L’adolescence violente et tourmentée de Karl Berger Jr. sous la houlette de sa mère adoptive aussi dépravée que lui.
Avis de John Roch :
Après avoir fait son Romero avec zombie 90 : Extreme Pestilence (au doublage anglais parait-il hilarant), il est temps pour Andreas Schnaas de donner suite à sa merde violente, qui avait une fin plus ou moins ouverte. Petit rappel des faits (et spoiler) : le final de Violent Shit montrait Karl le boucher accoucher de sa progéniture. C’est donc à Karl le boucher Jr. de reprendre le flambeau dans un récit qui est en fait un flashback, car miracle, Schnaas a réussi à faire un film structuré. On a donc le droit à un vrai scénario, dans lequel un journaliste enquête sur une série de meurtres ayant eu lieu dans une forêt au alentour de Hambourg. Le mode opératoire rappelle celui de Karl le boucher vingt ans auparavant. Alors qu’il pense à un copycat, le journaliste va rencontrer un flic qui va lui exposer les derniers meurtres en date, ce qui va permettre au spectateur de revivre les événements perpétrés par Karl le boucher Jr. sous l’ influence de sa mère. Du genre pas très fraîche, celle-ci offre à son fils une machette pour son anniversaire et lui ordonne de massacrer tout ce qui met les pieds dans la forêt, au nom du père. Alors oui, le fait de revivre des flashbacks du point de vue de personnages qui ne l’ont pas vécu est illogique, mais on pardonne à Andreas Schnaas qui tente malgré tout de construire un minimum son film, pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur car on a un scénario, qui vaut ce qu’il vaut, mais on est loin de l’effet compilation du premier opus. Violent Shit 2 se permet quelques idées sympas, comme la mère (on rappelle que c’est papa qui a accouché, et que la mère apparaît dans l’histoire comme par magie, mais passons) de Karl Jr., matriarche pousse au crime avec qui il entretien une relation incestueuse, Norman Bates et sa mamoune ne sont pas loin, c’est aussi l’opus qui introduit le célèbre (si si) masque de la famille Le Boucher.
Pour le pire aussi, car le film ne tient pas la distance, et on sent clairement que Schnaas ne savait plus trop quoi raconter sur la longueur, et on retombe ainsi dans une succession de scènes mal raccordées entre elles, rythmées par des dialogues mal écrits, mal joués, qui encore une fois alourdissent un film déjà court, encore plus si on enlève les deux génériques et les scènes du premier métrage. Violent Shit 2 est l’occasion pour Andreas Schnaas de rendre hommage au cinéma qu’il aime. Le splatter donc, mais aussi le cinéma asiatique, dans une scène d’intro sortie de nulle part où se mêlent duel de film de samouraï et kung fu. Du ciné HK, Schnaas en profite pour faire passer Karl Jr. pour Chow Yun Fat dans les polars hard boiled en l’armant de deux flingues dans les mains pendant un carnage final dans un cinéma. Fausse bonne idée, car passé l’hommage fauché, il faut reconnaître que ce final à base d’impacts de balles font perdre en moments gores le métrage, ce qui le rend plus chiche que son aîné sur ce point. Ce qui ne veut pas dire que Violent Shit 2 ne l’est pas, gore. Au contraire, en plus des classiques démembrements, décapitations et égorgements (un peu répétitifs et lassant à la longue), on retrouve des passages bien craspecs comme une excision à l’agrafeuse, et une utilisation d’un crochet qui donne tout son sens à l’expression être pendu par les couilles. Des scènes cheaps, mais qui marquent, à l’image du final qui annonce une suite qui marquera la réunion du père et du fils. Les fans jubileront, les autres pleureront.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ C’est gore ♥ Ça ressemble à un film |
⊗ Ça reste long pour ce que c’est ⊗ Toujours aussi amateur ⊗ Malgré des efforts, une écriture qui s’essouffle rapidement |
Un peu moins fécal, mais aussi un peu moins gore, Violent Shit 2 reste dans la lignée de son prédécesseur, pas forcement pour le meilleur, mais pas pour le pire non plus. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Sorti en VHS en France chez Haxan Film.
Titre : Violent shit 2 / Violent shit 2: mother hold my hand
Année : 1992
Durée : 1h22
Origine : Allemagne
Genre : Film fait en forêt
Réalisateur : Andreas Schnaas
Scénario : Andreas Schnaas
Acteurs : Andreas Schnass, Anke Prothmann, Claudia Von Bihl