[Film] Waterworld, de Kevin Reynolds (1995)

Dans un avenir lointain, la Terre est totalement recouverte d’eau à la suite du réchauffement climatique ayant causé la fonte des glaces. L’humanité vit désormais sur des atolls artificiels. Cependant, une légende circule : celle de Dryland, qui serait l’unique terre encore émergée. Un mutant mi humain et mi poisson, accompagné par une jeune femme et une petite fille, vont partir retrouver Dryland. Ils affrontent et se confrontent à des pirates sanguinaires, nommés les Smokers et dirigés par le Diacre.


Avis de Rick :
Film mal aimé et souvent moqué, relatif flop au box office comparé à sa mise initiale, tournage infernal, on parle souvent de Waterworld, et pas toujours en bien. J’ai toujours bien aimé Waterworld. Ce n’est bien entendu pas du grand cinéma, il y a des défauts, parfois bien voyants, mais il y a un univers, une envie de proposer un film épique, du grand casting au premier plan, et oui, beaucoup d’eau. Et moi, j’aime l’eau, du moins au cinéma, dans la vraie vie c’est une autre histoire. Au départ prévu comme un rip-off de Mad Max mais sur l’eau, le projet ne date pas d’hier. Il ne date même pas de 1995, son année de sortie, mais de 1986. En 1989, le projet commence à faire parler de lui, et après plusieurs réécritures, il se trouve un réalisateur et une star, avec Kevin Reynolds et Kevin Costner, qui venaient de travailler ensembles sur Robin des Bois en 1991, comme réalisateur et acteur, et même durant la production compliquée de Waterworld sur Rapa Nui, en 1994, comme réalisateur et producteur. Une belle relation entre le réalisateur et l’acteur ?

Pas vraiment, vu que l’on parle plutôt d’un tournage infernale, avec un budget prévu à 100 millions qui explose pour plusieurs raisons, notamment la destruction des décors par un ouragan, faisant monter la facture finale à 175 millions. Les tournages sur l’eau, c’est compliqué, et ce n’est pas faute de les avoir prévenu, Spielberg lui-même les avertira. Sur le tournage, et même en post production, Costner et Reynolds s’embrouillent plusieurs fois. Mark Isham doit faire la musique mais ses démos sont refusées par Costner et c’est James Newton Howard qui débarque pour composer le film, il venait de bosser pour Costner sur Wyatt Earp. Du coup, la Universal veut rentabiliser le film, mais n’y croit pas tant que ça, voyant surtout les billets verts s’échapper au loin et les factures s’allonger. Pourtant, plusieurs jeux vidéo sont prévus (j’avais touché et adoré à l’époque la version Game Boy), une novélisation, une suite en comic book, et par la suite, même une attraction aux parcs Universal, rien que ça. Mais à sa sortie, le film ne récolte que 88 millions en Amérique, puis 264 millions dans le monde. Ce qui, avec son budget colossal qui ne prend même pas en compte les coûts marketing, est peu pour la Universal. Les critiques sont mixes à la sortie en plus.

