[Film] Waxwork 2: Perdus Dans Le Temps, de Anthony Hickox (1992)

Les survivants de la maison de cire doivent désormais voyager à travers le temps pour trouver les moyens de se disculper d’un meurtre qu’ils n’ont pas commis.


Avis de John Roch :
Donner une suite a Waxwork, c’est un brin casse gueule à première vue. Bien que le film se termine sur une fin ouverte, comment justifier un second alors que le moteur même du métrage, le musée de cire, est détruit ? De mannequins de cire qui prennent vie, Waxwork 2 n’en contient pas, en revanche il s’inscrit bel et bien dans la continuité du premier, Anthony Hickox reprend l’essence du métrage, à savoir une succession d’hommages au cinéma d’horreur et propulse l’univers Waxwork vers quelque chose de plus ambitieux, ambition qui sera freinée net après l’annonce d’ un troisième volet à la fin des années 90 qui ne verra jamais le jour. Waxwork 2 commence pile là où Waxwork premier du nom se terminait : Marc et Sarah sont les seuls rescapés du carnage final et rentrent chez eux. Seulement, la main baladeuse qui a également survécu suit l’héroïne et massacre son père avant de finir hachée au broyeur. Bien évidement, personne ne croit à l’histoire et Sarah se retrouve accusée du crime. Marc l’emmène alors chez Wilfried, qui a anticipé les événements et a laissé un enregistrement vidéo qui mène les héros vers des artefacts et autres objets occultes (dont l’arche perdue et un masque de hockey ensanglanté), dont une boussole qui ouvre les portes du temps. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais on peut saluer l’effort qu’a fait Hickox pour s’affranchir du musée de cire tout en conservant des éléments qui étaient évoqués dans Waxwork, à savoir les portails dimensionnels et cette histoire d’artefacts. Il va même plus loin lorsque dans le dernier acte, il pose des enjeux qui transforment le voyage des protagonistes en quête épique dans la lutte du bien contre le mal, Marc devenant subitement un élu choisi pour être un combattant du jeu Nintendo de Dieu (j’invente rien, c’est dans le film).

Mais avant ça, Marc et Sarah vont d’abord se retrouver face à Frankenstein et sa créature, puis vont se séparer et vivre en live la Maison du Diable pour l’un, et Alien pour l’autre. On continue dans l’hommage, mais cette fois Hickox n’évite pas ce qu’il a su éviter avec le premier opus : la parodie. Car dans Waxwork 2, la carte de l’humour est déployée et ce qui est beau, c’est que ça fonctionne la plupart du temps. Passons sur l’ouverture qui reprend Evil Dead 2 sans lui arriver à la cheville, et sur quelques vannes faciles qui jouent sur l’anachronisme, Waxwork 2 est un film vraiment drôle. Si le casting est à nouveau rempli de têtes connues (Bruce Campbell, Martin Kemp, John Ireland, David Carradine, Alexander Godunov…), c’est surtout Zach Galligan aux coupes de cheveux improbables, qui porte le film sur ses épaules, très à l’aise dans le registre de la comédie et hilarant face aux situations qu’il rencontre, matinées d’une touche de gore qui comme son prédécesseur tourne quasi intégralement autour de la tête. Ce mélange d’horreur et de comédie trouve toute son ampleur dans la saynète qui reprend la Maison du Diable, ou Hickox reprend la mise en scène de Robert Wise pour un hommage techniquement très bien foutu, et ramène Bruce Campbell se faire martyriser comme à l’époque des Evil Dead, en résulte un moment très drôle aux scènes cultes (le vinaigre, et surtout le coup de la bible à l’envers), pour ce qui est le meilleur passage du film.

La saynète qui se déroule chez Frankenstein est légèrement en deçà, mais reste plus convaincante que celle qui reprend Alien, trop bordélique du point de vue de la mise en scène et du montage. Mais le gros soucis de Waxwork 2, c’est que tout ceci n’est que la première partie du métrage, et au lieu de continuer à explorer plusieurs univers, Hickox emmène le spectateur à l’époque médiévale pour ne plus l’en faire sortir. Moins passionnante que le reste du voyage, cette dernière destination occupe la moitié du métrage, traîne trop en longueur et on est moins intéressé par cette sous-intrigue de complot qui mêle royauté et magie noire que par ce qui a précédé, d’autant plus que l’humour qui a pourtant fait mouche à plusieurs reprise est absent. Reste tout de même la lutte finale à l’épée où les duellistes traversent les portes du temps en plein duels et croisent Jack l’éventreur, Nosferatu, Godzilla et se retrouvent même dans le centre commercial de Zombie. Une scène qui sauve cette seconde partie de l’ennui, mais qui arrive trop tard, et est surtout trop courte. Cette seconde partie plombe Waxwork 2, d’autant plus dommage que la première est riche en péripéties et rythmée, qui reste tout de même une suite honorable et qui amène un nouveau souffle à l’univers posé dans le premier opus.

LES PLUS LES MOINS
♥ Une suite intéressante
♥ Le concept à nouveau bien exploité
♥ Un film par moments vraiment drôle
♥ Quelques scènes gores réussies
♥ Un casting une nouvelle fois fourni
♥ Zack Galligan et ses looks improbables
⊗ La seconde partie qui plombe le film
⊗ La partie dans l’ espace en deçà du reste de la première partie
Tout comme le premier opus, Waxwork 2 rend hommage au cinéma d’horreur avec son concept à nouveau bien exploité, dommage que la seconde moitié du film ne tienne pas la distance et se révèle ennuyeuse.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Drew Barrymore fait un caméo.
• Le rôle de Frankenstein a été proposé à Dolph Lundgren, qui a décliné l’offre.
• Deborah Foreman n’a pas repris le rôle de Sarah car elle avait rompu avec le réalisateur et ils étaient en mauvais termes.



Titre : Waxwork 2: perdus dans le temps / Waxwork 2: lost in time
Année : 1992
Durée : 1h44
Origine : U.S.A
Genre : Waxwork without wax
Réalisateur : Anthony Hickox
Scénario : Anthony hickox

Acteurs : Zach Galligan, Monika Schnarre, Bruce Campbell, Martin Kemp, John Ireland, David Carradine, Alexander Godunov, Patrick Macnee,

 Waxwork 2: Perdus dans le temps (1992) on IMDb


 

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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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