1992. Neuf ans après les événements liés à l’attaque d’Apocalypse, les X-Men sont devenus des héros. Charles Xavier envoie son équipe sur des missions de plus en plus dangereuses. À la demande du Président des États-Unis, ils sont envoyés dans l’espace, à la rescousse des passagers de la navette Endeavour, apparemment prise dans une éruption solaire. Jean est presque tuée lorsqu’elle est frappée par une mystérieuse force cosmique. Une fois rentrée chez elle, cette force la rend non seulement infiniment plus puissante, mais aussi beaucoup plus instable. En lutte avec cette entité en elle, Jean libère ses pouvoirs d’une manière qu’elle ne peut ni comprendre ni contenir. Alors que Jean devient incontrôlable et fait du mal à ceux qu’elle aime le plus, elle commence à démêler le tissu même qui unit les X-Men.
Avis de Rick :
Ah Dark Phoenix. Moi je l’attendais. Car même si les super héros et moi, on n’a jamais été amis, j’aime bien les X-Men. Pas tous, certains sont assez discutables, notamment The Last Stand, troisième opus de la saga signé Brett Ratner (malgré tout divertissant), ou le premier spin of sur Wolverine, le bien nommé Wolverine Origins, sans doute le pire de la licence. Mais il y a quelque chose qui me plait chez X-Men. Sans doute car les films, en plus d’être de bons divertissements, ont quelque chose à dire. Du moins au début. Et je ne vais pas mentir, depuis le renouveau de la saga avec X-Men First Class (Au Commencement) en 2011, c’était pour moi encore mieux, ça tentait enfin de nous raconter des histoires sans avoir recours au fan service en incluant au premier plan le personnage de Wolverine. Et puis, ce First Class, c’était Matthew Vaugh (Kick-Ass, Kingsman) à la mise en scène et au scénario, la crise de Cuba, Kevin Bacon en méchant, un score musical épique de Henry Jackman. Et un tout nouveau casting que j’affectionne particulièrement, avec James McAvoy, Michael Fassbender et Jennifer Lawrence. Oui, First Class est mon opus préféré, aux côtés de Logan. La suite, en dent de scie certes, reste ultra intéressante, avec Days of Future Past et Apocalypse, opus souvent très décrié, et souffrant il est vrai de quelques défauts, mais que j’apprécie néanmoins beaucoup. Dark Phoenix lui devait avoir une place importante dans l’univers, et ce pour plusieurs raisons. Déjà parce que Simon Kinberg, scénariste de pas mal d’opus et producteur depuis le troisième opus passait réalisateur. Important car il tentait, après l’annulation des événements dans Days of Future Past, de donner une seconde chance à l’histoire du troisième film. Important car c’était la fin d’un cycle, avec le rachat de la 20th Century Fox, produisant les films depuis le premier, par le oh grand Disney.
Et pour le coup, comme pour le MCU, comme pour Star Wars et tant d’autres, je peux le dire. Disney, je te hais ! Car si Dark Phoenix n’est pas un film parfait, il reste un divertissement tout à fait recommandable, qui fut condamné avant même sa sortie par Disney. Oui, pas moins de trois (voir quatre, à force je m’y perds) report dans sa date de sortie, avant d’être calé trois semaines après la sortie de l’événement mondial Avengers EndGame, histoire d’être bien sûr que le film fasse un flop. Qui arriva. Environ 65 millions récoltés sur le sol Américain, pour un budget de 200 millions. Non, Disney n’aime pas perdre de l’argent, mais en rachetant la 20th Century Fox, Disney aimerait bien faire quelque chose des X-Men. Allez savoir, peut-être les inclure dans le MCU… Du coup oui, cet échec joue en leur faveur, ils peuvent à présent attendre quelques années avant de lancer un reboot. Et si Dark Phoenix est un échec financier, et que pas mal de critiques ne furent pas tendres avec, le public lui y trouva son compte, comme moi d’ailleurs. Dark Phoenix se déroule donc dans les années 90, après Apocalypse qui lui se déroulait dans les années 80. On y retrouve Charles Xavier chauve et directeur de son école, entouré des habituels Mystique, Hank, Scott, Jean Grey, Storm, Quicksilver et autres Nightcrawler. Le casting est complet. Oui rassurez vous, Magneto est toujours là également. Le film fait donc le choix de nous raconter pour la seconde fois la naissance du Dark Phoenix, cette autre facette de Jean Grey, cette personnalité destructrice incontrôlable et toute puissante. Mais Simon Kinberg ne se contente pas de relivrer la même histoire que le troisième film, non. En plaçant son histoire dans les années 90, sans Wolverine au casting et après les événements d’Apocalypse, il change la donne, offre au film un nouveau méchant, de nouveaux enjeux et j’en passe.
