Dans les années 20, en Nouvelle Angleterre, les Grands Anciens, d’horribles divinités maléfiques, entreprirent d’asservir l’humanité. Leurs projets furent heureusement contrecarrés et ils furent emprisonnés dans R’lyeh, une cité engloutie. Aujourd’hui cependant, l’un d’entre eux est sur le point de s’échapper pour revenir semer le chaos et la désolation sur terre. Les serviteurs déments de ce Grand Ancien, guidés par un puissant Nécromant, tentent d’ouvrir des portails dimensionnels au cœur de la ville d’Arkham pour lui permettre de pénétrer dans notre réalité. Face à eux se dresse Robert Craven, un sorcier. Dans sa lutte contre le mal, Craven fait appel à un groupe d’étudiants en sciences occultes… Vous !
Auteur : Michael Rieneck Editeur : Iello Prix : 30€ Année : 2009 Durée : 45min Nb de joueurs : 1 à 4 Âge : A partir de 10 ans Genre : Coopération chez Lovecraft
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Boîte et matériel :
La boite au format carré comprend pas mal de matériel. Outre le superbe plateau de jeu, qui se déplie en 4, illustré par Franz Vohwinkel et qui représente la ville d’Arkham, on y retrouve des fiches personnages cartonnées, plein de tuiles représentant des objets, des murs, des portails…, 82 cartes (monstres, lieux, évènements), un sac en tissu refermable dans lequel seront mis les jetons objets, les pions personnages en bois de couleur différente, ainsi qu’un dé à 6 faces un peu spécial. Et bien entendu, une règle du jeu entièrement en français avec quelques illustrations, très bien et faite et très courte puisqu’elle ne fait que 4 pages. Et encore, une fois enlevé la mise en place et la préparation, le reste des règles se lit très rapidement.
L’ensemble est vraiment de très bonne qualité et tout est superbement illustré. L’ambiance de l’univers particulier de Lovecraft y est vraiment bien retranscrite et on se plonge dedans très facilement. Vraiment du très bon boulot de la part de l’éditeur Iello.
Mécanismes et thème :
Encore de la coopération pure entre joueurs (ben oui quoi, j’adore le genre) qui vont devoir ici faire face aux grands anciens emprisonnés dans R’lyeh et à leur horde de monstres issus de l’univers de Lovecraft, un univers très riche et très bien retranscrit ici. Les joueurs vont donc devoir coopérer avec l’aide de Robert Craven, un pion qui va se gérer seul via un tirage de carte et qui va apporter des bonus, et vont avoir pour objectif de fermer les différents portails qui peuvent être présents dans l’un des 6 lieux du plateau de jeu (l’asile, le siège du journal, le cimetière,…). Mais s’il n’y avait que ça, ça serait trop simple… Ils vont devoir en même temps découvrir quel grand ancien se situe dans R’lyeh pour le neutraliser pendant qu’ils fermeront l’ultime portail.
Pour les en empêcher, des monstres vont arriver sur les différents lieux de la ville, à chaque début de tour, aléatoirement depuis la pioche et qu’il faudra tuer avant que leur double sorte, double qui va activer le pouvoir de celui-ci.
Pour en finir avec ces monstres, les joueurs vont devoir récolter des objets, du necronomicom, en passant par des lunettes magiques ou des potions spéciales, des objets qui ont également des pouvoirs, les lunettes permettant par exemple de regarder si un portail se cache dans un lieu, ou la potion qui rendra au joueur qui la boit des points de force mentale. Parce qu’ils descendent vite ces points, ils descendent très vite…
Là où Salem prend en fait toute sa dimension, c’est sur la gestion des priorités. S’ils les joueurs arrivent ensemble à vraiment définir la priorité sur les prochains tours à venir, ils arriveront à avancer. Mais les priorités peuvent changer à chaque tour pour peu que les monstres qui sont tirés soient un peu pénibles ou qu’un évènement de fin de tour vienne tout chambouler. Ils vont donc réfléchir ensemble à chaque tour ce que chacun va devoir faire pour ne pas que ça empire, car dans Salem, rien n’est jamais rose et plus la partie avance, puis le partie s’embourbe et devient hardcore. Ca se joue parfois au tour près pour ne pas qu’un joueur sombre dans la folie (on ne meurt pas dans Salem, on devient fou). Du coup, les parties sont toujours sous tension et il ne faut jamais se dire des phrases du genre « là ca va, on peut prendre un tour tranquille, on est pépère, le plateau est calme », parce que ce n’est pas vrai, il peut se pourrir très rapidement. Et c’est d’ailleurs un de ses points forts, ne jamais se relâcher et ne jamais croire que c’est gagné d’avance car Salem est un jeu extrêmement difficile. Comme d’habitude, certains se plaindront que le jeu laisse une trop grande part de hasard, de part son dé et son tirage de cartes au début et en find e tour, mais une fois de plus, un jeu de coop se doit d’avoir un minimum de hasard, sinon, une fois les mécanismes tous assimilés, il n’y a plus aucun intérêt.
Verdict et rejouabilité :
Et c’est cette difficulté vraiment hardcore qui donne de l’intérêt à ce jeu. Alors c’est certain, cela risque d’en décourager beaucoup car il arrive de faire une série de 5 parties sans victoire et sans comprendre pourquoi on n’y arrive pas alors qu’on a l’impression d’avoir tout bien fait comme il faut. Mais si au contraire, vous n’aimez pas les jeux de coopération où on comprend tous les mécanismes en 2 parties, alors Salem va vous ravir car après un échec, on discute, on essaie de comprendre pourquoi ça n’a pas fonctionné, on essaie d’élaborer de nouvelles techniques pour les futures parties. Et un jeu qui fait réfléchir comme ça, c’est un très bon signe, ça lui permet de ressortir régulièrement avec cette envie de pas se prendre encore une fois une rouste par le plateau, et je vous assure que lorsque la victoire arrive, tout le monde est content, à la limite du soulagement, non pas parce qu’on va pouvoir ranger le jeu pour ne plus y toucher, mais parce qu’on en a bavé et qu’on est content d’y être arrivés, tous ensemble, et que toutes ces discussions entre deux parties n’ont pas été vaines. Pourtant les règles sont ultra simples et expliquées en 10 minutes, comme quoi, simple ne signifie pas simpliste.
Les Plus :
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Les Moins :
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Donc pour ceux qui aiment en chier, qui aime cette petite part de hasard qui peut tout faire basculer et qu’il va falloir essayer de rectifier au plus vite, Salem est fait pour vous car sous ses airs de Horreur à Arkham Light, il se cache un vrai jeu qui n’a d’ailleurs absolument rien à voir avec son grand frère si ce n’est l’univers dans lequel il évolue. Un vrai bon jeu pour ceux qui en ont dans le falzar et que la difficulté n’impressionne pas. |
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Note : |