Au far west c’est la loi du plus fort qui règne, et cela même lorsqu’une troupe de bandits attaque un train. Il n’y a plus d’amis, ça sera chacun pour soi, et le plus fin tireur aura peut-être la chance de mettre la main sur le plus gros butin. Mais malheureusement pour eux le marshall veille au grain et, armé de son colt, il n’hésitera pas à en faire usage sur les vils félons qui arpentent les wagons et courent sur le toit de ce train lancé à grande vitesse. Qui sera le plus habile et le plus fourbe d’entre vous, et pourra se vanter d’être la terreur de l’ouest ?
| Auteur : Christophe Raimbault Editeur : Ludonaute Prix : 27€ Année : 2014 Durée : 45min Nb de joueurs : 2 à 6 Âge : A partir de 10 ans Genre : Programmation pas toujours secrète
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Boîte et matériel :
En voilà un bien bel exemple de jeu tentant du décor en 3D ! Même si le matériel peut faire peur au premier abord par son côté un peu kitch en enfantin (un train en carton bien épais avec ses petits wagons), force est de constater que jouer sur autre chose qu’un plateau plat, ça a de la gueule. Seul problème, et ça pourra en énerver plus d’un, il va falloir monter la locomotive et les six wagons, et les encoches ne sont pas toujours très bien finies (parfois un peu trop étroites, parfois un peu trop large). Heureusement, il n’y aura qu’à le faire à la première ouverture puisque l’intérieur de la boite carrée, très bien pensé, peut accueillir et stocker l’intégralité du matériel monté. Un soulagement de ne pas avoir à faire le montage / démontage à chaque fois tant cela est parfois fastidieux.
Pour accentuer encore plus l’immersion, ils ont pensé à tout, jusqu’au petits cactus et autres éléments de décoration qui, même s’ils n’ont absolument aucun impact sur le jeu, font partie de ces petits détails qui font la différence. Ajoutez à cela des fiches de personnages, elles aussi pas utiles mais toujours agréables, un plateau dépliable représentant le chemin de fer et le sol, un lot de cartes toilées (donc bien solides) pour chaque joueur, ainsi que des petites figurines en bois pour les représenter, quelques pions en carton épais pour tout ce qui va être argent à grapiller aux voyageurs du train, et vous obtiendrez un bien bel objet magnifiquement illustré de manière très cartoon par Jordi Valbuena (qui s’occupera d’ailleurs du visuel des différentes extensions du jeu).
Mécanismes et thème :
Colt Express pourrait être qualifié de jeu de programmation familial. Familial parce que les règles sont des plus simples et le jeu pourra du coup être sorti avec des enfants ou des personnes qui habituellement ne sont pas la cible des jeux de programmation, demandant en général une certaine stratégie, ou du moins calcul d’anticipation. Le petit livret est bien illustré, clair et précis, et du coup, les règles sont expliquées en cinq minutes chronomètre en main. De plus, le braquage de train façon western est un thème qui parlera à tout le monde, initiés comme confirmés.
Le principe est des plus simples : des hors-la-loi vont prendre d’assaut un train et auront jusqu’à ce que le train s’arrête pour dépouiller les voyageurs… Sauf que chacun veut sa part du gâteau et seul celui qui aura amassé le plus de pognon au bout de cinq tours de jeux gagnera la partie. Pour cela, tous les coups sont permis, du coup de poing au coup de flingue, en passant par le marshal, le gardien de la locomotive.
