[Film] Waterboys, de Shinobu Yaguchi (2001)


L’équipe de natation masculine du lycée Tadano est dissoute. Suzuki en est le seul membre restant. L’arrivée d’une nouvelle et très jolie entraîneuse va rapidement faire accourir de nouvelles recrues. Mais à la suite d’une série de quiproquos, les étudiants ne découvriront que bien trop tard qu’ils sont partis pour faire de la natation synchronisée. Discipline habituellement réservée aux filles …


Avis de Cherycok :
Revoir des films qu’on avait adorés il y a 20 ans lorsqu’on découvrait le cinéma asiatique un peu plus largement que via ce qui sortait chez nous est un pari risqué. C’est risqué car cette excitation de la découverte fausse parfois les jugements, nous faisant surnoter des films en employant des superlatifs qui n’auraient pas lieu d’être si le film avait été vu dans des conditions plus classiques. Lorsque je me suis lancé récemment dans le revisionnage du japonais Waterboys (2001), j’avais en tête un film tout simple, tout mignon, qui ne révolutionnait rien mais qui donnait le smile durant 1h30. Eh bien figurez-vous que, 20 ans plus tard, le plaisir est le même et ce n’est pas l’excitation qui m’avait fait apprécier ce film mais simplement que cette bobine de Shinobu Yagushi (Swing Girls) est un petit bonbon tout doux, tout sucré, qui fait du bien par où il passe.

Waterboys a tout de l’adaptation live d’un manga comme on en a vu beaucoup fleurir à une époque au Japon. Sauf que le film ne s’inspire pas d’un manga ou d’un animé, mais bien d’une histoire vraie, celle d’un groupe de jeunes qui montent une équipe de natation synchronisée au sein de leur bahut afin de faire une représentation au festival sportif annuel. Une caractéristique récurrente des films de Shinobu Yaguchi est de mettre en scène des personnages passant de zéros à héros. On y voit souvent des personnages se lancer dans une activité peu commune, rencontrer des difficultés et parvenir finalement à s’en sortir. C’est avec Waterboys qu’il initie cette mécanique qu’on retrouvera dans plusieurs de ses films suivants et le film est un succès immédiat, nominé pour huit prix de la Japan Academy (il en remportera deux). Le succès est tel qu’un spin-off verra le jour en série télé le temps de trois saisons. Si le film semble tout droit sorti d’un manga comique, c’est car le ton vif et les bouffonneries loufoques du film lui confèrent réellement cet aspect-là, où les conflits et les relations amoureuses sont traités comme des problèmes amusants plutôt que des sujets sérieux. Les personnages eux-mêmes sont fermement enfermés dans des stéréotypes vus moult fois. On a l’amoureux maladroit et motivé, celui qui est persuadé d’être irrésistible et drôle mais qui est ridicule avec sa coupe afro, le maigrelet qui veut absolument devenir musclé, l’intello qui cherche à comprendre la flottaison par les maths, et bien entendu le personnage homosexuel, très efféminé, qui est amoureux de l’un des quatre autres. Cinq personnages complètement à côté de la plaque, mais tous unis par une volonté de faire en dépit des embuches et des moqueries que peut provoquer la natation synchronisée, sport résolument féminin, lorsqu’il est associé à des hommes.

Waterboys est une comédie qui va beaucoup jouer sur l’absurdité, sur l’humour burlesque, avec des personnages improbables qui vont se retrouver dans des situations qui le sont tout autant. Les jeunes acteurs qui les incarnent sont tous très bons, charismatiques et vont essayer de nous offrir de vrais moments de comédie. Bien que sorti en pleine période des teens movies post American Pie, Waterboys ne plonge jamais dans ce genre là et va rester sur son humour bon enfant tout du long. Les interactions entre les personnages sont amusantes dès le début et l’arrivée de Naoto Takenaka (Tokyo Fist, Shinjuku Incident) va amener un côté bien barré au film, bien que pas toujours très logique. Malgré une intrigue des plus simples, avec très peu de surprises jusqu’au final attendu, le film se suit sans ennui grâce à l’énergie positive et l’optimisme qu’il dégage avec son message qui prône la joie et le collectif plutôt que le travail dur et acharné pour arriver à son but. L’ensemble est accompagné par une mise en scène à l’image du film, simple mais entrainante, et une bande son enjouée jusqu’au générique de fin qu’on se met soudainement à fredonner le sourire aux lèvres. C’est certain que Waterboys n’est pas un film surprenant, mais l’ensemble est tellement charmant, avec ces personnages auxquels on s’attache immédiatement, qu’il est quasiment impossible de ne pas passer un bon moment.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le casting
♥ Le message positif
♥ L’humour parfois absurde
⊗ Rien d’original

Waterboys est un antidépresseur cinématographique. Un film drôle et divertissant, qu’on prend plaisir à voir et à revoir, et qui mériterait bien plus de visibilité. A quand une sortie chez nous ?

LE SAVIEZ VOUS ?
• Aucun des acteurs n’avait déjà fait de natation synchronisée. Le réalisateur ne voulant pas faire appel à des doublures qui exerçaient ce sport, ils ont dû s’entrainer ensemble plusieurs semaines afin que le rendu à l’écran soit un minimum crédible.



Titre : Waterboys / ウォーターボーイズ
Année : 2001
Durée : 1h31
Origine : Japon
Genre : Tout mignon
Réalisateur : Shinobu Yaguchi
Scénario : Yasushi Fukuda, Shinobu Yaguchi

Acteurs : Satoshi Tsumabuki, Hiroshi Tamaki, Akifumi Miura, Koen Kondo, Takatoshi Kaneko, Aya Hirayama, Kaori Manabe, Takashi Kawamura, Hiroshi Matsunaga

 Waterboys (2001) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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