Après qu’un virus a laissé le monde en miettes et envahi de zombies assoiffés de sang, Luke est chargé de nettoyer les rues de la menace zombie et d’aider les survivants. Après l’échec d’une mission de secours, Luke est sauvé par Bena. De retour au camp, ils rejoignent le détective Sommers, mais les zombies attaquent.
Avis de Cherycok :
Le pape du film de zombies Georges Romero nous a quitté le 17 juillet 2017. Une grosse perte pour tous les amateurs de culture zombie même si, il faut l’avouer, le bonhomme n’avait pas fait de vrai bon film de zombies depuis un bon moment. Heureusement, et là j’enclenche le [MODE IRONIE], son fils Cameron Romero est là pour produire des films qui vont essayer de révolutionner le genre, d’apporter un peu de sang neuf à un genre un peu trop à la mode depuis maintenant pas mal d’années, et ainsi reprendre le flambeau de bien belle manière ! [FIN MODE IRONIE] Mais ça aurait été trop beau pour être vrai et, dès les premières images de Zombies (2017) de Hamid Torabpour, on avait de quoi émettre quelques réserves, pour ne pas dire de quoi être sacrément inquiet. Parce que Zombies (2017), c’est pas bon, c’est même pas bon du tout. Et le mythique Tony Todd (Candyman, La Nuit des Morts Vivants version Tom Savini) a beau être dans le casting, ça n’y change rien.
Adaptation non officielle du roman Dead Pulse, qui n’a déjà pas bonne réputation, de A.M. Esmonde, Zombies va nous narrer l’histoire d’un petit groupe de survivants en plein milieu d’une apocalypse zombies. L’un d’entre eux, Luke, a pour mission de faire de la reconnaissance dans les alentours de leur point de chute et de trouver le plus de survivants non infectés possibles afin de les ramener et d’agrandir leur communauté qui, au fil des jours, s’amenuise. En parallèle, il recherche Bena, une jeune fille qu’il avait rencontrée avant le drame, et qu’il a perdue de vue. Et voilà, bisous.
Les films de zombies sont rarement originaux, mais certains se démarquent par une approche différente. Zombieland, Shaun of the Dead et quelques autres ont choisi de mélanger le genre à la comédie, avec brio. Pour d’autres, le zombie ne sera qu’une toile de fond et l’histoire se centrera plus sur les relations des personnages en milieu très hostile. Hamid Torabpour et Cameron Romero vont eux taper dans le film moisi de zombie, celui qui n’a pas grand-chose pour lui, pas même une tentative quelconque d’essayer de sortir du lot. Ce genre de film qui n’a pas réellement de scénario, pas réellement de progression, ni même réellement de final, et qui du coup malgré ses 1h24, générique compris, semble durer une éternité tant il est ennuyeux, fade, vain… C’est mou, ça ne passionne jamais, et le réalisateur n’a pas su utiliser le maigre budget qui lui était alloué, préférant mettre hors champ bon nombre de scènes demandant un minimum de travail (les moments gores) plutôt que d’essayer de faire preuve d’un minimum d’inventivité. Quand on voit ce que sont capables de faire certains avec encore moins de budget, on se dit qu’on est vraiment dans une bobine uniquement là pour tenter d’engranger du pognon sans trop se fatiguer.
Et clairement, personne ne semble croire au projet, à commencer par le casting. Absolument aucun acteur n’est convaincant, pas même ce vieux briscard de Tony Todd. Ils déblatèrent des lignes de dialogues insipides sans aucune conviction donnant cette sensation de faux, un peu comme s’ils récitaient leur texte sans y mettre aucune émotion. Même les zombies ne sont pas crédibles, bougeant n’importe comment, tantôt vifs, tantôt mous, avec des sourires en coin visibles au moindre arrêt sur image ou ce fameux regard « Qu’est-ce que je fous là ». On sent malgré tout que Hamid Torabpour essaie d’injecter ce qu’il peut d’ambiance à son film, avec quelques passages nous renvoyant aux premiers Resident Evil (on se pose d’ailleurs la question de ce qu’aurait pu donner cette licence si elle avait été réalisée par papy Romero), avec une musique assez envoutante, et même quelques plans bien sentis quoi qu’un peu pompeux. Mais ça ne fonctionne jamais. Le film ne peut même pas se rattraper avec ses scènes gores car il n’y en a réellement pas. Alors oui, il y a quelques gros plans bien craspecs sur des cadavres en décomposition, plutôt bien fait et très 80’s par ailleurs, mais quand vont-ils comprendre que les giclées de sang numérique, surtout quand elles sont cheaps, donnent un résultat catastrophique à l’écran ? Le vrai faux sang, le latex, le maquillage, ça a quand même une autre gueule pour ce genre de film, et ça ne coûte sans doute pas plus cher. Certes les contraintes de temps poussent les équipes techniques à travailler en post production plutôt que directement sur le tournage, mais avouez que le rendu final aurait une bien meilleure gueule non ? Et c’est quoi cette explosion finale !?! C’est quoi ces faux raccords !?! C’est quoi ces scènes sorties de nulle part !?! C’est quoi ce final risible !?! Non, vraiment rien à sauver. A la poubelle, direct.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ La scène de la moissonneuse | ⊗ Le casting ⊗ Les effets spéciaux ⊗ Le montage ⊗ Le scénario |
Le fiston Romero se lance dans la production de films de zombies et il aurait mieux fait de s’abstenir. Ce Zombies (2017) ne vaut guère mieux que les innombrables séries Z du genre qui abreuvent chaque année les bacs à soldes. Catastrophique. |
Titre : Zombies
Année : 2017
Durée : 1h24
Origine : U.S.A
Genre : L’arroseur arrosé
Réalisateur : Hamid Torabpour
Scénario : Hamid Torabpour
Acteurs : Steven Luke, Tony Todd, Raina Hein, Amanda Day, Aaron Courteau, Marcus Dee, Heidi Fellner, Todd Vance, Jim Wescott, Amber Rhodes