[Film] Wonder Woman 1984, de Patty Jenkins (2020)

Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, Diana Prince s’est intégrée à la civilisation et continue sa vie parmi les humains, même si elle revêt de temps en temps son costume de Wonder Woman pour aider les autres, en prenant bien soin de cacher toute traces de son passage. En 1984, Diana travaille pour la Smithsonian Institution à Washington, D.C.. Elle y fait la rencontre du Dr Barbara Ann Minerva, une nouvelle collègue qui, en raison d’un profond manque de confiance en elle, prend rapidement Diana comme exemple. Barbara est chargée d’identifier plusieurs antiquités récupérées lors d’un casse. Parmi ses antiquités se trouve une pierre dont la légende raconte qu’elle exauce les vœux de celui qui la tient entre ses mains. Cette mystérieuse pierre attire l’attention de Maxwell Lord, un entrepreneur charismatique au bord de la faillite et prêt à tout pour retrouver la gloire.


Avis de Rick :
Bonne année, et ne m’en voulez pas de commencer mes premiers mots sur le site de 2021 avec ce Wonder Woman, mais comme dirait le plus grand des héros, « sir on en a gros ». Il faut dire que conclure 2020 par ce gros morceau, ça permet de conclure l’année comme elle a commencée : de manière bien merdique ! Il y a tant à dire sur ce Wonder Woman 1984, et paradoxalement, ça s’appelle taper sur l’ambulance, et pourtant, on a l’impression qu’il lui manque déjà le moteur et ses quatre routes à l’ambulance. Donc commençons par ce qui fait le moins mal, ce qui entoure le métrage de Patty Jenkins, qui avait réalisée avec le premier film Wonder Woman un film acclamé par la presse et le public. Ce n’était pas mauvais, j’avais bien aimé, malgré des fautes de goûts, éléments forcés (mais assumés), et une dernière partie ratée. Jenkins revient, coécrit en s’entourant de deux autres scénaristes (on y reviendra), Gal Gadot reprend son rôle, Chris Pine aussi même s’il est mort, et en plus on a Hans Zimmer à la musique, qu’est ce qui aurait pu mal tourné ? Passons sous silence le gigantesque raz de marée du moment avec la Warner décidant de sortir leur catalogue de toute l’année 2021 à la fois au cinéma et en VOD sur HBO Max. Perso je ne vais pas me plaindre, ça m’aura permis de voir le film sans bouger le cul de chez moi. Et vu le résultat, tant mieux. Alors on sait que depuis que la Warner veut un univers étendu avec DC Comics, ce n’est pas toujours la joie. Listons les dégâts ? Batman V Superman, Suicide Squad, Justice League, Birds of Prey. Et non, quand on n’aime pas Zach Snyder et son style une seule seconde comme moi, on n’espère rien, on n’attend pas et on ne verra pas son montage de Justice League.

Revenons donc à nos moutons, enfin, à notre Wonder Woman, le second film de l’espoir pour la Warner après Tenet en 2020. Tenet fut un échec au cinéma. Heureusement (ou malheureusement pour les financiers), Wonder Woman 1984 est bien parti pour faire pire. Et c’est totalement justifié ce coup-ci. Dés la scène d’ouverture, on se dit que quelque chose cloche. Et on a bien raison, quand le film s’ouvre sur un long flashback de bien 10 minutes, qui n’ajoute rien, ne se fait pas trépident, et qui n’a pas vraiment de but, puisqu’en réfléchissant, son placement est là pour mettre en avant un personnage, qui utilisera un objet (dans un autre flashback), et qui sera utile tardivement pour notre héroïne. L’objet en question n’étant pas dans la scène d’ouverture, on se dit, pourquoi ? Ta gueule c’est magique on me dit. Tant pis, l’intrigue reprend dans les années 80, et ça commence très mal, avec un style qui fait encore plus années 80 que les vraies années 80. C’est flashy, c’est forcé, c’est raté. On nous présente Wonder Woman lors d’un braquage qui tourne mal, et de tous les braquages que j’ai pu voir, il s’agît bien d’un des plus ridicules. Family Friendly, avec des enfants à sauver, des sauts qui ont une telle « grâce » que l’on a même pas besoin d’imaginer les filins pour les rendre possible, on pourrait presque les voir. Mais il faut bien lancer l’intrigue, et pour cela, un objet magique qui exauce les voeux, un grand méchant qui s’en empare et va foutre la merde, notre super héroïne qui va partir à sa poursuite, avoir un autre ennemi sur le dos, et retrouver l’homme de sa vie, mort, mais la magie des vœux, tout ça. Ta gueule c’est magique j’ai dit ! Wonder Woman a déjà une très lourde épine dans le pied, à savoir son scénario, écrit à trois donc. Avec un créateur de comics, la réalisatrice et le scénariste d’œuvres aussi subtiles qu’Expendables pour Stallone ou Doom, le film raté d’après le jeu avec Dwayne Johnson. Gloups, ça commence vraiment mal. Rassurez-vous, on le retrouve en 2021 au scénario de Mortal Kombat et de films Marvel…

