Sept ans après la mort de Jean Grey, Logan vit reclus dans les montagnes, faisant difficilement le deuil. Mais il est sorti de sa retraite et se rend au Japon où Yashida, un ancien officier Japonais à qui il a sauvé la vie en 1945 lors du bombardement de Nagasaki lui propose un marché : en échange de sa capacité à guérir, il le rend mortel. Logan ne se rend pas compte qu’il se trouve dans un piège…
Avis de Rick :
Les films de super héros, c’est un peu comme les remakes, c’est à la mode, et ça revient tous les ans. Thor, Captain America, Iron Man, X-Men. De toutes ces sagas, la plus intéressante, mais aussi la plus déséquilibrée, sera les X-Men. Après deux opus signés Bryan Singer (Usual Suspect) de bonne qualité, le troisième opus arrive entre les mains de Brent Ratner (Rush Hour…). Un épisode rythmé mais au scénario mettant ses personnages de côté. Un spin off centré sur Wolverine arrivera ensuite, de bien triste mémoire, avant la résurrection de la saga grâce à Matthew Vaugh (Kick-Ass) pour une préquelle. La saga semblait relancée, et deux nouveaux opus débarquent, pour 2013 avec ce Wolverine : le combat de l’immortel et en 2014 pour une suite où Bryan Singer reprend la mise en scène.
Bref, pour ce nouvel opus centré sur le personnage de Logan (Hugh Jackman) uniquement, c’est l’intéressant James Mangold qui récupère la mise en scène. Un réalisateur qui, à l’exception de son avant dernier film (Night and Day) c’était plutôt illustré dans un cinéma plus sobre (Copland, Identity, Walk the Line). Un choix intéressant pouvant apporter quelque chose de nouveau à la saga. Ce qui sera le cas. En se focalisant sur un arc narratif des comics imaginé par Frank Miller et se déroulant au Japon, le film met pendant une bonne partie du temps son aspect spectaculaire et super héros de côté pour se focaliser sur les personnages et un aspect bien plus réaliste, et donc, plus sombre. Rien d’étonnant donc de voir que si le budget reste énorme (100 millions), il est bien en dessous de certains opus (le X-Men Origins : Wolverine avait coûté 160 millions) ou d’autres films du genre (The Avengers avait coûté 200 millions).
James Mangold se focalise donc sur Logan quelques années après les événements du troisième opus (celui signé Brett Ratner). Logan n’arrive pas à faire le deuil de Jean Grey (Famke Janssen) et erre donc, seul, dans les montagnes, dans quelques petites villes, dormant dehors, dérangé toutes les nuits par des cauchemars dus à sa culpabilité. Son personnage gagne donc énormément en profondeur, se montre plus humain, et donc, est forcément plus intéressant. Rapidement cependant, il doit sortir de sa tanière pour se rendre au Japon, à contrecœur, pour dire adieu à un homme qu’il a jadis sauvé durant la seconde guerre mondiale. Sur ce point de départ très réaliste, le fan de base de la saga X-Men sera forcément déçu, l’aspect super héros ne faisant surface que sur son final. Car James Mangold et les deux scénaristes ont choisis une voie différente, très différente, à savoir celle du thriller, certes mâtiné d’un peu de fantastique, X-Men oblige, mais souvent en arrière plan.
L’histoire nous propose donc rapidement de suivre Logan qui va protéger la jeune Mariko (Okamoto Tao, dont c’est apparemment le premier rôle), dont le père décédé très rapidement. Recherchés par les Yakuzas, pris dans un complot qui prend de l’envergure, au niveau politique même. Un aspect très différent donc, et surtout, très axé sur les personnages. Car lorsque James Mangold nous livre sa première vraie scène d’action lors d’un enterrement, il nous montre Logan sous un aspect beaucoup plus vulnérable, et donc, courant un plus grand danger qu’à son habitude. Et quand il doit utiliser ses fameuses griffes, le réalisateur n’hésite pas à nous donner quelques giclées de sang, pas choquantes, mais bien voyantes et surprenantes pour un projet tout public au gros budget.
Autre point surprenant, alors qu’il fait monter la sauce avec cette première longue scène d’action, qui s’achève par une course poursuite dans les rues et une fuite en train, James Mangold ne cède pas à la surenchère habituelle de ce genre de métrage, et se permet alors une bonne demi-heure en plein centre de son récit pour développer ses personnages, et la relation qui se bâtit doucement entre Logan et Mariko. Surprenant, sombre, réaliste et surtout humain, ce Wolverine a de quoi surprendre la majeure partie du temps. Malheureusement pour lui, le métrage se retrouve alors avec les défauts de ses qualités. En se voulant différent, entre le drame et le thriller, et en accordant beaucoup d’importance à ses personnages, certains spectateurs trouveront facilement, en milieu de film, le temps un peu long. Alors que ces passages, en plus de développer les personnages, regorgent de symbole plutôt intéressants, autant liés à la mythologie du personnage qu’à la culture du pays dans lequel il se retrouve, le Japon donc. Malheureusement, on sent que dans la dernière demi-heure, le cahier de charge du film de super héros refait son apparition, et le film doit alors en mettre plein la vue, en mettant en avant une sorte de robot samouraï géant (oui oui…) et une autre mutante, jouée par Svetlana Khodchenkova (La Taupe). Ces passages un peu plus fantaisistes s’inscrivent donc plus dans l’univers de base, mais s’accordent un peu moins malheureusement avec tout ce qui a précédé, et donc, le reste du récit, surtout que quelques rebondissements dans le scénario semblent un peu too much. Bien dommage de terminer le film sur cette note. Pour autant, le réalisateur n’a pas raté son film, il aura tenté quelque chose de différent, et c’est tout à son honneur.
Un film différent dans la saga, s’axant bien plus sur les personnages jusqu’à son final qui veut en mettre plein la vue, dommage.
Titre : Wolverine: Le Combat de L’immortel – The Wolverine
Année : 2013
Durée : 2h06
Origine : U.S.A
Genre : Thriller / Action
Réalisateur : James Mangold
Acteurs : Hugh Jackman, Okamoto Tao, Fukushima Rila, Sanada Hiroyuki, Svetlana Khodchenkova, Brian Tee, Yamanouchi Hal et Famke Janssen