Né le 5 Juin 1968 en Argentine, Ricardo Mamood rêve d’être acteur depuis qu’il a joué dans sa 1ère pièce de théâtre à l’âge de 5 ans. Apres avoir pris des cours de comédie depuis l’age de 15 ans, Ricardo a enfin la chance de décrocher son 1er rôle dans le film : Gen Y Cops. Ce film lui ouvre les portes et depuis, on a pu le voir dans des films comme So Close ou Summer Breeze Love et très prochainement dans le nouveau film de Jackie Chan : The Medallion.
– Comment avez vous débuté dans le milieu du cinéma ?
J’ai commencé à jouer depuis que j’ai 5 ans. La plus part de ma formation et expérience s’est faite sur scène. Les films sont venu plus tard, seulement il y a quelques années. Le tournant de ma carrière pour moi fut en 2000, avec le film Gen Y Cops comme c’etait un film à gros budget et, depuis ce film, j’ai eu l’occasion de travailler sur de très interressants projets comme par exemple de grosses campagnes de publicités pour la télévision.
– Que pensez-vous de l’utilisation des acteurs étrangers dans le cinéma de Hong Kong ?
Les acteurs étrangers ne sont pas assez utilisés, ou alors mal utilisés. Pour plusieurs raisons. Le premier problème, c’est que les histoires, les scripts, ne donnent pas une présence significative aux personnages d’origine étrangère. Il y a toujours une approche très fermée quand il s’agit de scénario à Hong Kong. Leur présence vont du figurant au petit 2nd rôle. Je souhaite que l’industrie locale améliore ça un petit peu, et le fait est que cette ville est très cosmopolite, il n’y a qu’à y jeter un coup d’œil. Donc, vous avez un peu d’étrangers de doués et avec une formation d’acteur en ville, mais pas énormément.
Après vous avez beaucoup de personnes qui sont ramassées dans les rues mais sans aucune formation de quelque sorte que ce soit, et malheureusement quand vous voyez le résultat final à l’écran, c’est très mauvais. C’est du gâchis. Ça n’encourage pas les acteurs de talent ou avec une formation à rester ou venir travailler ici, mais espérons que cela change dans le futur. Quand vous regardez ça, vous avez besoin de séparer les artistes martiaux qui ont des possibilités pour jouer, des acteurs dramatiques qui ont une formation professionnelle. C’est encore plus difficile pour ces derniers d’obtenir des rôles intéressants tout simplement parce que les rôles dramatiques pour les acteurs étrangers sont inexistant, du moins pas encore. Et ce sont ce type d’acteurs qui essaient de faire quelque chose de différent dans une ville où tout le monde rêve de devenir Bruce Lee et après encore une fois où la majorité des projets dramatiques se concentrent bien sur sur des histoires locales.
– Vous avez travaillé avec quelques-uns des meilleurs artistes martiaux de Hong Kong. Je pense à des personnes comme Samo Hung, Jackie Chan, Donnie Yen ou Corey Yuen. Quel souvenirs gardez-vous des ces collaborations ?
Même si la boxe traditionnelle est un art martial, et j’en ai fait pendant plusieurs années, je ne me considère pas comme un artiste martial. Donc, je peux voir mon travail seulement depuis un point de vue d’acteur. Travailler avec Corey Yuen dans So Close fût une bonne expérience. C’est quelqu’un de très gentil et professionnel. Dommage que 70% de mon travail dans le film n’a pas été gardé au montage, ça arrive, mais ce fût une bonne expérience. Travailler avec Christopher Doyle fût aussi très amusant.
Ma scène avec Mr Chan dans The Medallion fût vraiment une scène amusante où j’ai eu la chance de faire mes propres cascades. Vous devriez probablement pouvoir le voir dans les scènes coupées sur le DVD. Il est très concentré et très professionnel sur ce qu’il fait, mais je ne dis pas quelque chose que vous ne savez pas déjà. L’une de mes plus enrichissantes expériences pour moi, fût de travaillé avec le réalisateur Taiwanais Wayne Peng durant la pub de Samsung et Cup Noodle. J’ai beaucoup appris.