Les mécaniques du jeu sont assez simples. Chaque joueur va avoir, pour chacun des cinq tours, un certain nombre de cartes en main avec des actions bien précises : se déplacer horizontalement, verticalement (pour monter sur le toit ou descendre dans un wagon), donner un coup de poing (qui éjecte qui fait perdre du butin), tirer au pistolet (pour pourrir le jeu de ses adversaires de cartes inutiles), ramasser un butin, faire bouger le marshal (s’il arrive dans le wagon d’un joueur, il lui tire dessus, l’obligeant à se réfugier sur le toit). Chaque joueur va à tour de rôle jouer les cartes qu’il a en main, face visible, jusqu’à ce que chacun ait prévu une carte pour les différentes manches du tour. Il faut donc prévoir ses mouvements et actions tout en faisant attention à ce que font ses adversaires. Sauf que voilà, parfois le train passe sous un tunnel, entrainant une salve de cartes jouées fasse cachées. Et là, c’est le drame. Qu’ont bien pu jouer les adversaires à ce moment là ? Tous vos plans peuvent rapidement tomber à l’eau. Sans compter que chaque personnage possède un pouvoir bien à lui comme par exemple jouer toujours son premier tour face cachée, toujours avoir 7 cartes au lieu de 6, pouvoir également tirer au pistolet verticalement (alors que les autres ne peuvent que horizontalement),… et que bien entendu, à la fin de chaque tour, un évènement spécial peut venir perturber le début du tour prochain.
Et pour les plus pistoleros d’entre vous, ceux qui iront en 5 tours vidé l’intégralité de leur chargeur sur les autres joueurs recevront la prime d’as de la gâchette qui leur donnera la modique somme de 1000€.
Verdict et rejouabilité :
Passé la première partie où les nouveaux joueurs seront sans doute un peu hésitant, les parties suivantes seront bien plus dynamiques, avec une programmation d’actions bien plus rapides, pour ne pas laisser le temps aux autres joueurs de trop calculer vos coups. La déclaration d’actions se fait plus vif, avec constamment des coups d’oeil en coin sur les adversaires, histoire d’essayer de deviner ce qu’ils comptent faire. On prend plaisir à prévoir ses actions tout en essayant de deviner, voire d’anticiper celles des autres. On rage (gentiment) lorsqu’on se rend compte qu’on s’est trompé. Toute les stratégies possibles pour jouer sont viables mais attention de ne pas jouer avec des gens trop susceptibles qui pourraient mal vivre le fait que certains joueurs s’acharnent un peu trop sur eux. Car oui, comme seul celui qui a le plus d’argent gagne en fin de partie, il y a forcément un joueur qui va se retrouvé viser par les autres et et donc, forcément, se prendre plus de coups de points, de balles, ou se faire visiter par le marshal. Mais c’est un peu le cas d’un peu tous les jeux d’affrontement à vrai dire… Et puis il faut le prendre pour ce qu’il est, un jeu d’ambiance et familial et en aucun cas un réel jeu de stratégie. D’autant plus que le jeu saura se montrer assez chaotique à cinq et six joueurs, avec assez rapidement une perte de la maitrise de ses actions et donc un nouveau défi qui rentrera en jeu : essayer de retomber sur ses pattes pour au moins essayer de finir son tour en bonne posture. La variante du jeu à deux joueurs n’est guère intéressante, et la meilleure configuration est clairement quatre joueurs.
Le plaisir de jeu est immédiat et le jeu est accessible à tous les publics (il y a écrit « A partir de 10 ans » mais un enfant plus jeune pourra apprendre sans souci les mécanismes), autant dire que les occasions de sortir Colt Express seront nombreuses. Néanmoins, on fait rarement plusieurs parties d’affilé. Non pas que le jeu soit lassant, mais il fait partie de cette catégorie de jeux qu’on aime sortir juste pour un « one shot » et c’est tout.
A noter qu’il existe plusieurs extensions, ainsi qu’un goodie des plus sympathiques, la Doloreane de Retour vers le Futur 3, venant se placer directement sur le devant de la locomotive (comme dans le film) et apportant des règles supplémentaires.
Les Plus :
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Les Moins :
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| Colt Express est un très bon jeu d’ambiance familial, qu’on aime sortir au début d’une soirée jeux, histoire de se lancer, où avec des personnages n’ayant pas l’habitude des jeux de plateau. C’est simple, sans être simpliste, efficace, fun, bien pensé. Vraiment un très chouette jeu auréolé de nombreuses récompense dont l’As d’Or 2015 au Festival du jeu à Cannes. |
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| Note : |  |
