A Pompéi, les esclaves sont achetés et vendus pour les tâches ménagères et le sexe. Une reine mystérieuse évolue parmi l’élite, tout en aidant secrètement les esclaves à s’échapper. Sa vie finit par être mise en danger et, alors que le volcan entre en éruption, elle tente de s’échapper avec les esclaves.
Avis de Cherycok :
Si vous suivez un peu DarkSideReviews, vous savez que je me tape régulièrement des trucs obscurs afin de rechercher du nanar, du vrai, celui qui fait vraiment marrer à son insu. Le problème, c’est que souvent je me retrouve avec des navets. Car oui, la frontière entre l’un et l’autre ne tient parfois qu’à un fil, d’autant plus que l’état d’esprit au moment du visionnage peut également entrer en compte. C’est vrai que du coup, dans mon exploration de la face cachée du cinéma, je me tape de sacrées merdes. C’est mon côté masochiste du cinéma. Mais le film dont je vais vous parler aujourd’hui, ce n’est pas qu’il est nul, c’est au-delà de ça. Je vous présente donc Warrior Queen. C’est quoi Warrior Queen ? Hum, comme dire sans avoir un langage trop fleuri. Eh bien Warrior Queen, c’est de la bonne vieille raclure de chiotte. Voilà, c’est bien représentatif de la chose.
Warrior Queen, c’est l’œuvre de Charles Vincent Dingley, alias Chuck Vincent, réalisateur inconnu qui a sévi dans les années 70 et 80 en nous pondant d’obscures bobines telles que Les Fleurs du Vice (1973), Hot T-Shirts (1980), Puss ‘n Boots (1982), Sex Drive (1985) ou encore Young Nurses in Love (1987). Il n’y a pas à chercher bien loin pour comprendre qu’on va avoir droit à de la demoiselle dénudée sous toutes les coutures. Et pour cause, le bougre a pas mal œuvré dans le domaine du boulard, parfois sous pseudo (Mark Ubell, Felix Miguel Arroyo, …), dans les années 70 et début 80. Et autant vous le dire de suite, il va y en avoir par pack de 12. Mais nous y reviendrons plus tard car chaque chose en son temps. Attardons-nous quelques secondes sur l’affiche du film, clairement très ancrée dans les années 80. Elle est l’œuvre de l’illustrateur américain Boris Vallejo, célèbre artiste qui illustrera de nombreuses couvertures de livres, pochettes de disques, jaquettes de jeux vidéo et bien entendu affiches de films. C’est lui qui a gribouillé l’affiche de Star Wars V par exemple. Une jaquette qui nous présente trois femmes dont une arborant fièrement une cape rouge et une épée, poitrine en avant, avec en fond un volcan en éruption. Cette jaquette, c’est sans doute la meilleure chose du film, car cette énième adaptation des derniers jours de Pompéi est quand même un sacré étron. C’est un film très étrange que voici. On a l’impression qu’il s’agit d’une parodie de films du genre Caligula. Sauf que si c’est une parodie, on cherche encore à comprendre où est la parodie, et si ce n’est pas une parodie et que tout ça est complètement sérieux, c’est raté. Ah bah on ne s’improvise pas réalisateur comme ça monsieur Chuck Vincent. Ah ça, pour filmer en gros plan la nature qui a horreur du vide, là y’a du monde, mais pour essayer d’être un minimum cohérent dans un film qui n’a pas vocation à finir dans les rayons triple X des vidéoclubs, c’est plus compliqué.
Le film s’ouvre sur une rapide baston du pauvre où notre reine du titre et son escorte de trois pelés se font attaquer par un autre groupe de pelés parce que les figurants ça coute cher. Sans intérêt. Puis on assiste à une vente aux enchères dans laquelle de riches romains cherchent à acheter des esclaves. Mais attention, chaque esclave se doit d’être complètement à poil, les femmes comme les hommes, avec tout ce que cela implique d’attributs sexuels qui pendouillent. En à peine 5 minutes, on a une paire de boobs, puis deux, puis trois. Et comme il ne faut pas de jaloux, on a aussi des quiques, de la bouboule, et du cul de mâle. A mon avis, il devait faire très chaud durant le tournage pour que tous ces acteurs et actrices aient soudainement envie de se mettre complètement à poil. Ça dure deux plombes mais on finit par passer à une autre scène. On suit ensuite ce qui semble être un méchant (bah oui, il a un bandeau sur un œil) qui arrive dans sa grande bâtisse dans laquelle il semble y avoir une orgie. Oui, les Romains, ça faisait des orgies que voulez-vous. Donc à nouveau des nibards, des culs poilus, des acteurs qui simulent vachement mal, et à nouveau une scène qui dure. Puis ça enchaine sur des jeux du cirque. On abandonne ici les boobs pour quelques effets gores bricolés à la va-vite et du stockshot d’un autre film de romains bien plus ambitieux. Oui, il y en a pour tous les gouts. Une scène qui dure, qui dure, à se demander si ce film n’aurait pas inspiré le slogan des piles Duracell. Et puis le final, l’explosion du Vésuve et la destruction de Pompeï à base de stockshots d’un autre film sur Pompeï, de figurants qui courent mal, et de fumigènes mal réglés, puis une scène qui décidément dure elle aussi trop longtemps. Un film long, mais looooooooong, alors qu’il dure à peine 1h19 générique compris, et qui brille par son absence totale de scénario.
