[Film] Voyage Au Bout de L’ Horreur, de Terence H. Winkless (1987)


Sur la petite ile de Northport, d’étranges phénomènes se produisent. Des touristes disparaissent et des animaux sont retrouves dépecés près de la propriété d’un laboratoire. Bettie, la fille du Maire revient sur l’ile et commence une enquête. Elle découvre que des expériences génétiques ont engendré une race de dangereux cafards.


Avis de John Roch :
Je sais pas pour vous, mais moi les blattes, ça me terrifie. Je préférerais être enfermé dans une pièce avec 2 crotales dopés au PCP qu’avec une seule de ces saloperies, et qui dit une dit mille derrière le four ou le frigo. Une blatte, ou un cafard c’est la même chose, c’est moche, ça sert à rien dans l’écosystème à part faire chier, ça fait passer pour un crade dans la société, ça grouille de partout et ça enfante jusqu’à 200 autres blattes par an, et c’est encore plus laid quand elles portent des œufs. Ainsi la première fois que j’ai vu The Nest gamin lors d’une diffusion sur canal+, ce film m’avait terrifié. Plein de blattes, partout, et en plus elle bouffent tout, même les gens ! De mémoire, ma première nuit blanche, j’avais peur qu’une de ses choses apparaisse pour me bouffer l’oreille, ou plus. Un vrai voyage au bout de l’horreur, ça tombe bien c’est le titre français du film, un brin exagéré car maintenant que mes couilles ont poussé, j’ai plus peur de ce film, mais j’ai toujours horreur des blattes. Un film avec des cafards mutants carnivores pourquoi pas, on a bien eu des tortues mutantes bouffeuse de pizza. Encore faut il broder une histoire autour de cette production Julie Corman pour Concorde, la boite de son mari Roger réalisé par Terence H. Winkless, scénariste du Hurlement de Joe Dante dont c’est la première réalisation, avant de faire dans le film de tatane (bloodfist, rage and honor) et la série tv (power rangers, pacific blue). Qui dit concorde dit budget réduit et stock shots (des explosions reprises des monstres de la mer), pourtant the nest tient plutôt bien la route, c’est à se demander si Julie Corman est plus généreuse que son mari dès lors qu’il s’agit de produire. Voyage au bout de l’horreur (auquel je vais préférer son titre original, plus court à écrire, et de toute façon, le titre Français est franchement H.S) prend place sur une île tranquille de la nouvelle Angleterre, son shérif, Richard fait son job sans trop de difficulté malgré des cafards qui prolifèrent sur le morceau de terre.

Jusqu’au jour où des événements étranges arrivent : des touristes et un gamin disparaissent, puis des animaux sont retrouvés dépecés. C’est à ce moment que revient Elizabeth, amour de jeunesse de richard, qui vient rendre visite à Elias, son père également maire de la ville. Ils sont bientôt rejoints par le docteur Hubbard, généticienne, afin de trouver le coupable des atrocités qui arrivent sur l’île. Ou plutôt les coupables : des blattes génétiquement modifiées qui ont les crocs. The nest reprend les clichés du genre attaques animales, que ce soit la vue subjective des bébêtes ( mun peu foirée vu la hauteur de la caméra), la scientifique censée aider mais qui est à la limite de la jouissance devant ses créations, de personnages clichés et sans saveur, si ce n’est que pour une fois le maire de la ville n’est pas un entrepreneur prêt à tout pour servir ses intérêts, mais un gars pas trop con qui pense aux habitants. Le tout est saupoudré de sous intrigues qui développent les personnages mais donnent un aspect série à l’eau de rose : Richard va t il retombé amoureux de Elizabeth, son amour de jeunesse, ou va-t-il rester avec sa fiancée Lillian (bon sur ce point, les cafards vont décider à sa place) ? Elizabeth Va-t-elle enfin apprendre la vérité sur le suicide de sa mère de la bouche de son père ? Est-ce que Ridge va pardonner à Brooke son infidélité… oh pardon, je m’égare. L’autre aspect sur lequel the nest se plante un peu, c’est sur la montée en puissance des attaques, comme dans tout film avec des animaux pas sympas, la structure du film prend un schéma qui va crescendo. Et bien que le film soit défendable sur ce point, il s’en tire même très bien, les victimes ne sont pas face à un requin, un banc de piranha, une meute de chiens ou que sais-je. On parle ici d’une invasion de blattes, qui sont partout dès les premières secondes de métrage, mais elles ne bouffent personne, et s’attaquent à des proies de plus en plus grosses au fur et à mesure que les minutes du film passent, un peu étrange.

The nest, c’est aussi de l’humour. Et si celui-ci fait pschitt la plupart du temps, il se rattrape avec d’autres moments qui si ils ne sont pas hilarants, restent très sympathiques, notamment le personnage de Homer le désinsectiseur, bizarrement renommé Robert dans la vf, ou ce moment où la tenancière d’un drive in refait la scène du bar de Gremlins avec des cafards à la place, avec la cucaracha en guise de fond sonore. Mais quid de mon ennemie intime : les blattes ? Et bien The nest mérite le détour. Si niveau terreur, pour les entomophobes il ne bat pas They’re creeping up on you, le sketch final de creepshow, il leur donnera quelques sueurs froides, avec des blattes partout à l’écran, et des scènes qui peuvent se révéler éprouvantes pour les plus sensibles, qui trouve son point culminant dans cette scène dégueulasse où une pauvre dame qui se fait dévorer se retrouve avec des blattes plein la bouche. Le métrage se révèle assez gore, les cafards dévorent des membres, en sectionnent d’autres, font de leur quatre heure un chien et un chat, et part complètement en sucette dans sa dernière demi heure quand les cancrelats mutent et prennent d’autre formes. Cafard-chat, blatte humaine, sans oublier la reine, et ses œufs géants qui ressemblent à des couilles, qui rappellera des souvenirs aux fans de The thing. Un changement de direction bien venu, pour une série B classique, mais attachante.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des effets gore impeccables
♥ On ne s’ennuie pas
♥ La dernière demi heure assez barrée
♥ Des vraies blattes partout
⊗ Pour les entomophobes, un calvaire
⊗ Un scénario qui tient la route mais qui tient du déjà vu
⊗ L’humour qui ne fonctionne pas tout le temps
Si The Nest est loin d’être un classique du genre, son rythme, ses effets gores qui tachent, ses personnages développés pour peu que l’on s’y intéresse et ses idées plutôt barrées dans sa dernière partie en font une série B made in 80’s qui mérite un coup d’œil.
LE SAVIEZ VOUS ?
• Tourné en 25 jours.
• Pour les besoins du film, Les cafards ont été ramassés dans la rue.
• Le docteur Hubbard était un homme dans la première version du script.


Titre : Voyage au bout de l’ horreur / the nest
Année : 1987
Durée : 1h29
Origine : USA
Genre : attaque animale
Réalisateur : Terence H. Winkless
Scénario : Robert King
Acteurs : Robert Lansing, Lisa Langlois, Franc Luz, Terri Treas, Stephen Davies, Diana Bellamy, Nancy Morgan, Jeff Winkless, Heidi Helmer, Jack Collins
 Voyage au bout de l'horreur (1987) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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