Vous incarnez un membre d’une unité des forces spéciales. Vous devez ramener vivante une scientifique alors que son immeuble est prit d’assaut par des forces armées. Mais peu de temps après votre arrivée, une explosion rase une partie de la ville, et vous vous réveillez à l’hôpital, seul, entouré de cadavres…
Avis de Rick :
F.E.A.R. avait marqué les joueurs lors de sa sortie sur PC en 2005, puis les années suivantes sur X-Box 360 puis Playstation 3. Le jeu tentait de mêler assez habilement les codes du survival horror et du FPS classique, en nous faisant jouer un soldat d’une unité d’élite en vue à la première personne, dans un univers horrifique et gore. On y affrontait des hommes étranges, nommés les réplicas, et on y apercevait une petite fille en rouge, Alma. Le succès fut au rendez-vous, et après quelques soucis juridiques et un passage chez Warner pour la distribution du titre, F.E.A.R revient enfin en 2009, toujours sur les trois supports cités ci-dessus, pour nous replonger dans son univers glauque et survitaminé. Première constatation, sans être le jeu le plus beau de la console (j’ai testé le jeu sur PS3), un pas en avant a été franchit entre le premier et le second opus. Normal en 4 ans me direz vous, un peu à la manière du premier Silent Hill et du second. Mais au-delà de ça, cette suite ne propose finalement pas grand chose de neuf, et va encore un peu plus privilégier l’action, dans des moments parfois épiques, et d’autres parfois moins prenants malheureusement. Mais l’ambiance reste toujours aussi glauque, aussi prenante, et certains moments sont bien stressants.
Découpé en 14 missions, se finissant entre 20 minutes (pour les rapides) et une heure (pour les lents, ou ceux qui veulent tous les secrets du jeu), F.E.A.R 2 reprend une demi-heure… avant la fin du premier opus. On y incarner un membre des unités spéciales qui se voit envoyé dans un réseau d’appartements pour récupérer une scientifique. Ceux ayant joués au premier opus ne seront pas surpris par la fin du niveau et par le style du jeu. Les commandes tout comme les déplacements respectent ce que l’on est en droit d’attendre de n’importe quel FPS nouvelle génération. On peut porter jusque deux armes à la fois, plusieurs grenades, trois kits de santés, une armure, nous sommes équipés d’une lampe torche, notre personnage peut sauter, courir, donner un coup de poing s’il n’a pas d’arme. Une seule touche sert à recharger son arme, ouvrir les portes, appeler un ascenseur. Dans ses contrôles et son interface, F.E.A.R 2 n’invente rien, il réutilise une formule connue qui fonctionne. C’est bel et bien dans le fond que le jeu en question interpelle, même s’il n’ajoute pas grand-chose comparé au premier jeu. La première mission, assez courte et facile, nous met dans le bain, nous permet de nous familiariser avec les mouvements et le style du jeu, avec l’inventaire, et surtout avec l’univers. Car Alma, cette petite fille qui semble si innocente, est de retour.
Et dès le second niveau, les développeurs font fort, malgré quelques moments moins convaincants. Le jeu peut alors, en plus de se découper en 14 chapitres, être découpé en plusieurs lieux. Mission d’introduction mise à part, on trouve 4 lieux : l’hôpital, l’école, les gares, et une base secrète, le tout entrecoupé de passages dans les rues de la ville pour nous amener d’un lieu à l’autre. Soyons clair, les passages en extérieur sont les plus orientés action, les plus bourrins (l’on pourra même contrôler un robot armé de roquettes et de mitrailleuses à munitions infinies), mais également les moins passionnants. Même si évoluer en extérieur fait plaisir à voir, que certains trouvailles visuelles sont intéressantes (les cadavres de cendres du à l’explosion de fin de premier niveau, qui se brisent si on les touche), ces passages peinent à installer une tension. Ils s’avèrent anecdotiques. Par contre, dés que le jeu se déroule en intérieur, là c’est du tout bon, en alternant des gunfight musclés et violents (encore plus avec l’utilisation du mode ralenti où un coup de fusil à pompe peut couper un adversaire en deux) avec des passages d’ambiance réussis. Car dés le niveau 2, où l’on commence sans arme, on doit explorer un hôpital jonché de cadavres en tout genre, avec des lumières qui vacillent, des sons stressants, et des apparitions fantomatiques.
L’ambiance est assurément le point fort du métrage qui le distingue d’autres FPS. Le scénario lui, s’il reste très classique et dans le fond très Américain (une expérience, une fille maléfique, une base secrète, l’apocalypse), se voit agrémenté de choix se tournant plus vers la culture Asiatique. Ainsi, lorsque la petite Alma, personnage emblématique de la série, apparaîtra, ce sera souvent furtivement, là où on l’attend le moins, qu’elle soit en robe rouge, ou en mode fantôme, teint blafard, avec les cheveux lui recouvrant le visage. Frissons assurés. Mais dans l’ensemble, si le scénario reste plaisant, il n’invente rien, laissant l’ambiance faire le travail. Et le bestiaire dans tout ça ? Il s’avère plutôt varié, avec au départ des militaires, puis petit à petit, des monstres difformes et surtout rapides et agressifs, des spectres, et des soldats réplicas, dont certains invisibles qui vous donneront du fil à retordre. Rien d’insurmontable vu les armes disponibles et l’utilisation du mode ralenti (et de rares QTE lors de corps à corps, dispensables). Vous l’avez compris, .F.E.A.R 2 n’a rien du jeu ultime ou du jeu parfait. Son graphisme est sympathique et cohérent mais loin d’être à la page, son interface n’invente rien, certains passages sont moins convaincants. Mais pourtant, il se dégage du jeu quelque chose le rendant immersif et unique, nous défoulant en tuant des vagues d’ennemis tout en nous faisant stresser par moment (ah ces couloirs dans le noir complet quand votre lampe ne fonctionne plus, avec apparitions d’Alma en prime).
F.E.A.R. 2 est une excellente suite. Plus rythmée et avec plus d’action, le jeu parvient a bien mixer horreur et action, si bien qu’on s’éclate malgré ses défauts.
Titre : F.E.A.R. 2: Project Origin
Année : 2009
Studio : Monolith Productions
Editeur : Warner Interactive
Genre : FPS horrifique
Existe sur : PS3 – PC – X-BOX 360
Support : PS3 (un disque)