Et personnellement, j’ai eu ce que j’attendais de ce Dark Phoenix, malgré des défauts évidents. Notamment dans son approche de son histoire, et son envie probablement d’en faire trop, avec plusieurs arcs narratifs. On a d’un côté Jean Grey qui s’éveille à une force qu’elle ne contrôle pas, mais on a aussi une grande méchante (jouée par Jessica Chastain) qui veut envahir et détruire le monde, et pas mal d’autres petits éléments qui viennent se greffer à l’histoire, comme l’éternelle confiance toute relative entre humains et mutants. C’est sans doute un peu trop, et beaucoup d’événements s’avèrent du coup plutôt survolés. Mais rien de mauvais non plus. Magneto revient dans l’intrigue et pour une fois ne veut pas détruire l’humanité, et ça, ça fait du bien. Jean Grey a un arc narratif certes plutôt classique mais satisfaisant, d’autant que Sophie Turner livre une excellente prestation. Même le personnage de Xavier, joué par James McAvoy, délivre quelques moments intéressants et jamais explorés jusqu’alors, avec son travail pour le gouvernement et son relatif égocentrisme sur la situation. Intéressant donc. Ce qui convint beaucoup moins au final, comme pour Apocalypse, c’est clairement la grande méchante de l’histoire, Jessica Chastain, avec un développement minimal et une présence la plupart du temps assez anecdotique. Voilà, ça c’est pour le fond.
Et la forme ? Pour son premier film comme réalisateur, Simon Kinberg n’a pas à rougir, loin de là. Il livre quelques plans magnifiques, les scènes d’action, sans être exceptionnelles, sont plutôt bien troussées et nous en mettent plein la face, que ce soit lors de l’affrontement des X-Men contre Jean Grey, le long final dans le train et j’en passe. Rien de honteux, du plutôt bon travail. Les effets spéciaux sont d’ailleurs pour la plupart plus convaincants que ceux d’Apocalypse, qui avaient quelques plans qui semblaient mal finalisés. Et puis mine de rien, Simon Kinberg a su bien s’entourer techniquement pour se donner toutes les chances. Après tout, la photographie est signée Mauro Fiore (The Island, Avatar, Training Day), le montage, très propre, a été fait par Lee Smith, fidèle collaborateur de Nolan depuis Batman Begins (et qui revient de loin, un de ses premiers montages étant Hurlements 3), et surtout de Hans Zimmer, qui livre comme souvent une extraordinaire bande son, en attendant de pouvoir entendre ses deux prochains travaux, sur Wonder Woman 1984 et Dune de Villeneuve. Mais je m’égare là, revenons à ce détesté Dark Phoenix. Durant 1h50, ce qui est de nos jours plutôt court pour un blockbuster super héroïque, on a ce que le fan des X-Men veut, à savoir des super pouvoirs, des combats, des effets spéciaux, des personnages que l’on connait et que l’on aime, le tout dans un film où certes tout ne fonctionne pas, mais qui a été fait sans aucun doute pour le coup avec de bonnes intentions. Peu importe son échec, où les critiques spécialisées plutôt méchantes à l’encontre du métrage, Dark Phoenix n’est pas la honte annoncée pour moi. Du spectacle basique, un peu bancal et qui veut sans doute raconter trop de choses en peu de temps, mais qui fait plutôt bien les choses, la plupart du temps. En tant qu’opus final par contre, on pouvait attendre plus.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un bon divertissement ♥ Excellent casting ♥ Les scènes d’action sympathiques ♥ Le score musical de Hans Zimmer |
⊗ La méchante, peu utile et peu développée ⊗ Trop d’éléments pour si peu de temps ⊗ C’est finit ? |
Me voilà encore à défendre un flop au box office, et un film mal aimé des critiques. Dark Phoenix est certes bancal par certains aspects, avec son méchant peu développé et intéressant, et peut décevoir en tant qu’opus final de la licence telle qu’on la connait, mais reste un opus hautement divertissant, parsemé de quelques bonnes idées, bien mené et proprement filmé. |
Titre : X-Men: Dark Phoenix – Dark Phoenix
Année : 2019
Durée :1h53
Origine : U.S.A.
Genre : Dark Phoenix, essai 2
Réalisateur : Simon Kinberg
Scénario : Simon Kinberg
Acteurs : James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Sophie Turner, Nicholas Hoult, Tye Sheridan, Alexandra Shipp, Zvan Peters et Jessica Chastain
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