On critique des personnages parfois stéréotypés et qui en font des tonnes, et un scénario qui a pas mal de facilités et de petits trous par-ci par-là. Pas faux, dans les deux cas. Même si apparemment, le second point est à présent corrigé, puisqu’aux Etats Unis est enfin sorti le Director’s Cut, sans interférence de la part de Costner, et qui rajoute 45 minutes au métrage, rien que ça. Une version qu’il me faudrait voir. Car comme dit tout au début, j’aime bien Waterworld. Oui, il y a en effet des trous de scénario dans sa version cinéma. Et oui, certains personnages ont font des tonnes, surtout un, celui joué par Dennis Hooper, en roue libre totale dans son rôle de méchant qui devient très rapidement borgne. Pour certains, le métrage souffre également de ses influences envers Mad Max, et elles sont bien présentes, dans le look de certains personnages, et même dans certains passages (le repère des smockers, les méchants), mais ces influences sont totalement assumées par l’équipe, et ce depuis l’écriture même du scénario, David Twohy, qui réécrira le script plusieurs fois, admettant que son influence principale était Mad Max 2. Comme dans Mad Max, Waterworld se déroule dans un futur post apocalyptique. Les glaces ont fondues, la Terre est recouverte par les eaux depuis des années, et la population actuelle vie (survie) dans des atolls, et sont à présent même dans l’ignorance des événements passés, la présence de la terre ferme n’est plus qu’une légende parmi tant d’autres. Dans cet univers, forcément, les bandits, les smockers, pillent, tuent et font la loi, comme les pirates de la grande époque. Et il y a notre héros, solitaire, qui pense avant tout à lui et sa survie, et est en réalité un mutant, pouvant respirer sous l’eau. Ce qui lui permet de ramener des éléments de l’ancien monde à la surface pour faire du commerce. Tout pourrait s’arrêter là, sauf que nous sommes dans un récit d’aventure, et lors de son passage dans un atoll, notre héros va croire la route d’Helen et de sa fille Elena, qui détient la clé pour rejoindre le seul petit terrain de terre ferme qui subsiste de nos jours. Il est donc très facile de comprendre où tout cela nous mène.

Tout le monde va se faire la guerre pour récupérer la petite Enola, et atteindre ce coin de paradis. Et notre héros va se retrouver au centre de tout ça, et forcément, va changer au contact de ses personnages, et va les aider. Face à lui, un Dennis Hooper cabotin, en roue libre, qui en fait véritablement des tonnes à tous les instants, et qui contient tous les clichés des méchants du cinéma Américain à lui tout seul : vulgaire, qui n’hésite pas à tuer ses hommes de mains, qui rigole pour un rien, et est incapable de tuer les gentils. Et en fait, à force d’en faire des tonnes, j’ai envie de dire qu’il devient génial. L’humour qui parsème le film et son personnage est parfois grossier, bon enfant même, facile, mais il donne un côté hautement divertissant au film. Les décors du film sont majestueux pour la plupart, Reynolds sait filmer pour rendre l’ensemble gigantesque à l’écran, que ce soit les décors ou les étendues océaniques à perte de vue, Costner campe un héros tout ce qu’il y a de plus classique également dans sa caractérisation, mais l’ensemble prend bien. Waterworld a tout du film pas prise de tête, qui veut divertir tout en proposant simplement un Mad Max sur l’eau, et y parvient. L’idée de base est plutôt géniale, l’univers est crédible visuellement, le film n’a aucune baisse de rythme (bon, sans doute qu’à force de couper pour privilégier le rythme, ça joue). Les scènes d’action sont très bien fichues, et le plus souvent très explosives, et rappelons que le film date de 1995, sans CGI donc. Ambitieux, sans doute beaucoup trop pour son propre bien. Un film sans doute voué à l’échec dés sa conception avec ses gros décors construits intégralement sur l’eau. Par certains aspects, malgré son côté divertissant, on ne peut pas totalement dire que Waterworld est un bon film, il a des défauts comme dit plus haut. Mais il reste un semi ratage plus qu’attachant, qui fait passer un excellent moment à chaque vision. Et finalement, comme on ne lui demandait pas vraiment plus que de nous divertir, j’ai envie de dire, mission accomplie.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un univers intéressant
♥ Une direction artistique réussie
♥ Les scènes d’action
♥ Des acteurs qui se font plaisir
♥ Divertissant
⊗ Des facilités et trous de scénarios
⊗ Assez cliché dans ces personnages
note2
Waterworld n’est pas un grand film, il en a des défauts, mais c’est un film d’aventures hautement divertissant, bien fichu, et qui en met plein la vue.



Titre : Waterworld

Année : 1995
Durée :
2h15
Origine :
U.S.A.
Genre :
Aventures
Réalisation : 
Kevin Reynolds
Scénario : 
Pater Rader et David Twohy
Avec :
Kevin Costner, Dennis Hopper, Jeanne Tripplehorn, Tina Majorino, Michael Jeter, Kim Coates et Robert Joy

 Waterworld (1995) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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