tout. |
DURÉE DE VIE |
L’aventure est au final assez courte, environ 5h, et pas sûr que l’on veuille y retourner dans l’immédiat. Mais vu que l’aventure est assez linéaire et finalement répétitive, la durée de vie évite d’être lassé. |
BANDE SON |
Le design sonore est très réussi, le silence de l’espace est souvent bien pesant. Les musiques sont très rares mais fonctionnent bien dans le jeu. |
CONCLUSION |
Adr1ft est une expérience qui prend son temps, en nous faisant explorer une station spatiale en ruine. Ces mécaniques sont simples, l’ensemble un peu répétitif, mais finalement le tout est immersif et plaisant. |
Titre : Adr1ft
Année : 2016
Studio : Three One Zero
Editeur : 505 Games
Genre : Ah l’espace
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC
Support : dématérialisé
Galerie d’images :