Neuf mois ont passés depuis les événements de Project Origin. Point Man est enfermé dans la prison d’Armacham, la société qui réalisait des expériences sur Alma. Avec l’aide de son frère décédé, Paxton Fettel, revenant en fantôme, il parvient à s’évader alors que le monde s’écroule autour de lui. En effet, Alma est sur le point d’accoucher…
Avis de Rick :
En 2009, la suite de FEAR sortait sur plusieurs consoles et sur PC. Une suite un peu plus axée action mais conservant le côté oppressant et glauque. La fin du jeu nous laissait quelque peu en suspens, avec des révélations intéressants et un dernier retournement de situation, avec Alma enceinte du personnage principal, le soldat Becket, que l’on incarnait. Deux ans plus tard, une nouvelle suite débarque, et beaucoup de changements ce coup-ci. Monolith Productions ne s’occupe plus du développement, la saga Fear, distribuée par Warner, tombe entre les mains de Day 1 Studio. Ce ne sont pas les seuls changements, puisque le compositeur de la saga change également, mais pas seulement, puisqu’au scénario, on trouve deux personnalités bien connues. John Carpenter d’un côté, que l’on ne présente plus, et Steve Niles, l’auteur de 30 Jours de Nuit. Deux personnalités à même de nous foutre les jetons et d’apporter un univers intéressant, voir de nous faire retourner aux origines de la saga. Malheureusement, il n’en est rien, puisque FEAR 3 continue sur les pas du second opus. Plus d’action, et moins de moments flippants. Pire, la patte des deux auteurs ne se remarque que très rarement, laissant leur univers personnel de côté, excepté à de rares occasions, réussies d’ailleurs. Pourtant, le scénario de FEAR 3 commence avec de bonnes choses et de bonnes intentions.
En effet, le joueur se retrouve à jouer Point Man, le personnage que l’on jouait déjà dans le premier opus. Mais pas seulement, puisque ce troisième opus se joue également en multi-joueurs, à deux donc en coopération, et l’on peut jouer Fettel, qui était donc notre ennemi dans le premier opus, et qui n’est autre que le frère de Point Man. Mort, il n’est qu’un fantôme pouvait prendre le contrôle de ses ennemis. Deux personnages très différents que l’on connait bien et qui proposent donc deux styles de jeu différents. Alma est encore une fois au centre du récit, puisque cette fois-ci, elle est enceinte et va accoucher, et Point Man et Fettel sont déjà ses fils, qui vont devoir la rejoindre, pour l’arrêter, ou pour assister à l’événement, au choix. Malheureusement, outre ses éléments réjouissants nous ramenant au premier opus, Fear 3 emprunte une autre voie. Car oui, l’ambiance est souvent mise de côté pour faire parler la poudre, et le jeu se transforme en FPS pur et dur 90% du temps. Point Man et Fettel devront tuer tout ce qui leur tombe dessus, que ce soit des soldats ou des monstres étranges, la peur se fait peu présente, et pire, Alma, encore plus ancrée dans le récit, se fait timide et peu présente à l’écran. C’est bien dommage. De plus, le jeu se fait extrêmement court, malgré quelques passages bien corsés comme il faut. Si par exemple le second opus était divisé en 14 missions allant de 20 à 50 minutes environ, cet opus ne comporte que 8 missions, que l’on termine en autant de temps. Il y a toujours le mode coopération, ou le fait de pouvoir refaire le jeu avec l’autre personnage, ou encore le mode multi, mais c’est peu.
