Peut être que le nom de Anthony Ng ou même son visage ne vous est pas familier et pourtant il a tourné avec les meilleurs réalisateurs : Tsui hark, Fruit Chan, Johnnie To … Anthony Ng est encore à l’aube de sa carrière et ne fait pour l’instant que des petits rôles qui grandissent au fur et à mesure du temps. Cette interview est l’occasion de voir le monde du cinéma de Hong Kong d’un angle différent.
– Comment avez-vous commencé dans le milieu du cinéma ?
C’était pendant l’été 1996 ou pas loin. J’étudiais à l’université de Pennsylvanie à cette époque, et je suis retourné à Hong-Kong pendant les vacances d’été. Durant cet été, un acteur qui s’entraînait dans la même salle de gymnastique que moi travaillait sur un film qui s’appelait : « The Spirit of the Dragon », un comédie parodique très drôle du film de Bruce Lee « Spirit of the Dragon » [NDLR : je pense qu’il parle du film Way of the Dragon (La Fureur du Dragon)]. Ils cherchaient un homme musclé pour jouer le rôle d’un garde du corps japonais. Je suis chinois mais dans le passé, beaucoup de gens m’ont dit que je ressemblais à un Japonais, donc je suppose que j’ai fais l’affaire. J’ai fais ce film et j’ai beaucoup aimé cette expérience. Mais je suis retourné à l’université et je n’ai pas joué du tout pendant quelques mois, ensuite j’ai eu mon diplôme et je suis retourné à Hong Kong en 1999. Je voulais essayer de jouer à nouveau donc je suis allé frapper aux portes de différents agents qui m’ont donné du travail. C’est comme ça que ça a commencé.
– Vous avez travaillé avec quelques uns des meilleurs réalisateurs de Hong Kong. Je pense à des gens comme Tsui Hark, Fruit Chan ou Johnnie To. Quels souvenirs gardez-vous de ces collaborations ?
J’ai travaillé avec Tsui Hark sur « Time and Tide ». Je me souviens que c’était le 2e film que je faisais et j’avais peu d’expérience. C’était un tout petit rôle où je me faisais blesser et je devais faire « Ouch » ! Et je ne le faisais pas très bien. L’équipe de tournage commençait à s’énerver sur moi mais Tsui Hark lui m’a montré exactement ce qu’il voulait, après quoi j’y suis arrivé facilement.
Fruit Chan fut très gentil avec moi. Durant le tournage de « Hollywood – Hong Kong « , je me rappelle que les choses ne se passaient pas très bien sur un point, et il s’est mis en colère sur quelques personnes, ce qui était très compréhensible. Mais à chaque fois qu’il s’énervait sur les autres pendant que j’étais sur le plateau, il me tapait toujours la main sur l’épaule en me disant : « Désolé mon grand ! Désolé de te retenir. Ce n’est pas ta faute. Tu t’en sors très bien. ». Sinon j’ai remarqué qu’il était toujours très passionné par son travail, et il prête attention à tous les petits détails. C’est un vrai artiste à mes yeux.
En ce qui concerne Johnnie To, je m’en souviens comme quelqu’un de très professionnel, et nous connaissons tous son très bon travail, mais comme le rôle que j’ai joué dans son film était très petit, et que le casting était énorme, je n’ai pas eu la chance de m’entretenir avec lui directement.
– Dans l’équipe de notre site HK Mania, il y a beaucoup de fans de Michael Wong et je sais que vous avez joué dans son film : Miles Apart. Pouvez vous nous en dire plus sur lui en tant qu’acteur et réalisateur ?
Michael Wong est une personne très gentille. Il m’a toujours traité avec respect même si je ne jouais qu’un petit rôle. Il est visiblement un grand acteur et réalisateur.
– Comment se fait-il que vous ayez eu un rôle dans le film japonais Dead or Alive Final ?
Et bien, ils ont filmé une partie du film à Hong Kong, donc évidemment ils devaient chercher des acteurs locaux. Un des agents, avec lequel j’avais pris contact, a fait beaucoup de casting et de recrutement pour la télévision et les films japonais qui sont tourné à Hong Kong. Je me rappelle j’ai joué un rôle de soldat rebelle. Ce fut très amusant de travailler sur le plateau.
– Avez-vous des regrets sur le fait que vous avez joué essentiellement des petit rôle ? Est-ce quelque chose que vous aimeriez changer dans le futur de votre carrière ?
