[Jeu Vidéo] Sumioni (2012 / PS Vita)

Vous êtes Agura, le Sumioni (inkdemon). Invoqué pour sauver l’Empire du Japon des griffes de Seimei, vous allez être amené à lutter contre des armées d’archers et d’antiques monstres légendaires. Votre maîtrise des encres et des éléments (eau, feu) vous aidera à vous frayer un passage (voire même à le tracer) au sein des troupes machiavéliques de Seimei. Deux divinités interviendront également pour vous apporter leur soutien : les inkgods Yomihi (le phénix) et Shidô, le komainu (ou chien-gardien).
Tout espoir n’est donc pas perdu…et au final c’est bel et bien Seimei qui risque d’être condamné Ad psvitam æternam.

Avis de Oli :
Pas mal de gens ont critiqué les premiers mois de vie de la Playstation Vita en prétendant, bien souvent, que les jeux sortis ne valaient pas la peine d’être achetés. C’est bien évidemment faux. Surtout, et avant de critiquer la line-up de la Vita, il convient de se replonger dans les line-up de sortie des précédentes consoles : de la Super Nintendo à la PS3 en passant par la 3DS, c’était pas fameux. La Playstation Vita ne s’en sort donc pas si mal…en particulier au Japon, où deux titres sont très tôt sortis du lot : le fantastique GRAVITY DAZE et le superbe SUMIONI.

SUMIONI est en effet un petit bijou, qui rend à la fois un hommage appuyé (enfin pas trop sinon vous allez casser l’écran) aux fonctions tactiles de la Vita ainsi qu’aux bons petits jeux à l’ancienne (rapport à son déroulement assez classique en 2D avec big boss de fin de niveau).

Dans SUMIONI, vous incarnez donc un démon (« oni »), maitrisant les pouvoirs de l’encre. Ça a l’air stupide dit comme cela, mais une fois dans le jeu, le concept prend tout son sens puisque les paysages que vous traversez semblent avoir été dessinés sur des toiles…dont vous pouvez redéfinir les décors avec votre pinceau magique : aka votre petit doigt musclé! D’un petit mouvement du doigt, vous pourrez en effet dessiner quelques formes, le plus souvent assez simples en raison du manque de temps (de nombreux ennemis vous attaquent régulièrement). En gros, le but est de peindre des plates-formes (qui disparaissent petit à petit) sur lesquelles vous pourrez grimper pour éviter des obstacles ou atteindre des bonus. Détail vital lorsque vous ferez face aux boss les plus retors : si vous restez un certain temps sur une plate-forme, vous ferez le plein de puissance et pourrez ainsi délivrer des coups monstrueux.
Une autre option est également disponible : le pinceau à eau. En cliquant sur une icône en bas à droite (ou sur le bouton rond), vous abandonnez l’encre pour l’eau. Là encore, il vous faudra souvent jongler entre les deux : plates-formes pour esquiver, eau pour éteindre des jets de flamme et boulettes en tous genres.

En cliquant sur la gâchette gauche, le jeu se fige. Vous avez alors la possibilité d’utiliser l’art du feu (votre doigt sur l’écran ne dessine alors plus des plates-formes, mais des langues de flammes), ou des invocations (un phénix et un chien-lion) qui apparaitront si vous réalisez la calligraphie correcte (rien de méchant, je vous rassure). Enfin l’écran tactile arrière de la Vita est également mis à contribution, puisqu’il faudra passer vos doigts dessus (ou dessous je ne sais plus trop comment m’exprimer) pour recharger plus rapidement votre jauge d’encre.

Ce gameplay dévoilera ses charmes petit à petit, à mesure que vous progresserez dans le jeu. Et des techniques que vous pensiez inutiles au début (accumuler de l’énergie en restant sur une plate-forme, alterner entre l’encre et l’eau…) se révèleront très utiles lorsque vous ferez face à des situations à priori inextricables. En particulier les boss, qui proposent quelques batailles absolument épiques, et certains niveaux qu’il sera nécessaire de boucler avec un score parfait de trois étoiles afin de débloquer un passage parallèle, menant vers l’une des six fins du jeu.

Six fins, oui. Avec à chaque fois quelques niveaux et des boss différents (voir la carte ici). Six fins…mais paradoxalement ça ne suffit pas pour combler notre appétit. Les niveaux en question sont en effet extrêmement courts (de type normal, survie ou poursuite), et les ennemis (voire les boss) sont souvent recyclés (même si leurs patterns peuvent différer). Il s’agit d’ailleurs là de la seule ombre au tableau : son relatif manque de profondeur, cette si courte durée de vie…qui explique en partie l’absence de trophée platine à débloquer (mais qu’on m’explique alors pourquoi des jeux Disney beaucoup plus faciles sont, eux, dotés d’un platine ?).

Néanmoins, cette petite tache sur la toile de maître qu’est SUMIONI ne gouache pas le plaisir du joueur. Je parle ici du gamer, avide de nouvelles techniques et de gameplay exigeants. Voire de l’aventurier, à la recherche constante de l’originalité. Pour un joueur de cette trempe-là, qui n’accorde que peu ou pas d’importance aux trophées, qui sait faire fi de menus défauts (ici la durée de vie) pour apprécier d’éclatantes qualités ; oui pour ce joueur-là passer à coté de SUMIONI serait un crime de lèse-majesté.


Conclusion :
7.5/10 pour un jeu qui aurait pu en mériter 8 ou 9 (univers génial, gameplay intelligent entièrement dédié aux capacités de la PS Vita, combats épiques…), ou seulement 5/10… à cause de sa durée assez courte (comptez entre quatre et cinq heures suivant votre implication et votre dextérité) et de son prix assez élevé compte tenu du dernier détail exposé (plus de 5000 yens en boîte au Japon). Mais bon… comment passer à coté d’un tel jeu quand on est un joueur un brin blasé par l’absence d’originalité de la plupart des titres current-gen ? De plus, et pour pallier au manque certain de longévité, l’éditeur a déjà proposé deux DLC gratuits (oui, gratuits) dont un qui ajoute de nouveaux niveaux entièrement dédiés au scoring online. Une bonne idée… même si dans la guerre artistique des pinceaux virtuels, la messe est dite : le loup d’OKAMI peut tranquillement dormir sur ses deux oreilles…
Plutôt que du tableau profond, SUMIONI relève donc plus de l’é-toile filante.

 

  

  
Titre : Sumioni / Sumioni: Demon Arts
Année : 2012
Studio : Acquire
Editeur : Acquire
Genre : démons et merveilles

Joué et testé sur : PS Vita
Support : NVG Card


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Auteur : Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Claude Lelouch, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam (un intrus s'est glissé dans cette liste, sauras-tu mettre la main dessus - attention il y a un piège).
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