Le scénario donc, partant avec de bonnes bases, ne se révèle que petit à petit, comme pour les anciens opus, mais n’a pas franchement le temps de bien se développer vu le peu de temps de jeu. Avec tout ça, vous vous dites que j’ai détesté le jeu ! Et bien non. S’il est moins immersif que ces prédécesseurs, plus court, contient plus d’action et moins d’ambiance, FEAR 3 demeure tout de même un jeu agréable, et parfois traversé de quelques moments de génie. Si le graphisme se fait plus appliqué sur les précédents opus (normal, je sais), ce n’est toujours pas le top du top, les capacités actuelles n’étant absolument pas utilisées à fond. Mais l’univers en lui même est suffisamment bien développés pour que l’ensemble reste totalement cohérent et que l’on passe à côté du niveau technique. Si le jeu fait moins peur, l’univers reste donc bien glauque comme il faut. Les niveaux, seulement au nombre de 8 cette fois-ci (oui, encore une fois, c’est court), sont de plus assez variés, même si pas tous convaincant, mais j’y reviendrais plus tard. Rien de spécial à dire pour la maniabilité, celle-ci est exactement comme les précédents opus, avec quelques rares ajouts par-ci par-là, comme un meilleur maniement lorsque l’on est à couvert. Les fans seront en terrain connu.
Si Nathan Grigg ne revient pas pour signer la musique et est remplacé par Jason Graves, celui-ci livre un honnête travail, entre ambiance et morceaux plus rythmés lors des très nombreuses scènes d’action. On trouvera même lors de quelques niveaux des morceaux avec des sonorités à la Carpenter, ce qui ne peut que faire plaisir au fan que je suis. La durée de vie comme dit plus haut est bien courte si on fait le jeu en solo, même si par moment, le jeu décide de nous faire souffrir avec quelques passages bien hardu, d’où le mode coopération sans aucun doute. Les développeurs se sont fait plaisir au niveau des ennemis, car les gardes sont toujours aussi acharnés pour vous avoir et vous prendre à revers, mais de nouveaux ennemis font leur apparition. On notera des soldats qui nécessiteront plusieurs chargeurs pour détruire leur armure, des robots encore une fois, des soldats qui peuvent traverser les murs pour réapparaître ailleurs, des hommes avec de la dynamite sur le corps, et bien entendu quelques monstres qui sautent partout et marchent sur les murs. Attendre qu’une porte de métal s’ouvre dans une pièce pleine de ces monstres va grandement faire descendre vos munitions, heureusement, présentes en grand nombre.
Très orienté action, les développeurs se permettent heureusement un peu d’ambiance dans quelques niveaux. Des niveaux d’ailleurs variés, mais pas tous convaincants comme je l’avais exposé plus haut. Si on commence dans une prison, glauque et sombre, on se retrouvera dans le niveau 2 dans des bidonvilles, en plein jour, et l’ambiance en prend un coup dés le départ. Les soldats sont nombreux, la poudre parle, les décors se ressemblent, sont bien éclairés, et on ne fait qu’avancer en tuant tout ce qui bouge. Lorsque les niveaux se resserrent dans des petits intérieurs glauques, le jeu retrouve alors à quelques moments son ambiance. On pensera notamment au niveau 3, se déroulant dans un centre commercial détruit, contenant des moments bien trouvés (la salle avec les télévisions, excellente), ou le niveau de l’aéroport, où Alma se décide enfin à réapparaître un peu plus souvent, la plupart du temps avec de très bons jeux de lumières. Dommage que le jeu ne détienne pas plus de moments comme cela. Et comme le second opus, lorsque le jeu passera en gros mode bourrin avec le contrôle de gros robot, les phases de jeux se font répétitives et peu passionnantes. On notera pourtant quelques passages saisissants lors de ces moments bourrins, notamment lors de la mise en place des décors, comme cette ville dont le sol commence à s’écrouler, et cette tour dont les flammes rejoignent le ciel. Oui, FEAR 3 (ou F3AR) déçoit, sans être pour autant un mauvais jeu. S’il conserve l’aspect visuel glauque, des personnages clés, et que John Carpenter aura participé au scénario, le reste s’axe beaucoup trop sur l’action, et certains moments s’avèrent décevants et répétitifs, notamment lors des passages extérieur.
F3AR est un peu décevant. L’ambiance est mise de côté au profit d’un FPS bourrin et rythmé. Plaisant.
Titre : F.3.A.R.
Année : 2011
Studio : Day 1 Studio
Editeur : Warner Interactive
Genre : FPS horrifique
Existe sur : PS3 – PC – X-BOX 360
Support : PS3 (un disque)