Et bien je suis acteur pour l’amour de jouer, pas pour l’argent ou la célébrité ou quelque chose comme ça, et plus le rôle est grand, plus il y a de jeu d’acteur. Donc bien sûr, j’espère jouer de plus gros rôles dans le futur. C’est quelque chose que je vise chaque jour. J’ai joué quelques rôles de taille moyenne. Le plus gros rôle que j’ai joué jusqu’à présent est dans le film « Stolen Love », une comédie romantique, où j’étais l’un des trois frères qui apparaissent pendant le film pour les moments comiques, un peu comme les 3 Stooges. J’obtiens des rôles de plus en plus gros, car les réalisateurs et les agents semblent savoir que j’ai le désir de travailler et ce que je suis capable de livrer. Donc je pense qu’ils me donnent de plus gros rôles. En fait, j’ai quelques rôles relativement « grands » successivement dans les mois à venir mais c’est une autre histoire.
– A Hong-Kong, par quelque personnalité avez-vous été le plus impressionné ?
Je pense que je devrais dire la mienne. (rire)
– Quel est le rôle dont vous êtes le plus fier ?
Pour les rôles que j’ai joué, je pense que ce serait celui du film « Stolen Love ». Comme je l’ai déjà mentionné, ce fut le plus gros rôle que j’ai eu à jouer jusqu’à maintenant. Je suis aussi fier d’avoir été dans un épisode de la série TV : « 20:30 Dictionary », et dans leur conférence de presse. Suite à laquelle j’ai été mentionné dans 4 journaux le jour suivant ainsi qu’à la télévision. Cependant, je donne à chacun de mes petits rôles que je joue autant d’importance que n’importe quels autres, parce que chacun d’entre eux est un tremplin vers les plus grands et meilleurs rôles. Vous ne pouvez pas sauter le processus de progrès et juste vouloir arriver à votre but immédiatement. En attendant, pendant que les choses deviennent dures et difficiles au fur et à mesure du temps, j’apprécie toujours mon travail et je prends même le plus petit rôle au sérieux.
– Si vous pouviez choisir de travailler avec un réalisateur, qui ce serait ?
Je ne pense pas que je choisirais un réalisateur ! Pour moi, jouer la comédie, c’est faire plein de rôles de genres différents dans des films différents. Même si tous les grands réalisateurs sont capables de créer différentes sortes de films avec différents personnages, ils ont toujours leur « force » et spécialité. Ainsi, travailler avec une multitude de réalisateurs me permettra de jouer beaucoup de rôles différents.
– Quels sont vos prochain projets ?
Je peux vous dire que j’ai un gros projet qui arrive, mais j’ai comme règle de ne pas nommer les projets que je vais faire. C’est parce que dans l’industrie du cinéma, rien n’est certain. Des choses s’annulent. Des personnes se font remplacer. Je me souviens quand j’avais un projet, je le disais toujours à tout le monde autour de moi, et puis si le projet était annulé, j’avais beaucoup d’explications à donner. Les gens me demandaient « comment ça ce passe ce projet ? », ou alors allaient voir un certain film en pensant que je serais dedans et ils me disaient qu’ils ne m’avaient pas vu. Ca me met dans une position très embarrassante. Tout ce que je peux vous dire, c’est que c’est une Série Tv, et je devrais retourner en Chine pour la tourner.
– Et pour finir, avez-vous quelque chose à dire à nos lecteurs ?
Je dois dire merci à vous tous pour avoir pris le temps de lire mon interview, bien que je sois toujours un très petit acteur à l’heure d’aujourd’hui. J’espère que vous ne vous êtes pas ennuyé ! Et j’espère qu’un jour vous lirez une interview de moi comme un « grand acteur ». Je dois également montrer ma gratitude aux personnes dans d’autres pays qui apprécient et regardent les films de Hong Kong. L’industrie du cinéma de Hong Kong est dans une période difficile actuellement et plus nous aurons d’audience, plus les chances de faire de meilleurs films seront grandes. Finalement, j’espère que vous me supporterez et regarderez mes films. J’essayerai toujours de faire de mon mieux pour livrer la meilleure interprétation, peut importe le rôle que j’aurais.
Nous Remercions Anthony Ng pour son amabilité et sa disponibilité.
Propos recueillis et traduits par Tavantzis Nicolas (Ryô Saeba), juillet 2003.