[Film] Zatoichi on the Road, de Kimiyoshi Yasuda (1963)


Un yakusa embauche Ichi pour venir prêter main forte à son clan lors d’une prochaine bataille. Alors qu’ils sont en chemin, des membres du clan adverse les attaquent et parviennent à tuer l’homme dans le combat qui s’ensuit. Respectant ses engagements, le masseur aveugle poursuit sa route seul. C’est alors qu’il tombe sur un vieil homme agonisant qui lui fait promettre d’amener Mitsu saine et sauve à Edo. Mais la jeune fille est une riche héritière et le montant faramineux d’une éventuelle rançon attire de nombreuses personnes malhonnêtes cherchant à l’enlever.


Avis de Kwaidan :
Et de cinq ! ZATOICHI ON THE ROAD poursuit brillamment les aventures du sabreur aveugle que l’on avait quitté après un affrontement d’anthologie contre un redoutable rônin. La formule ne change que très peu mais elle est tellement efficace que le plaisir reste intact.

Le film commence très fort avec une séquence d’ouverture dans laquelle Ichi plonge une pièce dans le noir le plus complet et lance une réplique culte, « darkness is my ally » (phrase qui sera reprise sur l’affiche de ZATOICHI 89), avant d’en finir avec ses agresseurs. Trois minutes de film et c’est déjà le bonheur intense. Cet épisode, dans lequel le héros devient garde du corps d’une riche jeune fille, est moins sombre que le précédent et rappelle parfois le mythique YOJIMBO : Ichi va passer d’un gang à l’autre pour mieux les détruire dans une bataille finale comme toujours spectaculaire et, cette fois, non dénuée d’humour lorsque le masseur prend le temps de se désaltérer à un puit tout en alignant les cadavres.

Le personnage d’Ichi évolue dans le sens où il s’appuie de plus en plus sur sa « légende » pour terrifier ses adversaires et éviter de se battre, chose qui le répugne par-dessus tout. D’où une scène mémorable où le masseur débarque tranquillement chez une bande retenant Mitsu en otage et la récupère sans violence, non sans s’être auparavant fait offrir le thé par le maître des lieux, bon pour changer de sous-vêtements, et l’avoir forcé à bouffer un fruit dégueulasse. Ichi profite également de sa renommée pour arnaquer ses employeurs lorsqu’ils sont des yakusas en demandant des tarifs mirobolants et en se faisant offrir des festins. Mais à l’opposé de cette facette dure, le Ichi humain, drôle et sensible refait surface lorsqu’il donne sa parole pour assurer une noble mission comme la protection de Mitsu et une relation tendre et touchante s’instaure entre les deux personnages.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le final spectaculaire
♥ L’évolution du personnage principal
♥ L’humour qui fonctionne
⊗ Manque de profondeur
⊗ …s

La série se poursuit sans s’essouffler avec cette histoire d’honneur et de loyauté. Cet opus se distingue des précédents par un humour de plus en plus présent, y compris dans les combats. Une direction que suivront les ZATOICHIs suivants comme en témoignent le très drôle ZATOICHI MEETS YOJIMBO (20), essentiellement placé sous le signe de la comédie ou encore ZATOICHI AT THE FESTIVAL OF FIRE (21), un chef d’œuvre mélangeant à la perfection violence, émotion et burlesque.



Titre : Zatoichi on the Road / Zatoichi 5 / 座頭市喧嘩旅
Année : 1963
Durée : 1h27
Origine : Japon
Genre : Chambara
Réalisateur : Kimiyoshi Yasuda
Scénario : Minoru Inuzuka

Acteurs : Shintaro Katsu, Shiho Fujimura, Ryuzo Shimada, Reiko Fujiwara, Matasaburo Niwa, Yoshio Yoshida, Sonosuke Sawamura, Yutaka Nakamura

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Auteur : Kwaidan

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