Toutes les scènes sans exception sont beaucoup trop étirées en longueur. Déjà, le film dure donc 1h19. Mais si les scènes avaient une durée normale, il y a fort à parier que le film peinerait à attendre 1h. Ça parle pour ne rien dire, ça réutilise les mêmes plans, les plans sont beaucoup trop longs. Et pour quoi ? Bah pour rien du tout parce que ça vaut que dalle. Ce film n’a aucun sens. On ne cesse de se demander où ça veut en venir et ce qu’ont bien pu ingurgiter les mecs quand ils ont eu l’idée de faire un truc pareil. Ok, on a bien compris que le mec a voulu faire son Caligula, mais quand on n’a pas une once de talent, on reste dans le boulard mec. Alors il nous met du cul partout, des objets en forme de phallus partout, sauf qu’il nous pond les scènes de sexes les moins érotiques qui soient avec des participants qui semblent avoir du mal ne serait-ce qu’à embrasser leur partenaire sur le bras. On a un nain ricanant aussi. Il ne sert à rien mais il est là. On a une danseuse avec un serpent, accompagnée par un vieux qui crache du feu et qui manque de se cramer la moustache à plusieurs reprises. Une orgie qui n’en finit pas. Et puis les jeux du cirque. Ah, ces courses de chars épiques, ces combats intenses de gladiateurs contre des bêtes farouches, ces … Ah non, ça ce n’est pas dans Warrior Queen. Non, ici, on n’avait pas de sous, alors on invente des épreuves absolument improbables, à base de frisbee qui taille, ou de sauts de tarzan avec des pics en dessous. Absolument improbable mais ça semble divertir les stockshots de public. Ce film est absolument affreux, et on a qu’une seule envie, c’est que le volcan se dépêche d’exploser et qu’il les tue tous jusqu’au dernier.
Jamais épique, jamais intéressant, toujours foireux, toujours ennuyeux, Warrior Queen est une catastrophe du début à la fin. Le pire dans tout ça, c’est que ça se prend au sérieux tout du long ! Sauf que nous, on n’arrive pas à se marrer. Un nanar où on ne se marre pas, c’est un navet. Mais là, c’est un navet de compétition, un qui est plaqué or. Rien ne va. Mais quand je dis que rien ne va, vraiment rien ne va ! Décors du pauvre, figurants du pauvre, acteurs complètement foireux. Outre les actrices uniquement là pour exhiber leurs formes, on retrouve Rick Hill, le seul et unique Deathstalker, toujours aussi mauvais. Il y a également Donald Pleasence (Halloween, La Grande Evasion) qui semblait avoir vraiment beaucoup de mal à payer ses factures. Mais aussi un sosie à moustache foireux de Lou Ferrigno (Hulk) qui montre ses muscles dès qu’il peut. Pas un pour rattraper l’autre, avec une mention spéciale pour les figurants parmi les plus foireux jamais vus. Et puis il y a cette bande son, absolument improbable, à base de musique psychédélique planante très étrange, avec des gémissements de femme. Quand ce n’est pas ça, c’est une série de neuf notes à base de percussions qui se répètent sans cesse. Mais que c’est nul… C’est fainéant, grotesque, chiant, une réelle catastrophe de bout en bout. Mais j’ai appris malgré tout une chose en regardant Warrior Queen, c’est que c’est les Romains qui semblent avoir inventé les routes bitumées et le fer forgé. Comment ? Ça n’existait pas à cette époque ? On m’aurait menti ? Rah, et moi qui allais remonter ma note d’un point, doublant ainsi son score final…
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Quand le générique de fin arrive | ⊗ Le film dans son ensemble ⊗ La liste serait trop longue |
Note : Note nanar : |
|
Warrior Queen, c’est comme Caligula, mais en moins sanglant, en moins sexuel, en moins dépravé, en moins sordide, en moins voyeuriste, avec plus de costumes cheapos, plus de musique nulle à chier, plus de stockshots, plus d’éclairages improbables, mais surtout en plus nul. Beaucoup plus nul. Quel étron ! |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Il se peut qu’il y ait eu une version VHS PAL en Italie en 1987, également intitulée Warrior Queen, d’une durée de 92 minutes. La version généralement acceptée comme le director’s cut est la version USA Unrated Edition, qui dure 79 minutes. La version classée R a été réduite à 69 minutes, malgré des scènes de sexe softcore prolongées.
• Les scène d’éruption lors du final proviennent du film Les Derniers Jours de Pompéi (1959).
Titre : Warrior Queen
Année : 1987
Durée : 1h19
Origine : U.S.A / Italie
Genre : Cacaligula
Réalisateur : Chuck Vincent
Scénario : Rick Marx, Harry Alan Towers, S.C. Dacy
Acteurs : Sybil Danning, Donald Pleasence, Rick Hill, Josephine Jacqueline Jones, Tally Chanel, Samantha Fox, Suzanna Smith, David Brandon, Mario Cruciani