Alors qu’Ichi entreprend de visiter les 88 temples de Shikoku pour trouver une réponse à ses interrogations, il tue pour se défendre un dénommé Eigoro. En suivant le cheval de celui-ci, il arrive chez la sœur du défunt, habitant le village de Serigazawa. Celle-ci, dans un élan de colère, blesse Zatoichi qui ne s’était pas défendu. Alors qu’il se remet peu à peu, Ichi apprend pourquoi Eigoro a voulu l’éliminer. Il agissait pour le compte de Tohachi, un yakuza voulant contrôler la vallée.
Avis de Kwaidan :
ZATOICHI’S PILGRIMAGE aurait très bien pu s’appeler ZATOICHI CONTRE LA HORDE SAUVAGE puisqu’il oppose notre masseur adoré à une bande de mercenaires bien décidés à l’envoyer ad-patres. Des adversaires de taille qui font office de précurseurs aux bandes de fous furieux des deux premiers MAD MAXs. Leur arsenal très varié, allant de la lance au sabre en passant par l’arc, apporte énormément d’originalité, et donc d’intérêt, à un combat final de légende.
Ce film est un des plus westernien de la saga : gang se déplaçant à cheval, habitants terrifiés se barricadant dans leur maison durant le grand duel, héros solitaire attendant l’arrivée de ses adversaires dans une rue poussiéreuse. L’intensité de ce combat est telle qu’on en bondit à plusieurs reprises de son siège : pour la première fois, on y voit Ichi visiblement épuisé, presque effrayé face à un duel aussi inégal. Il est vrai que la présence d’un archer hyperrapide vient sérieusement compliquer les choses. Devant un colosse beaucoup plus costaud que lui, le masseur va nous offrir un des plus jolis coups de sa carrière : une « flying attack » particulièrement acrobatique. Encore un de ces moments à vous scotcher un fan au plafond.
A côté de cela, on retrouve toujours ce qui fait toute la saveur des grands ZATOICHIs : l’humour et l’émotion. Inutile de comprendre les dialogues pour être touché par l’évolution des sentiments entre Ichi et la jeune fille dont il a tué un proche en état légitime défense. Une autre séquence pleine de poésie montre le cheval de ce dernier dire adieu à son maître avant de suivre obstinément Ichi afin de bien lui faire prendre conscience que son acte entraîne de la souffrance et le forcer à venir s’excuser, et protéger, ceux qui aimaient son adversaire. L’introduction dans le bateau restera également dans les mémoires tout comme l’hilarante scène où Ichi se baigne dans la rivière et plonge pour ressortir avec un poisson dans chaque main. Le scénario de ce quatorzième Zatoichi est une vraie réussite que l’on doit au grand Kaneto Shindo (ONIBABA, L’ILE NUE). On retrouve d’ailleurs sa patte dans le poids de nombreux silences visant à renforcer l’intensité des images. La présence de Shindo au scénario suffit à elle seule à donner de l’intérêt à ce volet et en faire un indispensable de tout « best of » de la saga qui se respecte.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Le combat final, une merveille ♥ Le ton western du film ♥ Le mélange humour / émotion ♥ De très belles scènes |
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| On touche une fois de plus au sublime avec ce ZATOICHI 14 qui est de loin le meilleur opus réalisé par Kazuo Ikehiro, à qui l’on doit également les numéros 6 et 7. Un scénario formidablement rythmé, une excellente réalisation, des méchants mémorables, un Katsu Shin toujours en état de grâce, des combats intenses, du rire, des larmes… ouf, que dire de plus: c’est incontournable. Même sans comprendre les dialogues, on peut saisir sans problème la majorité de ce qui se passe et prendre un pied phénoménal. Si vous êtes des accrocs purs et durs du masseur, plongez-vous dans cette merveille. Vous ne le regretterez pas. | |
Titre : Zatoichi’s Pilgrimage / Zatoichi 14 / 座頭市海を渡る
Année : 1966
Durée : 1h22
Origine : Japon
Genre : Chanbara
Réalisateur : Kazuo Ikehiro
Scénario : Kaneto Shindo
Acteurs : Shintaro Katsu, Michiyo Okusu, Isao Yamagata, Hisashi Igawa, Masao Mishima, Kunie Tanaka, Jotaro Senba, Ryutaro Gomi, Saburo Date
