[Film] War Dogs, de Todd Phillips (2016)

Pendant la guerre d’Irak, deux copains âgés d’une vingtaine d’années et vivant à Miami profitent d’un dispositif du gouvernement fédéral totalement méconnu, permettant à de petites entreprises de répondre à des appels d’offres de l’armée américaine. Si leurs débuts sont modestes, ils ne tardent pas à empocher de grosses sommes d’argent et à mener la grande vie. Mais les deux amis sont totalement dépassés par les événements lorsqu’ils décrochent un contrat de 300 millions de dollars destiné à armer les soldats afghans. Car, pour honorer leurs obligations, ils doivent entrer en contact avec des individus très peu recommandables… dont certains font partie du gouvernement américain…


Avis de Rick :
War Dogs était un des films que j’attendais durant cette année 2016, aux côtés de films variés tels que The Revenant, The Neon Demon, The Conjuring 2… Un film basé sur une histoire vraie, celle de ces rapaces vendant des armes au gouvernement pour se faire un max d’argent sur un milieu oh combien lucratif, à savoir la guerre. Oui, la guerre est un business, juteux. Le fait que la mise en scène soit de Todd Philips (Very Bad Trip) ne me faisait même pas peur. Il faut dire qu’avec un casting aux petits oignons, son affiche parodiant Scarface, son ton qui semblait aller de la critique du milieu, au drame, en passant par la comédie m’attirait également. Au final, si War Dogs n’est pas un film si profond que ça, et même peut-être facile par certains aspects, j’aurais passé un excellent moment. Nous suivons donc David (Miles Teller, que l’on connaît malheureusement plus pour des films comme la saga Divergente) et son ami d’enfance Efraim (Jonah Hill, souvent excellent, dans par exemple Le Loup de Wall Street, This is the End ) décident de se lancer dans le business de la vente d’arme. Qu’importe si la petite amie (Ana de Armas, vue récemment dans Knock Knock) de David est totalement contre la guerre, car dire la vérité n’a jamais apporté de bonnes choses comme dirait Efraim. Oui, le ton est donné dés l’ouverture où sur une musique rythmée, on comprend que la guerre, c’est finalement une affaire de pognon et que certains n’hésitent pas à verser dans l’illégalité la plus totale pour espérer avoir leur part du gâteau.

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Certes, le sujet n’est pas nouveau, on avait eu sur le sujet l’excellent Lord of War avec Nicolas Cage et Jared Leto, mais ici, War Dogs se fait, du moins par moment, plus léger. Car nos personnages sont de vraies crapules, et certains aspects de leur vie semble clairement tellement grotesques qu’il est dur de tout prendre au sérieux. Les voir par exemple devoir conduire un camion blindé d’armes en pleine zone de guerre juste parce qu’une loi vient de passer en Italie, pays d’origine des armes à feu, semble tellement énorme qu’on se pose des questions. L’intrigue est-elle grossie, où ces personnages sont-ils vraiment inconscients ? Pareil lorsqu’ils se retrouvent à devoir falsifier trois ans de documents afin de conclure un deal de plusieurs centaines de millions de dollars avec le Pentagone, et décident de fumer un gros pétard avant un entretien pour déstresser. Oui, War Dogs est un film qui semble se moquer de ses personnages. Et il y a de quoi. David qui nous apparaissait au départ comme un gros looser sympathique (faisant des massages à des vieux pervers) se retrouve vite prit à son propre piège, devenant un menteur peu appréciable, mettant en arrière plan la seule bonne chose de sa vie, à savoir sa copine enceinte (Ana de Armas donc, dans un rôle malheureusement souvent en retrait), pour mettre en avant sa relation avec son meilleur ami. Sauf que dés que l’argent est en jeu et que les affaires se compliquent, on comprend que l’amitié ne veut plus dire grand-chose.

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Clairement, War Dogs ne raconte rien de nouveau, mais nous le raconte néanmoins de manière efficace, divertissante, parfois un peu lourde, souvent légère. Et il y a beaucoup de bonnes choses dans War Dogs. Son casting, excellent, sa construction plutôt réussie, sa mise en scène, loin d’être exceptionnelle mais étant pleinement fonctionnelle (ce qui est déjà très bien), sa bande son. Car oui, entre une bande son dynamique peuplée de tubes rock des bonnes années, quelques morceaux beaucoup plus rythmés (du Steve Aoki ou Justice par exemple), on retrouve le grand Cliff Martinez, utilisant d’ailleurs d’excellents morceaux qu’il avait composé pour le documentaire My Life Directed by Nicolas Winding Refn. Si bien que sur toute la durée du film, on suit l’aventure de nos loosers magouilleurs avec plaisir, entre les coups bas, les moments tendus, le rire de Jonah Hill. David sera bien entendu plus appréciable que son ami Efraim, dont on se doute très rapidement qu’il fera tout pour protéger ses intérêts au détriment de ce que l’on appelle l’amitié. Seule la fin, prise pour ce qu’elle nous montre pourra décevoir face à autant de facilité, mais en y repensant, on pourra d’ailleurs y trouver une autre signification, qui prendra beaucoup plus de sens. We’re gun runners, so let’s go run some guns !!!!

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LES PLUS LES MOINS
♥ Un métrage fort sympathique
♥ Le ton toujours entre le sérieux et le too much
♥ De très bons acteurs
⊗ Clairement rien de novateur
note25
J’attendais War Dogs, et par de nombreux aspects, il ne m’a pas déçu. Pas aussi profond ou bon qu’un Lord of War, il reste un divertissement fort rythmé sans véritable fausse note.

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war-dogs-posterTitre : War Dogs

Année : 2016
Durée :
1h54
Origine :
U.S.A.
Genre :
Comédie / Drame
Réalisation : 
Todd Phillips
Scénario : 
Todd Phillips, Stephen Chin et Jason Smilovic
Avec :
Miles Teller, Jonah Hill, Shaun Toub, Bradley Cooper, Ana de Armas et Kevin Pollak

 War Dogs (2016) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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