Le scénario n’est tout simplement pas intéressant, tout est forcé, le rythme est bancal, les scènes s’enchainent mais n’ajoutent rien, l’action est rare, les personnages n’ont absolument aucun background, et donc il n’y a aucune alchimie entre aucun d’eux. La palme revenant à Chris Pine, qui a donc le rôle de Wonder Woman du premier film, celui qui découvre une nouvelle époque, un nouveau monde, et aucun gag ne fonctionne. Ah non pardon, je voulais dire le moins pire des pires, car la palme revient au grand méchant, joué par Pedro Pascal, et qui traverse le film on ne sait pas trop comment, tant il en fait des tonnes, est ridicule, pas un instant crédible, et ne constitue en plus jamais une menace pour l’héroïne, vu qu’il passe le plus clair de son temps soit malade et à saigner du nez, soit à gesticuler et à faire n’importe quoi. Au milieu de tout ça surnage bien Gal Gadot, toujours crédible dans son rôle, mignonne comme tout et investie, et c’est bien la seule. Scénario, personnages, rien ne va, et le pire étant, pour un film qui est un film de super héros hein, que l’action est rare, très rare, bien plus que dans le premier opus. En réalité d’ailleurs, il faut attendre quasi 1h30 avant de voir une scène d’action, pas si folle que ça.

Alors, l’attente c’est bien. Mais Patty Jenkins n’est pas Christopher Nolan, qui lui quand il faisait sa trilogie The Dark Knight, soignait ce qu’il y avait à côté, sa dramaturgie, ses personnages, ses enjeux. Son film en fait. Patty Jenkins échoue dans quasiment tout ce qu’elle entreprend. Seule scène que j’aurais trouvé potable et même jolie ? Le vol en avion avec les feux d’artifices, moment de simplicité bien trouvé, même si ce qui entoure la scène est risible (rendre l’avion invisible au pif et bim, ça marche, car ta gueule c’est magique). Le reste est chiant, l’action n’a aucun impact, les acteurs sont souvent en roue libre, et le film n’échappe pas à son lot de scènes totalement risibles, comme un combat contre Cheetah dans la nuit où on ne comprend pas grand-chose, ou une Wonder Woman qui se met à voler (on l’appelle donc Supergirl maintenant ?) et utilise son lasso en s’accrochant…. Aux éclairs. Depuis quand les éclairs ça a une physique ? Non non, je sais, ta gueule c’est magique… Et que dire de ce final anti climatique au possible, où Wonder Woman sauve la journée grâce au pouvoir de l’amour et des jolis mots ? Oui je sais, ta gueule c’est magique, je sors, adieu DC, adieu Warner, adieu Wonder Woman. Ah non, je dois vous parler de la musique de Hans Zimmer ! Mi figue mi raisin, tantôt bonne tantôt catastrophique. Ou alors elle est utilisée n’importe comment, à voir.

LES PLUS LES MOINS
♥ Gal Gadot crédible qui y croit
♥ Un ou deux bons morceaux de Hans Zimmer
⊗ Le scénario
⊗ Les enjeux
⊗ Le rythme
⊗ Le méchant
⊗ C’est mou, peu d’action
⊗ Certains CGI bien ratés
⊗ Des scènes risibles
⊗ Ta gueule c’est magique
note2
On va nous dire que le score de Wonder Woman 1984 est dû aux cinémas fermés, au Covid142, au piratage, tout ça tout ça. Mais si en réalité, c’était juste car ce n’est pas bon du tout ?



Titre : Wonder Woman 1984 – WW84

Année : 2020
Durée :
2h31
Origine :
U.S.A.
Genre :
Super héroïne avariée
Réalisation : 
Patty Jenkins
Scénario : 
Patty Jenkins, Geoff Johns et Dave Callaham
Avec :
Gal Gadot, Chris Pine, Kristen Wiig, Pedro Pascal, Robin Wright et Connie Nielsen

 Wonder Woman 1984 (2020) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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