– A Hong Kong, par laquelle personnalité avez vous été le plus impressionné ?
Christopher Doyle. C’est un excellent artisan, un alchimiste visuel qui fait quelque chose de très différent que n’importe qui d’autre dans son domaine. Particulièrement à Hong Kong. Il y a aussi Anthony Wong. Je pense que c’est un des acteurs les plus talentueux à Hong Kong et il est énormément sous-estimé et mal utilisé, c’est du gâchis de le voir dans des films qui sont trop petits pour son calibre, il est un acteur qui peut porter un film à lui tout seul.
– Dans la pièce Glengarry Glen Ross, vous incarnez Richard Roma, rôle qui fût interprété par Al Pacino dans l’adaptation cinématographique. Avez-vous utilisé sa performance comme modèle pour jouer votre personnage ?
Non, je ne l’ai pas fait. Vous savez, certaines personnes vont jusqu’à faire l’erreur de faire des comparaisons, la plupart du temps à propos de la performance ou de l’apparence, peut-être est-ce le fait que j’ai un passé Italien (Sicilien), mais croyez-moi, la dernière chose que j’oserais faire, c’est me comparer moi-même à un géant comme Mr Pacino. Donc non, pas du tout. Mais attention, j’adore et je vénère Mr Pacino. J’ai grandi en regardant ses films, particulièrement certaines de ses performances pendant les années 70 telle que Serpico, And justice for all, Dog Day Afternoon et d’une certaine façon, il a été une inspiration pour mon désir de devenir un acteur et un rêve réalisé de travailler sur n’importe quel de ses projets, mais je ne pense pas que la comparaison, ou pire, que l’imitation de la performance d’un autre acteur est une bonne chose pour n’importe quel acteur. Pourquoi s’embêter à jouer si tout ce que j’ai à faire c’est copier ou simuler la performance d’un autre acteur, peut importe combien il a été bon… Je ne pourrais pas être fier de mon travail si je l’avais fait.
– Quel est le rôle dont vous êtes le plus fier ?
Richard Roma. Ce fût un véritable challenge de jouer ce personnage – dans une brillante et très complexe pièce de David Mamet – mais très valorisant d’un point de vue d’acteur et le personnage s’étoffait un peu plus chaque soir où je jouais la pièce. C’est un personnage très humain, pas bon ni mauvais, mais juste humain et un de ceux qui m’a pris du temps pour le construire. Ça me manque beaucoup de ne plus le jouer, j’adorerais le jouer à nouveau.
– Quels sont vos prochains projets ?
Pour les films, c’est toujours une inconnue. Particulièrement à Hong Kong. Je suis en train de planifier une production d’une autre pièce pour le théâtre. Peut-être la mienne que j’écris en ce moment. C’est un drame sur la guerre du Golfe que j’avais arrêté d’écrire il y a longtemps parce que je pensais que ce n’était plus d’actualité, je ne pouvais pas avoir plus tort que ça. Je suis donc retourné dessus et je la finirai bientôt. Je suis aussi en train d’écrire un scénario – un thriller psychologique qui s’appelle « After » – avec à l’esprit, Anthony Wong dans le rôle principal. Nous verrons bien.
– Et enfin, qu’aimeriez-vous dire à nos lecteurs ?
Premièrement, je voudrais les remercier pour leur intérêt pour le cinéma HK et, par voie de conséquence, pour avoir créé un forum ou média pour que les acteurs locaux et étrangers de cette ville soient connus et aient la parole. Je pense que ce que vous faites est super et unique et je vous remercie pour votre intérêt et cette interview. Je souhaite à HKMania beaucoup de succès.
Nous Remercions Ricardo Mamood pour sa disponibilité, ainsi que son manager Christian Wong.
Propos recueillis et traduits par Tavantzis Nicolas (Ryo Saeba), avril 2003.